HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Contre Héraclius

Chapitre 14

  Chapitre 14

[14] κατὰ μὲν τὴν διάνοιαν ἀπεμφαίνοντες ὅταν οἱ μῦθοι γίγνωνται περὶ τῶν θείων, αὐτόθεν ἡμῖν ὥσπερ βοῶσι καὶ διαμαρτύρονται μὴ πιστεύειν ἁπλῶς, ἀλλὰ τὸ λεληθὸς σκοπεῖν καὶ διερευνᾶσθαι. Τοσούτῳ δ´ ἐστὶ κρεῖττον ἐν τούτοις τοῦ σεμνοῦ τὸ ἀπεμφαῖνον, ὅσῳ διὰ μὲν ἐκείνου καλοὺς λίαν καὶ μεγάλους καὶ ἀγαθούς, ἀνθρώπους δὲ ὅμως τοὺς θεοὺς κίνδυνος νομίσαι, διὰ δὲ τῶν ἀπεμφαινόντων ὑπεριδόντας τῶν ἐν τῷ φανερῷ λεγομένων ἐπὶ τὴν ἐξῃρημένην αὐτῶν οὐσίαν καὶ ὑπερέχουσαν πάντα τὰ ὄντα καθαρὰν νόησιν ἐλπὶς ἀναδραμεῖν. Αἴτιαι μὲν οὖν αὗται τοῦ τὴν τελεστικὴν καὶ μυσταγωγὸν φιλοσοφίαν τὰ μὲν ῥήματα παντὸς μᾶλλον εὐαγῆ καὶ σεμνὰ προφέρεσθαι, κατὰ δὲ τὴν διάνοιαν ἀλλοιοτέραν ποιεῖσθαι τὴν ἐξήγησιν τῶν τοιούτων. δὲ τῆς τῶν ἠθῶν ἐπανορθώσεως ἕνεκα τοὺς λόγους πλάττων καὶ μύθους παράγων πραττέτω μὴ πρὸς ἄνδρας, ἀλλὰ πρὸς παῖδας ἤτοι καθ´ ἡλικίαν τῷ φρονεῖν, πάντως τῶν λόγων τούτων δεομένους. Εἰ μὲν οὖν ἡμεῖς σοι παῖδες ἐφάνημεν εἴτε ἐγὼ εἴτε Ἀνατόλιος οὑτοσί, συγκαταρίθμει δὲ τούτῳ καὶ τὸν Μεμμόριον καὶ τὸν Σαλούστιον, πρὸς τούτοις δέ, εἰ βούλει, καὶ τοὺς ἄλλους ἑξῆς, Ἀντικύρας σοι δεῖ· τί γὰρ ἂν ἀκκίζοιτό τις; Ἐπεὶ πρὸς τῶν θεῶν καὶ πρὸς αὐτοῦ τοῦ μύθου, μᾶλλον δὲ τοῦ κοινῇ πάντων βασιλέως Ἡλίου, τί σοι μέγα μικρὸν πεποίηται ἔργον; Τίνι παρέστης ἀγωνιζομένῳ μετὰ τοῦ δικαίου; Τίνα ἐθεράπευσας πενθοῦντα, τῷ λόγῳ διδάξας ὅτι μὴ κακὸν θάνατος μήτε τῷ παθόντι μήτε τοῖς οἰκείοις αὐτοῦ; Τίς δ´ αἰτιάσεταί σε τῆς ἑαυτοῦ μειρακίσκος σωφροσύνης, ὅτι πεποίηκας αὐτὸν ἐξ ἀσώτου σώφρονα καὶ καλὸν οὐ τὸ σῶμα μόνον, ἀλλὰ πολὺ μᾶλλον τὴν ψυχὴν φαίνεσθαι; Τίνα δὲ ἄσκησιν ἐποιήσω τοῦ βίου; Τί δέ σοι ἄξιον τῆς Διογένους βακτηρίας ναὶ μὰ Δία τῆς παρρησίας πεποίηται; Ἔργον οἴει μέγα βακτηρίαν λαβεῖν τρίχας ἀνεῖναι, καὶ περινοστεῖν τὰς πόλεις καὶ τὰ στρατόπεδα, καὶ τοῖς μὲν βελτίστοις λοιδορεῖσθαι, τοὺς δὲ χειρίστους θεραπεύειν; Εἰπέ, πρὸς τοῦ Διὸς καὶ πρὸς τουτωνὶ τῶν ἀκροωμένων οἳ δι´ ὑμᾶς τὴν φιλοσοφίαν ἐκτρέπονται, ἀνθ´ ὅτου πρὸς μὲν τὸν μακαρίτην Κωνστάντιον εἰς Ἰταλίαν ἦλθες, οὐκέτι μέντοι καὶ μέχρι τῶν Γαλλιῶν ἦλθες; Καίτοι πορευθεὶς πρὸς ἡμᾶς, εἰ μηδὲν ἄλλο, ξυνεῖναι γοῦν σου τῆς φωνῆς μᾶλλον δυναμένῳ πλησιάζειν ἔμελλες ἀνθρώπῳ. Τί δὲ καὶ τὸ περιφοιτᾶν πανταχοῦ καὶ παρέχειν πράγματα ταῖς ἡμιόνοις; Ἀκούω δὲ ἔγωγε καὶ τοῖς τὰς ἡμιόνους ἐλαύνουσιν, οἳ μᾶλλον ὑμᾶς τοὺς στρατιώτας πεφρίκασι· χρῆσθαι γὰρ αὐτοῖς ἀκούω τινὰς ὑμῶν χαλεπώτερον τοῖς ξύλοις τοῖς ξίφεσιν ἐκεῖνοι· γίγνεσθε οὖν αὐτοῖς εἰκότως φοβερώτεροι. Πάλαι μὲν οὖν ὑμῖν ἐθέμην ἐγὼ τοῦτο τὸ ὄνομα, νυνὶ δὲ αὐτὸ ἔοικα καὶ γράψειν· ἀποτακτίτας