[5,26] Καὶ χρή, φησί, τοὺς νόμους τηρεῖν, οὐ μόνον καθότι
ἐπὶ νοῦν ἦλθεν ἄλλοις ἄλλως νομίσαι καὶ ὅτι δεῖ φυλάσσειν
τὰ ἐς κοινὸν κεκυρωμένα, ἀλλὰ καὶ ὅτι ὡς εἰκὸς τὰ μέρη
τῆς γῆς ἐξ ἀρχῆς ἄλλα ἄλλοις ἐπόπταις νενεμημένα καὶ
κατά τινας ἐπικρατείας διειλημμένα ταύτῃ καὶ διοικεῖται.
Εἶθ´ ὡσπερεὶ ἐπιλαθόμενος ὁ Κέλσος ὧν εἶπε κατὰ Ἰουδαίων,
νῦν ἐν τῷ καθολικῷ περὶ πάντων τῶν τὰ πάτρια τηρούντων
ἐπαίνῳ καὶ τούτους περιλαμβάνει λέγων· Καὶ δὴ τὰ
παρ´ ἑκάστοις ὀρθῶς ἂν πράττοιτο ταύτῃ δρώμενα, ὅπῃ
ἐκείνοις φίλον. Καὶ ὅρα εἰ μὴ ἄντικρυς τὸ ὅσον ἐφ´ ἑαυτῷ
τὸν Ἰουδαῖον ἐν τοῖς ἰδίοις νόμοις βούλεται βιοῦντα μὴ
ἀφίστασθαι αὐτῶν, ὡς οὐχ ὅσιον πράττοντα, ἐὰν ἀποστῇ·
λέγει γὰρ ὅτι παραλύειν οὐχ ὅσιον εἶναι τὰ ἐξ ἀρχῆς κατὰ
τόπους νενομισμένα.
Ἐβουλόμην δὲ πρὸς ταῦτα αὐτοῦ ἢ τῶν συμφρονούντων
αὐτῷ πυθέσθαι, τίς ἄρα εἴη ὁ τὰ μέρη τῆς γῆς ἐξ ἀρχῆς
ἄλλα ἄλλοις ἐπόπταις διανείμας καὶ δηλονότι τὴν Ἰουδαίων
χώραν καὶ τοὺς Ἰουδαίους τῷ λαχόντι ἢ τοῖς λαχοῦσιν
αὐτήν. Ἆρα γάρ, ὡς ὀνομάσαι ἂν ὁ Κέλσος, ὁ Ζεύς τινι ἤ
τισι διένειμε τὸ Ἰουδαίων ἔθνος καὶ τὴν χώραν αὐτῶν καὶ
ἐβούλετο τὸν λαχόντα τὴν Ἰουδαίαν τοιούτους θέσθαι ἐν
Ἰουδαίοις νόμους; Ἢ παρὰ τὸ βούλημα αὐτοῦ τὸ τοιοῦτον
γεγένηται; Ὡς δ´ ἂν ἀποκρίνηται, ὁρᾷς ὅτι ὁ λόγος στενοχωρηθήσεται.
Εἰ δὲ μὴ ἀπό τινος ἑνὸς διανενέμηται τὰ μέρη τῆς
γῆς τοῖς ἐπόπταις αὐτῶν, ἄρα ἀποκληρωτικῶς καὶ χωρὶς
ἐπιστάτου ἕκαστος ὡς ἔτυχε διενείματο τὴν γῆν· ἀλλὰ καὶ
τοῦτ´ ἄτοπον καὶ μετρίως τῆς τοῦ ἐπὶ πᾶσι θεοῦ προνοίας
ἀναιρετικόν ἐστι.
| [5,26] Il faut, dit-il,
observer les lois, non seulement parce que, les uns s'en sont fait d'une
façon, les autres d'une autre, comme il leur est venu dans l'esprit, et
que l'on doit se tenir à ce qui a été une fois publiquement établi ; mais
aussi parce que, selon l'apparence, les parties de la terre ayant dès le
commencement été commises aux soins de diverses puissances, et distribuées
sous leur conduite en certains départements, elles doivent suivre la même
disposition dans leur manière de se gouverner. Ensuite, comme il avait
oublié tout ce qu'il a dit contre les Juifs, il les comprend dans la
louange générale qu'il donne ici à tous ceux qui gardent les coutumes de
leur pays. Toutes choses vont bien, dit-il, lorsqu'en chaque endroit on se
gouverne comme il plait à ces puissances. Et n'est-ce pas évidemment faire
ce qu'il peut pour obliger les Juifs à demeurer fermes dans l'observation
de leurs lois, de peur de pécher en les abandonnant, que de dire, comme il
fait, qu'i' y aurait de l'impiété à enfreindre les lois qui ont d'abord
été établies de lieu en lieu? Je voudrais bien lui demander là-dessus, à
lui ou à ceux qui sont dans la même pensée, qui est-ce qui dès le
commencement a ainsi commis les parties de la terre aux soins de diverses
puissances, qui est-ce en particulier qui a mis la Judée et les Juifs sous
la conduite de celle ou de celles à qui ils sont échus. Est-ce Jupiter,
comme on parle dans le langage de Celse, est-ce Jupiter qui a chargé soit
une ou plusieurs de ces puissances du soin de ce pays et de ce peuple, et
qui a voulu que celle à qui écherrait cette partie de la terre y établit
ces mêmes lois que les Juifs observent; ou si elles y ont été établies
sans l'ordre de Jupiter? Quelque parti qu'il prenne, vous voyez qu'il se
jettera dans l'embarras, si cette distribution ne s'est pas faite sans
l'autorité d'un seul, il faut qu'elle se soit faite par hasard et que
chacun se soit saisi de l'endroit qui s'est le premier rencontré : ce qui
est absurde au dernier point et directement contraire à la Providence d'un
Dieu qui gouverne tout.
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