HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Maxime de Tyr, Dissertations, XI

Chapitre 8

  Chapitre 8

[11,8] Ἐν ποτέρᾳ δὴ τῶν φύσεων τούτων τὸν θεὸν τακτέον; ἆρα οὐκ ἐν τῇ στασιμωτέρᾳ καὶ ἑδραιοτέρᾳ, καὶ ἀπηλλαγμένῃ τοῦ ῥεύματος τούτου καὶ τῆς μεταβολῆς; τί γὰρ ἂν καὶ τῶν ὄντων σταίη, ὅτι μὴ τοῦ θεοῦ ἐπαφησαμένου τῆς ἐκείνου φύσεως; Εἰ δέ σοι πρὸς τὸ πᾶν ὥσπέρ τινος χειραγωγίας δεῖ, ἔφες τῷ λόγῳ δὲ ἐρήσεται, διαιρούμενος τὰς γνωριμωτάτας φύσεις δίχα, καὶ τὴν ἑτέραν τὴν τιμιωτέραν τέμνων ἀεί, ἔστ´ ἂν ἐφίκηται τοῦ νῦν ζητουμένου. Τῶν ὄντων τοίνυν τὰ μὲν ἄψυχα, τὰ δὲ ἔμψυχα· καὶ τὰ μὲν ἄψυχα, λίθοι καὶ ξύλα καὶ ὅσα τοιαῦτα· τὰ δὲ ἔμψυχα, φυτὰ καὶ ζῷα· κρεῖττον δ´ ἔμψυχον, ἀψύχου· Τοῦ δ´ ἐμψύχου τὸ μὲν φυτικόν, τὸ δὲ αἰσθητικόν· τὸ αἰσθητικὸν τοῦ φυτικοῦ κρεῖττον· Τοῦ δὲ αἰσθητικοῦ τὸ μὲν λογικόν, τὸ δὲ ἄλογον· κρεῖττον δὲ τὸ λογικὸν τοῦ ἀλόγου. Ἀλλὰ καὶ ἐν λογικῇ ψυχῇ, ἐπειδήπερ ἐστὶν πᾶσα ὥσπερ ἄθροισμά τι, θρεπτικόν, αἰσθητικόν, κινητικόν, παθητικόν, νοητικόν. Ὃν οὖν ἔχει λόγον τὸ ἄψυχον πρὸς τὸ ἔμψυχον, τοῦτον ἔχει καὶ ἔννους ψυχὴ αὐτὸ τοῦτο πρὸς τὴν ὅλην ψυχήν· καὶ δηλαδὴ ὡς κρεῖττον ἔννους ψυχὴ τῆς ἐξ ἁπάντων τούτων ἠθροισμένης· Ποῦ τοίνυν τούτων τὸν θεὸν τάττωμεν; πότερα ἐν τῷ ἀθροίσματι; ἀλλὰ εὐφημεῖν ἄξιον. Λείπεται δὴ ὥσπερ εἰς ἀκρόπολιν ἀναβιβασαμένους τῷ λόγῳ τὸν θεὸν ἱδρῦσαι κατὰ τὸν νοῦν αὖ τὸν ἀρχηγικώτατον· ἀλλὰ καὶ ἐνταῦθα διφυῆ ὁρῶ· τοῦ γὰρ νοῦ μὲν νοεῖν πέφυκεν, καὶ μὴ νοῶν· δέ, καὶ πέφυκεν, ἀλλὰ καὶ οὗτος οὔπω τέλειος, ἂν μὴ προσθῇς αὐτῷ τὸ καὶ νοεῖν ἀεί, καὶ πάντα νοεῖν, καὶ μὴ ἄλλοτε ἄλλα· ὥστε εἴη ἂν ἐντελέστατος, νοῶν ἀεί, καὶ πάντα, καὶ ἅμα. [11,8] VIII. Dans laquelle donc de ces deux classes (des choses sensibles, ou des choses intelligibles), chercherons-nous l'essence de DIEU? Ne sera-ce pas dans celle qui présente de la stabilité, de l'immobilité, qui n'est susceptible ni de versatilité, ni de changement ? Y aurait-il dans la nature quelque chose de stable, si la stabilité n'était point un attribut de DIEU? Si cependant, afin d'aller plus avant, jusqu'à ce que nous soyons parvenus à notre but, nous avons, en quelque façon, besoin qu'on nous donne la main, prenons la raison pour guide. Elle nous dira qu'il faut diviser en deux branches les êtres les plus aisés à connaître, et procéder ainsi de division en division, jusqu'à ce que nous arrivions à l'objet final de nos recherches. Et d'abord, parmi les êtres, les uns sont animés, et les autres inanimés. Les êtres inanimés sont les pierres, les rochers, les bois et autres choses de cette nature. Les êtres animés sont les plantes, et les animaux proprement dits. Or, ce qui est animé vaut mieux que ce qui ne l'est pas. Parmi les êtres animés, les uns végètent, les autres ont du sentiment. Or, ce qui a du sentiment: est supérieur à ce qui ne fait que végéter. Parmi les êtres sensibles, les uns ont de la raison, les autres n'en ont pas. Or, l'être raisonnable l'emporte sur celui qui n'a point cette qualité. Dans l'âme raisonnable elle-même, qui peut être considérée comme une amalgame de nutrition, de sentiment, de mouvement, de passion et d'intelligence, le même rapport qui existe entre un être animé et un être inanimé, doit exister chez elle entre la partie proprement intelligente, et sa substance totale. Or, il est constant que cette partie intelligente de l'âme est supérieure à l'âme entière, considérée dans son amalgame avec toutes les choses dont nous venons de parler. Dans lequel de ces derniers emblèmes placerons-nous l'essence de DIEU? Sera-ce dans celui de l'amalgame ? A Dieu ne plaise. Il ne nous reste qu'à prendre notre essor sur les ailes de la raison, et à faire consister l'essence de DIEU dans l'intelligence suprême. Mais nous voyons encore ici deux espèces d'intelligence. L'une destinée à exercer son activité, et néanmoins ne l'exerçant pas ; l'autre également destinée à exercer son activité, et l'exerçant réellement. Cette dernière même ne serait pas encore complètement parfaite, si on n'ajoutait à sa faculté d'être en activité réelle, celle d'y être sans aucune interruption, celle d'étendre son activité sur tout l'univers, celle d'avoir dans son activité une marche constante et invariable. De manière que l'intelligence la plus parfaite est celle qui est dans une activité sans relâche, et qui embrasse toutes choses en même temps.


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Dernière mise à jour : 13/12/2007