[3,73] Μετὰ ταῦτα πάλιν λοιδορεῖται τῷ πρεσβεύοντι
χριστιανισμὸν καὶ ἀποφαίνεται μὲν περὶ αὐτοῦ ὡς καταγέλαστα
διεξιόντος, οὐκ ἀποδείκνυσι δὲ οὐδὲ ἐναργῶς παρίστησιν
ἅ φησιν εἶναι καταγέλαστα. Καὶ λοιδορούμενος
οὐδένα φρόνιμόν φησι πείθεσθαι τῷ λόγῳ, περισπώμενον
ὑπὸ τοῦ πλήθους τῶν προσερχομένων αὐτῷ. Ὅμοιον δὲ
ποιεῖ καὶ ἐν τούτῳ τῷ φάσκοντι διὰ τὸ πλῆθος τῶν κατὰ
τοὺς νόμους ἀγομένων ἰδιωτῶν ὅτι φρόνιμος οὐδείς, φέρ´
εἰπεῖν, Σόλωνι ἢ Λυκούργῳ πείθεται ἢ Ζαλεύκῳ ἤ τινι τῶν
λοιπῶν, καὶ μάλιστα ἐὰν φρόνιμον λαμβάνῃ τὸν κατ´ ἀρετὴν
ποιόν. Ὡς γὰρ ἐπὶ τούτων κατὰ τὸ φανὲν αὐτοῖς χρήσιμον
οἱ νομοθέται πεποιήκασι τὸ τοιαύτῃ ἀγωγῇ αὐτοὺς περιβαλεῖν
καὶ νόμοις, οὕτως νομοθετῶν ἐν τῷ Ἰησοῦ ὁ θεὸς τοῖς
πανταχοῦ ἀνθρώποις καὶ τοὺς μὴ φρονίμους ἄγει, ὡς οἷόν
τε ἐστὶν ἄγεσθαι τοὺς τοιούτους ἐπὶ τὸ βέλτιον. Ὅπερ,
ὡς καὶ ἐν τοῖς ἀνωτέρω εἰρήκαμεν, ἐπιστάμενος ὁ ἐν Μωϋσεῖ
θεὸς λέγει τό· «Αὐτοὶ παρεζήλωσάν με ἐπ´ οὐ θεῷ,
παρώργισάν με ἐν τοῖς εἰδώλοις αὐτῶν· κἀγὼ παραζηλώσω
αὐτοὺς ἐπ´ οὐκ ἔθνει, ἐπ´ ἔθνει ἀσυνέτῳ παροργιῶ αὐτούς.»
Εἰδὼς δὲ καὶ ὁ Παῦλος εἶπε· «Τὰ μωρὰ τοῦ κόσμου
ἐξελέξατο ὁ θεός, ἵνα καταισχύνῃ τοὺς σοφούς», «σοφοὺς»
κοινότερον λέγων πάντας τοὺς δοκοῦντας προβεβηκέναι μὲν
ἐν μαθήμασιν ἀποπεπτωκότας δὲ εἰς τὴν ἄθεον πολυθεότητα·
ἐπεὶ «φάσκοντες εἶναι σοφοὶ ἐμωράνθησαν, καὶ ἤλλαξαν
τὴν δόξαν τοῦ ἀφθάρτου θεοῦ ἐν ὁμοιώματι εἰκόνος φθαρτοῦ
ἀνθρώπου καὶ πετεινῶν καὶ τετραπόδων καὶ ἑρπετῶν».
| [3,73] Il pousse encore plus loin ses invectives
contre les défenseurs de la religion chrétienne, et il les accuse de dire des
choses ridicules ; mais comme s'il n'y avait point de différence entre les
en accuser et les en convaincre, il ne se met pas en peine d'en donner des
preuves, et il se contente de ses injures. Il n'y a point, dit-il, de
personne de bon sens qui voulût embrasser cette doctrine; la seule
multitude de ceux qui la suivent est capable de la faire rejeter. C'est
justement comme s'il disait qu'à cause de la multitude des simples qui se
laissent conduire aux lois, il n'y a point de personne de bon sons qui
voulût observer celles de Solon, par exemple, de Lycurgue, de Zaleuque ou
de tel autre législateur quelconque, ce qui est absurde au dernier point,
si, par un homme de bon sens, il entend un homme vertueux. Ces
législateurs ayant dessein de faire que les plus simples reçussent leurs
lois et s'y soumissent, ils ont pris la voie qui leur a semblé la plus
propre pour y réussir. Dieu, tout de même, quand il a donné les siennes à
tous les hommes, par le moyen de Jésus, a voulu qu'elles servissent à ceux
même qui manquent le plus de bon sens, et qu'elles les portassent au bien
de la manière qu'ils en sont capables : c'est ce qu'il avait déclaré par
Moïse dans ces paroles que nous avons rapportées ci-dessus : "Ils m'ont
donné de la jalousie par des dieux qui ne sont pas dieux ; ils ont excité
mon indignation par leurs idoles; je leur donnerai aussi de la jalousie
par un peuple qui n'est pas peuple ; j'exciterai leur indignation par un
peuple qui n'a point d'intelligence" (Deut., XXXII, 21). Saint Paul avait
cette même vérité en vue, lorsqu'il disait que Dieu a choisi les moins
sages, selon le monde, pour confondre les sages (l Cor., 1,27), où il
nomme sages, selon la signification vulgaire de ce mot, ceux qui semblent
être fort versés dans les sciences, mais qui, pour avoir trop de dieux,
n'en ont point du tout. Car en voulant passer pour sages, ils sont devenus
si fous que de changer la gloire de Dieu en des représentations et en des
images d'hommes corruptibles, d'oiseaux, de bêtes à quatre pieds et de
serpents (Rom., I, 22).
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