[3,12] Εἶτ´ ἐπεὶ ὡς κατηγορῶν τοῦ λόγου τὰ περὶ τῶν
ἐν χριστιανισμῷ αἱρέσεων ὀνειδίζει ἡμῖν λέγων· εἰς πλῆθος
δὲ σπαρέντες αὖθις αὖ σχίζονται καὶ τέμνονται καὶ στάσεις
ἰδίας ἔχειν ἕκαστοι θέλουσι· φησὶ δ´ ὅτι καὶ ὑπὸ πλήθους
πάλιν διϊστάμενοι σφᾶς αὐτοὺς ἐλέγχουσιν· ἑνὸς ὡς εἰπεῖν
ἔτι κοινωνοῦντες, εἴ γε κοινωνοῦσι, τοῦ ὀνόματος. Καὶ τοῦτο
μόνον ἐγκαταλιπεῖν ὅμως αἰσχύνονται· τὰ λοιπὰ δ´ ἄλλοι
ἀλλαχῇ τετάχαται. Καὶ πρὸς τοῦτο φήσομεν ὅτι οὐδενὸς
πράγματος, οὗ μὴ σπουδαία ἐστὶν ἡ ἀρχὴ καὶ τῷ βίῳ
χρήσιμος, γεγόνασιν αἱρέσεις διάφοροι. Ἐπεὶ γὰρ ἰατρικὴ
χρήσιμος καὶ ἀναγκαία τῷ γένει τῶν ἀνθρώπων, πολλά τε
τὰ ἐν αὐτῇ ζητούμενα περὶ τοῦ τρόπου τῆς τῶν σωμάτων
θεραπείας, διὰ τοῦτο αἱρέσεις ἐν ἰατρικῇ παρὰ μὲν Ἕλλησιν
εὑρίσκονται ὁμολογουμένως πλείονες, ἐγὼ δ´ οἶμαι ὅτι καὶ
παρὰ βαρβάροις, ὅσοι γε ἐπαγγέλλονται χρῆσθαι ἰατρικῇ.
Πάλιν τε αὖ ἐπεὶ φιλοσοφία ἀλήθειαν ἐπαγγελλομένη καὶ
γνῶσιν τῶν ὄντων πῶς δεῖ βιοῦν ὑποτίθεται καὶ πειρᾶται
διδάσκειν τὰ ὠφέλιμα ἡμῶν τῷ γένει, πολλὴν δ´ ἔχει τὰ
ζητούμενα πράγματα διολκήν, διὰ τοῦτο αἱρέσεις ἐν φιλοσοφίᾳ
συνέστησαν πλεῖσται ὅσαι, ὧν αἱ μέν εἰσι διασημότεραι
αἱ δὲ οὐ τοιαῦται. Ἀλλὰ καὶ ἰουδαϊσμὸς πρόφασιν ἔσχε
γενέσεως αἱρέσεων τὴν διάφορον ἐκδοχὴν τῶν Μωϋσέως
γραμμάτων καὶ τῶν προφητικῶν λόγων. Οὕτω τοίνυν, ἐπεὶ
σεμνόν τι ἐφάνη τοῖς ἀνθρώποις χριστιανισμός, οὐ μόνοις,
ὡς ὁ Κέλσος οἴεται, τοῖς ἀνδραποδωδεστέροις ἀλλὰ καὶ
πολλοῖς τῶν παρ´ Ἕλλησι φιλολόγων, ἀναγκαίως ὑπέστησαν
οὐ πάντως διὰ τὰς στάσεις καὶ τὸ φιλόνεικον αἱρέσεις ἀλλὰ
διὰ τὸ σπουδάζειν συνιέναι τὰ χριστιανισμοῦ καὶ τῶν
φιλολόγων πλείονας. Τούτῳ δ´ ἠκολούθησε, διαφόρως
ἐκδεξαμένων τοὺς ἅμα πᾶσι πιστευθέντας εἶναι θείους
λόγους, τὸ γενέσθαι αἱρέσεις ἐπωνύμους τῶν θαυμασάντων
μὲν τὴν τοῦ λόγου ἀρχὴν κινηθέντων δ´ ὅπως ποτ´ οὖν ὑπό
τινων πιθανοτήτων πρὸς τὰς εἰς ἀλλήλους διαφωνίας.
