| [10] Καὶ μὴν ἐκεῖνό γε φανερόν, ὅτι δεῖ τοὺς ταῦτα 
δυνησομένους καὶ περὶ τηλικούτων βουλευομένους μὴ ῥᾳθυμεῖν μηδ' ἀμελεῖν, ἀλλὰ 
σκοπεῖν ὅπως φρονιμώτερον διακείσονται τῶν ἄλλων· δέδεικται γὰρ ὅτι τοιαύτας τὰς 
βασιλείας ἕξουσιν, οἵας ἂν τὰς ἑαυτῶν γνώμας παρασκευάσωσιν. (11) Ὥστε οὐδενὶ τῶν 
ἀσκητῶν οὕτω προσήκει τὸ σῶμα γυμνάζειν, ὡς τοῖς βασιλεῦσι τὴν ψυχὴν τὴν ἑαυτῶν· 
ἅπασαι γὰρ αἱ πανηγύρεις οὐδὲν μέρος τιθέασιν τούτων τῶν ἄθλων, περὶ ὧν ὑμεῖς καθ' 
ἑκάστην τὴν ἡμέραν ἀγωνίζεσθε.
Ὧν ἐνθυμούμενον χρὴ προσέχειν τὸν νοῦν, ὅπως ὅσον περ ταῖς τιμαῖς τῶν ἄλλων 
προέχεις, τοσοῦτον καὶ ταῖς ἀρεταῖς αὐτῶν διοίσεις. (12) Καὶ μὴ νόμιζε τὴν ἐπιμέλειαν ἐν 
μὲν τοῖς ἄλλοις πράγμασι χρησίμην εἶναι, πρὸς δὲ τὸ βελτίους ἡμᾶς καὶ φρονιμωτέρους 
γίγνεσθαι μηδεμίαν δύναμιν ἔχειν· μηδὲ καταγνῷς τῶν ἀνθρώπων τοσαύτην δυστυχίαν, 
ὡς περὶ μὲν τὰ θηρία τέχνας εὑρήκαμεν αἷς αὐτῶν τὰς ψυχὰς ἡμεροῦμεν καὶ πλείονος 
ἀξίας ποιοῦμεν, ἡμᾶς δ' αὐτοὺς οὐδὲν ἂν πρὸς ἀρετὴν ὠφελήσαιμεν. Ἀλλ' ὡς καὶ τῆς 
παιδεύσεως καὶ τῆς ἐπιμελείας μάλιστα δυναμένης τὴν ἡμετέραν φύσιν εὐεργετεῖν, οὕτω 
διάκεισο τὴν γνώμην, (13) καὶ τῶν τε παρόντων τοῖς φρονιμωτάτοις πλησίαζε καὶ τῶν 
ἄλλων οὓς ἂν δύνῃ μεταπέμπου, καὶ μήτε τῶν ποιητῶν τῶν εὐδοκιμούντων μήτε τῶν 
σοφιστῶν μηδενὸς οἴου δεῖν ἀπείρως ἔχειν, ἀλλὰ τῶν μὲν ἀκροατὴς γίγνου τῶν δὲ 
μαθητής, καὶ παρασκεύαζε σεαυτὸν τῶν μὲν ἐλαττόνων κριτὴν τῶν δὲ μειζόνων 
ἀγωνιστήν· διὰ γὰρ τούτων τῶν γυμνασίων τάχιστ' ἂν γένοιο τοιοῦτος, οἷον ὑπεθέμεθα 
δεῖν εἶναι τὸν ὀρθῶς βασιλεύσοντα καὶ τὴν πόλιν ὡς χρὴ διοικήσοντα. Μάλιστα δ' ἂν 
αὐτὸς ὑπὸ σαυτοῦ παρακληθείης, (14) εἰ δεινὸν ἡγήσαιο τοὺς χείρους τῶν βελτιόνων 
ἄρχειν καὶ τοὺς ἀνοητοτέρους τοῖς φρονιμωτέροις προστάττειν· ὅσῳ γὰρ ἂν 
ἐρρωμενεστέρως τὴν τῶν ἄλλων ἄνοιαν ἀτιμάσῃς, τοσούτῳ μᾶλλον τὴν αὑτοῦ διάνοιαν 
ἀσκήσεις.
