[5,12] Θεὸς οὖν κατὰ τὴν χρηστότητα αὐτοῦ οὐ τοπικῶς
ἀλλὰ προνοητικῶς συγκαταβαίνει τοῖς ἀνθρώποις, καὶ ὁ τοῦ
θεοῦ παῖς οὐ τότε μόνον ἀλλὰ καὶ ἀεὶ μετὰ τῶν ἰδίων μαθητῶν
ἐστι, πληρῶν τὸ «Ἰδοὺ ἐγὼ μεθ´ ὑμῶν εἰμι πάσας τὰς
ἡμέρας ἕως τῆς συντελείας τοῦ αἰῶνος.» Καὶ εἴπερ
«κλῆμα καρπὸν οὐ δύναται φέρειν», «ἐὰν μὴ ἐμμείνῃ τῇ
ἀμπέλῳ», δῆλον ὅτι καὶ οἱ τοῦ λόγου μαθηταί, τὰ νοητὰ
τῆς ἀληθινῆς ἀμπέλου τοῦ λόγου «κλήματα», οὐ δύνανται
φέρειν τοὺς καρποὺς τῆς ἀρετῆς, ἐὰν μὴ μένωσιν ἐν τῇ
ἀληθινῇ ἀμπέλῳ, τῷ Χριστῷ τοῦ θεοῦ καὶ μεθ´ ἡμῶν τῶν
τοπικῶς κάτω ἐπὶ γῆς τυγχάνοντι, ὃς μετὰ τῶν πανταχοῦ
προσπεφυκότων αὐτῷ ὤν, ἤδη δὲ καὶ μετὰ τῶν οὐκ εἰδότων
αὐτὸν πανταχοῦ ἐστι. Καὶ τοῦτό γε ὁ τὸ εὐαγγέλιον γράψας
Ἰωάννης ἐκ προσώπου τοῦ βαπτιστοῦ Ἰωάννου δηλοῖ,
λέγοντος· «Μέσος ὑμῶν στήκει, ὃν ὑμεῖς οὐκ οἴδατε,
ὀπίσω μου ἐρχόμενος.» Ἄτοπον δ´ ἐστίν, τοῦ πληρώσαντος
τὸν οὐρανὸν καὶ τὴν γῆν καὶ εἰπόντος· «Οὐχὶ τὸν οὐρανὸν
καὶ τὴν γῆν ἐγὼ πληρῶ; λέγει κύριος» ὄντος μεθ´ ἡμῶν
καὶ πλησίον ἡμῶν τυγχάνοντος—πιστεύω γὰρ αὐτῷ
λέγοντι· «Θεὸς ἐγγίζων ἐγώ εἰμι, καὶ οὐ θεὸς πόρρωθεν,
λέγει κύριος»—, ζητεῖν εὔχεσθαι τῷ μὴ φθάνοντι ἐπὶ τὰ
σύμπαντα ἡλίῳ ἢ σελήνῃ ἤ τινι τῶν ἀστέρων.
Ἔστω δέ, ἵνα αὐταῖς ταῖς λέξεσι Κέλσου χρήσωμαι,
προφητεύοντας εἶναι ὑετοὺς καὶ θάλπη καὶ νέφη καὶ βροντὰς
ἥλιον καὶ σελήνην καὶ ἀστέρας· ἆρ´ οὖν, εἰ προφητεύουσιν
οὗτοι τὰ τηλικαῦτα, οὐχὶ μᾶλλον τῷ θεῷ, ᾧ ὑπουργοῦντες
προφητεύουσι, προσκυνητέον κἀκεῖνον σεπτέον ἤπερ τοῖς
προφήταις αὐτοῦ; Προφητευέτωσαν οὖν καὶ ἀστραπὰς καὶ
καρποὺς καὶ γονὰς ἁπάσας, καὶ πάντα ταμιευέσθωσαν τὰ
τοιαῦτα· ἀλλ´ οὐ διὰ τοῦτο προσκυνήσομεν τοὺς προσκυνοῦντας
ὡς οὐδὲ Μωϋσέα καὶ τοὺς μετ´ αὐτὸν ἐκ θεοῦ
προφητεύσαντας τὰ κρείττονα ὑετῶν τε καὶ θάλπους καὶ
νεφῶν καὶ βροντῶν καὶ ἀστραπῶν καὶ καρπῶν καὶ πασῶν
γονῶν αἰσθητῶν. Ἀλλὰ κἂν ἔχωσιν ἥλιος καὶ σελήνη καὶ
ἀστέρες προφητεύειν προφητείας κρείττονας ὑετῶν, οὐδ´
οὕτως αὐτοὺς ἀλλὰ τὸν πατέρα τῶν ἐν αὐτοῖς προφητειῶν
καὶ τὸν διάκονον αὐτῶν λόγον τοῦ θεοῦ προσκυνήσομεν.
