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Du texte à l'hypertexte

Lysias, Discours II : Oraison funèbre

Paragraphes 15-19

  Paragraphes 15-19

[2,15] τοσοῦτον δ' ἐφρόνουν ἀμφότεροι, ὥσθ' οἱ μὲν μετ' Εὐρυσθέως οὐδὲν παρ' ἑκόντων ἐζήτουν εὑρίσκεσθαι, Ἀθηναῖοι δὲ οὐδ' ἂν ἠξίουν Εὐρυσθέα αὐτὸν ἱκετεύοντα τοὺς ἱκέτας αὐτῶν ἐξελεῖν. παραταξάμενοι δ' ἰδίᾳ δυνάμει τὴν ἐξ ἁπάσης Πελοποννήσου στρατιὰν ἐλθοῦσαν ἐνίκων μαχόμενοι, καὶ τῶν Ἡρακλέους παίδων τὰ μὲν σώματα εἰς ἄδειαν κατέστησαν, ἀπαλλάξαντες δὲ τοῦ δέους καὶ τὰς ψυχὰς ἠλευθέρωσαν, διὰ δὲ τὴν τοῦ πατρὸς ἀρετὴν ἐκείνους τοῖς αὑτῶν κινδύνοις ἐστεφάνωσαν. τοσοῦτον δὲ εὐτυχέστεροι παῖδες ὄντες ἐγένοντο τοῦ πατρός: μὲν γάρ, καίπερ ὢν ἀγαθῶν πολλῶν αἴτιος ἅπασιν ἀνθρώποις, ἐπίπονον καὶ φιλόνικον καὶ φιλότιμον αὑτῷ καταστήσας τὸν βίον τοὺς μὲν ἄλλους ἀδικοῦντας ἐκόλασεν, Εὐρυσθέα δὲ καὶ ἐχθρὸν ὄντα καὶ εἰς αὐτὸν ἐξαμαρτάνοντα οὐχ οἷός τε ἦν τιμωρήσασθαι: οἱ δὲ παῖδες αὐτοῦ διὰ τήνδε τὴν πόλιν τῇ αὐτῇ εἶδον ἡμέρᾳ τήν θ' ἑαυτῶν σωτηρίαν καὶ τὴν τῶν ἐχθρῶν τιμωρίαν. Πολλὰ μὲν οὖν ὑπῆρχε τοῖς ἡμετέροις προγόνοις μιᾷ γνώμῃ χρωμένοις περὶ τοῦ δικαίου διαμάχεσθαι. τε γὰρ ἀρχὴ τοῦ βίου δικαία: οὐ γάρ, ὥσπερ οἱ πολλοί, πανταχόθεν συνειλεγμένοι καὶ ἑτέρους ἐκβαλόντες τὴν ἀλλοτρίαν ᾤκησαν, ἀλλ' αὐτόχθονες ὄντες τὴν αὐτὴν ἐκέκτηντο μη τέρα καὶ πατρίδα. πρῶτοι δὲ καὶ μόνοι ἐν ἐκείνῳ τῷ χρόνῳ ἐκβαλόντες τὰς παρὰ σφίσιν αὐτοῖς δυναστείας δημοκρατίαν κατεστήσαντο, ἡγούμενοι τὴν πάντων ἐλευθερίαν ὁμόνοιαν εἶναι μεγίστην, κοινὰς δ' ἀλλήλοις τὰς ἐκ τῶν κινδύνων ἐλπίδας ποιήσαντες ἐλευθέραις ταῖς ψυχαῖς ἐπολι τεύοντο, νόμῳ τοὺς ἀγαθοὺς τιμῶντες καὶ τοὺς κακοὺς κολάζοντες, ἡγησάμενοι θηρίων μὲν ἔργον εἶναι ὑπ' ἀλλήλων βίᾳ κρατεῖσθαι, ἀνθρώποις δὲ προσήκειν νόμῳ μὲν ὁρίσαι τὸ δίκαιον, λόγῳ δὲ πεῖσαι, ἔργῳ δὲ τούτοις ὑπηρετεῖν, ὑπὸ νόμου μὲν βασιλευομένους, ὑπὸ λόγου δὲ διδασκομένους. [2,15] Telle était la fière résolution des deux adversaires, qu'Eurysthée ne voulait rien devoir à la bonne volonté des Athéniens, et que les Athéniens auraient refusé leurs suppliants aux supplications mêmes d'Eurysthée. Ils opposent donc leurs seules forces à l'armée du Péloponnèse tout entier, remportent la victoire, sauvent la vie des Héraclides, affranchissent encore leurs âmes en les délivrant de la crainte, et, à leurs propres périls, couronnent la vertu du père dans le triomphe des enfants. 16 Les enfants furent plus heureux que le père : bienfaiteur du genre humain, s'imposant une vie de labeur, de triomphes et de gloire, Héraclès châtia ceux qui opprimaient les autres, mais ne put se venger d'Eurysthée, son ennemi personnel, qui le persécutait lui-même. Ses fils au contraire, grâce à notre cité, virent dans le même jour leur propre salut et le châtiment de leurs ennemis. 17 Pour bien des raisons il appartenait à nos ancêtres de se faire ainsi, d'un coeur unanime, les champions du droit. C'est sur le droit que se fonde leur origine elle-même. La plupart des nations, assemblage de peuples divers, occupent un sol étranger, dont elles ont chassé les habitants ; les Athéniens, au contraire, sont autochtones, et la même terre est à la fois leur mère et leur patrie. 18 Ils furent aussi les premiers, et les seuls en ce temps-là, qui abolirent chez eux les royautés pour y établir la démocratie persuadés que la liberté de tous était le meilleur gage de concorde. Unis entre eux par la communauté des intérêts dans les périls, ils montraient dans leur vie publique des âmes libres, 19 et s'en remettaient à la loi du soin d'honorer les bons et de punir les mauvais : il ne convient qu'aux bêtes sauvages, pensaient-ils, de régner par la force ; mais il appartient aux hommes de fixer le droit par la loi, de le faire accepter par la raison et d'obéir à ces deux puissances, la loi étant leur reine et la raison leur guide.


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Dernière mise à jour : 2/07/2008