HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Jean Chrysostome, Traite des cohabitations illicites, livre I

Chapitre 5

  Chapitre 5

[1,5] Εἰ δὲ μικρός σοι πρὸς ἅμιλλαν Ἰὼβ, καίτοι γε οὐδὲ τῆς κοπρίας ἐσμὲν ἄξιοι τῆς ἐκείνου, πλὴν ἀλλ´ εἰ ἔλαττόν σου τῆς μεγαλοψυχίας εἶναι νομίζεις τὸ ὑπόδειγμα, ἐννόησον τὸν μεγαλοφωνότατον κήρυκα τῆς ἀληθείας Παῦλον, ὃς ἅπασαν περιελθὼν τὴν οἰκουμένην, καὶ δυνηθεὶς εἰπεῖν ἐκεῖνα τὰ πολλῆς γέμοντα φιλοσοφίας ῥήματα, ὅτι οὐκέτι αὐτὸς εἴη ζῶν, ἀλλ´ Χριστὸς ἐν αὐτῷ, καὶ ὅτι ἐσταύρωται τῷ κόσμῳ, καὶ κόσμος αὐτῷ, καὶ ὅτι καθ´ ἡμέραν ἀποθνῄσκει μετὰ τὴν τοσαύτην τοῦ πνεύματος χάριν καὶ τὴν τοσαύτην τῶν ἄθλων ἐπίδειξιν, μετὰ τοὺς ἀφάτους κινδύνους, μετὰ τὴν ἠκριβωμένην φιλοσοφίαν, δεικνὺς ἡμῖν καὶ παραδηλῶν, ὅτι ἕως ἂν ἐμπνέωμεν καὶ τὴν σάρκα ὦμεν περικείμενοι ταύτην, παλαισμάτων ἡμῖν χρεία καὶ πόνων, καὶ οὐκ ἔστιν ἀπραγμόνως κατορθῶσαι σωφροσύνην ποτὲ, ἀλλὰ πολλῶν ἱδρώτων ἡμῖν δεῖ καὶ καμάτων πρὸς τουτὶ τὸ τρόπαιον, οὕτως ἔλεγεν· »Ὑπωπιάζω μου τὸ σῶμα, καὶ δουλαγωγῶ, μή πως ἄλλοις κηρύξας αὐτὸς ἀδόκιμος γένωμαιΤαῦτα δὲ ἔλεγε δηλῶν τὴν ἐπανάστασιν τῆς σαρκὸς καὶ τὴν ἀπὸ τῆς ἐπιθυμίας λύτταν, καὶ τὸν διηνεκῆ πόλεμον, καὶ τὸν ἐναγώνιον αὐτοῦ βίον. Διὰ τοῦτο καὶ Χριστὸς τοῦ πράγματος δηλῶν τὴν δυσκολίαν, οὐδὲ ἐμβλέπειν ἁπλῶς ἠφίει εἰς τὰς τῶν γυναικῶν ὄψεις, ἀλλὰ καὶ τῇ τῶν μοιχῶν κολάσει τοὺς οὕτως ὁρῶντας κολάζειν ἠπείλησεν. Καὶ τῷ Πέτρῳ εἰπόντι ὅτι »Οὐ συμφέρει γαμῆσαι«, οὐκ ἐνομοθέτησε μὴ γαμεῖν, ἀλλὰ παραδηλῶν τοῦ πράγματος τὸν ὄγκον ἔλεγεν, » δυνάμενος χωρεῖν, χωρείτωἈκούομεν δὲ καὶ ἐπὶ τῆς γενεᾶς τῆς ἡμετέρας, ὅτι πολλοὶ καὶ σιδήρῳ τὸ σῶμα ἅπαν καταδήσαντες, καὶ σάκκῳ περιβαλόντες, καὶ πρὸς τὰς τῶν ὀρῶν ἀναδραμόντες κορυφὰς, καὶ νηστείᾳ διηνεκεῖ συζῶντες καὶ παννυχίσι καὶ ἀγρυπνίαις, καὶ πᾶσαν ἐπιδεικνύμενοι σκληραγωγίαν, καὶ γυναιξὶν ἁπάσαις ἀπαγορεύσαντες ἐπιβαίνειν τοῦ δωματίου καὶ τῆς καλύβης τῆς ἑαυτῶν καὶ τῷ τρόπῳ τούτῳ παιδαγωγοῦντες ἑαυτοὺς, μόγις περιγίνονται τῆς κατὰ τὴν ἐπιθυμίαν μανίας. Σὺ δὲ λέγεις ὅτι, κἂν συνοικοῦντα ἴδῃς παρθένῳ καὶ προσδεδεμένον, καὶ τρυφῶντα, καὶ τὴν ψυχὴν προϊέμενον μᾶλλον τὴν σύνοικον, καὶ πάντα καὶ παθεῖν καὶ ποιῆσαι αἱρούμενον χωρισθῆναι τῆς ποθουμένης, μὴ πιστεύσῃς τι πονηρὸν, μηδὲ ἐπιθυμίας εἶναι νομίσῃς τὸ πρᾶγμα, ἀλλ´ εὐλαβείας. Ἀλλ´ οὐ περὶ τῶν σώματα ἐχόντων, θαυμάσιε, ἀλλὰ περὶ τῶν λίθοις συνοικούντων οὕτω διακεῖσθαι χρή. Καίτοι γε πολλοὶ, καὶ σὺ μὲν ἴσως