[5,39] Χρὴ οὖν ζητεῖν τὸ ἁρμοζόντως τῷ λογικῷ καὶ ἡμέρῳ
ζῴῳ καὶ λελογισμένως πάντα πράττοντι βρωτὸν καὶ οὐ
βρωτόν, καὶ μὴ κατὰ ἀποκλήρωσιν σέβειν ὄϊς ἢ αἶγας ἢ τὰς
θηλείας βοῦς. Καὶ τούτων μὲν ἀπέχεσθαι μέτριον, πολὺ γὰρ
χρήσιμον ἀπὸ τούτων τῶν ζῴων ἀνθρώποις γίνεται· τὸ δὲ καὶ
κροκοδείλων φείδεσθαι, καὶ νομίζειν εἶναι ἱεροὺς αὐτοὺς
οὐκ οἶδα τίνος μυθολογουμένου θεοῦ, πῶς οὐκ ἔστι πάντων
ἠλιθιώτατον; Σφόδρα γὰρ ἐμβροντήτων ἐστὶ τὸ φείδεσθαι
ζῴων οὐ φειδομένων καὶ περιέπειν ζῷα ἀνθρώπους καταθοινώμενα.
Ἀλλὰ Κέλσῳ ἀρέσκουσι μὲν οἱ κατά τινα πάτρια
κροκοδείλους σέβοντες καὶ περιέποντες, καὶ οὐδεὶς λόγος
κατ´ ἐκείνων αὐτῷ γέγραπται· ψεκτοὶ δ´ εἶναι φαίνονται
Χριστιανοί, τὴν κακίαν βδελύσσεσθαι διδασκόμενοι καὶ τὰ
ἀπὸ κακίας ἔργα ἐκτρέπεσθαι, τὴν δ´ ἀρετὴν σέβειν καὶ τιμᾶν
ὡς ὑπὸ τοῦ θεοῦ γεγενημένην καὶ οὖσαν υἱὸν θεοῦ. Οὐ γὰρ
παρὰ τὸ θηλυκὸν ὄνομα καὶ τῇ οὐσίᾳ θήλειαν νομιστέον
εἶναι τὴν σοφίαν καὶ τὴν δικαιοσύνην, ἅπερ καθ´ ἡμᾶς ἐστιν
ὁ υἱὸς τοῦ θεοῦ, ὡς ὁ γνήσιος αὐτοῦ μαθητὴς παρέστησε
λέγων περὶ αὐτοῦ· «Ὃς ἐγενήθη σοφία ἡμῖν ἀπὸ θεοῦ
δικαιοσύνη τε καὶ ἁγιασμὸς καὶ ἀπολύτρωσις.» Κἂν
δεύτερον οὖν λέγωμεν θεόν, ἴστωσαν ὅτι τὸν δεύτερον θεὸν
οὐκ ἄλλο τι λέγομεν ἢ τὴν περιεκτικὴν πασῶν ἀρετῶν
ἀρετὴν καὶ τὸν περιεκτικὸν παντὸς οὑτινοσοῦν λόγου τῶν
κατὰ φύσιν καὶ προηγουμένως γεγενημένων καὶ εἰς χρήσιμον
τοῦ παντὸς λόγον· ὅντινα τῇ Ἰησοῦ μάλιστα παρὰ πᾶσαν
ψυχὴν ψυχῇ ᾠκειῶσθαι καὶ ἡνῶσθαί φαμεν, μόνου τελείως
χωρῆσαι δεδυνημένου τὴν ἄκραν μετοχὴν τοῦ αὐτολόγου καὶ
τῆς αὐτοσοφίας καὶ τῆς αὐτοδικαιοσύνης.
| [5,39] Il faut donc examiner de quelles choses il est à
propos que l'homme, qui est une créature raisonnable,
qui se gouverne par des lois et qui n'agit qu'avec connaissance,
s'abstienne ou ne s'abstienne pas dans son manger; et non se laisse aller,
comme si c'était par un effet du sort, à regarder avec un respect
religieux, des brebis, des chèvres, ou des vaches. Encore n'y aurait-il
rien de mauvais à s'abstenir de ces animaux, de qui il revient beaucoup
d'utilité aux hommes. Mais d'épargner les crocodiles et de les estimer
consacrés à je ne sais quel dieu fabuleux, n'est-ce pas la dernière folie
? Car quelle extravagance d'épargner ce qui ne nous épargne point, et de
respecter des animaux qui mangent les hommes. Pour ce qui est de Celse, il
approuve la pratique de ceux qui ont du respect et de la vénération pour
les crocodiles, selon l'usage de leur pays; et il n'écrit point contre eux
: mais il blâme la conduite des chrétiens qui enseignent à fuir et à
abhorrer le vice, avec toutes les actions vicieuses ; et à faire de la
vertu l'objet de notre vénération et de notre amour, puisqu'elle est
engendrée de Dieu, comme étant son fils. Car sous prétexte que le nom de
la sagesse et de la justice est féminin, il ne faut pas croire que ce soit
pour en marquer le sexe. Selon nous, ces noms conviennent au Fils de Dieu
qui, comme nous l'apprenons de son vrai disciple, a été fait de Dieu pour
nous, sagesse, justice, sanctification, et rédemption (I Cor., I, 30). Si
nous le nommons Un second Dieu, qu'on sache que, par ce second Dieu, nous
n'entendons autre chose que la vertu qui comprend et qui renferme toutes
les vertus; la raison qui
comprend et qui renferme tout ce qu'il y a de raison dans les choses
conformes à la nature, et faites avec prévoyance pour le bien de
l'univers. C'est elle que nous disons qui a été particulièrement jointe et
unie avec l'âme de Jésus, à l'exclusion de toute autre âme; n'y ayant que
lui qui pût être parfaitement capable de cette étroite union avec la
raison même, la sagesse même et la justice même.
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