HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Isocrate, Sur la permutation de biens (texte complet)

Paragraphes 200-209

  Paragraphes 200-209

[200] ὀλίγας δ' ἡμέρας συνδιατρίψαντας σοφωτέρους ἐν τοῖς λόγοις καὶ κρείττους φαίνεσθαι τῶν καὶ ταῖς ἡλικίαις καὶ ταῖς ἐμπειρίαις προεχόντων, ἐνιαυτὸν δὲ μόνον παραμείναντας ῥήτορας ἅπαντας ἀγαθοὺς εἶναι καὶ τελέους καὶ μηδὲν φαυλοτέρους τοὺς ἀμελεῖς τῶν πονεῖν ἐθελόντων μηδὲ τοὺς ἀφυεῖς τῶν τὰς ψυχὰς ἀνδρικὰς ἐχόντων. (201) Καὶ ταῦτα προστάττουσιν οὔθ' ἡμῶν ἀκηκοότες τοιαύτας ποιουμένων τὰς ὑποσχέσεις, οὔτ' ἐν ταῖς ἄλλαις τέχναις καὶ παιδείαις οὐδὲν ἑωρακότες τούτων συμβαῖνον, ἀλλὰ μόλις μὲν ἡμῖν τὰς ἐπιστήμας παραγιγνομένας, οὐχ ὁμοίως δ' ἀλλήλοις τι ἂν μάθωμεν ἐξεργαζομένους, ἀλλὰ δύο μὲν τρεῖς ἐξ ἁπάντων τῶν διδασκαλείων ἀγωνιστὰς γιγνομένους, τοὺς δ' ἄλλους ἐξ αὐτῶν ἰδιώτας ἀπαλλαττομένους. (202) Καί τοι πῶς οὐκ ἄφρονας εἶναι χρὴ νομίζειν τοὺς τὰς δυνάμεις τὰς ἐν ταῖς ὁμολογουμέναις τῶν τεχνῶν οὐκ ἐνούσας, ταύτας ἀπαιτεῖν τολμῶντας παρὰ ταύτης ἣν οὐκ εἶναί φασι, καὶ πλείους τὰς ὠφελείας ἀξιοῦντας γίγνεσθαι παρὰ τῆς ἀπιστουμένης ὑφ' αὑτῶν παρὰ τῶν ἀκριβῶς εὑρῆσθαι δοκουσῶν; (203) Χρὴ δὲ τοὺς νοῦν ἔχοντας οὐκ ἀνωμάλως ποιεῖσθαι τὰς κρίσεις περὶ τῶν ὁμοίων πραγμάτων, οὐδ' ἀποδοκιμάζειν τὴν παιδείαν τὴν ταὐτὰ ταῖς πλείσταις τῶν τεχνῶν ἀπεργαζομένην. Τίς γὰρ οὐκ οἶδεν ὑμῶν πολλοὺς τῶν ὑπὸ τοῖς σοφισταῖς γενομένων οὐ φενακισθέντας οὐδ' οὕτω διατεθέντας ὡς οὗτοι λέγουσιν, (204) ἀλλὰ τοὺς μὲν αὐτῶν ἱκανοὺς ἀγωνιστὰς ἀποτελεσθέντας, τοὺς δὲ παιδεύειν ἑτέρους δυνηθέντας, ὅσοι δ' αὐτῶν ἰδιωτεύειν ἐβουλήθησαν, ἔν τε ταῖς ὁμιλίαις χαριεστέρους ὄντας πρότερον ἦσαν, τῶν τε λόγων κριτὰς καὶ συμβούλους ἀκριβεστέρους τῶν πλείστων γεγενημένους; Ὥστε πῶς χρὴ τῆς τοιαύτης διατριβῆς καταφρονεῖν, τῆς τοὺς κεχρημένους αὐτῇ τοιούτους παρασκευάζειν δυναμένης; (205) Ἀλλὰ μὴν καὶ τόδε πάντες ἂν ὁμολογήσαιεν, ὅτι τούτους τεχνικωτάτους εἶναι νομίζομεν ἐπὶ πασῶν τῶν τεχνῶν καὶ χειρουργιῶν, οἵ τινες ἂν τοὺς μαθητὰς ὡς οἷόν θ' ὁμοιοτάτους ἐργάτας ἀλλήλοις ἀποδείξωσι. Τῇ τοίνυν φιλοσοφίᾳ φανήσεται καὶ τοῦτο συμβεβηκός. (206) Ὅσοι γὰρ ἡγεμόνος ἔτυχον ἀληθινοῦ καὶ νοῦν ἔχοντος, εὑρεθεῖεν ἂν ἐν τοῖς λόγοις οὕτως ὁμοίαν τὴν δύναμιν ἔχοντες ὥστε πᾶσιν εἶναι φανερὸν ὅτι τῆς αὐτῆς παιδείας μετεσχήκασι. Καί τοι μηδενὸς ἔθους αὐτοῖς ἐγγενομένου κοινοῦ μηδὲ διατριβῆς μηδὲ διατριβῆς τεχνικῆς ὑπαρξάσης οὐκ ἔστιν ὅπως ἂν εἰς τὴν ὁμοιότητα ταύτην κατέστησαν. (207) Ἔτι τοίνυν ὑμῶν αὐτῶν οὐδεὶς ἔστιν ὅστις οὐκ ἂν εἰπεῖν ἔχοι πολλοὺς τῶν συμπαιδευθέντων, οἳ παῖδες μὲν ὄντες ἀμαθέστατοι τῶν ἡλικιωτῶν ἔδοξαν εἶναι, πρεσβύτεροι δὲ γενόμενοι πλέον διήνεγκαν πρὸς τὸ φρονεῖν καὶ λέγειν τῶν αὐτῶν τούτων ὧν παῖδες ὄντες ἀπελείφθησαν. Ὅθεν μάλιστ' ἄν τις γνοίη τὴν ἐπιμέλειαν ὅσην ἔχει δύναμιν· δῆλον γὰρ ὅτι τότε μὲν ἅπαντες