HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Jean Chrysostome, Traite des cohabitations illicites, livre I

Chapitre 4

  Chapitre 4

[1,4] Εἰπὲ γάρ μοι, ποίαν ἂν ἔχοι πρόφασιν εὔλογον εἰπεῖν σκανδαλιζόμενος ἐπὶ τῷ ἐσθίοντι κρέα καὶ οἶνον πίνοντι; τοῦτον γὰρ ἡμῖν Θεὸς τὸν νόμον ἄνωθεν ἔθηκεν. Ἀλλ´ ὅμως κἂν ἐπὶ τούτοις σκανδαλίζηταί τις, καὶ τούτων Παῦλος ἀπέχεται. »Οὐ γὰρ μὴ φάγω κρέα, φησίν, οὐδὲ μὴ πίω οἶνον, ἵνα μὴ τὸν ἀδελφόν μου σκανδαλίσωΚαὶ οὐκ εἶπε ταῦτα ἅπερ ὑμεῖς, ὅτι Ἐγὼ μέλλω τῆς ἑτέρων ἀλογίας ὑπεύθυνος εἶναι; κἂν τῷ τινι δόξῃ σκανδαλισθῆναι ἁπλῶς, ἐγὼ δίκην ἄξιος δοῦναι; Καίτοι εἰ καὶ εἶπε, δικαιότερον ἂν ὑμῶν εἶπε πολλῷ. μὲν γὰρ ἐπ´ ἐκείνοις σκανδαλιζόμενος ἀλόγιστος καὶ σφόδρα ἀνόητος· δὲ ἐπὶ τούτοις, πολλὰς ἂν σχοίη δικαίας καὶ εὐλόγους αἰτίας εἰπεῖν· ἀλλ´ ὅμως καὶ δικαιότερα ὑμῶν εἰπὼν ἂν Παῦλος, εἴπερ ἤθελεν εἰπεῖν, ἀλλ´ οὐκ εἶπεν, ἀλλ´ εἰς ἓν μόνον εἶδε, τοῦ πλησίον τὴν σωτηρίαν. Καὶ θέα τὴν ὑπερβολήν· οὐ γὰρ εἶπεν· »Ἅπαξ, Δὶς, τόσον καὶ τόσον χρόνον«, ἀλλ´ »Εἰς τὸν αἰῶνα, φησίν, οὐ μὴ φάγω«, εἰ σκανδαλίζοιτο ἕτερος. Καὶ ἵνα μὴ νομίσῃς μέχρι τούτων αὐτὸν ἑστάναι, καὶ ἕτερόν τι προσέθηκε τούτου πλέον· εἰπὼν γὰρ »Καλὸν τὸ μὴ φαγεῖν κρέα, μηδὲ πιεῖν οἶνον«, συνῆψε κἀκεῖνο· »Μηδὲ ἐν ἀδελφός σου προσκόπτει, σκανδαλίζεται, ἀσθενεῖΚαὶ πάλιν σκόπει μοι τὴν σοφίαν τοῦ διδασκάλου· τὸν γὰρ ἀσθενοῦντα ἀφεὶς, τὸν ἰσχυρὸν διορθοῦται πρὸ ἐκείνου· οὗτος γὰρ αἴτιος τοῦ ἀσθενεῖν ἐκεῖνον, κύριος ὢν διορθῶσαι τὴν ἀρρωστίαν, καὶ μὴ ποιῶν. Καὶ τί λέγω περὶ τῶν ἀσθενῶν ἀδελφῶν; Καὶ γὰρ Ἰουδαίοις καὶ Ἕλλησι κελεύει ταύτην παρέχειν τὴν πρόνοιαν. »Ἀπρόσκοποι γὰρ, φησί, γίνεσθε καὶ Ἰουδαίοις καὶ Ἕλλησι καὶ τῇ Ἐκκλησίᾳ τοῦ ΧριστοῦὭστε ὅσῳ ἂν ἰσχυρότερον εἶναι λέγῃς σαυτὸν, καὶ μηδὲν ἀπὸ τῆς ὁμοσκηνίας βλάπτεσθαι ταύτης, τοσούτῳ μᾶλλον ὑπεύθυνον σαυτὸν καθιστᾷς τοῦ διασπάσαι τὸν δεσμόν. Ὅσῳ γὰρ ἂν ἰσχυρότερος ᾖς, τοσούτῳ δικαιότερος ἂν εἴης τὸν ἀσθενέστερον διαβαστάξαι. Ἂν μὲν οὖν ἀσθενὴς ᾖς, διὰ σαυτὸν ἀπόστηθι· ἂν δὲ ἰσχυρότερος, διὰ τὸν ἀσθενοῦντα. Οὐ γὰρ ἑαυτῷ μόνον, ἀλλὰ καὶ ἑτέροις ἰσχυρὸν εἶναι χρὴ τὸν ἰσχύοντα, Εἰ δὲ λέγων ἰσχύειν, τὴν ἀσθένειαν τὴν ἐκείνου περιορᾷς, διπλῆν δώσεις δίκην, ὅτι τε οὐκ ἐφείσω, καὶ ὅτι πολλὴν ἔχων τοῦ φείσασθαι δύναμιν. Ὑπεύθυνος γὰρ ἕκαστος ἡμῶν τῆς τοῦ πλησίον σωτηρίας ἐστίν. Διὰ τοῦτο οὐχὶ τὰ ἑαυτῶν σκοπεῖν, ἀλλὰ τὰ τοῦ πλησίον ἐκελεύσθημεν. Τιμῆς γὰρ ἠγοράσθημεν· δὲ ἀγοράσας ἡμᾶς τοῦτο