| [125] CXXV.
1 Ἐβουλόμην, λέγω, παρ' ὑμῶν μαθεῖν, ὦ ἄνδρες, τίς ἡ δύναμις τοῦ 
Ἰσραὴλ ὀνόματος. Καὶ ἡσυχαζόντων αὐτῶν ἐπήνεγκα· 
Ἐγὼ ὃ ἐπίσταμαι ἐρῶ· οὔτε γὰρ εἰδότα μὴ λέγειν δίκαιον ἡγοῦμαι, οὔτε 
ὑπονοοῦντα ἐπίστασθαι ὑμᾶς καὶ διὰ φθόνον ἢ δι' ἀπειρίαν τὴν τοῦ 
βούλεσθαι ἐπίσταμαι αὐτὸς φροντίζειν ἀεί, ἀλλὰ πάντα ἁπλῶς καὶ ἀδόλως 
λέγειν, ὡς ὁ ἐμὸς κύριος εἶπεν· 
Ἐξῆλθεν ὁ σπείρων τοῦ σπεῖραι τὸν σπόρον· καὶ ὃ μὲν ἔπεσεν εἰς τὴν 
ὁδόν, ὃ δὲ εἰς τὰς ἀκάνθας, ὃ δὲ ἐπὶ τὰ πετρώδη, ὃ δὲ ἐπὶ τὴν γῆν τὴν 
καλήν. 2 Ἐλπίδι οὖν τοῦ εἶναί που καλὴν γῆν λέγειν δεῖ· ἐπειδή γε ἐκεῖνος ὁ 
ἐμὸς κύριος, ὡς ἰσχυρὸς καὶ δυνατός, τὰ ἴδια παρὰ πάντων ἀπαιτήσει 
ἐλθών, καὶ τὸν οἰκονόμον τὸν ἑαυτοῦ οὐ καταδικάσει, εἰ γνωρίζοι αὐτόν, 
διὰ τὸ ἐπίστασθαι ὅτι δυνατός ἐστιν ὁ κύριος αὐτοῦ καὶ ἐλθὼν ἀπαιτήσει τὰ 
ἴδια, ἐπὶ πᾶσαν τράπεζαν διδόντα, ἀλλ' οὐ δι' αἰτίαν οἱανδηποτοῦν 
κατορύξαντα. 
3 Καὶ τὸ οὖν Ἰσραὴλ ὄνομα τοῦτο σημαίνει· ἄνθρωπος νικῶν δύναμιν· 
τὸ γὰρ ἴσρα ἄνθρωπος νικῶν ἐστι, τὸ δὲ ἢλ δύναμις. Ὅπερ καὶ διὰ τοῦ 
μυστηρίου τῆς πάλης, ἣν ἐπάλαισεν Ἰακὼβ μετὰ τοῦ φαινομένου μὲν ἐκ τοῦ 
τῇ τοῦ πατρὸς βουλῇ ὑπηρετεῖν, θεοῦ δὲ ἐκ τοῦ εἶναι τέκνον πρωτότοκον 
τῶν ὅλων κτισμάτων, ἐπεπροφήτευτο οὕτως καὶ ἄνθρωπος γενόμενος ὁ 
Χριστὸς ποιήσειν. 4 Ὅτε γὰρ ἄνθρωπος γέγονεν, ὡς προεῖπον, 
προσῆλθεν αὐτῷ ὁ διάβολος, τοῦτ' ἔστιν ἡ δύναμις ἐκείνη ἡ καὶ ὄφις 
κεκλημένη καὶ σατανᾶς, πειράζων αὐτὸν καὶ ἀγωνιζόμενος καταβαλεῖν διὰ 
τοῦ ἀξιοῦν προσκυνῆσαι αὐτόν. Ὁ δὲ αὐτὸν κατέλυσε καὶ κατέβαλεν, 
ἐλέγξας ὅτι πονηρός ἐστι, παρὰ τὴν γραφὴν ἀξιῶν προσκυνεῖσθαι ὡς 
θεός, ἀποστάτης τῆς τοῦ θεοῦ γνώμης γεγενημένος. Ἀποκρίνεται γὰρ 
αὐτῷ· Γέγραπται· 
«Κύριον τὸν θεόν σου προσκυνήσεις καὶ αὐτῷ μόνῳ λατρεύσεις.»
