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[9] Τὰ μὲν δὴ ὑψηλὰ καὶ κορυφαῖα τοῦ οἴκου
τοιάδε, Ὁμήρου τινὸς δεόμενα ἐπαινέτου, ἵνα
αὐτὸν ἢ ὑψώροφον ὡς τὸν Ἑλένης θάλαμον ἢ
αἰγλήεντα ὡς τὸν Ὄλυμπον εἴποι· τὸν δὲ ἄλλον
κόσμον καὶ τὰ τῶν τοίχων γράμματα καὶ τῶν
χρωμάτων τὰ κάλλη καὶ τὸ ἐναργὲς ἑκάστου καὶ
τὸ ἀκριβὲς καὶ τὸ ἀληθὲς ἔαρος ὄψει καὶ λειμῶνι
δὲ εὐανθεῖ καλῶς ἂν ἔχοι παραβαλεῖν· πλὴν παρ´
ὅσον ἐκεῖνα μὲν ἀπανθεῖ καὶ μαραίνεται καὶ
ἀλλάττεται καὶ ἀποβάλλει τὸ κάλλος, τουτὶ δὲ
τὸ ἔαρ ἀΐδιον καὶ λειμὼν ἀμάραντος καὶ ἄνθος
ἀθάνατον, ἅτε μόνης τῆς ὄψεως ἐφαπτομένης καὶ
δρεπομένης τὸ ἡδὺ τῶν βλεπομένων.
| [9] Telle est donc la beauté de ce faîte qu'il faudrait, pour le louer, le talent d'un
Homère, qui ne manquerait pas de l'appeler un dôme magnifique comme la
chambre d'Hélène, ou, comme l'Olympe, un séjour radieux. Quant aux autres
ornements, aux peintures des murailles, à la richesse des couleurs, à la vivacité, à
la perfection et à la vérité du dessin, on peut les comparer au printemps et à une
prairie émaillée de fleurs. Seulement, ces fleurs se fanent, se dessèchent, se
changent et perdent leur fraîcheur, tandis qu'ici le printemps est perpétuel, la prairie
toujours fraîche, les fleurs éternelles, car la vue seule les touche et cueille ce
spectacle enchanteur.
| [10] Τὰ δὴ τοσαῦτα καὶ τοιαῦτα τις οὐκ ἂν
ἡσθείη βλέπων ἤ τις οὐκ ἂν προθυμηθείη καὶ
παρὰ τὴν δύναμιν ἐν αὐτοῖς λέγειν, εἰδὼς αἴσχιστον
ὂν ἀπολειφθῆναι τῶν ὁρωμένων; ἐπαγωγότατον
γάρ τι ἡ ὄψις τῶν καλῶν, οὐκ ἐπ´ ἀνθρώπων
μόνον, ἀλλὰ καὶ ἵππος ἥδιον ἂν οἶμαι δράμοι κατὰ
πρανοῦς πεδίου καὶ μαλακοῦ, προσηνῶς δεχομένου
τὴν βάσιν καὶ ἡρέμα ὑπείκοντος τῷ ποδὶ καὶ μὴ
ἀντιτυποῦντος τῇ ὁπλῇ· ἅπαντι γοῦν τότε χρῆται
τῷ δρόμῳ καὶ ὅλον ἐπιδοὺς ἑαυτὸν τῷ τάχει
ἁμιλλᾶται καὶ πρὸς τοῦ πεδίου τὸ κάλλος.
| [10] Qui peut dès lors demeurer insensible à l'aspect de ces beautés
ravissantes ? Qui ne désire, même au-delà de ses forces, prendre la parole au
milieu de ce séjour, surtout quand on sait qu'il y a honte à rester au-dessous des
objets, qu'on a sous les yeux ? La vue des beaux objets est, en effet, pleine de
charmes. L'homme n'est pas le seul être qui s'y montre sensible. Un cheval, je
crois, court avec plus de plaisir dans une plaine dont la pente est douce et facile,
dont le sol moelleux reçoit doucement son pas, cède à la pression du pied et ne
repousse point le sabot qui le frappe ? Il déploie alors toute sa vitesse,
s'abandonne à son élan et dispute de beauté avec le champ que ses pieds foulent.