προσέταξεν ἐπὶ τῇ κοινῇ πάντων ἡμῶν λυσιτελείᾳ. Οὐδὲ γὰρ τοῦτο μόνον συμβαίνει τὸ κέρδος, ὅτι τὰ οἰκεῖα σῴζομεν μέλη, ἀλλ´ ὅτι καὶ ἑαυτοὺς ἐν ἀσφαλείᾳ καθιστῶμεν πλείονι. Κἂν γὰρ μυριάκις φιλοσοφῇς, δι´ αὐτῶν ἐλέγχῃ τῶν πραγμάτων, οὐ τὴν τυχοῦσαν δεχόμενος βλάβην ἀπὸ τῆς συνοικήσεως ταύτης. Ὅταν γὰρ ἴδω σε δυσαποσπάστως ἔχοντα, καὶ μυρίων βλαπτομένων καταφρονοῦντα, καὶ πολλῶν γε ἐγκαλούντων οὐδὲ ἐπιστρεφόμενον, ἀλλὰ καὶ τὴν δόξαν ἑαυτοῦ καταπατοῦντα, καὶ τῷ κοινῷ τῆς Ἐκκλησίας προστριβόμενον κατηγορίαν πολλὴν, καὶ τὰ τῶν ἀπίστων ἀνοίγοντα στόματα, καὶ πάντας πονηρᾷ περιβάλλοντα δόξῃ, καὶ τοσαῦτα μὲν ἀπὸ τοῦ συνοικεῖν κακὰ, ἀγαθὸν δὲ μηδὲν ὑμῖν ἐγγινόμενον, ἀπὸ δὲ τοῦ χωρισμοῦ, τούτων μὲν ἁπάντων τὴν ἀναίρεσιν τῶν κακῶν, πολλῶν δὲ ἑτέρων κτῆσιν ἀγαθῶν, εἶτα οὐκ ἀνεχόμενον ἀποπηδῆσαι, πῶς δυνήσομαι πεῖσαι τοὺς ἐγκαλοῦντας, ὅτι πάσης ἀπήλλαξαι συμπαθείας, καὶ ἐπιθυμίας εἶ πονηρᾶς καθαρός; Μᾶλλον δὲ οὐδὲν ὑπὲρ τούτων φιλονεικῶ· ἀλλ´ ἔστω σε εἶναι καὶ συνοικοῦντα καθαρόν· καίτοι γε μακάριος Ἰὼβ οὐκ ἐτόλμησεν ἑαυτῷ τοσαύτην μαρτυρῆσαι δύναμιν καὶ φιλοσοφίαν, ἀλλ´ πᾶσαν ἐπελθὼν ἀρετὴν, καὶ πάντων ὑπερενεχθεὶς τῶν τοῦ διαβόλου δικτύων, καὶ πρῶτος καὶ μόνος τοσαύτην ἐπιδειξάμενος καρτερίαν, καὶ πάντα σίδηρον καὶ ἀδάμαντα τῇ τῆς ψυχῆς παρελθὼν ἐγκρατείᾳ, καὶ κατακόψας τοῦ διαβόλου τὴν ἰσχὺν, οὕτως ἐδεδοίκει τὴν τοιαύτην πάλην, καὶ ἐνόμιζεν ἀδύνατον εἶναι συνοικοῦντα παρθένῳ μένειν ἀσινῆ καὶ καθαρὸν, ὡς μὴ μόνον τῆς συνοικήσεως ταύτης πόρρω καὶ μακρὰν ἑαυτὸν καταστῆσαι, ἀλλὰ καὶ τῆς ὄψεως τῆς ἁπλῶς καὶ ἀπὸ συντυχίας γινομένης, καὶ νενομοθέτηκε τοῖς ὀφθαλμοῖς τοῖς ἑαυτοῦ, ἁπλῶς εἰς παρθένον μηδὲ ἰδεῖν. ᾜδει γὰρ, ᾔδει σαφῶς, ὅτι οὐ μόνον τὸν συνοικοῦντα, ἀλλὰ καὶ τὸν βλέποντα περιέργως εἰς ὄψιν παρθενικὴν δύσκολον, τάχα δὲ καὶ ἀδύνατον, τὴν ἐκεῖθεν διαφυγεῖν βλάβην· διὸ καὶ ἔλεγε, »Καὶ οὐ συνήσω ἐπὶ παρθένῳ[1,4] Dites-moi donc quel motif raisonnable peut alléguer celui qui se scandalise en voyant manger de la viande et boire du vin? Est-ce que Dieu ne l'a pas permis dès l'origine? Et pourtant, si quelqu'un se scandalise à ce sujet, Paul s'abstient: Je ne mangerai pas de viande, dit-il, je ne boirai point de vin, de peur de scandaliser mon frère. (I Cor. VIII, 13.) Il ne dit pas comme nous tout à l'heure : « Suis-je donc responsable de la faiblesse d'autrui? Un homme faible trouve l'occasion de se scandaliser, est-ce donc moi qui dois subir le