HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Misopogon ou l'ennemi de la barbe

Chapitre 25

  Chapitre 25

[25] Ὑπὲρ μὲν δὴ τῶν βλασφημιῶν, ἃς ἰδίᾳ τε καὶ δημοσίᾳ κατεχέατέ μου παίζοντες ἐν τοῖς ἀναπαίστοις, ἐμαυτοῦ προσκατηγορήσας ὑμῖν ἐπιτρέπω χρῆσθαι μετὰ μείζονος αὐτῷ παρρησίας, ὡς οὐδὲν ὑμᾶς ἐγὼ διὰ τοῦτο πώποτε δεινὸν ἐργάσομαι σφάττων τύπτων δέων ἀποκλείων κολάζων. Πῶς γάρ; ὅς, ἐπείπερ ὑμῖν ἐμαυτὸν ἐπιδείξας μετὰ τῶν φίλων σωφρονοῦντα, φαυλότατον ἰδεῖν ὑμῖν καὶ ἀηδέστατον, οὐδὲν ἐπέδειξα καλὸν θέαμα, μεταστῆναι τὴν πόλιν ἔγνωκα καὶ ὑποχωρῆσαι, πεπεισμένος μὲν οὐδαμῶς ὅτι πάντως ἐκείνοις ἀρέσω, πρὸς οὓς πορεύομαι, κρίνων δὲ αἱρετώτερον, εἰ διαμάρτοιμι τοῦ δόξαι γοῦν ἐκείνοις καλὸς κἀγαθός, ἐν μέρει μεταδοῦναι πᾶσι τῆς ἀηδίας τῆς ἐμαυτοῦ καὶ μὴ τὴν εὐδαίμονα ταύτην ἀποκναῖσαι πόλιν ὥσπερ ὑπὸ δυσωδίας τῆς ἐμῆς μετριότητος καὶ τῶν ἐμῶν ἐπιτηδείων τῆς σωφροσύνης. Ἡμῶν γὰρ οὐδεὶς ἀγρὸν οὐδὲ κῆπον ἐπρίατο παρ´ ὑμῖν οὐδὲ οἰκίαν ᾠκοδόμησεν οὐδὲ ἔγημε παρ´ ὑμῶν οὐδὲ ἐξέδωκεν εἰς ὑμᾶς οὐδὲ ἠράσθημεν τῶν παρ´ ὑμῖν καλῶν, οὐδὲ ἐζηλώσαμεν Ἀσσύριον πλοῦτον οὐδὲ ἐνειμάμεθα τὰς προστασίας οὐδὲ παραδυναστεύειν ἡμῖν ἠνεσχόμεθά τινας τῶν ἐν τέλει οὐδὲ ἐπείσαμεν τὸν δῆμον εἰς παρασκευὰς δείπνων θεάτρων - ὃν οὕτως ἐποιήσαμεν τρυφᾶν, ὥστε ἄγων σχολὴν ἀπὸ τῆς ἐνδείας τοὺς ἀναπαίστους εἰς τοὺς αἰτίους αὑτῷ τῆς εὐθηνίας ξυνέθηκεν, - οὐδὲ ἐπεγράψαμεν χρυσίον οὐδὲ ᾐτήσαμεν ἀργύριον οὐδὲ ηὐξήσαμεν φόρους· ἀλλὰ πρὸς τοῖς ἐλλείμμασιν ἀνεῖται πᾶσι τῶν εἰθισμένων εἰσφορῶν τὸ πέμπτον. Οὐκ οἶμαι δὲ ἐξαρκεῖν τὸ σωφρονεῖν ἐμέ, μέτριον ἔχων μὰ Δία καὶ θεούς, ὡς ἐμαυτὸν πείθω, τὸν εἰσαγγελέα, καλῶς ὑφ´ ὑμῶν ἐπιτιμηθέντα, διότι γέρων ὢν καὶ φαλακρὸς ἠρέμα τὰ πρόσω διὰ δυστροπίαν αἰσχύνεται κομᾶν ἐξόπισθεν, ὥσπερ Ὅμηρος ἐποίησε τοὺς Ἄβαντας, οὐδὲν δ´ ἐκείνου φαυλοτέρους ἄνδρας οἴκοι παρ´ ἐμαυτῷ δύο καὶ τρεῖς, ἀλλὰ καὶ τέτταρας, εἰ βούλεσθε δὲ νυνὶ καὶ πέμπτον. δέ μοι θεῖος καὶ ὁμώνυμος οὐ δικαιότατα μὲν ὑμῶν προὔστη, μέχρις ἐπέτρεπον οἱ θεοὶ ξυνεῖναι ἡμῖν αὐτὸν καὶ ξυμπράττειν; οὐ προμηθέστατα δὲ πάσαις ἐπεξῆλθε ταῖς οἰκονομίαις τῆς πόλεως; [25] Quant aux injures que votre malice a vomies contre moi, soit en particulier, soit en public, dans des vers anapestes, je vous ai permis, en m'accusant moi-même, d'user encore d'une plus grande liberté. Non, jamais je ne vous ferai pour cela le moindre mal : pas de tête coupée, de fouet, de fers, de prison, d'amende. A quoi bon? Puisque la vie réglée que vous me voyez mener avec mes amis, vous semble méprisable et importune, puisque je ne vous offre point un spectacle qui vous agrée, j'ai résolu de quitter cette ville et de m'éloigner; non que j'aie l'espoir assuré de plaire à ceux chez qui je vais, mais parce que je crois qu'il vaut mieux, si je suis frustré de l'espérance de leur paraître beau et bon, leur communiquer quelque chose de ma rudesse et ne plus infecter cette cité florissante du mauvais parfum de ma modération et de la sagesse de mes amis. Et de fait pas un de nous n'a acheté ici ni champ, ni jardin, pas un n'a bâti de maison, contracté de mariage ou marié sa fille à l'un de vous, nous n'avons point aimé ce que vous estimez beau, ni envié votre opulence assyrienne; nous ne nous sommes point partagé les préfectures, nous n'avons point souffert qu'aucun magistrat abusât de son autorité, ni poussé le peuple aux dépenses des festins et des théâtres : au contraire, nous lui avons fait la vie si douce, que, grâce aux loisirs de l'abondance, il a décoché les anapestes contre les auteurs de sa prospérité. Nous n'avons point imposé de tribut d'or, demandé de l'argent et augmenté les impôts, mais, sans compter la remise de l'arriéré, nous avons diminué d'un cinquième la taxe accoutumée. Il y a plus : j'ai pensé que ce n'était pas assez d'être moi-même plein de modération. j'ai un procurateur qui, je le crois et j'en atteste Jupiter et les dieux, est le plus modéré des hommes; et cependant vous le déchirez à belles dents, parce qu'il est vieux, que son front est dégarni, et que vu sa rudesse, il ne rougit point de ne porter de cheveux que par derrière, comme les Abantes de la poésie homérique. J'ai encore autour de moi, deux, trois et même quatre personnes d'un mérite égal au sien; et, si vous en voulez un cinquième, je puis citer mon oncle maternel et mon homonyme, qui vous a gouvernés avec la plus grande justice, tant que les dieux lui ont accordé de vivre avec nous et de prendre part à nos affaires, bien qu'on puisse lui reprocher de n'avoir pas montré toujours une grande prudence dans la gestion de votre cité.


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Dernière mise à jour : 16/11/2006