HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Origène, Contre Celse, livre V

Chapitre 19

  Chapitre 19

[5,19] « θεὸς» οὖν «δίδωσιν» «ἑκάστῳ» «σῶμα, καθὼς ἐθέλησεν», ὥσπερ ἐπὶ τῶν σπειρομένων οὕτω καὶ ἐπὶ τῶν οἱονεὶ σπειρομένων ἐν τῷ ἀποθνῄσκειν καὶ καιρῷ ἐπιτηδείῳ ἀναλαμβανόντων ἐκ τῶν σπειρομένων τὸ περιτιθέμενον ἑκάστῳ κατὰ τὴν ἀξίαν «σῶμα» ὑπὸ τοῦ θεοῦ. Ἀκούομεν δὲ καὶ τοῦ διὰ πλειόνων διδάσκοντος λόγου τὴν διαφορὰν τοῦ οἱονεὶ σπειρομένου πρὸς τὸ ὡσπερεὶ ἐγειρόμενον ἀπ´ αὐτοῦ καὶ λέγοντος· «Σπείρεται ἐν φθορᾷ, ἐγείρεται ἐν ἀφθαρσίᾳ· σπείρεται ἐν ἀτιμίᾳ, ἐγείρεται ἐν δόξῃ· σπείρεται ἐν ἀσθενείᾳ, ἐγείρεται ἐν δυνάμει· σπείρεται σῶμα ψυχικόν, ἐγείρεται σῶμα πνευματικόν δὲ δυνάμενος ἔτι καταλαμβανέτω, τί νενόηται τῷ λέγοντι· «Οἷος χοϊκός, τοιοῦτοι καὶ οἱ χοϊκοί· καὶ οἷος ἐπουράνιος, τοιοῦτοι καὶ οἱ ἐπουράνιοι. Καὶ καθὼς ἐφορέσαμεν τὴν εἰκόνα τοῦ χοϊκοῦ, οὕτω φορέσωμεν καὶ τὴν εἰκόνα τοῦ ἐπουρανίουΚαίτοι δὲ βουλόμενος κρύπτειν ἀπόστολος τὰ κατὰ τὸν τόπον ἀπόρρητα καὶ μὴ ἁρμόζοντα τοῖς ἁπλουστέροις καὶ τῇ πανδήμῳ ἀκοῇ τῶν διὰ τοῦ πιστεύειν ἀγομένων ἐπὶ τὸ βέλτιον, ὅμως ἠναγκάσθη ὕστερον ὑπὲρ τοῦ μὴ παρακοῦσαι ἡμᾶς τῶν λόγων αὐτοῦ εἰπεῖν μετὰ τὸ «φορέσωμεν τὴν εἰκόνα τοῦ ἐπουρανίου» τὸ «τοῦτο δέ φημι, ἀδελφοί, ὅτι σὰρξ καὶ αἷμα βασιλείαν θεοῦ κληρονομῆσαι οὐ δύναται, οὐδ´ φθορὰ τὴν ἀφθαρσίαν κληρονομεῖ». Εἶτ´ ἐπιστάμενος ἀπόρρητόν τι καὶ μυστικὸν κατὰ τὸν τόπον, ὡς ἔπρεπε διὰ γραμμάτων καταλιπόντι τοῖς μετ´ αὐτὸν τὰ νενοημένα εἰρημένα ἐπιφέρει καὶ λέγει· «Ἰδοὺ μυστήριον ὑμῖν λέγω», ὅτι περ ἔθος ἐστὶν ἐπιφέρεσθαι τοῖς βαθυτέροις καὶ μυστικωτέροις καὶ καθηκόντως ἀπὸ τῶν πολλῶν κρυπτομένοις· ὥσπερ καὶ ἐν τῷ Τωβὴτ γέγραπται· «Μυστήριον βασιλέως καλόν ἐστι κρύπτειν», πρὸς δὲ τὸ ἔνδοξον καὶ ἁρμόζον τοῖς πολλοῖς μετὰ τοῦ οἰκονομικῶς ἀληθοῦς «τὰ ἔργα τοῦ θεοῦ ἀνακαλύπτειν ἐνδόξως» «καλόν». Οὐ σκωλήκων οὖν ἐλπὶς ἡμῶν οὐδὲ ποθεῖ ἡμῶν ψυχὴ τὸ σεσηπὸς σῶμα, ἀλλά, κἂν δέηται σώματος διὰ τὰς τοπικὰς μεταβάσεις, νοεῖ μεμελετηκυῖα τὴν «σοφίαν» κατὰ τὸ «στόμα δικαίου μελετήσει σοφίαν» διαφορὰν ἐπιγείου οἰκίας, ἐν ἐστι τὸ σκῆνος, καταλυομένης καὶ σκήνους, ἐν «οἱ ὄντες» δίκαιοι στενάζουσι «βαρούμενοι», μὴ θέλοντες τὸ σκῆνος ἀπεκδύσασθαι ἀλλὰ τῷ σκήνει «ἐπενδύσασθαι», ἵν´ ἐκ τοῦ «ἐπενδύσασθαι» «καταποθῇ τὸ θνητὸν ὑπὸ τῆς ζωῆς». «Δεῖ γὰρ» τῷ πᾶσαν φύσιν σώματος εἶναι φθαρτὴν «τὸ φθαρτὸν τοῦτο» σκῆνος «ἐνδύσασθαι ἀφθαρσίαν», καὶ τὸ ἕτερον αὐτοῦ, τυγχάνον «θνητὸν» καὶ δεκτικὸν τοῦ ἐπακολουθοῦντος τῷ ἁμαρτάνειν θανάτου, «ἐνδύσασθαι ἀθανασίαν»· ἵν´ ὅτε «τὸ φθαρτὸν» «ἐνδύσεται τὴν ἀφθαρσίαν καὶ τὸ θνητὸν τὴν ἀθανασίαν, τότε γενήσεται» τὸ πάλαι ὑπὸ τῶν προφητῶν προειρημένον, ἀναίρεσις τῆς νίκης τοῦ θανάτου, καθὸ νικήσας ἡμᾶς ἑαυτῷ ὑπέταξε, καὶ τοῦ ἀπ´ αὐτοῦ κέντρου, κεντῶν τὴν οὐ πάντῃ πεφραγμένην ψυχὴν ἐμποιεῖ αὐτῇ τὰ ἀπὸ τῆς ἁμαρτίας τραύματα. [5,19] Dieu donc, qui donne un corps à chaque semence et qui le donne tel qu'il lui plaît, fait aussi la même chose à l'égard des morts, qui sont comme semés dans la terre et qui doivent y reprendre, quand il en sera temps, le corps dont il les voudra revêtir, selon leurs mérites. L'Écriture nous enseigne assez au long la différence qu'il y a de ce corps, qui est comme semé, à celui qui en est comme reproduit par la résurrection : et nous n'avons qu'à l'écouter qui nous dit, que quand on met notre corps en terre, il est dans un état