Ἀλλ´ οὔτ´ ἰατρικὴν εὐλόγως ἄν τις φεύγοι διὰ τὰς ἐν αὐτῇ
αἱρέσεις, οὔτε φιλοσοφίαν τοῦ πρέποντος στοχαζόμενός τις
ἂν μισοῖ, πρόφασιν τοῦ μισεῖν αὐτὴν ποριζόμενος τὰς πολλὰς
αἱρέσεις. Οὕτως οὐδὲ διὰ τὰς ἐν Ἰουδαίοις αἱρέσεις καταγνωστέον
τῶν Μωϋσέως καὶ τῶν προφητῶν ἱερῶν βιβλίων.
| [3,12] Mais écoutons ce qu'il nous objecte sur les sectes qui partagent les
chrétiens : Depuis qu'ils se sont multipliés, dit-il, ils se sont divisés
en diverses sectes, chacun voulant former son parti; et ils se condamnent
les uns les autres, ne pouvant se souffrir mutuellement. De sorte qu'ils
n'ont presque plus rien de commun que le nom, si l'on peut même dire
qu'ils l'aient. C'est au moins la seule chose qu'ils aient eu honte
d'abandonner ; pour ce qui est du reste, ils ont tous leurs maximes
différentes. Puisqu'il fait de cela un reproche à la religion chrétienne,
il lui faut répondre : Que l'on ne se partage en diverses sectes que pour
des choses dont l'institution est louable et avantageuse à la société.
Ainsi, parce que la médecine est utile et nécessaire aux hommes, et que
cependant ils ne conviennent pas de quelle manière il la faut pratiquer,
il s'est formé plusieurs sectes différentes de médecins. Tout le monde
sait combien il y en a parmi les Grecs ; et je crois qu'il ne s'en trouve
guère moins parmi les barbares, à qui cet art n'est pas inconnu. La
philosophie aussi, qui promet de nous apprendre à bien vivre, en nous
enseignant la vérité et en nous faisant connaître la nature de chaque
chose, mais qui nous propose des moyens de nous rendre heureux, sur
lesquels il y a de grandes contestations, a fait naître par là une inimité
de sectes dont quelques-unes sont fort célèbres et les autres ne le sont
pas tant. Le judaïsme pareillement en a produit quantité par les
différentes explications qu'on a données aux écrits de Moïse et des
prophètes. Également donc, le christianisme ayant paru tout plein de
merveilles, non à quelques vils esclaves seulement, comme Celse le
voudrait persuader, mais même à divers savants de Grèce, il a fallu
nécessairement qu'il s'y soit élevé des sectes plutôt par le désir qu'ont
eu ces savants d'en approfondir les mystères, que par aucune suite de
querelles et de séditions. Et comme les uns ont trouvé de la vraisemblance
en une chose et les autres en une autre, quand il a été question
d'expliquer les livres qu'ils reconnaissaient unanimement pour divins, de
là est venu que ces sectes ont pris des noms différents, selon qu'elles
ont suivi les opinions de celui-ci ou de celui-là, bien que tous
généralement soient remplis d'une égale admiration pour la religion
chrétienne considérée en elle-même. Mais il n'y a personne d'assez peu
raisonnable pour vouloir abolir l'usage de la médecine, parce qu'il y a
plusieurs sectes de médecins. Et un homme sage ne se portera jamais à haïr
la philosophie, sous ombre que tous les philosophes ne sont pas d'accord.
On ne doit pas condamner non plus les livres sacrés de Moïse et des
prophètes, à cause de la diversité de sentiments qui se trouve parmi les
Juifs.
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