[3,37] Αἰγύπτιοι μὲν οὖν διδαχθέντες τὸν Ἀντίνουν σέβειν,
ἐὰν παραβάλῃς αὐτῷ Ἀπόλλωνα ἢ Δία, ἀνέξονται,
σεμνύνοντες τὸν Ἀντίνουν διὰ τοῦ ἐκείνοις αὐτὸν συναριθμεῖν·
καὶ ἐν τούτοις γὰρ ὁ Κέλσος σαφῶς ψεύδεται λέγων·
Κἂν παραβάλῃς αὐτῷ τὸν Ἀπόλλωνα ἢ τὸν Δία, οὐκ ἀνέξονται.
Χριστιανοῖς δὲ μεμαθηκόσι τὴν αἰώνιον αὐτοῖς εἶναι
ζωὴν ἐν τῷ γινώσκειν «τὸν μόνον» ἐπὶ πᾶσιν «ἀληθινὸν
θεὸν καὶ ὃν» ἐκεῖνος ἀπέστειλεν «Ἰησοῦν Χριστόν»,
μαθοῦσι δὲ καὶ «ὅτι πάντες μὲν οἱ θεοὶ τῶν ἐθνῶν εἰσι
δαιμόνια» λίχνα καὶ περὶ τὰς θυσίας καὶ τὰ αἵματα καὶ
τὰς ἀπὸ τῶν θυσιῶν ἀποφορὰς καλινδούμενα ἐπὶ ἀπάτῃ
τῶν μὴ προσπεφευγότων τῷ ἐπὶ πᾶσι θεῷ, οἱ δὲ τοῦ θεοῦ
θεῖοι καὶ ἅγιοι ἄγγελοι ἄλλης εἰσὶ φύσεως καὶ προαιρέσεως
παρὰ τοὺς ἐπὶ γῆς πάντας δαίμονας, καὶ ὅτι οὗτοι σφόδρα
ὀλίγοις γινώσκονται τοῖς περὶ τῶν τοιούτων συνετῶς καὶ ἐπιμελῶς ζητήσασιν, ἐὰν παραβάλῃς Ἀπόλλωνα καὶ Δία ἤ τινα
τῶν μετὰ κνίσσης καὶ αἵματος καὶ θυσιῶν προσκυνουμένων,
οὐκ ἀνέξονται· τινὲς μὲν διὰ τὴν πολλὴν ἁπλότητα μὴ εἰδότες
μὲν δοῦναι λόγον περὶ ὧν ποιοῦσιν εὐγνωμόνως δὲ τηροῦντες
ἃ παρειλήφασιν, ἕτεροι δὲ μετ´ οὐκ εὐκαταφρονήτων λόγων
ἀλλὰ καὶ βαθυτέρων καί, ὡς ἂν εἴποι τις Ἕλλην, ἐσωτερικῶν
καὶ ἐποπτικῶν, ἐν οἷς πολύς ἐστι λόγος περὶ θεοῦ καὶ τῶν
τετιμημένων ἀπὸ θεοῦ διὰ τοῦ μονογενοῦς θεοῦ λόγου
μετοχῇ θεότητος διὰ τοῦτο δὲ καὶ ὀνόματι. Πολὺς δὲ ὁ
λόγος καὶ ὁ περὶ τῶν θείων ἀγγέλων καὶ ὁ περὶ τῶν ἐναντίων
μὲν τῇ ἀληθείᾳ ἠπατημένων δὲ καὶ ἐξ ἀπάτης ἑαυτοὺς
ἀναγορευόντων θεοὺς ἢ ἀγγέλους θεοῦ ἢ δαίμονας ἀγαθοὺς
ἢ ἥρωας ἐκ μεταβολῆς συστάντας ἀγαθῆς ἀνθρωπίνης
ψυχῆς. Οἱ δὲ τοιοῦτοι Χριστιανοὶ καὶ κατασκευάσουσιν ὅτι,
ὥσπερ πολλοὶ ἐν φιλοσοφίᾳ δοκοῦσιν εἶναι ἐν ἀληθείᾳ,
ἤτοι ἑαυτοὺς κατασοφισάμενοι λόγοις πιθανοῖς ἢ τοῖς ὑφ´
ἑτέρων προσαγομένοις καὶ εὑρεθεῖσι συγκαταθέμενοι προπετῶς,
οὕτως εἰσὶ καὶ ἐν ταῖς ἔξω σωμάτων ψυχαῖς καὶ
ἀγγέλοις καὶ δαίμοσί τινες, ὑπὸ τῶν πιθανοτήτων ἑλκυσθέντες
πρὸς τὸ ἑαυτοὺς ἀναγορεῦσαι θεούς. Καὶ διὰ τοὺς τοιούτους
γε λόγους κατὰ τὸ ἀκριβὲς τελείως ἐν ἀνθρώποις μὴ δυναμένους
εὑρεθῆναι ἀσφαλὲς ἐνομίσθη τὸ μηδενὶ ἑαυτὸν
ἐμπιστεῦσαι ἄνθρωπον ὄντα ὡς θεῷ, πλὴν μόνου τοῦ ἐπὶ
πᾶσιν ὡς διαιτητοῦ, τοῦ βαθύτατα ταῦτα καὶ θεωρήσαντος
καὶ ὀλίγοις παραδόντος Ἰησοῦ Χριστοῦ.
