[5,11] Οὐ χρὴ δὲ οὐδ´ αὐτὸ προσκυνεῖσθαι ὑπὸ τοῦ βλέποντος
καὶ συνιέντος τὸ ἀληθινὸν φῶς, οὗ μετοχῇ καὶ ταῦτ´ εἰ ἄρα
πεφώτισται, οὐδ´ ὑπὸ τοῦ βλέποντος τὸν πατέρα τοῦ ἀληθινοῦ
φωτὸς θεόν, περὶ οὗ καλῶς λέλεκται τό· «Ὁ θεὸς φῶς
ἐστι, καὶ σκοτία ἐν αὐτῷ οὐκ ἔστιν οὐδεμία.» Καὶ ὥσπερ
οἱ διὰ τὸ φῶς αἰσθητὸν καὶ οὐράνιον εἶναι προσκυνοῦντες
ἥλιον καὶ σελήνην καὶ ἄστρα οὐκ ἂν προσκυνήσαιεν σπινθῆρα
πυρὸς ἢ λύχνον ἐπὶ γῆς, ὁρῶντες τὴν ἀσύγκριτον ὑπεροχὴν
τῶν νομιζομένων ἀξίων προσκυνεῖσθαι παρὰ τὸ τῶν σπινθήρων
καὶ τῶν λύχνων φῶς· οὕτως οἱ νοήσαντες, πῶς «Ὁ
θεὸς φῶς ἐστι», καταλαβόντες δέ, πῶς ὁ υἱὸς τοῦ θεοῦ
«φῶς ἀληθινόν» ἐστιν, «ὃ φωτίζει πάντα ἄνθρωπον,
ἐρχόμενον εἰς τὸν κόσμον», συνιέντες δὲ καί, πῶς οὗτός
φησι τό· «Ἐγώ εἰμι τὸ φῶς τοῦ κόσμου», οὐκ ἂν
εὐλόγως προσκυνήσαιεν τὸν οἱονεὶ βραχὺν σπινθῆρα ὡς πρὸς
φῶς τὸν θεὸν ἀληθινοῦ φωτὸς ἐν ἡλίῳ καὶ σελήνῃ καὶ ἄστροις.
Καὶ οὐκ ἀτιμάζοντές γε τὰ τηλικαῦτα τοῦ θεοῦ δημιουργήματα
οὐδ´ Ἀναξαγορείως «μύδρον διάπυρον» λέγοντες
εἶναι τὸν ἥλιον καὶ σελήνην καὶ ἀστέρας τοιαῦτά φαμεν περὶ
ἡλίου καὶ σελήνης καὶ ἀστέρων, ἀλλ´ αἰσθανόμενοί τε τῆς
ἀφάτῳ ὑπεροχῇ ὑπερεχούσης θειότητος τοῦ θεοῦ ἔτι δὲ καὶ
τοῦ μονογενοῦς αὐτοῦ ὑπερέχοντος τὰ λοιπά. Πειθόμενοι δὲ
καὶ αὐτὸν ἥλιον καὶ σελήνην καὶ ἀστέρας εὔχεσθαι τῷ ἐπὶ
πᾶσι θεῷ διὰ τοῦ μονογενοῦς αὐτοῦ, κρίνομεν μὴ δεῖν
εὔχεσθαι τοῖς εὐχομένοις· ἐπεὶ καὶ αὐτοὶ ἀναπέμπειν ἡμᾶς
βούλονται μᾶλλον ἐπὶ τὸν θεόν, ᾧ εὔχονται, ἢ κατάγειν πρὸς
ἑαυτοὺς ἢ μερίζειν ἡμῶν τὴν εὐκτικὴν δύναμιν ἀπὸ τοῦ
θεοῦ καὶ πρὸς ἑαυτούς.
