[2,13] Ἀλλ´ εὐκολώτερον, φησί, μεταχειριεῖται, διὰ τὸν ἐκείνου
φόβον οὐδενὸς ἀντιπίπτοντος, οὐδὲ δυσκολίαν παρέχοντος. Καὶ
γὰρ οἰκέται καὶ οἰκονόμοι καὶ ἐπίτροποι πάντες κατεπτήχασι,
καὶ μετὰ πολλῆς ὑπακούουσι τῆς πειθοῦς, καὶ ὁ ἀντιλέγων
οὐδείς· ὅταν δὲ ὁ φοβῶν ἀπέλθῃ, ἅπαντες ἐπεμβαίνουσι τῇ
χήρᾳ, κακουργοῦσι, καταθρασύνονται, πάντα συγχέουσι καὶ
διασπῶσι· κἂν ἐπέλθῃ καὶ ἀμύνηται, στρεβλοῦσα, μαστίζουσα,
εἰς δεσμωτήριον ἐμβάλλουσα, καταγνώσεις, λοιδορίαι, κατηγορίαι
παρὰ τῶν πολλῶν. Ἂν δὲ τὰς πρὸς τὸν ἀπελθόντα
συνθήκας πατήσῃ καὶ τῆς φιλίας ἐπιλάθηται τῆς ἐκείνου, καὶ
τὴν ἑσπέραν καθ´ ἣν πρῶτον αὐτῇ συνήπτετο, καὶ τὸν κρότον,
καὶ τὸν ὑμέναιον, καὶ τὰς γαμηλίους δᾷδας, καὶ τὰς πρώτας
περιπλοκάς, καὶ τὰς τραπέζας, καὶ τῶν ἁλῶν ὧν αὐτῇ παρὰ
πάντα τὸν χρόνον ἐκοινώνησε, καὶ ῥημάτων ὧν εἰκὸς γυναῖκα
ἀπολαύειν παρὰ ἀνδρός· ἂν ταῦτα ῥίψῃ πάντα ἐξαίφνης ὡς
οὐδὲ γεγενημένα, ἑτέρῳ τὰς θύρας ἀναπετάσασα τῆς οἰκίας,
καὶ πρὸς τὴν εὐνὴν αὐτὸν ἕλκῃ τὴν ἐκείνου τὴν πάντα τὰ
πρότερα συνειδυῖαν, ἂν ταῦτα ποιῇ, οὐδεὶς ὁ μεμφόμενος οὐδὲ
ἐγκαλῶν; οὐδεὶς ὁ μισήσων καὶ ἄστοργον καὶ ἄπιστον καὶ
ἄσπονδον καὶ πάντα τὰ τοιαῦτα προσερῶν;
| [2,13] Mais cette administration ne deviendra-t-elle pas forcément moins sévère et moins
ferme ? Il n'y aura plus là un maître qui se fasse craindre et obéir; les serviteurs, les économes
et les régisseurs redoutaient le regard sévère de l'époux, et lui obéissaient avec une
merveilleuse promptitude : mais aujourd'hui qu'il n'est plus, tous insultent à sa veuve, et se
permettent impunément de coupables malversations; ils sont arrogants, ils dissipent les biens
qu'ils devraient conserver, et si elle veut recourir à la sévérité, et châtier ces voleurs par le
fouet et la prison, elle ameute contre elle-même la malignité du public, et s'expose aux traits
acérés de la satire. — Ce sont là des inconvénients réels, je l'avoue, mais en voici d'autres : Si,
oubliant la foi promise et l'amour juré à un premier époux, elle éloigne le souvenir des fêtes
qui accompagnèrent son premier hymen, les chants et les acclamations, le flambeau nuptial et
les doux embrassements, les épanchements du coeur, les festins et les danses; si elle chasse
comme une réminiscence importune la pensée d'une union de plusieurs années, et celle de
tendres et affectueux entretiens; enfin si elle rejette tout ce passé, comme s'il n'eût jamais
existé, pour introduire en son lit un nouvel époux qui ne peut ignorer toutes ces choses; tout le
monde s'accorde à la blâmer, à la critiquer et à lui prodiguer les noms d'inhumaine, de parjure,
d'infidèle et mille autres aussi désagréables.
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