Ἀλλ´ ἔστω καὶ κήρυκας αὐτοῦ εἶναι καὶ ἀληθῶς οὐρανίους
ἀγγέλους, πῶς οὖν οὐχὶ καὶ οὕτως τὸν κηρυσσόμενον ὑπ´
αὐτῶν θεὸν καὶ τὸν ἀγγελλόμενον μᾶλλον προσκυνητέον ἢ
τοὺς κήρυκας καὶ τοὺς ἀγγέλους αὐτοῦ;
| [5,12] Dieu donc, par un effet de sa bonté
et de sa condescendance, se rend présent aux hommes, non d'une présence
locale, mais d'une présence de soin et de direction, et le Fils de Dieu,
qui n'est plus avec ses disciples de la manière qu'il y était sur la
terre, est pourtant toujours avec eux pour accomplir la promesse qu'il
leur a faite : Assurez-vous que je suis toujours avec vous jusqu'à la fin
du monde (Matth., XXVIII, 20). En effet, comme la branche de la vigne ne
peut porter de fruit, si elle ne demeure attachée au cep, ainsi les
branches mystique de la vraie vigne, les disciples du Verbe ne peuvent
porter les fruits de la vertu, s'ils ne demeurent attachés à ce vrai cep,
le Christ de Dieu, qui est avec nous, bien que nous soyons localement sur
la terre, et qui est de telle sorte partout avec ceux qui lui sont unis,
qu'il est aussi partout avec ceux qui ne le connaissent point (Jean, XV,
4, 5). Car c'est ce que signifient, dans l'Évangile selon saint Jean, ces
paroles de Jean Baptiste: "Il y en a un au milieu de vous que vous ne
connaissez pas : c'est lui qui doit venir après moi" (Jean, I, 26, 27). De
manière qu'ayant avec nous celui qui remplit et le ciel et la terre, comme
il le déclare lui-même, Ne remplis-je pas le ciel et la terre, dit le
Seigneur (Jér., XXIII, 24) ? l'ayant, dis-je, proche de nous, selon ces
autres paroles auxquelles nous ajoutons une entière foi : Je suis un Dieu
de près, et nos pas un Dieu de loin, dit le Seigneur (Ibid., I. 23) : il
serait absurde que nous nous arrêtassions à prier le soleil qui ne se
répand pas partout, ou la lune, ou quelque étoile. Je veux que le soleil
et la lune et les étoiles, pour me servir des propres paroles de Celse,
fassent des prédictions sur la pluie, sur la chaleur, sur les nuées, et
sur le tonnerre. Quand cela serait vrai, ne faudrait-il pas plutôt rendre
notre culte et nos hommages à Dieu sous les ordres duquel ils feraient de
telles prédictions, que d'adorer ses prophètes ? Qu'ils en fassent encore,
si l'on veut, et sur les éclairs, et sur les fruits, et sur la naissance
de toutes choses, et qu'ils président sur tout cela : nous ne les
adorerons pas pourtant, puisqu'ils adorent Dieu eux-mêmes, comme nous
n'avons jamais adoré ni Moïse, ni les prophètes qui l'ont suivi,
quoiqu'ils nous aient prédit, de la part de Dieu des choses bien plus
excellentes que ni la pluie, ni la chaleur, les nuées ni le tonnerre ni
les éclairs, ni les fruits ni la naissance de toutes les choses
sensibles. Quand même le soleil et la lune et les étoiles auraient à
pouvoir de prédire des choses plus excellentes que la loi nous ne les
adorerions pas pour cela ; nous adorerions Dieu l'auteur de leurs
prédictions et le Verbe de Dieu, ce Verbe qui en est le ministre. Je veux
aussi que ce soient des hérauts de Dieu, des anges véritablement célestes
; comment, dans cette supposition même, ne serait-il pas plus juste
d'adorer Dieu seul, dont ils seraient ou les hérauts, ou les anges, que
d'adorer ces anges et ces hérauts ?
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