[11,4] Εἰ δὲ συναγαγὼν ἐκκλησίαν τῶν τεχνῶν τούτων
κελεύοις ἅπαντας ἀθρόους διὰ ψηφίσματος ἑνὸς ἀποκρίνασθαι
περὶ τοῦ θεοῦ, οἴει ἄλλο μὲν ἂν τὸν γραφέα εἰπεῖν,
ἄλλο δὲ καὶ τὸν ἀγαλματοποιόν, καὶ τὸν
ποιητὴν ἄλλο, καὶ τὸν φιλόσοφον ἄλλο; ἀλλ´ οὐδέ, μὰ
Δία, τὸν Σκύθην, οὐδὲ τὸν Ἕλληνα, οὐδὲ τὸν Πέρσην
ἢ τὸν Ὑπερβόρειον· ἀλλὰ ἴδοις ἂν ἐν μὲν τοῖς, ἄλλοις,
ἐν δὲ τοῖς, ἄλλοις ταὐτὸ ψηφιζομένους τοὺς ἀνθρώπους,
πάντας δὲ πᾶσιν διαφερομένους· οὐ τὸ ἀγαθὸν
τὸ αὐτὸ πᾶσιν, οὐ τὸ κακὸν ὅμοιον, οὐ τὸ αἰσχρόν,
οὐ τὸ καλόν· νόμος μὲν γὰρ δὴ καὶ δίκη ἄνω καὶ
κάτω φύρεται διασπώμενα καὶ σπαρασσόμενα· μὴ γὰρ
ὅτι γένος γένει ὁμολογεῖ ἐν τούτοις, ἀλλ´ οὐδὲ πόλις
πόλει, ἀλλ´ οὐδὲ οἶκος οἴκῳ, οὐδὲ ἀνὴρ ἀνδρί, οὐδὲ
αὐτὸς αὑτῷ·
τοῖος γὰρ νόος ἐστὶν ἐπιχθονίων ἀνθρώπων,
οἷον ἐπ´ ἦμαρ ἄγῃσι πατὴρ ἀνδρῶν τε θεῶν τε.
| [11,4] IV. Réunissons actuellement tous les arts : formons-en une assemblée, et
ordonnons-leur de donner chacun leur suffrage sur l'essence de DIEU. Eh bien? ne
pensez-vous pas que celui du peintre ne sera pas celui du sculpteur, que celui du
poète différera de celui du philosophe, qu'il n'y aura pas plus d'unanimité entre le
Scythe, le Persan, le Grec, l'Hyperboréen ? L'un dira blanc, l'autre dira noir. Pas
deux suffrages identiques : chacun fera bande à part. La même variété ne s'étend-elle
pas au bien, au mal, au beau, au honteux? N'en est-il pas ainsi des lois et de la
justice? N'est-ce pas la même discordance, le même chaos ? Bien loin qu'un peuple
soit unanime sur ce point, avec un autre peuple, une Cité pense, au contraire,
autrement qu'une autre Cité, une famille autrement qu'une autre famille, un homme
autrement qu'un autre homme. Bien plus, le même individu n'est pas toujours d'accord
avec lui-même; car «les pensées des habitants de la terre sont, chaque jour, ce que le
père des Dieux et des hommes veut qu'elles soient ».
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