[5,18] Ἐπεὶ δ´ ἐπὶ πλέον κεκωμῴδηκε τὴν κεκηρυγμένην
μὲν τῆς σαρκὸς ἀνάστασιν ἐν ταῖς ἐκκλησίαις ὑπὸ δὲ τῶν
συνετωτέρων τρανότερον νενοημένην, καὶ οὐ χρὴ αὖθις
ἐκτίθεσθαι τὴν λέξιν αὐτοῦ ἅπαξ προειρημένην· φέρε καὶ
περὶ τοῦ προβλήματος τούτου, ὡς ἐν τῇ πρὸς ἀλλότριον τῆς
πίστεως ἀπολογίᾳ γραφομένῃ διὰ τοὺς ἔτι νηπίους καὶ
κλυδωνιζομένους καὶ περιφερομένους «παντὶ ἀνέμῳ διδασκαλίας
ἐν τῇ κυβείᾳ τῶν ἀνθρώπων, πρὸς τὴν μεθοδίαν τῆς
πλάνης», ὀλίγα ἐστοχασμένως τῶν ἐντευξομένων κατὰ τὸ
δυνατὸν ἡμῖν ἐκθώμεθα καὶ παραστήσωμεν. Οὔτε μὲν οὖν
ἡμεῖς οὔτε τὰ θεῖα γράμματα αὐταῖς φησι σαρξί, μηδεμίαν
μεταβολὴν ἀνειληφυίαις τὴν ἐπὶ τὸ βέλτιον, ζήσεσθαι τοὺς
πάλαι ἀποθανόντας, ἀπὸ τῆς γῆς ἀναδύντας· ὁ δὲ Κέλσος
ἡμᾶς συκοφαντεῖ ταῦτα λέγων. Ἀκούομεν γὰρ καὶ πολλῶν
γραφῶν περὶ ἀναστάσεως ἀξίως θεοῦ λεγουσῶν, ἀρκεῖ
δ´ ἐπὶ τοῦ παρόντος τὴν Παύλου παραθέσθαι ἀπὸ τῆς πρὸς
Κορινθίους προτέρας λέξιν, φάσκοντος· «Ἀλλ´ ἐρεῖ τις·
Πῶς ἐγείρονται οἱ νεκροί; Ποίῳ δὲ σώματι ἔρχονται;
Ἄφρον, σὺ ὃ σπείρεις οὐ ζωοποιεῖται, ἐὰν μὴ ἀποθάνῃ·
καὶ ὃ σπείρεις, οὐ τὸ σῶμα τὸ γενησόμενον σπείρεις ἀλλὰ
γυμνὸν κόκκον, εἰ τύχοι, σίτου ἤ τινος τῶν λοιπῶν· ὁ δὲ
θεὸς δίδωσιν αὐτῷ σῶμα, καθὼς ἠθέλησε, καὶ ἑκάστῳ τῶν
σπερμάτων ἴδιον σῶμα.» Ὅρα γὰρ τίνα τρόπον ἐν τούτοις
«οὐ τὸ γενησόμενον σῶμά» φησι σπείρεσθαι, ἀλλ´ ἀπὸ τοῦ
σπειρομένου καὶ γυμνοῦ βαλλομένου ἐπὶ τὴν γῆν λέγει
διδόντος τοῦ θεοῦ «ἑκάστῳ τῶν σπερμάτων ἴδιον σῶμα»
οἱονεὶ ἀνάστασιν γίνεσθαι, ἀπὸ τοῦ καταβεβλημένου σπέρματος
ἐγειρομένου στάχυος ἐν τοῖς τοιοῖσδε, δένδρου δὲ ἐν
τοῖς τοιοῖσδε οἱονεὶ ἐν νάπυϊ, ἢ ἔτι μείζονος δένδρου ἐν
ἐλαίας πυρῆνι ἤ τινι τῶν ἀκροδρύων.
| [5,18] Puisque nous avons déjà produit les longues railleries que fait Celse sur
la résurrection de la chair, qui est précitée dans nos églises, mais qui
est entendue par les personnes éclairées plus nettement que par le commun,
il serait inutile de les mettre encore ici. Voyons donc maintenant et en
peu de mots, et ayant égard à la portée de tous les lecteurs, ce que nous
sommes capables d'établir sur cette question, que nous voulons bien
regarder comme problématique, dans une apologie que nous écrivons contre
un ennemi de la foi, en faveur de ceux qui étant encore enfants et comme
des personnes flottantes, se laissent emporter à tous les restes des
opinions, par la tromperie des hommes et par l'adresse qu'ils ont
d'engager artificieusement dans l'erreur (Ephés. IV, 14). Ni l"Écriture
sainte, ni nous, n'avons jamais dit que ceux qui sont morts depuis
longtemps doivent retourner en vie, en sortant de dessous la terre, avec
leur même chair, sans qu'elle ait reçu aucun changement en mieux. C'est
une calomnie de Celse. Il y a dans les saints écrits plusieurs passages
qui parlent de la résurrection d'une manière digne de Dieu : nous nous
contenterons d'alléguer celui de Saint Paul dans sa première Épître aux
Corinthiens : "Mais, dit-il quelqu'un me dira : En quelle manière les morts
ressuscitent-ils, et quel sera le corps dans lequel ils reviendront ?
Insensés que vous êtes, ne voyez-vous pas que ce que vous semez dans la
terre ne reprend point de vie, s'il ne meurt auparavant ? Et quand vous
semez, vous ne semez pas le corps de la plante, même qui doit naître, mais
la graine seulement, soit du blé, soit de quelqu'autre plante : Dieu lui
donne ensuite un corps tel qu'il lui plaît, et il donne à chaque semence
le corps qui lui est propre" (I Cor., XV, 35, 36, 37, 38). Vous voyez qu'il
dit que ce qu'on sème n'est pas le corps de la plante même qui doit
naître; mais qu'après qu'on a semé la graine, sans jeter rien autre chose
en terre, il se fait une espèce de résurrection, par la volonté de Dieu,
qui donne à chaque semence le corps qui lui est propre; tellement que de
ces graines jetées en terre il sort, des unes un épi on une tige, comme de
la graine de sénevé; des autres un grand arbre, comme du noyau de l'olive
et de ceux des fruits semblables.
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