[5,23] Ἡμεῖς μὲν οὖν οὔ φαμεν τὸ διαφθαρὲν σῶμα ἐπανέρχεσθαι
εἰς τὴν ἐξ ἀρχῆς φύσιν, ὡς οὐδὲ τὸν διαφθαρέντα
«κόκκον» τοῦ «σίτου» ἐπανέρχεσθαι εἰς τὸν «κόκκον»
τοῦ «σίτου». Λέγομεν γάρ, ὥσπερ ἐπὶ τοῦ κόκκου τοῦ
«σίτου» ἐγείρεται στάχυς, οὕτως λόγος τις ἔγκειται τῷ
σώματι, ἀφ´ οὗ μὴ φθειρομένου «ἐγείρεται» τὸ σῶμα
«ἐν ἀφθαρσίᾳ». Οἱ μέντοι ἀπὸ τῆς Στοᾶς τὸ πάντῃ διαφθαρὲν
σῶμά φασιν ἐπανέρχεσθαι εἰς τὴν ἐξ ἀρχῆς φύσιν διὰ
τὰ δεδογμένα αὐτοῖς περὶ τῶν κατὰ περίοδον ἀπαραλλάκτων,
καὶ αὐτὴν ἐκείνην, ἐξ ἧς ἐλύθη, τὴν πρώτην σύστασιν πάλιν
φασὶ συστήσεσθαι, διαλεκτικαῖς—ὡς οἴονται—ἀνάγκαις
ταῦτα παριστάντες. Καὶ οὐκ εἰς ἀτοπωτάτην γε ἀναχώρησιν
ἀναχωροῦμεν λέγοντες ὅτι πᾶν δυνατὸν τῷ θεῷ· οἴδαμεν
γὰρ ἀκούειν τοῦ πᾶν οὐκ ἐπὶ τῶν ἀνυπάρκτων οὐδ´ ἐπὶ τῶν
ἀδιανοήτων. Φαμὲν δὲ καὶ ὅτι οὐ δύναται αἰσχρὰ ὁ θεός,
ἐπεὶ ἔσται ὁ θεὸς δυνάμενος μὴ εἶναι θεός· εἰ γὰρ αἰσχρόν
τι δρᾷ θεός, οὐκ ἔστι θεός.
Ἐπεὶ δὲ τίθησιν ὅτι καὶ τὰ παρὰ φύσιν ὁ θεὸς οὐ βούλεται,
διαστελλόμεθα τὸ λεγόμενον· ὅτι εἰ μὲν παρὰ φύσιν τὴν
κακίαν τις λέγει, καὶ ἡμεῖς λέγομεν ὅτι οὐ βούλεται τὰ
παρὰ φύσιν ὁ θεός, οὔτε τὰ ἀπὸ κακίας οὔτε τὰ ἀλόγως
γινόμενα· εἰ δὲ τὰ κατὰ λόγον θεοῦ καὶ βούλησιν αὐτοῦ
γινόμενα, ἀναγκαῖον εὐθέως εἶναι μὴ παρὰ φύσιν· οὐ γὰρ
παρὰ φύσιν τὰ πραττόμενα ὑπὸ τοῦ θεοῦ, κἂν παράδοξα ᾖ
ἢ δοκοῦντά τισι παράδοξα. Εἰ δὲ χρὴ βεβιασμένως ὀνομάσαι,
ἐροῦμεν ὅτι ὡς πρὸς τὴν κοινότερον νοουμένην φύσιν ἐστί
τινα ὑπὲρ τὴν φύσιν, ἃ ποιήσαι ἄν ποτε θεός, ὑπὲρ τὴν
ἀνθρωπίνην φύσιν ἀναβιβάζων τὸν ἄνθρωπον καὶ ποιῶν αὐτὸν
μεταβάλλειν ἐπὶ φύσιν κρείττονα καὶ θειοτέραν καὶ τηρῶν
τοιοῦτον, ὅσον καὶ ὁ τηρούμενος δι´ ὧν πράττει παρίστησιν
ὅτι βούλεται.
| [5,23] Nous ne disons donc pas
que le corps s'étant corrompu reprenne sa première nature; comme
nous ne disons pas non plus que le grain de blé, s'étant corrompu,
devienne encore grain de blé; mais nous disons que, comme du grain de blé
il sort un épi, il faut aussi que, dans le corps, il y ait un certain
germe qui, ne se corrompant point, fasse que le corps ressuscite
incorruptible. Ce sont les stoïciens qui, supposant que d'une révolution à
l'autre les choses reviennent dans un état tout pareil, disent qu'un corps
entièrement corrompu reprend sa première nature, et recouvre cette même
disposition de parties qui a été détruite, et ils prétendent même le
prouver par des démonstrations dialectiques. Il est faux encore que nous
ayons recours à la plus absurde de toutes les évasions, en disant que tout
est possible à Dieu: nous savons que ce tout ne comprend pas ce qui
implique contradiction et qui est contre le bon sens; et nous disons aussi
que Dieu ne peut faire les choses déshonnêtes, autrement Dieu pourrait
cesser d'être Dieu; car si Dieu faisait quelque chose de déshonnête il ne
serait pas Dieu. Quant à ce que Celse ajoute, que Dieu ne veut rien de
contraire à la nature, nous estimons qu'il faut distinguer; car si, par ce
qui est contre la nature, on entend le vice, nous tombons d'accord avec
lui; Dieu ne veut rien de contraire à la nature, puisqu'il ne veut
rien de vicieux ni de déraisonnable; mais s'il faut nécessairement
reconnaître que ce qui arrive conformément au conseil et à la volonté de
Dieu n'est point contraire à la nature, il s'ensuit que tout ce que Dieu
fait n'est point contraire à la nature, quelque incroyable qu'il soit ou
qu'il paraisse à quelques-uns. Si l'on veut prendre les mots à la rigueur,
nous dirons qu'à considérer la nature comme on la considère ordinairement,
il y a certaines choses au-dessus de la nature que Dieu peut faire
quelquefois, comme quand il élève l'homme au-dessus de la condition
humaine pour le rendre participant d'une nature plus excellente et plus
divine (II Pier., l, 4), dans la jouissance de laquelle il le conserve
tant que l'homme témoigne par ses actions qu'il veut bien y être conservé.
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