Καὶ ἡττημένος καὶ ἐληλεγμένος ἀπένευσε τότε ὁ διάβολος. 5 Ἀλλ' ἐπεὶ 
καὶ ναρκᾶν ἔμελλε, τοῦτ' ἔστιν ἐν πόνῳ καὶ ἐν ἀντιλήψει τοῦ πάθους, ὅτε 
σταυροῦσθαι ἔμελλεν, ὁ Χριστὸς ὁ ἡμέτερος, καὶ τούτου προκήρυξιν 
ἐποίησε διὰ τοῦ ἅψασθαι τοῦ μηροῦ τοῦ Ἰακὼβ καὶ ναρκῆσαι ποιῆσαι. Ὁ δὲ 
Ἰσραὴλ ἦν ὄνομα αὐτῷ ἄνωθεν, ὃ ἐπωνόμασε τὸν μακάριον Ἰακὼβ 
εὐλογῶν τῷ ἑαυτοῦ ὀνόματι, κηρύσσων καὶ διὰ τούτου ὅτι πάντες οἱ δι' 
αὐτοῦ τῷ πατρὶ προσφεύγοντες εὐλογημένος Ἰσραήλ ἐστιν. Ὑμεῖς δέ, 
μηδὲν τούτων νενοηκότες μηδὲ νοεῖν παρασκευαζόμενοι, ἐπειδὴ κατὰ τὸ 
σαρκικὸν σπέρμα τοῦ Ἰακὼβ τέκνα ἐστέ, πάντως σωθήσεσθαι 
προσδοκᾶτε. Ἀλλ' ὅτι καὶ ἐν τούτοις ἑαυτοὺς πλανᾶτε, ἀποδέδεικταί μοι ἐν 
πολλοῖς.
 | [125] CCXV. 
1 Mais veuillez me dire, mes amis, quel sens vous donnez au mot 
Israël? Comme tous se taisaient, je repris la parole:
Je vais vous dire à cet égard mon sentiment. Il ne convient  pas, je 
pense, de vous le taire ou de me laisser trop préoccuper par cette idée 
que vous le connaissez, mais que vous cherchez toujours par envie ou 
par une ignorance volontaire à vous abuser vous-même. Je vous dirai 
donc simplement et sans détour toute ma pensée. Et le maître que je sers 
n'a-t-il pas dit qu'un homme étant sorti pour semer, une partie du grain 
tomba sur le chemin, une autre parmi les épines, une autre dans un 
endroit pierreux, une autre enfin dans une bonne terre? 2 Il faut donc 
parler dans l'espérance que cette bonne terre est quelque part. Car notre 
maître, celui dont je vous parle, viendra, plein de force et de puissance, 
redemander à chacun de nous ses propres dons. Il ne condamnera point 
l'économe qui aura placé partout l'argent qu'il a reçu, et qui se sera bien 
gardé de l'enfouir sous aucun prétexte, parce qu'il savait que le maître 
était sévère et qu'il devait venir un jour réclamer ce qu'il a confié.
3 Le mot Israël signifie homme qui triomphe de la force ; car "Isra" veut 
dire homme qui triomphe, et "ël", force. Et voilà ce que devait faire le Christ 
après s'être fait homme, comme l'annonce mystérieusement la lutte de 
Jacob contre le Verbe, qui alors ne lui paraissait qu'un homme, parce qu'il 
exécutait les ordres de son père, mais qui était Dieu en sa qualité de 
premier-né de la création ? 4 Quand il se fut fait homme le démon, ainsi 
que je l'ai déjà rapporté, s'approcha de lui et, par le démon, j'entends 
cette puissance ennemie que nos appelons serpent ou Satan. Le démon 
tenta Jésus, il essaya de l'abattre, il lui demanda de l'adorer ; mais c'est le 
Christ qui l'abattit, qui le terrassa, lui montrant sa perversité, puisque, 
contrairement à l'Ecriture, il voulait se faire adorer comme un dieu, 
poussant jusque-là la trahison et la perfidie Le Christ lui répondit : Il est écrit : 
« Tu adoreras le Seigneur ton Dieu; tu ne serviras que lui seul. »
 Le démon se retira terrassé et confondu par cette parole. 5 Le Christ 
devait comme languir et dessécher dans les larmes et les souffrances lors 
qu'il serait mis en croix, et voilà ce qu'il prédit d'avance quand il toucha la 
cuisse de Jacob, qui se sécha aussitôt. Il avait toujours eu ce nom d'Israël 
qu'il donna à Jacob. Il  le bénit donc de son propre nom, et par là, il nous 
annonçait que tous ceux qui par lui recourent à son père sont cet Israël 
qu'il a béni. Mais vous ne comprenez pas tous ces mystères et vous ne 
préparez pas votre esprit à les comprendre; et parce que vous êtes 
enfants de Jacob selon la chair, vous vous flattez que vous serez tous 
sauvés. Je vous ai assez longuement prouvé que c'était trop vous abuser 
vous-même.
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