ἀπιστεῖς διὰ τὴν πολλὴν σωφροσύνην· ἐγὼ δὲ ἤκουσα διηγουμένων τινῶν, ὅτι πολλοὶ καὶ πρὸς ἀγάλματα καὶ λίθους ἔπαθόν τι. Εἰ δὲ ἔνθα σκληρότης καὶ ἀντιτυπία, διάπλασις μόνη τοσοῦτον ἴσχυσεν, ὅταν μετὰ τῆς διαπλάσεως καὶ σῶμα ἁπαλὸν ὑποκείμενον , τίνα οὐκ ἐργάσεται μανίαν; πῶς δὲ οὐ δόξουσιν εἰκότα λέγειν μᾶλλον οἱ κατηγοροῦντες, ἡμεῖς οἱ ἀπολογούμενοι; Τί γὰρ εἰκός, εἰπέ μοι, ἐπιθυμεῖν ἄνδρα γυναικὸς, μὴ ἐπιθυμεῖν; Πάντως ἂν εἴποιμεν ἐπιθυμεῖν. Πάλιν τὸν μυρίων ὠθουσῶν ἔξω προφάσεων εὐλόγων οὐκ ἀνεχόμενον ἐξελθεῖν, ἀλλ´ εἰσωθοῦντα ἑαυτὸν ἐπ´ οὐδενὶ μὲν κατορθώματι, μυρίοις δὲ ὀνείδεσι καὶ βλάβαις οἰκείων τε καὶ ἀλλοτρίων, τί εἰκός; ἐξ ἀγαθῆς τοῦτο πάσχειν προαιρέσεως, ἐκ πονηρᾶς; Ἐκ πονηρᾶς, τάχα ἂν εἴποι τις μᾶλλον. Πλὴν ἀλλὰ μηδὲν ὑπὲρ τούτων αὐτῶν ἀκριβολογώμεθα, ἀλλὰ κείσθω μηδὲ κατὰ λόγον σκανδαλίζεσθαι τοὺς σκανδαλιζομένους, μήτε δικαίως, ἀλλ´ εἰκῇ καὶ μάτην· τίνος ἕνεκεν συνοικεῖς, εἰπέ μοι, τῇ παρθένῳ; Δι´ οὐδὲν γὰρ συνοίκησις αὕτη νενομοθέτηται, δι´ ἔρωτα καὶ πόθον· ἐπεὶ περίελε τοῦτο, καὶ ἀνῄρηται τοῦ πράγματος χρεία. Τίς γὰρ ἂν ἕλοιτο, ἀνὴρ ὢν, ταύτης χωρὶς τῆς ἀνάγκης γυναικείας ἀνέχεσθαι τρυφῆς καὶ ὕβρεως καὶ τῶν ἄλλων τῶν τοῦ γένους ἐλαττωμάτων ἐκείνου; Διὰ τοῦτο καὶ ἐξ ἀρχῆς Θεὸς τὴν γυναῖκα ταύτῃ καθώπλισε τῇ ἰσχύϊ, εἰδὼς ὅτι σφόδρα εὐκαταφρόνητος ἔσται, μὴ ταύτην ἐπαγομένη τὴν ἀρχὴν, καὶ ὅτι οὐδεὶς ἂν ἕλοιτο αὐτῇ συνοικῆσαι καθαρεύων ἐπιθυμίας. Εἰ γὰρ καὶ τοσαύτης ἐπικειμένης ἀνάγκης νῦν καὶ πολλῆς ἑτέρας χρείαςκαὶ γὰρ καὶ παιδοποιοῦσι, καὶ οἰκουροῦσι, καὶ ἕτερα διακονοῦνται ἄλλα καὶ πλείονα τούτων· εἰ τοίνυν καὶ νῦν τοσαῦτα λειτουργοῦσαι τοῖς ἀνδράσιν εὐκαταφρόνητοι πολλάκις ἐγένοντο, καὶ τῆς οἰκίας ἐξεβλήθησαν, πῶς ἂν ἐπιθυμίας χωρὶς ἦσαν ὑμῖν ποθειναὶ, καὶ ταῦτα τοσούτοις ὑμᾶς ὀνείδεσι περιβάλλουσαι; λέγετε τοίνυν τὴν αἰτίαν τῆς συνοικήσεως, οὐδεμίαν ὑποπτεύειν ἑτέραν ἀνάγκη, ἀλλ´ πονηρὰν ἐπιθυμίαν καὶ ἡδονὴν ἐπονείδιστον. [1,5] Et si Job ne vous paraît pas une autorité suffisante quoiqu'en réalité nous ne soyons pas dignes de son fumier, cependant si vous pensez que son exemple ne soit pas en rapport avec votre grandeur d'âme, rappelez-vous l'admirable prédicateur de la vérité, Paul, qui a parcouru l'univers tout entier et qui a pu dire ces paroles pleines d'une si grande sagesse : Je ne vis plus, mais Jésus-Christ vit en moi (Gal. II, 20) ; — Je suis crucifié au monde et le monde est crucifié pour moi (Ib. VI,14) ; — et encore : Je meurs chaque jour. (I Cor. XV, 31) C'est cet homme comblé de tant de grâces, victorieux en tant de luttes, éprouvé par tant de dangers, modèle de prudence et de sagesse, c'est lui qui nous déclare, qui nous affirme que tant que nous respirerons dans cette prison de chair, il nous faudra combattre et travailler, parce que la continence ne se garde pas sans combat, parce que ce beau triomphe de la chasteté ne s'obtient qu'à force de sueurs et de travaux. Ecoutez ses paroles : Je châtie mon corps et je le réduis en servitude, dans la crainte qu'après avoir annoncé l'Evangile aux autres, je ne sois moi-même réprouvé. (I Cor. IX, 27) Aveu manifeste des révoltes de la chair, de l'ardeur de la concupiscence, des luttes continuelles de l'Apôtre et d'une vie qui n'était qu'un combat de tous les instants. Le Christ lui-même ne montre-t-il pas combien cette vertu est difficile, lorsqu'il ne permet même pas de regarder le visage des femmes, lorsqu'il menace du supplice des adultères ceux qui se permettent ces regards. Une autre fois, Pierre ayant fait la réflexion qu'il n'était pas avantageux de se marier (Matth. XIX, 10), le Seigneur, dans sa réponse, ne va pas jusqu'à faire une loi du célibat et de la virginité, mais il insiste encore sur cette difficulté de la vertu de chasteté : Que celui qui peut y atteindre, y atteigne, dit-il. (Ibid. XII.) Ne savons-nous pas que de nos jours des hommes se lient avec une chaîne de fer; se couvrent d'un sac, se réfugient sur le sommet des montagnes, passent leur vie dans des jeûnes et des veilles continuelles, s'astreignant à la plus sévère discipline, interdisant à toute femme l'entrée de leur cellule, et se mortifiant rudement, et que, malgré tout cela, ils ont beaucoup de peine à éteindre le feu de la concupiscence ? Et l'on veut qu'en voyant un homme habiter avec une vierge, ne pouvoir s'en séparer, se plonger dans les délices, aimer mieux perdre son âme que cette compagne, être prêt à tout faire, à tout souffrir plutôt que de se séparer de cet objet de son amour; on veut, dis-je, que nous ne soupçonnions aucun mal, que nous voyions en cela non un ouvrage de la concupiscence, mais une oeuvre de piété ! O l'homme étonnant ! Mais, pour être capable de cette naïveté de sentiments, comme de cette pureté d'intention, c'est avec les rochers qu'il faut vivre et non dans la société des hommes. Peut-être ne le croirez-vous