Χρήσομαι δὲ καὶ τούτῳ περὶ αὐτῶν κατὰ τὸν τόπον
παραδείγματι· ὁ σωτὴρ ἡμῶν καὶ κύριος ἀκούσας ποτέ·
«Διδάσκαλε ἀγαθέ», ἀναπέμπων τὸν λέγοντα τοῦτο ἐπὶ
τὸν ἑαυτοῦ πατέρα φησί· «Τί με λέγεις ἀγαθόν; Οὐδεὶς
ἀγαθὸς εἰ μὴ εἷς ὁ θεὸς ὁ πατήρ.» Εἴπερ δὲ τοῦτ´ εὐλόγως
ὡς «εἰκὼν» τῆς ἀγαθότητος τοῦ θεοῦ τυγχάνων εἴρηκεν ὁ
υἱὸς «τῆς ἀγάπης» τοῦ πατρός, πῶς οὐχὶ εὐλογώτερον
ἂν τοῖς προσκυνοῦσιν εἶπεν ἥλιος· τί με προσκυνεῖς;
«Κύριον γὰρ τὸν θεόν σου προσκυνήσεις καὶ αὐτῷ μόνῳ
λατρεύσεις»· ᾧ κἀγὼ καὶ πάντες οἱ σὺν ἐμοὶ προσκυνοῦμεν
καὶ λατρεύομεν. Κἂν μὴ τηλικοῦτος δέ τις ᾖ, οὐδὲν ἧττον
καὶ ὁ τοιοῦτος εὐχέσθω τῷ λόγῳ τοῦ θεοῦ, δυναμένῳ αὐτὸν
ἰάσασθαι, καὶ πολλῷ πλέον τῷ πατρὶ αὐτοῦ, ὃς καὶ τοῖς
πρότερον δικαίοις «Ἐξαπέστειλε τὸν λόγον αὐτοῦ καὶ
ἰάσατο αὐτοὺς καὶ ἐρρύσατο αὐτοὺς ἐκ τῶν διαφθορῶν αὐτῶν».
| [5,11] Cette lumière spirituelle ne doit pas être pourtant
un sujet d'adoration à ceux qui voient et qui comprennent la
véritable lumière dont celle des astres ne peut être qu'un rayon, ni à
ceux qui connaissent Dieu, le père de celle véritable lumière, duquel il a
été très bien dit, que Dieu est la lumière même, et qu'il n'y a point en
lui de ténèbres (I Jean, 1, 5). Et comme ceux qui adorent le soleil, la
lune et les étoiles à cause que leur lumière sensible est en même temps
une lumière céleste, n'adoreraient pas une étincelle de feu ou une lampe
qui éclaire sur la terre, voyant qu'il n'y a nulle proportion entre
l'admirable beauté de ces objets, qu'ils estiment dignes d'être adorés, et
la faible lumière d'une étincelle ou d'une lampe : ainsi ceux qui savent
et qui comprennent comment Dieu est la lumière même (I Jean, I, 5),
comment son Fils est la vraie lumière qui illumine tout homme venant dans
le monde (Jean,I,9), et comment ce Fils dit de lui- même : Je suis la
lumière du monde (I bid.. Vlll, 12), ceux-là ne sauraient raisonnablement
adorer ce qu'il peut y avoir de véritable lumière dans le soleil, dans la
lune et dans les étoiles, qui n'est que comme une petite étincelle en
comparaison de Dieu, la lumière même. Au reste, nous ne parlons pas ainsi
du soleil, de la lune et des étoiles, pour déshonorer ces merveilleux
ouvrages de Dieu, ni pour marquer que ce ne soient que des masses
embrasées, selon la pensée d'Anaxagore, mais par le sentiment que nous
avons tant de la majesté de Dieu qui est élevé au-dessus d'eux d'une
distance infinie, que de la divinité de son Fils unique qui voit tout
au-dessous de soi. Et parce que nous croyons que le soleil, la lune et les
étoiles adressent aussi des prières au grand Dieu par son Fils unique,
nous estimons que l'on ne doit pas prier ceux qui prient eux-mêmes, et qui
aiment mieux nous renvoyer à ce Dieu qu'ils prient, que de nous attacher à
eux ou de partager avec lui nos vœux et nos prières. Sur quoi je me
servirai de cet exemple. Lorsque notre Sauveur et Notre-Seigneur fut
appelé bon Maître, il renvoya à son Père celui qui avait ainsi parlé :
Pourquoi m'appelles- tu bon ? lui dit-il, il n'y a que Dieu seul, que le
Père qui soit bon (Matth., XIX, 16, 17). Si le Fils bien-aimé du Père a eu
raison de dire cela, lui qui est l'image de la bonté de Dieu ( Sag., VII,
26), avec combien plus de raison le soleil dirait-il à ceux qui l'adorent:
Pourquoi m'adorez- vous ? Adorez le Seigneur, votre Dieu, et ne servez que
lui seul (Matth., IV, 10). C'est lui que j'adore et que je sers moi-même,
et que les autres astres, comme moi, adorent et servent aussi. Encore que
vous ne soyez pas d'un ordre si excellent, vous ne devez pas laisser
d'adresser vos prières à la parole de Dieu, (ou au Verbe) laquelle vous
peut guérir, ou beaucoup plutôt à son Père qui a envoyé sa parole aux
fidèles des siècles passés, et les a guéris, les tirant de la corruption
où ils étaient (Ps. CVI ou CVII, 20).
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