[5,32] Καὶ διὰ τούτου μανθανέτωσαν οἱ δυνάμενοι τὰ τηλικαῦτα
βλέπειν ὅτι πολλῷ δυνατώτερος ὁ λαχὼν τοὺς πρότερον
μὴ ἡμαρτηκότας τῶν λοιπῶν ἐστιν· ἐπεὶ δεδύνηται ἀπὸ τῆς
πάντων μερίδος ἐπιλέκτους λαβὼν ἀποστῆσαι μὲν αὐτοὺς
τῶν ἐπὶ κολάσει παρειληφότων, προσαγαγεῖν δὲ νόμοις καὶ
βίῳ συμβαλλομένῳ εἰς ἀμνηστίαν τῶν προημαρτημένων
αὐτοῖς. Ἀλλ´ ὡς προείπομεν, ταῦτα ἡμῖν ἐπικεκρυμμένως
λελέχθω, παριστᾶσιν ὧν παρήκουσαν οἱ φήσαντες τὰ μέρη
τῆς γῆς ἐξ ἀρχῆς ἄλλα ἄλλοις ἐπόπταις νενεμημένα, κατά
τινας ἐπικρατείας διειλημμένα, ταύτῃ διοικεῖσθαι· ἀφ´ ὧν
καὶ ὁ Κέλσος λαβὼν τὰς ἐκκειμένας εἶπε λέξεις.
Ἐπεὶ δ´ οἱ κινήσαντες «ἀπ´ ἀνατολῶν» δι´ ἃ ἥμαρτον
παρεδόθησαν «εἰς ἀδόκιμον νοῦν» καὶ «εἰς πάθη ἀτιμίας»
καὶ «ἐν ταῖς ἐπιθυμίαις τῶν καρδιῶν αὐτῶν εἰς ἀκαθαρσίαν»,
ἵνα κορεσθέντες τῆς ἁμαρτίας μισήσωσιν αὐτήν,
οὐχ ὑποκεισόμεθα τῷ Κέλσου ἀρέσκοντι φάσκοντος διὰ τοὺς
νενεμημένους ἐπόπτας τοῖς μέρεσι τῆς γῆς τὰ παρ´ ἑκάστοις
ὀρθῶς πράττεσθαι, ἀλλὰ καὶ βουλόμεθα οὐχ ὅπῃ ᾖ ἐκείνοις
φίλον ποιεῖν τὰ παρ´ ἐκείνων. Ὁρῶμεν γὰρ ὅτι ὅσιον μὲν
τὰ ἐξ ἀρχῆς κατὰ τόπους νενομισμένα λύειν ἐστὶ νόμοις
κρείττοσι καὶ θειοτέροις, οἷς ὡς δυνατώτατος ἔθετο Ἰησοῦς,
ἐξελόμενος «ἡμᾶς ἀπὸ τοῦ αἰῶνος τοῦ ἐνεστῶτος πονηροῦ»
καὶ «τῶν ἀρχόντων τοῦ αἰῶνος τούτου τῶν καταργουμένων»·
ἀνόσιον δὲ τὸ μὴ ἐπιρρῖψαι αὑτὸν τῷ πάντων
ἀρχόντων φανέντι καὶ ἀποδειχθέντι καθαρωτέρῳ καὶ δυνατωτέρῳ,
πρὸς ὃν εἶπεν ὁ θεός, ὡς οἱ προφῆται πρὸ πολλῶν
προεῖπον γενεῶν· «Αἴτησαι παρ´ ἐμοῦ, καὶ δώσω σοι
ἔθνη τὴν κληρονομίαν σου καὶ τὴν κατάσχεσίν σου τὰ
πέρατα τῆς γῆς.» Καὶ γὰρ «αὐτὸς» γέγονε «προσδοκία»
ἡμῶν, τῶν ἀπὸ «ἐθνῶν» πιστευσάντων εἰς αὐτὸν καὶ τὸν
ἐπὶ πᾶσι θεὸν πατέρα αὐτοῦ.
| [5,32] Les personnes qui sont capables de
ces connaissances doivent aussi apprendre de là que la puissance qui a eu
sous sa conduite ces premiers qui n'ont pas péché, est incomparablement la
plus forte, puisqu'elle a pu choisir partout ceux qu'il lui a plu, et les
ravir aux autres puissances qui les avaient pris pour les punir ; qu'elle
a pu leur donner de nouvelles lois et leur enseigner à vivre d'une manière
qui servit à faire oublier leurs péchés précédents. Mais comme nous en
avons dejà averti, nous ne parlons pas ouvertement de ces choses ; et
notre dessein n'est que de faire voir où les auteurs que Celse copie ont
confusément appris que les parties de la terre ayant dès le commencement
été commises aux soins de diverses puissances et distribuées sous leur
conduite en de certains départements elles doivent suivre la même
disposition dans leur manière de se gouverner. Au reste comme ceux qui
quittèrent l'Orient furent, à cause de leurs péchés, livrés à un esprit
réprouvé, à des passions honteuses et aux désirs impurs de leur cœur
(Rom., I, 28 26, 24) afin qu'à force de se remplir du péché, ils s'en
dégoûtassent et le haïssent, nous ne saurions être du sentiment de Celse,
qui dit que toutes choses vont bien, lorsqu'en chaque endroit, on se
laisse conduire aux puissances qui y président. Pour nous, ce n'est pas ce
qu'il leur plaît, que nous voulons faire. Nous voyons qu'il y a de la
piété à enfreindre les lois qui ont d'abord été établies de lieu en lieu :
à les enfreindre, dis-je, pour d'autres lois plus excellentes et plus
divines, pour les lois que Jésus, comme plus puissant, a établies au lieu
des premières ; nous retirant du présent tiède qui est corrompu, et nous
délivrant des princes de ce monde qui se détruisent (Gal,, I, 4). Nous
voyons au contraire qu'il y a de l'impiété à ne pas se soumettre et à ne
pas s'abandonner à celui qui a, si manifestement paru plus fort que tous
ces princes (I Cor., II, 6 ) et que toutes ces puissances ; à celui à qui
Dieu avait dit par ses prophètes tant de siècles auparavant: Demande-moi,
et je te donnerai les nations pour ton héritage, et toute l'étendue de la
terre pour ta possession. (Ps. II,8). En effet, il est devenu notre
attente (Gen.. IV, 9, 10), de nous Gentils qui d'entre les nations, avons
cru en lui et au grand Dieu, son Père.
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