τοιαύταις ἐχρῶντο ταῖς διανοίαις οἵας περ ἐξ ἀρχῆς ἔφυσαν ἔχοντες, ἄνδρες δὲ γενόμενοι τούτων διήνεγκαν καὶ μετήλλαξαν τὴν φρόνησιν τῷ τοὺς μὲν ἐκκεχυμένως ζῆν καὶ ῥᾳθύμως, τοὺς δὲ τοῖς τε πράγμασι καὶ σφίσιν αὐτοῖς προσέχειν τὸν νοῦν. (208) Ὅπου δὲ καὶ διὰ τὰς αὑτῶν ἐπιμελείας γίγνονταί τινες βελτίους, πῶς οὐκ ἂν οὗτοι λαβόντες ἐπιστάτην καὶ πρεσβύτερον καὶ πολλῶν πραγμάτων ἔμπειρον, καὶ τὰ μὲν παρειληφότα τὰ δ' αὐτὸν εὑρηκότα, πολὺ ἔτι πλέον καὶ σφῶν αὐτῶν καὶ τῶν ἄλλων διήνεγκαν; (209) Οὐ μόνον δ' ἐκ τούτων ἀλλὰ καὶ τῶν λοιπῶν εἰκότως ἄν ἅπαντες τὴν ἄγνοιαν θαυμάσειαν τῶν τολμώντων οὕτως εἰκῇ καταφρονεῖν τῆς φιλοσοφίας· πρῶτον μὲν εἰ πάσας τὰς πράξεις καὶ τὰς τέχνας εἰδότες ταῖς μελέταις καὶ ταῖς φιλοπονίαις ἁλισκομένας πρὸς τὴν τῆς φρονήσεως ἄσκησιν ταῦτα μηδεμίαν ἡγοῦνται δύναμιν ἔχειν, [200] qu'après avoir fréquenté nos écoles pendant un petit nombre de jours, ils se montrent plus habiles dans leurs discours et plus sages dans leur conduite que des hommes qui l'emportent sur eux par l'âge et par l'expérience ; ils veulent, qu'après avoir seulement pendant une année suivi nos enseignements, ils soient tous des orateurs complets et parfaits, que ceux qui ne se donnent de soins sous aucun rapport ne soient pas inférieurs à ceux qui travaillent, ceux dont la nature est inerte à ceux dont l'âme est énergique. (201) Et ils exigent qu'il en soit ainsi, quand jamais ils ne nous ont entendu faire aucune promesse de ce genre, quand ils n'ont rien vu de semblable se produire dans aucun autre art, dans aucun autre enseignement; quand ils savent que la science s'acquiert avec peine, que nous ne faisons pas tous les mêmes progrès dans les choses que nous apprenons, et qu'à peine deux ou trois élèves, dans toutes les écoles, deviennent des hommes en état de discuter une question, pendant que les autres se retirent sans avoir dépassé la médiocrité. (202) Comment ne placerait-on pas au rang des insensés ceux qui ont l'audace d'exiger d'un art qu'ils disent ne pas exister, une puissance qui ne se rencontre dans aucun des arts dont l'existence est universellement reconnue, et qui prétendent faire sortir de celui auquel ils refusent de croire, plus de résultats utiles que de ceux dont ils reconnaissent la réalité ? (203) Les hommes sensés ne doivent pas porter des jugements différents sur des objets de même nature, ni rejeter un mode d'enseignement qui donne les mêmes résultats dans la plus grande partie des arts. Qui de vous ignore qu'un grand nombre de ceux qui ont étudié sous la direction des sophistes n'ont été ni trompés ni imbus des sentiments que leur attribuent nos adversaires, (204) mais que les uns sont devenus habiles dans les discussions, que d'autres ont acquis la faculté de former des disciples, et que tous ceux qui, parmi eux, ont