pas à cause de votre extraordinaire chasteté : cependant, j'ai entendu dire que des hommes se passionnaient pour des statues de pierre ! Si une vaine représentation, une figure inanimée et froide produit une telle impression, quelles ardeurs n'allumera pas la vue d'un vrai corps, joignant à la beauté des formes tout le charme du sentiment et de la vie ! Quoi que vous disiez pour vous défendre, on croira vos accusateurs plutôt que vous, parce qu'ils ont pour eux la vraisemblance. L'homme éprouve-t-il pour la femme un désir naturel, ou non? De quel côté est la vraisemblance? évidemment du côté de ceux qui soutiennent que ce désir existe. Quand, malgré tant de motifs qui poussent à renoncer à ces cohabitations, vous ne voulez pas vous rendre, quand vous vous jetez résolument dans cet abus, malgré le déshonneur et les désagréments qui vous attendent pour tout avantage, que faut-il vraisemblablement en conclure? Que vous agissez avec une bonne intention ou avec une mauvaise? A mon avis, on dira sans hésiter que votre intention n'est pas bonne. Toutefois, nous ne voulons point trop approfondir; admettons que les scandales dont vous êtes l’occasion n'ont point de motif réel: Veuillez me dire pourquoi vous avez une jeune fille dans votre maison. L'affection et l'amour, tel est le motif ordinaire de cette cohabitation. Otez l'amour, la cohabitation n'a plus de raison d'être. Quel homme, en effet, voudrait, sans ce motif impérieux, supporter les faiblesses, les caprices et toutes les autres imperfections d'une femme ? C'est pourquoi Dieu a donné à la femme une arme spéciale, la beauté, sachant bien qu'elle serait méprisée si elle n'exerçait pas cette sorte d'empire, et qu'aucun homme exempt de passions ne voudrait s'unir avec elle. Si, maintenant qu'elles sont si indispensables, puisqu'elles servent à la propagation de l'espèce humaine, qu'elles gouvernent l'intérieur de la maison, et rendent encore beaucoup d'autres services, elles sont néanmoins souvent méprisées et chassées de la famille; comment, sans l'attrait de la concupiscence, pourriez-vous les aimer, surtout quand elles attirent tant d'opprobres sur vous? Avouez donc la cause de cette cohabitation, ou vous me forcerez à en soupçonner une, c'est-à-dire une coupable concupiscence, ou une honteuse volupté.


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Dernière mise à jour : 9/06/2009