[5,33] Ταῦτα δέ, οὐ μόνον πρὸς τὰ ἐκκείμενα περὶ τῶν
ἐποπτῶν ἡμῖν λέλεκται, ἀλλὰ καὶ μετρίως προλαμβάνουσι
τὰ ὑπὸ τοῦ Κέλσου πρὸς ἡμᾶς λεγόμενα, ἐν οἷς φησιν·
Ἴτω δὲ ὁ δεύτερος· ἐρήσομαι δὲ αὐτούς, πόθεν ἥκουσιν ἢ
τίνα ἔχουσιν ἀρχηγέτην πατρίων νόμων. Οὐδένα φήσουσιν,
οἵ γε ἐκεῖθεν μὲν ὥρμηνται καὶ αὐτοὶ καὶ τὸν διδάσκαλόν
τε καὶ χοροστάτην οὐκ ἄλλοθέν ποθεν φέρουσιν· ὅμως
δ´ ἀφεστήκασιν Ἰουδαίων. Ἥκομεν οὖν ἡμεῖς ἕκαστος «ἐν
ταῖς ἐσχάταις ἡμέραις», ὅτε ὁ Ἰησοῦς ἡμῶν ἐπιδεδήμηκεν,
εἰς «τὸ ἐμφανὲς ὄρος κυρίου», τὸν «ὑπεράνω» παντὸς
λόγου λόγον, καὶ εἰς τὸν οἶκον «τοῦ θεοῦ», ὅς «ἐστιν
ἐκκλησία θεοῦ ζῶντος, στῦλος καὶ ἑδραίωμα τῆς ἀληθείας».
Καὶ ὁρῶμεν τίνα τρόπον οὗτος οἰκοδομεῖται «ἐπὶ ἄκρων
τῶν ὀρέων», πάντων τῶν προφητικῶν λόγων, οἵτινες
αὐτοῦ θεμέλιός εἰσιν. Ὑψοῦται δ´ οὗτος «ὁ οἶκος» «ὑπεράνω
τῶν βουνῶν», τῶν δοκούντων τι ἐξαίρετον παρὰ
ἀνθρώποις ἐν σοφίᾳ καὶ ἀληθείᾳ ἐπαγγέλλεσθαι. Καὶ
ἐρχόμεθα «πάντα τὰ ἔθνη» ἐπ´ αὐτόν, καὶ πορευόμεθα τὰ
πολλὰ ἔθνη, καὶ λέγομεν ἀλλήλοις, προτρέποντες ἐπὶ τὴν
«ἐν ἐσχάταις ἡμέραις» ἀναλάμψασαν διὰ Ἰησοῦ Χριστοῦ
θεοσέβειαν· «Δεῦτε καὶ ἀναβῶμεν εἰς τὸ ὄρος τοῦ κυρίου καὶ
εἰς τὸν οἶκον τοῦ θεοῦ Ἰακώβ, καὶ ἀναγγελεῖ ἡμῖν τὴν
ὁδὸν αὐτοῦ, καὶ πορευσόμεθα ἐν αὐτῇ». Ἐξῆλθε γὰρ ἀπὸ
τῶν ἐν «Σιὼν» «νόμος» καὶ μετέστη ἐφ´ ἡμᾶς πνευματικός.
Ἀλλὰ καὶ «ὁ λόγος κυρίου» ἐξῆλθεν ἀπ´ ἐκείνης τῆς
«Ἱερουσαλήμ», ἵνα πανταχοῦ νεμηθῇ καὶ κρίνῃ «ἀνὰ
μέσον τῶν ἐθνῶν», ἐκλεγόμενος μὲν οὓς ὁρᾷ εὐπειθεῖς
ἐλέγχῃ δὲ «λαὸν πολὺν» τὸν ἀπειθῆ.
Καί φαμέν γε πρὸς τοὺς ἐρομένους ἡμᾶς, πόθεν ἥκομεν ἢ
τίνα ἔχομεν ἀρχηγέτην, ὅτι ἤλθομεν κατὰ τὰς Ἰησοῦ
ὑποθήκας συγκόψαι «τὰς» πολεμικὰς ἡμῶν λογικὰς
«μαχαίρας» καὶ ὑβριστικὰς «εἰς ἄροτρα», καὶ «τὰς»
κατὰ τὸ πρότερον ἡμῶν μάχιμον «ζιβύνας εἰς δρέπανα»
μετασκευάζειν. Οὐκέτι γὰρ λαμβάνομεν «ἐπ´ ἔθνος μάχαιραν»
οὐδὲ μανθάνομεν «ἔτι πολεμεῖν», γενόμενοι διὰ τὸν
Ἰησοῦν υἱοὶ τῆς εἰρήνης, ὅς ἐστιν ἡμῶν ἀρχηγός, ἀντὶ
τῶν πατρίων, ἐν οἷς «ξένοι τῶν διαθηκῶν» ἐτυγχάνομεν,
λαμβάνοντες νόμον, ἐφ´ ᾧ χάριτας ὁμολογοῦντες τῷ ἡμᾶς
ῥυσαμένῳ ἀπὸ τῆς πλάνης λέγομεν· «Ὡς ψευδῆ ἐκτήσαντο
οἱ πατέρες ἡμῶν εἴδωλα, καὶ οὐκ ἔστιν ἐν αὐτοῖς ὑετίζων.»