τινὰς ὀνομάζουσιν οἱ δυσσεβεῖς Γαλιλαῖοι· τούτων οἱ πλείους μικρὰ προέμενοι πολλὰ πάνυ, μᾶλλον δὲ τὰ πάντα πανταχόθεν ξυγκομίζουσι, καὶ προσκτῶνται τὸ τιμᾶσθαι καὶ δορυφορεῖσθαι καὶ θεραπεύεσθαι. Τοιοῦτόν τι καὶ τὸ ὑμέτερον ἔργον ἐστι, πλὴν ἴσως τοῦ χρηματίζεσθαι, τοῦτο δὲ οὐ παρ´ ὑμᾶς γίγνεται, παρ´ ἡμᾶς δέ· συνετώτεροι γάρ ἐσμεν τῶν ἀνοήτων ἐκείνων, ἴσως δὲ καὶ διὰ τὸ μηδὲν ὑμῖν εἶναι πρόσχημα τοῦ φορολογεῖν εὐπροσώπως, ὁποῖον ἐκείνοις, ἣν λέγουσιν οὐκ οἶδ´ ὅπως ἐλεημοσύνην, τὰ δ´ ἄλλα γε πάντα ἐστὶν ὑμῖν τε κἀκείνοις παραπλήσια. Καταλελοίπατε τὴν πατρίδα ὥσπερ ἐκεῖνοι, περιφοιτᾶτε πάντη καὶ τὸ στρατόπεδον διωχλήσατε μᾶλλον ἐκείνων καὶ ἰταμώτερον· οἱ μὲν γὰρ καλούμενοι, ὑμεῖς δὲ καὶ ἀπελαυνόμενοι. Καὶ τί χρηστὸν ἐκ τούτων ὑμῖν ἐγένετο, μᾶλλον δὲ καὶ ἡμῖν τοῖς ἄλλοις; Ἀνῆλθεν Ἀσκληπιάδης, εἶτα Σερηνιανός, εἶτα Χύτρων, εἶτα οὐκ οἶδα παιδάριον τί ξανθὸν καὶ εὔμηκες, εἶτα σύ, καὶ μεθ´ ὑμῶν ἄλλοι δὶς τοσοῦτοι. Τί οὖν ἐκ τῆς ὑμετέρας ἀνόδου γέγονεν ἀγαθόν, λῷστοι; Τίς ᾔσθετο πόλις τίς ἰδιώτης τῆς ὑμετέρας παρρησίας; Οὐκ ἀφρόνως μὲν τὸ ἐξ ἀρχῆς εἵλεσθε τὴν ἐπὶ τὸν οὐδὲ ἰδεῖν ὑμᾶς θέλοντα βασιλέα πορείαν, ἀνελθόντες δὲ ἀφρονέστερον αὐτῇ καὶ ἀμαθέστερον καὶ μανιωδέστερον ἐχρήσασθε, κολακεύσαντες ἅμα καὶ ὑλακτήσαντες καὶ βιβλία δόντες καὶ ταῦτα προσαχθῆναι προσλιπαρήσαντες; Οὐδένα ὑμῶν οἶμαι ἐγὼ τοσαυτάκις εἰς φιλοσόφου φοιτῆσαι, ὁσάκις εἰς ἀντιγραφέως, ὥστε ὑμῖν Ἀκαδημία καὶ Λύκειον ἀντὶ τῆς Ποικίλης τε ἦν τῶν βασιλείων τὰ πρόθυρα. Οὐκ ἀπάξετε ταῦτα; Οὐ καταβαλεῖτε νῦν γοῦν, εἰ καὶ μὴ πρότερον, ὅτε ὑμῖν οὐδέν ἐστι πλέον ἀπὸ τῆς κόμης καὶ τῆς βακτηρίας; Πῶς δὲ καὶ γέγονεν ὑφ´ ὑμῶν εὐκαταφρόνητος φιλοσοφία; Τῶν ῥητορικῶν οἱ δυσμαθέστατοι καὶ οὐδ´ ὑπ´ αὐτοῦ τοῦ βασιλέως Ἑρμοῦ τὴν γλῶτταν ἐκκαθαρθῆναι δυνάμενοι, φρενωθῆναι δὲ οὐδὲ πρὸς αὐτῆς τῆς Ἀθηνᾶς σὺν τῷ Ἑρμῇ, τοῦτο ἐκ τῆς ἀγοραίου καὶ περιτρεχούσης ἁρπάσαντες ἐντρεχείας, οὐδὲ γὰρ ἐν παροιμίᾳ περιφερόμενον αὐτὸ[14] Ceux qui donnent une forme allégorique à leurs fables composées sur des sujets divins, semblent nous crier et nous adjurer de ne pas les prendre à la lettre, mais d'en examiner et d'en rechercher le sens caché. Et de fait, la forme allégorique y est d'autant supérieure à la forme grave, que, en usant de celle-ci, on court le risque de faire passer pour des dieux des hommes illustres, grands, vertueux, qui, cependant, ne sont que des hommes, tandis que, avec l'emploi de l'allégorie, on a l'espoir que l'auditeur, sans s'arrêter au sens apparent des mots, remontera jusqu'à l'essence sublime des idées, jusqu'à la pensée pure qui règne sur tous les êtres. Telles sont les raisons pour lesquelles