[5,2] Πρόκειται οὖν νῦν τὴν οὕτως ἔχουσαν αὐτοῦ ἀνατρέψαι
λέξιν· Θεὸς μέν, ὦ Ἰουδαῖοι καὶ Χριστιανοί, καὶ θεοῦ παῖς
οὐδεὶς οὔτε κατῆλθεν οὔτ´ ἂν κατέλθοι. Εἰ δέ τινας ἀγγέλους
φατέ, τίνας τούτους λέγετε, θεοὺς ἢ ἄλλο τι γένος; Ἄλλο
τι ὡς εἰκός, τοὺς δαίμονας. Πρὸς ταῦτα δὲ παλιλλογοῦντι τῷ
Κέλσῳ—ἀνωτέρω γὰρ ἤδη πολλάκις ταῦτ´ αὐτῷ λέλεκται—
οὐκ ἀναγκαῖον ἐπὶ πλεῖον διαλεχθῆναι· ἀρκέσει γὰρ τὰ εἰς
τοῦθ´ ἡμῖν λελεγμένα. Ὀλίγα δ´ ἀπὸ πλειόνων, ἃ δοκοῦμεν
εἶναι συνᾴδοντα μὲν τοῖς προειρημένοις οὐ τὸν αὐτὸν δὲ
πάντῃ ἐκείνοις ἔχοντα νοῦν, ἐκθησόμεθα· ἐν οἷς παραστήσομεν
ὅτι καθολικῶς ἀποφηνάμενος θεὸν οὐδένα πρὸς
ἀνθρώπους κατεληλυθέναι ἢ θεοῦ παῖδα ἀναιρεῖ καὶ τὰ ὑπὸ
τῶν πολλῶν περὶ θεοῦ ἐπιφανείας δοξαζόμενα καὶ ὑπ´ αὐτοῦ
ἐν τοῖς ἀνωτέρω προειρημένα. Εἰ γὰρ καθόλου λελεγμένον
τὸ θεὸς καὶ θεοῦ παῖς οὐδεὶς κατῆλθεν οὐδὲ κατέλθοι ἂν
ἀληθῶς τῷ Κέλσῳ εἴρηται, δηλονότι ἀνῄρηται τὸ εἶναι θεοὺς ἐπὶ
γῆς, κατελθόντας ἐξ οὐρανοῦ, ἵνα ἤτοι μαντεύσωνται τοῖς
ἀνθρώποις ἢ διὰ χρησμῶν θεραπεύσωσι, καὶ οὔτε ὁ Πύθιος
οὔτ´ Ἀσκληπιὸς οὔτ´ ἄλλος τις τῶν νενομισμένων τὰ τοιαῦτα
ποιεῖν θεὸς ἂν εἴη καταβὰς ἐξ οὐρανοῦ, ἢ θεὸς μὲν εἴη ἂν
ἀεὶ δὲ λαχὼν οἰκεῖν τὴν γῆν καὶ ὡσπερεὶ φυγὰς τοῦ τόπου
τῶν θεῶν, ἤ τις τῶν μὴ ἐξουσίαν ἐχόντων κοινωνεῖν τοῖς
ἐκεῖ θείοις εἴη ἄν, ἢ οὐ θεοὶ εἶεν ὁ Ἀπόλλων καὶ ὁ Ἀσκληπιὸς
καὶ ὅσοι ἐπὶ γῆς τι ποιεῖν πεπιστευμένοι εἰσὶν ἀλλά τινες
δαίμονες, τῶν ἐν ἀνθρώποις σοφῶν καὶ ἐπὶ τὴν ἁψῖδα τοῦ
οὐρανοῦ διὰ τὴν ἀρετὴν ἀναβαινόντων πολλῷ χείρους.
| [5,2] Voici donc ce que Celse nous donne maintenant à combattre. Vous ne devez pas croire, dit-il, s'adressant aux Juifs et aux chrétiens, que ni un
Dieu, ni un Fils de Dieu soit descendu sur la terre, ni qu'il y descende
jamais. Si c'est des anges que vous entendez parler, prétendez-vous que ce
soient des dieux, ou quelque autre chose ? Vous dites sans doute, que
c'est quelque autre chose, savoir des démons. Comme ce n'est là qu'une
répétition de ce que Celse a déjà dit plusieurs fois, il n'est pas
nécessaire de nous y arrêter beaucoup, y ayant suffisamment répondu. De
tout ce que nous pourrions dire sur ce sujet, nous choisirons seulement
quelques pensées, qui conviennent bien avec les précédentes, mais qui, à
notre avis, ne sont pas absolument les mêmes : et nous ferons voir que
niant en général comme il fait qu'un Dieu ou un fils de Dieu soit jamais
descendu sur la terre, il renverse ce que l'on affirme communément des
apparitions de Dieu, et ce qu'il a lui-même posé ci-dessus. Car s'il a
raison de dire généralement, Qu'il ne faut pas croire que ni un Dieu, ni
un Fils de Dieu, soit descendu sur la terre ni qu'il y descende jamais, il
est certain qu'il ne faut pas croire non plus qu'il y ait des dieux qui
descendent du ciel en terre, pour rendre des oracles aux hommes touchant
l'avenir, ou touchant les remèdes des maladies. De sorte qu'Apollon,
Esculape et tous ces autres, que l'on va consulter, ne sont pas des dieux
descendus du ciel : mais si ce sont des dieux, ce sont des dieux condamnés
à demeurer toujours sur la terre, comme bannis du domicile des autres et
privés de la liberté d'aller communiquer avec eux. Ou plutôt, ni Apollon,
ni Esculape, ni aucun de ceux qu'on croit qui font de pareilles choses sur
la terre, ne sont des dieux. Ce sont des démons, beaucoup inférieurs aux
hommes illustres par leur vertu, puisque ceux-ci montent au plus haut du
ciel après leur mort.
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