Ὁ χοροστάτης οὖν ἡμῶν καὶ διδάσκαλος ἀπὸ Ἰουδαίων
ἐξελθὼν ὅλην νέμεται τῷ λόγῳ τῆς διδασκαλίας ἑαυτοῦ τὴν
οἰκουμένην. Καὶ ταῦτα μὲν προλαβόντες πολλοῖς ἐπιφερομένην
τοῦ Κέλσου λέξιν ὅση δύναμις ἀνετρέψαμεν, συνάπτοντες
τοῖς ἐκκειμένοις αὐτοῦ ῥητοῖς.
| [5,33] Par les choses que nous venons de dire, nous avons seulement répondu à ce que Celse pose touchant les puissances qui président sur les peuples; mais
aussi nous avons en quelque sorte réfuté par avance ce qu'il dit plus bas
en ces termes : Que la seconde troupe se présente maintenant, je leur
demanderai d'où ils viennent, qui ils suivent et sur quelle loi ils se
fondent, qu'ils puissent m'alléguer comme la loi de leur pays. Ils n'en
ont aucune à me produire; car ceux-ci tirent leur origine des premiers, et
c'est de là qu'ils ont pris celui qu'ils reconnaissent pour leur maître et
pour leur chef; cependant ils se sont séparés des Juifs pour faire bande à
part. Nous venons dans ces derniers temps auxquels notre Jésus a paru,
nous venons chacun de nous à la sainte et glorieuse montagne du Seigneur,
qui est sa parole, que nulle autre parole ne peut égaler ; à la maison de
Dieu, qui est l'église du Dieu vivant, la colonne et la base de la vérité
(I Tim., Ill, 15). Nous voyons cette maison bâtie sur le sommet des
montagnes (Is., Il, 2) ; c'est-à-dire sur toutes les anciennes prophéties
qui en sont le fondement (Ephés.,II, 20). Nous la voyons qui s'élève
par-dessus toutes les collines, c'est-à-dire par-dessus tout ce qu'il y a
de plus apparent entre les hommes pour l'étude de la sagesse et pour la
connaissance de la vérité. Et nous y entrons, nous Gentils, nous y
accourons en foule du milieu de plusieurs nations, nous disant les uns aux
autres pour nous exhorter à embrasser la religion que Jésus-Christ dans
ces derniers temps a établie avec tant d'éclat : Venez, et montons à la
montagne du Seigneur, à la maison du Dieu de Jacob : il nous enseignera
ses voies et nous y marcherons (Is., II, 3 et 4). Car la loi est sortie
d'entre les habitants de Sion, et elle est venue s'établir parmi nous
toute spirituelle : la parole du Seigneur est sortie de cette Jérusalem
pour se répandre de toutes parts, et pour juger chacun entre les nations,
arrêtant son choix sur ceux qui lui témoignent une prompte obéissance, et
reprenant sévèrement les rebelles qui sont un grand peuple. Nous disons à
ceux qui nous demandent d'où nous venons et qui nous suivons, que nous
venons sous les ordres de Jésus, briser les épées de nos guerres
spirituelles el de nos animosités pour en faire des charrues, que nous
venons changer en faucilles les lances dont nous nous servions autrefois
dans nos emportements. Car nous ne prenons plus l'épée contre aucun
peuple, et nous ne nous exerçons plus pour la guerre, étant devenus les
enfants de la paix ( Luc, X, 6) par Jésus-Christ. C'est lui que nous
suivons comme notre chef, au lieu de ceux que nos pères ont suivis sous
qui nous étions étrangers à l'égard des alliances divines (Ephés., Il, 12)
: et c'est lui qui nous a donné une loi, au sujet de laquelle nous disons
dans nos actions de grâces à celui qui nous a tirés de l'erreur :
Certainement nos pères en possédant leurs idoles, n'ont possédé qu'une
chose vaine et trompeuse : car il n'y a aucune d'elles qui fasse pleuvoir
(Jér., XVI, 19 et XIV, 22). Notre chef donc et notre maître, étant sorti
du milieu des Juifs, a répandu par toute la terre les enseignements de sa
doctrine. Et voilà ce que nous avons cru devoir dire dès à présent pour
renverser de toutes nos forces ce que Celse nous objectera ci- dessous,
après beaucoup d'autres choses : car il nous a semblé que celle matière
était liée avec celle que nous traitions ici.
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