HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Maxime de Tyr, Dissertations, XXVI

Chapitre 2

  Chapitre 2

[26,2] Τῆς δὲ ἐπιστήμης ταύτης τὸ κεφάλαιον, τέως μὲν παντοδαποῖς περιβεβλημένον σχήμασιν, μετεχειρίζετο τὰς τῶν ἐντυγχανόντων ψυχὰς διδασκαλίοις ἀλύποις, τῶν μὲν τελετὰς καὶ ὀργιασμούς τινας ἐπιφημισάντων τοῖς αὑτῶν λόγοις, τῶν δὲ μύθους, τῶν δὲ μουσικήν, τῶν δὲ καὶ μαντικήν. Καὶ κοινὸν μὲν ἦν ἅπασιν τὸ ὠφελοῦν, ἴδιον δὲ τὸ σχῆμα τοῦ λόγου. Χρόνῳ δὲ ὕστερον ὑπὸ σοφίας οἱ ἄνθρωποι νεανιευόμενοι, ἀποκαλύψαντες ταυτὶ τὰ τοῦ λόγου προκαλύμματα, ἀπέφηναν φιλοσοφίαν γυμνὴν καὶ ἐξωνειδισμένην καὶ πάγκοινον καὶ πρόχειρον εἰς συνουσίαν παντί τῳ, ὄνομα μόνον ἔργου καλοῦ πλανώμενον ἐν δυστήνοις σοφίσμασιν. Τοιγαροῦν τὰ μὲν Ὁμήρου καὶ Ἡσιόδου ἔπη, καὶ πᾶσα παλαιὰ μοῦσα ἐκείνη καὶ ἔνθεος, μύθου χώραν ἔχει, καὶ ἀγαπᾶται αὐτῶν ἱστορία μόνον, καὶ τὸ προσηνὲς τῶν ἐπῶν, καὶ τὸ εὐανθὲς τῆς ἁρμονίας, ὡς αὐλήματα, ὡς κιθαρίσματα· παρορᾶται δὲ τὸ ἐν αὐτοῖς καλόν, καὶ ἀποχειροτονεῖται τῆς ἀρετῆς. Καὶ Ὅμηρος μὲν ἀποκηρύττεται φιλοσοφίας, ἡγεμὼν τοῦ γένους. Ἀφ´ οὗ δὲ τὰ ἐκ Θρᾴκης καὶ Κιλικίας σοφίσματα εἰς τὴν Ἑλλάδα παρέδυ, καὶ Ἐπικούρου ἄτομος, καὶ τὸ Ἡρακλείτου πῦρ, καὶ τὸ Θαλοῦ ὕδωρ, καὶ τὸ Ἀναξιμένους πνεῦμα, καὶ τὸ Ἐμπεδοκλέους νεῖκος, καὶ Διογένους πίθος, καὶ τὰ πολλὰ τῶν φιλοσόφων στρατόπεδα ἀντιτεταγμένα ἀλλήλοις καὶ ἀντιπαιωνίζοντα, λόγων μὲν πάντα μεστὰ καὶ ψιθυρισμάτων, σοφιστῶν σοφισταῖς συμπιπτόντων, ἔργου δὲ ἐρημία δεινή· καὶ τὸ θρυλούμενον τοῦτο τὸ ἀγαθόν, ὑπὲρ οὗ διέστηκεν καὶ διεστασίασται τὸ Ἑλληνικόν, οὐδεὶς ὁρᾷ. Τὰ παλαιὰ ἐκεῖνα, ἐν οἷς ἔτι Ὁμήρου ᾠδὴ δυναστεύει, γενναῖα καὶ ἀληθῆ καὶ γνήσια φιλοσοφίας θρέμματα ἐπαίδευέν τε καὶ ἐξέτρεφεν, ἐκείνης τῆς ᾠδῆς θρέμμα ἦν Πλάτων. [26,2] II. L'objet principal de cette science, pendant tout le temps qu'il fut enveloppé sous divers emblèmes, nourrissait l'âme de ceux qui s'en occupaient d'une doctrine dont toute difficulté était écartée. Les uns la rendirent recommandable, en la présentant sous un appareil religieux et sacerdotal ; les autres, en la présentant sous les allégories de la fable ; ceux-ci, en la présentant sous le voile de la musique, et ceux-là, en la présentant sous celui de la divination. Tous avaient, sans doute, un objet utile, mais chacun avait son emblème particulier. A la longue, les hommes s'émancipèrent à l'école de la sagesse. Ils dépouillèrent la philosophie des voiles sous lesquels la fiction l'avait enveloppée. Ils la montrèrent à nu, étrangère à toute pudeur, s'abandonnant à tout le monde, et se prostituant, en quelque sorte, au premier venu. Son nom seul conserva quelque dignité, encore devint-il le jouet de misérables sophismes. Les poèmes d'Homère et d'Hésiode, les ouvrages des anciens poètes, tout divins qu'ils étaient, ne furent regardés que comme des fables. On ne les estima que sous le rapport de la narration des faits, de la douceur de la versification, des fleurs et de l'harmonie du style ; il en fut comme des sons de la flûte ou de la cithare. Ce qu'ils renfermaient de beau fut dédaigné, et dépouillé du caractère de la vertu. Homère lui-même, le premier des philosophes, ne fut plus regardé comme tel. Depuis que les sophismes nés dans la Thrace et dans la Cilicie, eurent paru dans la Grèce, ainsi que les atomes d'Epicure, le feu d'Héraclite, l'eau de Thalès, l'air d'Anaximène, le conflit d'Empédocle, le tonneau de Diogène, au milieu de ces légions de philosophes, qui s'attaquaient et se combattaient réciproquement, on n'entendit plus de toutes parts que les bruyantes déclamations, que le vain fracas des sophistes, qui se persiflaient à l'envi. L'objet fondamental de la philosophie fut tristement relégué, comme dans un désert ; et ce souverain bien, dont on avait fait tant de bruit, pour lequel toute la Grèce s'était passionnée, et qui avait produit tant de sectes, ne fixa plus l'attention de personne.


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Dernière mise à jour : 5/06/2008