|
[13] Ἃ δὲ Ὅμηρος ὑπὲρ Ἀριάδνης ἐν τῇ ἀσπίδι
πεποίηκεν καὶ τοῦ χοροῦ ὃν αὐτῇ Δαίδαλος
ἤσκησεν ὡς ἀνεγνωκότι σοι παρίημι, καὶ τοὺς
ὀρχηστὰς δὲ τοὺς δύο οὓς ἐκεῖ ὁ ποιητὴς κυβιστητῆρας
καλεῖ, ἡγουμένους τοῦ χοροῦ, καὶ πάλιν ἃ ἐν
τῇ αὐτῇ ἀσπίδι λέγει· "Κοῦροι δ´ ὀρχηστῆρες
ἐδίνεον," ὥς τι κάλλιστον τοῦτο τοῦ Ἡφαίστου
ἐμποιήσαντος τῇ ἀσπίδι. τοὺς μὲν γὰρ Φαίακας
καὶ πάνυ εἰκὸς ἦν ὀρχήσει χαίρειν, ἁβρούς τε
ὄντας καὶ ἐν πάσῃ εὐδαιμονίᾳ διατρίβοντας. ὁ
γοῦν Ὅμηρος τοῦτο αὐτῶν μάλιστα θαυμάζοντα
πεποίηκε τὸν Ὀδυσσέα καὶ τὰς μαρμαρυγὰς τῶν
ποδῶν θεώμενον.
| [13] Quant à ce que dit Homère au sujet d'Ariadné, dans sa description du bouclier, et du
chœur que Dédale avait organisé pour elle, je ne t'en parle point, car tu dois l'avoir lu ; je passe
encore sous silence ces deux danseurs qu'il appelle faiseurs de culbutes, et qui conduisent le
chœur ; je ne parle pas non plus de cet autre passage du bouclier :
"Des jeunes gens dansaient en tournant sur eux-mêmes",
où le poète semble louer Vulcain d'avoir représenté ce qu'il y a de plus beau. Il était encore tout
naturel qu'Homère représentât les Phéaciens amis de la danse, puisque c'était un peuple vivant
dans la délicatesse et jouissant d'une entière félicité. Aussi le poète dit-il qu'Ulysse admira
principalement le mouvement rapide de leurs pieds.
| [14] Ἐν μέν γε Θεσσαλίᾳ τοσοῦτον ἐπέδωκεν τῆς
ὀρχηστικῆς ἡ ἄσκησις, ὥστε τοὺς προστάτας καὶ
προαγωνιστὰς αὐτῶν προορχηστῆρας ἐκάλουν·
καὶ δηλοῦσι τοῦτο αἱ τῶν ἀνδριάντων ἐπιγραφαὶ
οὓς τοῖς ἀριστεύουσιν ἀνίστασαν· "Προὔκρινεν"
γάρ, φασίν, "προορχηστῆρα ἁ πόλις." καὶ αὖθις,
"Εἰλατίωνι τὰν εἰκόνα ὁ δᾶμος εὖ ὀρχησαμένῳ
τὰν μάχαν."
| [14] En Thessalie, l'exercice de la danse était en si grande estime, que l'on y donnait le nom de
proorchestres aux magistrats et aux généraux. Ce fait est exprimé par les inscriptions des
statues élevées aux hommes illustres. "La ville, dit l'une d'elles, a choisi un tel pour son
proorchestre;" et une autre : "Le peuple a élevé cette statue à Elation pour avoir bien dansé un
combat."
| [15] Ἐῶ λέγειν, ὅτι τελετὴν οὐδεμίαν ἀρχαίαν
ἔστιν εὑρεῖν ἄνευ ὀρχήσεως, Ὀρφέως δηλαδὴ καὶ
Μουσαίου καὶ τῶν τότε ἀρίστων ὀρχηστῶν καταστησαμένων
αὐτάς, ὥς τι κάλλιστον καὶ τοῦτο
νομοθετησάντων, σὺν ῥυθμῷ καὶ ὀρχήσει μυεῖσθαι.
ὅτι δ´ οὕτως ἔχει, τὰ μὲν ὄργια σιωπᾶν ἄξιον τῶν
ἀμυήτων ἕνεκα, ἐκεῖνο δὲ πάντες ἀκούουσιν,
ὅτι τοὺς ἐξαγορεύοντας τὰ μυστήρια ἐξορχεῖσθαι
λέγουσιν οἱ πολλοί.
| [15] Je n'ai pas besoin de te dire qu'on ne saurait trouver d'anciennes initiations qui n'aient été
accompagnées de la danse. Ainsi Orphée et Musée, les plus excellents danseurs de leur
époque, en instituant les mystères, ont ordonné, comme une des choses les plus belles, que
l'initiation eût lieu avec le rythme et la danse. C'est ainsi que cela se pratique ; mais il ne faut
pas révéler ces secrets aux profanes. Cependant tout le monde sait qu'on dit communément de
ceux qui en parlent en public, qu'ils dansent hors du chœur sacré.
| | |