de corruption, mais qu'il ressuscitera incorruptible; qu'il est dans un état d'ignominie, mais qu'il ressuscitera plein de vigueur; qu'il a les qualités d'un corps animal, mais qu'il ressuscitera avec celles d'un corps spirituel (I Cor., XV, 42, 43, 44). Que ceux qui sont capables de comprendre ce qui suit le comprennent : Comme le premier homme a été terrestre, ses enfants aussi sont terrestres ; et comme le second homme est céleste, ses enfants aussi sont célestes : comme donc nous avons porté l'image de l'homme terrestre, nous porterons aussi l'image de l'homme céleste (Ibid., 48, 49). Ce n'est pas que l'Apôtre, qui avait dessein de cacher ce qu'il y a là de plus mystérieux et de moins propre pour les esprits grossiers de ceux que l'on tâche de porter à la vertu par une simple foi, n'ait été contraint, pour empêcher que nous ne prissions mal ses paroles, qu'il n'ait, dis-je, été contrait, après avoir dit: Nous porterons l'image de l'homme céleste (v. 50), d'ajouter : Je veux dire, mes frères, que la chair et le sang ne peuvent point posséder le royaume de Dieu, et que la corruption ne possédera point cet héritage incorruptible. Ensuite, sachant bien que cela n'était ni de la connaissance ni de la portée de tout le monde, et que ses écrits devaient être pour la postérité un trésor de profonds enseignements, il ajoute encore : Voici un secret et un mystère que je vous dis (v. 51), comme on a accoutumé de parler des choses mystérieuses et sublimes qu'il n'est pas à propos de découvrir indifféremment à tous. Car. comme il est dit dans le livre de Tobie : Il est bon de cacher le secret du roi; mais il est glorieux et utile de révéler sincèrement les oeuvres de Dieu, pourvu qu'on le fasse avec prudence, pour sa gloire et pour le bien des hommes (Tobie, XII, 6, 7). Notre espérance n'est donc pas une espérance digne de vers, et notre âme ne désire point de rentrer dans un corps pourri. Mais encore qu'elle ait besoin d'un corps pour aller d'un lieu en un autre, elle sait bien néanmoins, ayant médité la sagesse, selon cette parole : La bouche du juste méditera la sagesse (Ps. XXXVI ou XXXVII, 30); elle sait bien la différence qu'il y a entre cette maison de terre qui doit être détruite (II Cor., V, 1, 2, 4), et la tente qui est dans cette maison ; la tente, dans laquelle les justes qui y sont soupirent comme sous un pesant fardeau, ne désirant point d'en être dépouillés, mais d'être revêtus par-dessus, afin que, par ce moyen, ce qu'il y a en eux de mortel soit absorbé par la vie (I Cor., XV, 53, 54 ). Car, comme tous les corps sont d'une nature corruptible il faut que cette tente corruptible soit revêtue de l'incorruptibilité, et que ce qu'il y a d'ailleurs de mortel et d'effectivement sujet à la mort, que le péché tire après lui, soit revêtu de l'immortalité; afin que, quand ce qu'il y a de corruptible aura été revêtu de l'incorruptibilité, et que ce qu'il y a de mortel aura été revêtu de l'immortalité (Os., XIII, 14), alors l'ancien oracle des prophètes soit accompli : Que la mort, qui nous avait vaincus et assujettis, perde sa victoire et son empire, et que l'aiguillon dont elle blesse les âmes qui ne sont pas munies de toutes parts contre le péché, n'ait plus aucune force.


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Dernière mise à jour : 25/09/2008