| [3,37] Les Égyptiens au reste, trouveront que c'est faire honneur à cet
Antinoüs qu'ils adorent, de le mettre au rang d'Apollon et de Jupiter, et
ils souffriront volontiers qu'on les lui compare : car c'est une fausseté
tout évidente que ce qu'avance Celse : Qu'ils ne sauraient souffrir qu'on
lui compare Jupiter ou Apollon. Mais les chrétiens savent que la vie
éternelle qui leur est promise, consiste à connaître le seul Dieu
véritable et tout-puissant et Jésus-Christ qu'il a envoyé (Jean, XVII, 3).
Ils ont appris aussi que tous les dieux des nations sont des démons
carnassiers, (Ps. XCXV ou XCXVI, 5) qui courent après les victimes, et le
sang, et les autres dépendances des sacrifices, cherchant à séduire ceux
qui ne mettent pas leur espérance dans le grand Dieu ; mais que les saints
anges de Dieu, les anges célestes ont une nature et des inclinations bien
différentes de celles de tous les démens dont la terre est le séjour, et
qu'ils ne sont connus que d'un petit nombre de personnes éclairées et
studieuses. Si l'on fait donc de pareilles comparaisons aux chrétiens, et
qu'on leur parle d'Apollon ou de Jupiter ou de quelque autre de ceux qu'on
cherche à se rendre favorables par la fumée et par le sang des victimes,
ce sont eux qui ne le pourront souffrir. Les uns en seront choqués dans
leur simplicité, qui fait qu'encore qu'ils ne puissent rendre raison de la
créance qu'ils ont reçue, ils ne laissent pas de la retenir fidèlement ;
mais les autres repousseront cette injure par des considérations solides
et profondes, tirées (comme on parle dans les écoles) de l'essence
intérieure des choses. Ils s'étendront à parler de Dieu et de ceux à qui
Dieu, pour l'amour de son Fils unique, Dieu le Verbe, fait I'honneur de
communiquer et sa divinité et son nom. Ils parleront amplement aussi tant
des anges divins que de ceux qui sont les ennemis de la vérité et qui,
étant tombés dans l'erreur, en poussent les suites jusqu'à vouloir passer
ou pour des dieux, ou pour des anges de Dieu, ou pour de bons génies, ou
pour des héros, c'est-à-dire des âmes humaines qui, à cause de leur vertu,
ont été changées en une nature plus excellente. Ces chrétiens éclairés
feront voir que comme, dans la philosophie, plusieurs ne s'imaginent avoir
trouvé la vérité que sur ce qu ils se sont éblouis eux-mêmes par quelques
raisonnements probables, ou qu'ils se sont rendus trop légèrement à ceux
dont d'autres se sont servis avant eux, ainsi parmi les âmes dépouillées
de leurs corps, parmi les anges et parmi les démons, il y en a qui se
laissent entraîner par quelques probabilités à prendre le nom de dieux. Et
parce que les raisons qui les frappent ne sont pas assez de la portée des
hommes, pour nous permettre d'en faire un juste et parfait examen, le plus
sûr, pour quelque homme que ce soit, c'est sans doute de ne se fier à
aucun d'eux, comme si c'était un dieu ; mais uniquement à Jésus-Christ
qui, étant l'arbitre et le directeur de toutes choses, connaît
parfaitement ce qu'ils sont et l'a découvert à quelque peu de personnes.
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