[2,36] Οἱ μὲν οὖν ἄλλοι σιωπῇ κατέκειντο τερπόμενοι·
Δρύας δὲ ἀναστὰς καὶ κελεύσας συρίζειν Διονυσιακὸν
μέλος, ἐπιλήνιον αὐτοῖς ὄρχησιν ὠρχήσατο· καὶ
ἐῴκει ποτὲ μὲν τρυγῶντι, ποτὲ δὲ φέροντι ἀρρίχους, εἶτα
πατοῦντι τοὺς βότρυς, εἶτα πληροῦντι τοὺς πίθους, εἶτα
πίνοντι τοῦ γλεύκους. Ταῦτα πάντα οὕτως εὐσχημόνως
ὠρχήσατο Δρύας καὶ ἐναργῶς, ὥστε ἐδόκουν βλέπειν
καὶ τὰς ἀμπέλους καὶ τὴν ληνὸν καὶ τοὺς πίθους
καὶ ἀληθῶς Δρύαντα πίνοντα.
| [2,36] La compagnie à table écoutait sans mot
dire, couchée sur le feuillage, prenant très
grand plaisir d'ouïr si bien jouer Philétas,
jusqu'à ce que Dryas, se levant, le pria de
jouer quelque gaie chanson en l'honneur
de Bacchus, et lui cependant leur dansa
une danse de vendange, faisant les gestes
comme s'il eût, tantôt cueilli la grappe au
cep, tantôt porté le raisin dans la hotte,
puis les mines d'un qui foule la vendange,
qui verse le vin dans les jarres, et d'un qui
hume à bon escient la liqueur nouvelle.
Toutes lesquelles choses il fit si proprement
et de si bonne grâce, approchant du naturel,
qu'ils pensaient voir devant leurs yeux la
vigne, le pressoir, et les jarres, et Dryas
buvant le vin doux.
|