HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Sur un appartement

Chapitre 5-8

  Chapitre 5-8

[5] Καὶ μὴν οὐ κατά γε σκιὰν μόνην οὐδὲ κατὰ πλατάνου κάλλος ὑποδοχή, οὐδ´ ἂν τὴν ἐπὶ τῷ Ἰλισσῷ καταλιπὼν τὴν βασιλέως λέγῃς τὴν χρυσῆν· ἐκείνης μὲν γὰρ ἐν τῇ πολυτελείᾳ μόνῃ τὸ θαῦμα, τέχνη δὲ κάλλος τέρψις τὸ σύμμετρον τὸ εὔρυθμον οὐ συνείργαστο οὐδὲ κατεμέμικτο τῷ χρυσῷ, ἀλλ´ ἦν βαρβαρικὸν τὸ θέαμα, πλοῦτος μόνον καὶ φθόνος τῶν ἰδόντων καὶ εὐδαιμονισμὸς τῶν ἐχόντων· ἔπαινος δὲ οὐδαμοῦ προσῆν. οὐδὲ γὰρ ἔμελε τοῖς Ἀρσακίδαις τῶν καλῶν οὐδὲ πρὸς τὸ τερπνὸν ἐποιοῦντο τὰς ἐπιδείξεις οὐδ´ ἐφρόντιζον εἰ ἐπαινέσονται οἱ θεαταί, ἀλλ´ ὅπως ἐκπλαγήσονται. οὐ φιλόκαλοι γάρ, ἀλλὰ φιλόπλουτοί εἰσιν οἱ βάρβαροι. [5] On ne trouve pas seulement dans cette demeure l'ombrage de la beauté d'un platane ; quand même au lieu de celui de l'Ilissus il s'agirait du platane d'or du grand roi. Le prix élevé seul de cet arbre causait de la surprise. Ni l'art, ni la beauté, ni la justesse des proportions, ni l'élégance des formes ne relevaient cette oeuvre et ne se fondaient avec la richesse du métal : ce n'était qu'un objet fait pour des yeux barbares, un étalage d'or capable d'exciter la convoitise des spectateurs et la vanité des possesseurs. Du reste, rien qui méritât des éloges. Les Arsacides n'avaient aucun sentiment du beau ; ils ne montraient pas leurs trésors pour charmer les yeux des hommes ni pour provoquer leurs louanges, ils ne tenaient qu'à les frapper d'étonnement : c'est le caractère des barbares ; ils n'aiment pas ce qui est beau, mais ce qui est riche.
[6] τούτου δὲ τοῦ οἴκου τὸ κάλλος οὐ κατὰ βαρβαρικούς τινας ὀφθαλμοὺς οὐδὲ κατὰ Περσικὴν ἀλαζονείαν βασιλικὴν μεγαλαυχίαν οὐδὲ πένητος μόνον, ἀλλὰ εὐφυοῦς θεατοῦ δεόμενον καὶ ὅτῳ μὴ ἐν τῇ ὄψει κρίσις, ἀλλά τις καὶ λογισμὸς ἐπακολουθεῖ τοῖς βλεπομένοις. Τὸ γὰρ τῆς τε ἡμέρας πρὸς τὸ κάλλιστον ἀποβλέπεινκάλλιστον δὴ αὐτῆς καὶ ποθεινότατον ἀρχήκαὶ τὸν ἥλιον ὑπερκύψαντα εὐθὺς ὑποδέχεσθαι καὶ τοῦ φωτὸς ἐμπίπλασθαι ἐς κόρον ἀναπεπταμένων τῶν θυρῶν {καθ´ καὶ τὰ ἱερὰ βλέποντα ἐποίουν οἱ παλαιοί}, καὶ τὸ τοῦ μήκους πρὸς τὸ πλάτος καὶ ἀμφοῖν πρὸς τὸ ὕψος εὔρυθμον καὶ τῶν φωταγωγῶν τὸ ἐλεύθερον καὶ πρὸς ὥραν ἑκάστην εὖ ἔχον, πῶς οὐχ ἡδέα ταῦτα πάντα καὶ ἐπαίνων ἄξια; [6] La beauté de cette demeure n'est pas faite pour les yeux d'un barbare ; elle n'a ni le luxe insolent des Perses ni l'orgueil de leur souverain ; elle veut pour spectateur non pas un pauvre, mais un connaisseur instruit, qui, dans ses jugements, consulte autant sa raison que ses yeux. En effet, que cet appartement soit tourné vers la partie du jour la plus pure, or, il n'en est pas de plus belle et de plus désirable que le point même où le jour prend naissance, qu'il reçoive les premiers rayons émanés du soleil, que, par ses portes ouvertes, il soit inondé de lumière (exposition que les anciens choisissaient pour leurs temples), que sa longueur soit proportionnée à sa largeur, que son élévation réponde à l'une ou à l'autre, que les fenêtres offrent un champ libre à la vue et soient tournées vers chaque endroit du ciel où naît une saison, comment ne pas trouver tout, cela fort agréable et digne de nos éloges ?