préféré la vie privée se sont exprimés, dans les réunions particulières, avec plus de grâce qu'ils ne le faisaient auparavant, en même temps qu'ils sont devenus, en matière d'éloquence, des juges et des conseillers supérieurs à la plupart des autres hommes ? Comment donc serait-il possible de mépriser un genre de travail qui a le pouvoir de rendre tels les hommes qui s'y soumettent? (205) Bien plus, tout le monde avouera que les maîtres que nous regardons comme les plus capables dans tous les arts et dans tous les genres de travaux sont ceux qui font de leurs disciples des ouvriers autant que possible semblables entre eux. Or c'est un fait qui s'est produit pour la philosophie. (206) Tous ceux qui ont rencontré un guide sincère et intelligent montrent dans leurs discours un talent tellement semblable, qu'évidemment, pour tout le monde, ils ont participé à la même éducation. Certes, s'il n'eût existé entre eux aucune habitude commune ou s'ils n'eussent pas fréquenté la même école, ils ne pourraient être placés dans de tels rapports de ressemblance. (207) Et, en outre, il n'est personne de vous, qui, parmi ses anciens condisciples, n'en puisse citer un grand nombre qui, dans leur enfance, paraissaient être les plus incapables entre tous ceux de leur âge, et qui cependant, plus tard, l'ont emporté de beaucoup par leur savoir et leur éloquence sur ceux qui les avaient dépassés dans leur jeunesse. C'est à ce signe surtout que l'on peut reconnaître la puissance de l'éducation; car il est évident qu'à la première époque de leur vie, tous suivaient l'impulsion des instincts qu'ils avaient reçus de la nature, et que, parvenus à l'âge d'homme, ils avaient échangé, pour ainsi dire, ces instincts et leur disposition morale, en vivant les uns d'une manière molle et oisive, les autres en appliquant leur esprit aux affaires et à leur propre amélioration. (208) Or, s'il se rencontre des hommes qui, par leurs efforts, ajoutent à leur capacité, comment ces mêmes hommes, en prenant un guide d'un âge avancé, possédant une grande expérience, ayant reçu par tradition une partie de ce qu'il sait, et trouvé le reste par son intelligence, ne deviendraient-ils pas de beaucoup supérieurs à eux-mêmes et à leurs rivaux? (209) Mais ce n'est pas seulement pour ces motifs, c'est encore pour beaucoup d'autres, que tout le monde aurait droit de s'étonner en voyant l'ignorance de ceux qui osent, avec tant de légèreté, mépriser la philosophie. Ainsi, ils savent d'abord que les connaissances s'acquièrent dans les affaires et dans les arts par l'application et l'amour du travail, et ils croient que ces mêmes causes resteront sans action pour la culture de notre intelligence ;


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Dernière mise à jour : 2/10/2008