[4,2] Ἢ τὸ σκέμμα τουτὶ ἐοικέναι φῶμεν τοιῷδε, οἷον
εἴ τις καὶ ἰατρικὴν ἐνθυμηθεὶς τὴν πρώτην ἐκείνην
πρὸς τὴν νέαν δὴ καὶ τοῖς νῦν σώμασιν ἐπιτεταγμένην,
σκοποῖ τὸ ἐν ἑκατέρᾳ βέλτιον καὶ χεῖρον; Ἀποκρίναιτο
γὰρ ἂν αὐτῷ ὁ Ἀσκληπιός, ὅτι τὰς μὲν ἄλλας τέχνας
οὐ μεταποιοῦσιν οἱ χρόνοι· ὧν γὰρ ἡ αὐτὴ χρεία ἀεί,
τούτων παραπλήσια καὶ τὰ ἔργα· ἰατρικὴν δὲ ἀνάγκη
ἑπομένην τῇ κρατήσει τῶν σωμάτων, πράγματι οὐχ
ἑστῶτι οὐδὲ ὡμολογημένῳ, ἀλλὰ ταῖς κατὰ τὴν δίαιταν
τροφαῖς ἀλλοιουμένῳ καὶ μεταπίπτοντι, ἰάματα καὶ
διαίτας αὐτῷ ἐξευρίσκειν ἄλλοτε ἄλλας, προσφόρους
τῇ παρούσῃ τροφῇ. Μηδὲν οὖν ἡγοῦ τοὺς υἱέας τοὺς
ἐμούς, τὸν Μαχάονα ἐκεῖνον καὶ τὸν Ποδαλείριον,
ἧττόν τι εἶναι δεξιωτέρους ἰᾶσθαι τῶν αὖθις ἐπιτιθεμένων
τῇ τέχνῃ, καὶ τὸ σοφὰ ταῦτα καὶ παντοδαπὰ
ἰάματα ἐξευρηκότων· ἀλλὰ τότε μὲν ἡ τέχνη σώμασιν
ὁμιλοῦσα οὐ θρεπτικοῖς, οὐδὲ ποικίλοις, οὐδὲ ἐκλελυμένοις
παντάπασιν, ῥᾳδίως αὐτὰ μετεχειρίζετο, καὶ ἦν
αὐτῆς ἔργόν τι ἁπλοῦν
ἰούς τ´ ἐκτάμνειν, ἐπί τ´ ἤπια φάρμακα πάσσειν·
τελευτῶσα δὲ νῦν, ὑπολισθαινόντων αὐτῇ τῶν σωμάτων
εἰς δίαιταν ποικιλωτέραν καὶ κρᾶσιν πονηράν, ἐξεποικίλθη
τὲ αὐτὴ καὶ μετέβαλλεν ἐκ τῆς πρόσθεν ἁπλότητος
εἰς παντοδαπὸν σχῆμα.
| [4,2] II. Se livrer à l'examen d'une pareille question, ce serait comme si, comparant la
médecine de l'antiquité à celle qui se pratique aujourd'hui dans le traitement des
maladies, on recherchait ce qu'elles ont l'une et l'autre de pis et de mieux. Esculape
nous répondrait : « Le temps ne change rien dans les autres arts. Leur emploi est
perpétuellement identique. Ils produisent des ouvrages toujours à peu près de même
nature. Mais la médecine doit s'adapter à la constitution des corps, chose qui n'a ni
assiette fixe ni uniformité, mais qui varie, qui se diversifie, selon la nature des aliments,
et le genre de vie, et par conséquent approprier ses médicaments et ses régimes aux
diverses données qui se présentent. Ne pensez donc pas que mes successeurs,
l'illustre Machaon et le célèbre Podalyre, fussent moins habiles dans l'art de guérir,
que ceux qui se sont adonnés dans les temps modernes à la même profession, et qui
ont introduit avec succès la variété des remèdes. Seulement, alors, la médecine
n'ayant affaire qu'à des corps, uniformément, identiquement constitués et qui ne
s'abandonnaient point à toute sorte de dissolution, leur administrait ses secours avec
plus de facilité. Tout se bornait pour elle à une opération fort simple, à arracher le fer
des blessures, et à appliquer les plus doux topiques. Mais aujourd'hui que les corps
out dégénéré, qu'on a mis beaucoup de variété dans la manière de vivre, et produit
une mauvaise complexité dans les humeurs, la médecine a dû varier elle-même, et
passer de son antique simplicité à la diversité des modifications qui en ont pris la place».
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