[7] Ἔτι δὲ θαυμάσειεν ἄν τις καὶ τῆς ὀροφῆς ἐν τῷ εὐμόρφῳ τὸ ἀπέριττον κἀν τῷ εὐκόσμῳ τὸ ἀνεπίληπτον καὶ τὸ τοῦ χρυσοῦ ἐς τὸ εὐπρεπὲς σύμμετρον, ἀλλὰ μὴ παρὰ τὰς χρείας ἐπίφθονον, ἀλλ´ ὁπόσον ἂν καὶ γυναικὶ σώφρονι καὶ καλῇ ἀρκέσῃ ἐπισημότερον ἐργάσασθαι τὸ κάλλος, περὶ τῇ δειρῇ λεπτός τις ὅρμος περὶ τῷ δακτύλῳ σφενδόνη εὔφορος ἐν τοῖν ὤτοιν ἐλλόβια πόρπη τις ταινία τὸ ἄφετον τῆς κόμης συνδέουσα, τοσοῦτον τῇ εὐμορφίᾳ προστιθεῖσα ὅσον τῇ ἐσθῆτι πορφύρα· αἱ δέ γε ἑταῖραι, καὶ μάλιστα αἱ ἀμορφότεραι αὐτῶν, καὶ τὴν ἐσθῆτα ὅλην πορφυρᾶν καὶ τὴν δειρὴν χρυσῆν πεποίηνται, τῷ πολυτελεῖ θηρώμεναι τὸ ἐπαγωγὸν καὶ τὸ ἐνδέον τῷ καλῷ προσθέσει τοῦ ἔξωθεν τερπνοῦ παραμυθούμεναι· ἡγοῦνται γὰρ καὶ τὴν ὠλένην αὐταῖς στιλπνοτέραν φανεῖσθαι συναπολάμπουσαν τῷ χρυσῷ καὶ τοῦ ποδὸς τὸ μὴ εὐπερίγραφον λήσειν ὑπὸ χρυσῷ σανδάλῳ καὶ τὸ πρόσωπον αὐτὸ ἐρασμιώτερον γενήσεσθαι τῷ φαεινοτάτῳ συνορώμενον. ἀλλ´ ἐκεῖναι μὲν οὕτως· δέ γε σώφρων χρυσῷ μὲν τὰ ἀρκοῦντα καὶ μόνον τὰ ἀναγκαῖα προσχρῆται, τὸ δ´ αὑτῆς κάλλος οὐκ ἂν αἰσχύνοιτο, οἶμαι, καὶ γυμνὴ δεικνύουσα. [7] On doit encore admirer la beauté des plafonds, qui ne présentent aucune superfluité dans les ornements, aucune surcharge qui choque le goût, mais un emploi convenable et mesuré de l'or, sans qu'on puisse reprocher d'avoir plaint le métal. C'est ainsi qu'une femme belle et modeste se contente de porter quelques bijoux propres à relever sa beauté, un collier mince autour du cou, une bague légère au doigt, des pendants aux oreilles, une agrafe, une bandelette qui arrête ses cheveux flottants, sans ajouter à ses attraits d'autre parure que ce que la pourpre en ajoute à un vêtement. Mais les courtisanes, surtout celles qui sont laides, mettent une robe toute de pourpre, se font le cou tout entier d'or, usent du luxe comme moyen de séduction, et suppléent par les ornements extérieurs à ce qui leur manque de beauté. Elles s'imaginent que leurs bras seront plus blancs, quand on y verra briller l'or, que la forme disgracieuse de leur pied se perdra dans l'or de leurs sandales, que leur visage deviendra plus admirable, quand il resplendira d'un éclat emprunté. Voilà ce que font les courtisanes, mais la femme pudique ne porte de l'or qu'autant qu'il convient, et où il en faut. Je crois même qu'elle ne rougirait pas de montrer sa beauté toute nue.
[8] Καὶ τοίνυν τοῦδε τοῦ οἴκου ὀροφή, μᾶλλον δὲ κεφαλή, εὐπρόσωπος μὲν καὶ καθ´ ἑαυτήν, τῷ χρυσῷ δὲ ἐς τοσοῦτον κεκόσμηται, ἐς ὅσον καὶ οὐρανὸς ἐν νυκτὶ ὑπὸ τῶν ἀστέρων ἐκ διαστήματος περιλαμπόμενος καὶ ἐκ διαλείμματος ἀνθῶν τῷ πυρί. εἰ δέ γε πῦρ ἦν τὸ πᾶν, οὐ καλὸς ἄν, ἀλλὰ φοβερὸς ἡμῖν ἔδοξεν. ἴδοι δ´ ἄν τις οὐδ´ ἀργὸν ἐνταῦθα τὸν χρυσὸν οὐδὲ μόνου τοῦ τέρποντος εἵνεκα τῷ λοιπῷ κόσμῳ συνεσπαρμένον, ἀλλὰ καὶ αὐγήν τινα ἡδεῖαν ἀπολάμπει καὶ τὸν οἶκον ὅλον ἐπιχρώννυσι τῷ ἐρυθήματι· ὁπόταν γὰρ τὸ φῶς προσπεσὸν ἐφάψηται καὶ ἀναμιχθῇ τῷ χρυσῷ, κοινόν τι ἀπαστράπτουσι καὶ διπλασίαν τοῦ ἐρυθήματος ἐκφαίνουσι τὴν αἰθρίαν. [8] Ainsi la voûte de cet appartement, ce qu'on en pourrait appeler la tête, présente, sans autre parure, un aspect aimable ; elle n'a d'or que comme le ciel embelli, pendant la nuit, d'étoiles qui brillent de distance en distance, et fleuri de feux qui ne luisent que par intervalles. Si en effet, ces feux étincelaient de toutes parts, loin que le ciel nous parût beau, il serait terrible. Ici, au contraire, on voit que l'or n'est pas inutile, ni répandu parmi les autres ornements pour le seul plaisir de la vue ; il brille d'un éclat agréable et colore de ses reflets rouges l'appartement tout entier. Lorsque la lumière vient à frapper cet or, ils forment ensemble une clarté vive qui répand au loin la sérénité de ses rayons empourprés.


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Dernière mise à jour : 6/05/2009