[10] Οὐκ ὀλίγης δὲ τῆς περὶ τοῦτο στάσεως αὐτοῖς
γενομένης τέλος ἐνίκησεν ὁ Ἀλέξανδρος, καὶ
ἀφικόμενοι εἰς τὴν Χαλκηδόνα—χρήσιμον γάρ τι
ὅμως ἡ πόλις αὐτοῖς ἔχειν ἔδοξε—ἐν τῷ Ἀπόλλωνος
ἱερῷ, ὅπερ ἀρχαιότατόν ἐστι τοῖς Χαλκηδονίοις,
κατορύττουσι δέλτους χαλκᾶς, λεγούσας
ὡς αὐτίκα μάλα ὁ Ἀσκληπιὸς σὺν τῷ πατρὶ
Ἀπόλλωνι μέτεισιν εἰς τὸν Πόντον καὶ καθέξει
τὸ τοῦ Ἀβώνου τεῖχος. αὗται αἱ δέλτοι ἐξεπίτηδες
εὑρεθεῖσαι διαφοιτῆσαι ῥᾳδίως τὸν λόγον
τοῦτον εἰς πᾶσαν τὴν Βιθυνίαν καὶ τὸν Πόντον
ἐποίησαν, καὶ πολὺ πρὸ τῶν ἄλλων εἰς τὸ τοῦ
Ἀβώνου τεῖχος· κἀκεῖνοι γὰρ καὶ νεὼν αὐτίκα
ἐψηφίσαντο ἐγεῖραι καὶ τοὺς θεμελίους ἤδη
ἔσκαπτον. κἀνταῦθα ὁ μὲν Κοκκωνᾶς ἐν Χαλκηδόνι
καταλείπεται, διττούς τινας καὶ ἀμφιβόλους
καὶ λοξοὺς χρησμοὺς συγγράφων, καὶ μετ´ ὀλίγον
ἐτελεύτησε τὸν βίον, ὑπὸ ἐχίδνης, οἶμαι, δηχθείς.
| [10] À l'issue d'une explication assez orageuse sur la question, Alexandre finit par avoir le
dessus. Nos duettistes partirent pour Chalcédoine, la place leur paraissant malgré tout apte à
s'inscrire avec quelque à-propos dans leur stratégie : dans la chapelle d'Asclépius, la plus
ancienne de la localité, ils enfouirent des tablettes d'airain déclarant que ce dieu, flanqué de
son Apollon de papa, allait arriver incessamment dans le Pont et établirait ses quartiers à
Abonotique. La très opportune exhumation de cette pièce eut tôt fait de disséminer la nouvelle
jusque dans les moindres recoins de la Bithynie et du Pont, et de la faire ricocher plus
promptement encore à Abonotique, dont le bon peuple s'empressa de voter l'érection d'un
temple et entreprit incontinent d'en creuser les assises. Pendant ce temps-là, Cocconas
planquait à Chalcédoine, où il bidouilla quelques admonestations dont la duplicité et les
équivoques n'avaient d'égal que l'alambication. Il devait décéder peu après, d'une morsure de
vipère, ce me semble.
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