dans la philosophie initiatrice et mystagogique, il faut préférer à toute autre la forme grave et sérieuse, ce qui n'empêche pas que la pensée ne soit différente de la lettre du récit. Mais quiconque prétend corriger les moeurs au moyen de fictions et de récits fabuleux, celui-là sans doute éprouve le besoin de s'adresser non pas à des hommes faits, mais à des enfants sous le rapport de l'âge et de la raison. Or, si tu nous as pris pour des enfants, moi, Anatolius, Memmorius, Salluste, et tous les autres avec eux, tu as besoin d'aller à Anticyre. Car à quoi bon dissimuler? Je te le demande au nom des dieux, de la fable elle-même, et plus encore du Soleil, roi de tous les êtres, qu'as-tu fait de grand ou de petit? Qui as-tu assisté luttant pour la justice? De qui as-tu séché les larmes, en lui enseignant que la mort n'est un mal ni pour celui qui la subit, ni pour ses parents? Cite-nous un jeune homme qui te doive la tempérance, qui de débauché soit devenu sobre par tes leçons, et qui se soit montré beau je ne dis pas seulement de corps, mais surtout d'âme? Quelle profession exerces-tu? Qui te vaut le bâton de Diogène, ou, par Jupiter! son franc parler? Tu crois que c'est un grand exploit de prendre le bâton, de laisser pousser tes cheveux, de parcourir les villes et les camps, d'injurier les bons, de flatter les méchants? Dis-moi enfin, au nom de Jupiter et de tous ces auditeurs que vous dégoûtez de la philosophie, pourquoi, lorsque tu t'es rendu en Italie auprès du bienheureux Constance, n'es-tu pas venu jusque dans les Gaules? Tu te serais rendu auprès de nous, si tu n'avais préféré te lier avec un homme mieux fait pour comprendre ton langage. A quoi te sert de mener une vie errante et de donner de l'occupation aux mules, j'entends même dire aux muletiers qui les conduisent, et qui ont plus peur de vous que des soldats ? Car on m'a dit que vous les traitiez plus durement que les gens qui portent l'épée. Vous leur êtes devenus des objets de terreur. Il y a longtemps que je vous ai donné un nom. Aujourd'hui je vais l'écrire : c'est le non d'apotactistes {renonçants} que donnent à quelques-uns des leurs les impies Galiléens. Ce sont des gens qui, pour la plupart, ne sacrifient pas grand'chose, ramassent beaucoup, ou plutôt tout, de tous les côtés, afin d'être honorés, escortés, choyés. Tel est aussi votre métier, excepté que vous ne récoltez pas d'argent. Cela ne se voit point chez vous, mais chez nous, qui sommes plus avisés que ces imbéciles. Peut-être aussi n'avez-vous pas de prétexte honnête pour faire sans honte comme eux la collecte, à laquelle ils