| [11] ὁ δὲ ταὼς ἦρος ἀρχομένου πρὸς λειμῶνά
τινα ἐλθών, ὁπότε καὶ τὰ ἄνθη πρόεισιν οὐ
ποθεινότερα μόνον, ἀλλὰ καὶ ὡς ἂν εἴποι τις
ἀνθηρότερα καὶ τὰς βαφὰς καθαρώτερα, τότε καὶ
οὗτος ἐκπετάσας τὰ πτερὰ καὶ ἀναδείξας τῷ ἡλίῳ
καὶ τὴν οὐρὰν ἐπάρας καὶ πάντοθεν αὑτῷ περιστήσας
ἐπιδείκνυται τὰ ἄνθη τὰ αὑτοῦ καὶ τὸ ἔαρ
τῶν πτερῶν ὥσπερ αὐτὸν προκαλοῦντος τοῦ
λειμῶνος ἐς τὴν ἅμιλλαν· ἐπιστρέφει γοῦν ἑαυτὸν
καὶ περιάγει καὶ ἐμπομπεύει τῷ κάλλει· ὅτε δὴ
καὶ θαυμασιώτερος φαίνεται πρὸς τὴν αὐγὴν
ἀλλαττομένων αὐτῷ τῶν χρωμάτων καὶ μεταβαινόντων
ἠρέμα καὶ πρὸς ἕτερον εὐμορφίας εἶδος
τρεπομένων. πάσχει δὲ αὐτὸ μάλιστα ἐπὶ τῶν
κύκλων, οὓς ἐπ´ ἄκροις ἔχει τοῖς πτεροῖς, ἴριδός
τινος ἕκαστον περιθεούσης· ὃ γὰρ τέως χαλκὸς
ἦν, τοῦτο ἐγκλίναντος ὀλίγον χρυσὸς ὤφθη, καὶ
τὸ ὑπὸ τῷ ἡλίῳ κυαναυγές, εἰ σκιασθείη, χλοαυγές
ἐστιν· οὕτω μετακοσμεῖται πρὸς τὸ φῶς ἡ πτέρωσις.
| [11] Voyez le paon, quand le printemps renaît ; il se promène dans une
prairie, lorsque les fleurs s'épanouissent non seulement plus agréables, mais, pour
ainsi dire, plus fleuries, et qu'elles brillent des plus vives couleurs ; il ouvre ses
ailes, les déploie au soleil, élève sa queue, l'ouvre en forme de cercle, fait admirer
les fleurs dont il est lui-même paré, ainsi que le printemps de ses plumes, et semble
défier la prairie au combat de la beauté. Il se tourne, il se pavane, il marche fier de
sa splendide parure, surtout au moment où il parait le plus admirable, grâce aux
reflets ondoyants de ses couleurs, sans cesse remplacées par des nuances qui
prennent à chaque instant un nouvel éclat. Or, cet effet se produit particulièrement
aux cercles placés à l'extrémité de ses plumes, et dont chacun semble formé des
couleurs de l'arc-en-ciel. Ce qui était de l'airain, au plus léger mouvement, devient
de l'or, et le bleu céleste émané du soleil, en passant à l'ombre, se change en une
teinte verdoyante : ainsi le plumage de cet oiseau se transforme par mille jeux de
lumière.
| [12] ὅτι μὲν γὰρ καὶ ἡ θάλαττα ἱκανὴ
προκαλέσασθαι καὶ εἰς ἐπιθυμίαν ἐπισπάσασθαι
ἐν γαλήνῃ φανεῖσα, ἴστε, κἂν μὴ εἴπω· ὅτε, εἰ
καὶ παντάπασιν ἠπειρώτης καὶ ἀπειρόπλους τις
εἴη, πάντως ἂν ἐθελήσειε καὶ αὐτὸς ἐμβῆναι καὶ
περιπλεῦσαι καὶ πολὺ ἀπὸ τῆς γῆς ἀποσπάσαι,
καὶ μάλιστα εἰ βλέποι τὴν μὲν αὔραν κούφως
ἐπουριάζουσαν τὴν ὀθόνην, τὴν δὲ ναῦν προσηνῶς
τε καὶ λείως ἐπ´ ἄκρων ἠρέμα διολισθάνουσαν τῶν
κυμάτων.
| [12] Le charme que la mer exerce sur nous, l'attrait par lequel elle nous séduit,
quand elle se déroule calme sous nos yeux, est un fait que vous connaissez tous
sans que je vous le dise. Il n'est personne alors qui, malgré son amour pour la terre
et son éloignement pour la navigation, ne soit prêt à s'embarquer, à entreprendre
un voyage et à s'avancer loin du rivage, surtout lorsqu'il voit un vent favorable enfler
légèrement la voile, et le vaisseau glisser avec douceur et mollesse à la surface
des flots.
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