châtiment? » Et en parlant de la sorte, son raisonnement eût été plus juste que le nôtre, car, se scandaliser pour ces sortes de choses, c'est de la folie et de l'extravagance. Mais pour les choses dont je parle, on peut donner des motifs, et en grand nombre, et des motifs légitimes qui valent la peine d'être examinés. Oui, si Paul eût voulu, il aurait mis en avant des raisons plus fortes que les nôtres; il n'en dit rien, il ne voit qu'une chose : le salut du prochain. Et voyez avec quelle force il s'exprime: il ne dit pas une fois ou deux, il ne détermine pas de temps, mais : Jamais, dit-il, je n'en mangerai, un autre est scandalisé. Et n'allez pas croire qu'il s'arrête là, il va encore plus loin. Après avoir dit: Il est bon de ne pas manger de viande et de ne pas boire de vin (Rom. XIV, 21); il ajoute : Ni de faire quoique ce soit qui serait pour ton frère une pierre d'achoppement, une cause de scandale ou de défaillance. Et remarquez encore la sagesse de notre grand docteur. Laissant le faible, il commence par réprimander le fort. Car celui qui est fort est cause de la faiblesse de l'autre, parce qu'il peut corriger sa faiblesse et qu'il ne le fait pas. Et qu'est-il besoin de parler des frères qui sont faibles ? Il veut qu'on prenne les mêmes précautions avec les juifs et les païens : Ne soyez pas, dit-il, un sujet de scandale pour les juifs et les païens, ni pour l'Eglise de Dieu. (I Cor. X, 32). Ainsi, plus vous vous dites fort, plus vous prétendez ne courir aucun danger en habitant avec des vierges, plus vous êtes obligé de rompre ce lien ; plus vous êtes fort, plus il est juste que vous aidiez le faible à ne pas tomber. Ainsi donc, si vous êtes faible, à cause de votre faiblesse, cessez de cohabiter. Si vous êtes fort, cessez de cohabiter à cause de la faiblesse d'autrui. Celui qui est fort doit l'être non seulement pour lui, mais encore pour les autres. Si, en vous disant fort, vous méprisez la faiblesse d'autrui, vous serez doublement puni, et parce que vous n'avez pas épargné sa faiblesse, et parce que vous avez assez de force pour en avoir compassion. Chacun de nous est responsable du salut de son prochain; et voilà pourquoi il nous est ordonné de chercher non seulement notre intérêt, mais encore celui des autres (I Cor. X, 24) ; nous avons été rachetés à un très-baut prix (I Cor. VI, 20) ; et notre rédempteur nous a imposé