ont donné, je ne sais pourquoi, le nom d'aumône. Pour le reste, vous leur ressemblez de tout point. Vous avez, comme eux, quitté votre patrie ; vous errez de tous les côtés ; vous allez plus qu'eux et avec plus d'impudence porter le trouble dans les camps. Car eux on les appelle, et vous l'on vous chasse. Et quel avantage en résulte-t-il soit pour vous, soit pour nous autres hommes? il est venu au camp un certain Asclépiade, puis un Sérénianus, puis un Chytron, puis je ne sais quel garçon blond et de longue taille, puis toi enfin, et avec vous deux fois autant d'autres. Quel bien a produit votre venue, mes braves gens? Quelle ville, quel particulier s'est bien trouvé de votre franchise? D'abord n'était-ce pas folie de vous décider à venir trouver l'empereur, qui n'avait pas la moindre envie de vous voir? Arrivés, n'avez-vous pas agi avec encore plus de folie, de grossièreté et de démence, flattant, aboyant, offrant vos écrits et pressant de les accepter? Pas un de vous, je crois, ne s'est rendu aussi souvent à la maison d'un philosophe qu'à celle d'un copiste, en sorte que pour vous l'Académie, le Lycée, le Poecile, c'était le vestibule du palais. N'en finirez-vous point avec tout ceci? N'y renoncerez-vous pas aujourd'hui, si vous ne l'avez fait auparavant, puisque bâton et chevelure vous sont inutiles? Oui, vous avilissez la philosophie, vous les plus ignorants des rhéteurs, vous dont la langue ne saurait être purifiée par le divin roi Mercure, ni rendue plus claire par Minerve elle-même venant en aide à ce dieu! Voilà ce qu'a ramassé leur assiduité à courir les carrefours. Ils ne connaissent pas le proverbe qui dit que "le raisin mûrit près du raisin". Ils se jettent dans le cynisme : c'est un bâton, un manteau, de longs cheveux, et puis tout simplement de l'ignorance et de l'audace, voilà tout. C'est, selon eux, le chemin le plus court et le plus direct pour arriver à la vertu. Plût au ciel que vous en eussiez pris un plus long ! Il vous y aurait conduits plus facilement. Ne savez-vous pas que les chemins courts présentent de grandes difficultés? De même que, sur la voie publique, celui qui peut prendre le chemin le plus court évite facilement les circuits, tandis que celui qui fait des circuits est bien loin d'abréger sa route ; ainsi, dans la philosophie, il n'y a qu'un seul commencement et une seule fin, se connaître soi-même et devenir semblable aux dieux. Le commencement, c'est la connaissance de soi-même ; la fin, c'est la ressemblance avec les êtres parfaits.


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Dernière mise à jour : 15/03/2006