[5,40] Ἐπεὶ δὲ τοιαῦτα εἰπὼν ὁ Κέλσος περὶ τῶν διαφόρων
νόμων ἐπιφέρει ὅτι ὀρθῶς μοι δοκεῖ Πίνδαρος ποιῆσαι,
νόμον πάντων βασιλέα φήσας εἶναι, φέρε καὶ περὶ τούτου
διαλεχθῶμεν. Τίνα φῄς, ὦ οὗτος, νόμον πάντων εἶναι
βασιλέα; Εἰ μὲν τοὺς κατὰ πόλιν, ψεῦδος τὸ τοιοῦτον·
οὐ γὰρ ὑπὸ τοῦ αὐτοῦ νόμου πάντες βασιλεύονται· καὶ χρῆν,
εἰ ἄρα, λελέχθαι· νόμοι πάντων βασιλεῖς, ἑκάστου γὰρ
ἔθνους τῶν πάντων νόμος τις βασιλεύς. Εἰ δὲ κυρίως ἀκούεις
τοῦ νόμου, ὁ φύσει βασιλεὺς τῶν πάντων οὗτός ἐστιν·
εἰ καί τινες δίκην λῃστῶν, ἀποστάντων τοῦ νόμου, τοῦτον
μὲν ἀρνοῦνται λῃστρικῶς δὲ καὶ ἀδικητικῶς διαζῶσιν.
Ἡμεῖς οὖν οἱ Χριστιανοὶ τὸν τῇ φύσει πάντων βασιλέα
ἐπιγνόντες νόμον, τὸν αὐτὸν ὄντα τῷ νόμῳ τοῦ θεοῦ,
κατ´ αὐτὸν βιοῦν πειρώμεθα, μακρὰν χαίρειν φράσαντες
τοῖς οὐ νόμοις νόμοις.
| [5,40] Ce que Celse ajoute,
après tout ce qu'il a dit de la diversité des lois : Qu'il trouve que
Pindare a eu raison de représenter la loi comme une reine, dont l'empire
s'étend partout, nous oblige à dire encore un mot là-dessus, et à lui
demander quelle est cette loi dont il nous parle comme d'une reine dont
l'empire s'étend partout. S'il entend les lois par lesquelles les sociétés
civiles se gouvernent, cela se trouvera faux; car ces sociétés ne sont pas
toutes régies par la même loi, et il aurait du moins fallu dire que les
lois sont des reines, chaque nation ayant la sienne particulière, dont
elle reconnaît l'empire. Mais s'il entend la loi proprement ainsi nommée,
c'est cette loi qui est une reine, dont l'empire s'étend naturellement
partout, bien que, comme il y a des voleurs qui méprisent les lois
civiles, il se trouve aussi des gens qui se rebellent contre celle-ci,
menant une vie aussi pleine d'injustice que celle des voleurs. Nous donc,
qui sommes chrétiens, et qui savons que cette loi, dont l'empire s'étend
naturellement partout, est la même que la loi de Dieu, nous tâchons d'y
conformer notre vie, renonçant pour jamais à toutes ces autres lois
impies.
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