cette loi pour l'utilité commune de nos âmes. Certainement c'est déjà beaucoup de se sauver soi-même, néanmoins ce n'est pas tout; il faut encore aider les autres à opérer leur salut. Les plus beaux raisonnements que vous pourrez faire seront inutiles, vos oeuvres vous condamneront, ainsi que le dommage qui résultera pour vous de la présence continuelle d'une jeune fille dans votre maison. Quand je vois que rien ne peut vous arracher à cette habitude, que vous ne tenez pas compte des choses qui peuvent vous causer tant de dommage, que vous ne vous rendez pas après tant de reproches; que vous foulez aux pieds jusqu'à votre réputation, que vous soulevez contre l'Eglise des haines violentes, que vous faites sortir le blasphème de la bouche des païens, et que vous accréditez partout les bruits les plus infamants; quand je vois cette cohabitation produire de si grands maux sans aucun bien; quand je réfléchis qu'il suffirait de rompre cette communauté de vie pour faire disparaître tous ces maux et attirer toutes sortes de biens, et qu'en présence de tout cela vous refusez de changer de conduite, comment puis-je persuader aux autres que vous êtes exempt de toute affection coupable et pur de toute mauvaise concupiscence ? Allons plus loin, admettons que vous restiez pur en partageant votre habitation avec une jeune fille; voyez Job, ce bienheureux patriarche ne présumait pas autant de sa force et de sa sagesse. Il avait montré un courage à toute épreuve, il avait rompu tous les filets du démon ; il avait fait preuve d'une vertu extraordinaire, plus fort par sa chasteté que le fer et le diamant, il avait épuisé la puissance du démon, et pourtant il redoutait une semblable lutte et regardait tellement comme impossible de garder son coeur pur et intact en habitant avec une vierge, qu'il voulut se soustraire non-seulement à toute cohabitation, mais à tout regard, à tout commerce, et qu'il fit avec ses yeux un pacte absolu pour s'interdire même un regard sur une vierge ; il savait, en effet, et il savait parfaitement qu'il est difficile, peut-être même impossible, de ne pas tomber dans le mal, je ne dis pas en habitant avec une vierge, mais en se permettant sur elle un regard curieux. Aussi il disait : Je ne veux pas même penser à une vierge. (Job. XXXI, 1.)


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Dernière mise à jour : 9/06/2009