(15) Ἄρχεσθαι μὲν οὖν ἐντεῦθεν χρὴ τοὺς μέλλοντάς τι τῶν δεόντων ποιήσειν, πρὸς 
δὲ τούτοις φιλάνθρωπον εἶναι δεῖ καὶ φιλόπολιν· οὔτε γὰρ ἵππων οὔτε κυνῶν οὔτ' ἄλλου 
πράγματος οὐδενὸς οἷόν τε καλῶς ἄρχειν, ἂν μή τις χαίρῃ τούτοις ὧν αὐτὸν δεῖ 
ποιεῖσθαι τὴν ἐπιμέλειαν. Μελέτω σοι τοῦ πλήθους, καὶ περὶ παντὸς ποιοῦ 
κεχαρισμένως αὐτοῖς ἄρχειν, (16) γιγνώσκων ὅτι καὶ τῶν ὀλιγαρχιῶν καὶ τῶν ἄλλων 
πολιτειῶν αὗται πλεῖτον χρόνον διαμένουσιν, αἵ τινες ἂν ἄριστα τὸ πλῆθος 
θεραπεύωσιν. Καλῶς δὲ δημαγωγήσεις, ἔαν μήθ' ὑβρίζειν τὸν ὄχλον ἐᾷς μήθ' 
ὑβριζόμενον περιορᾷς, ἀλλὰ σκοπῇς ὅπως οἱ βέλτιστοι μὲν τὰς τιμὰς ἕξουσιν, οἱ δ' 
ἄλλοι μηδὲν ἀδικήσονται· ταῦτα γὰρ στοιχεῖα πρῶτα καὶ μέγιστα χρηστῆς πολιτείας 
ἐστίν. (17) Τῶν προσταγμάτων καὶ τῶν ἐπιτηδευμάτων κίνει καὶ μετατίθει τὰ μὴ καλῶς 
καθεστῶτα, καὶ μάλιστα μὲν εὑρετὴς γίγνου τῶν βελτίστων, εἰ δὲ μή, μιμοῦ τὰ παρὰ τοῖς 
ἄλλοις ὀρθῶς ἔχοντα. 
Ζήτει νόμους τὸ μὲν σύμπαν δικαίους καὶ συμφέροντας καὶ σφίσιν αὐτοῖς 
ὁμολογουμένους, πρὸς δὲ τούτοις οἵ τινες τὰς μὲν ἀμφισβητήσεις ὡς ἐλαχίστας τὰς δὲ 
διαλύσεις ὡς οἷόν τε ταχίστας τοῖς πολίταις ποιοῦσι· ταῦτα γὰρ ἅπαντα προσεῖναι δεῖ 
τοῖς καλῶς κειμένοις νόμοις. (18) Τὰς μὲν ἐργασίας αὐτοῖς καθίστη κερδαλέας, τὰς δὲ 
πραγματείας ἐπιζημίους, ἵνα τὰς μὲν φεύγωσι, πρὸς δὲ τὰς προθυμότερον ἔχωσιν. Τὰς 
κρίσεις ποιοῦ περὶ ὧν ἂν πρὸς ἀλλήλους ἀμφισβητῶσι, μὴ πρὸς χάριν μηδ' ἐναντίας 
ἀλλήλαις, ἀλλ' ἀεὶ ταὐτὰ περὶ τῶν αὐτῶν γίγνωσκε· καὶ γὰρ πρέπει καὶ συμφέρει τὴν 
τῶν βασιλέων γνώμην ἀκινήτως ἔχειν περὶ τῶν δικαίων, ὥσπερ τοὺς νόμους τοὺς 
καλῶς κειμένους. Οἴκει τὴν πόλιν ὁμοίως ὥσπερ τὸν πατρῷον οἶκον, (19) ταῖς μὲν 
κατασκευαῖς λαμπρῶς καὶ βασιλικῶς, ταῖς δὲ πράξεσιν ἀκριβῶς, ἵν' εὐδοκιμῇς ἅμα καὶ 
διαρκῇς. Τὴν μεγαλοπρέπειαν ἐπιδείκνυσο μηδ' ἐν μιᾷ τῶν πολυτελειῶν τῶν εὐθὺς 
ἀφανιζομένων, ἀλλ' ἔν τε τοῖς προειρημένοις καὶ τῷ κάλλει τῶν κτημάτων καὶ ταῖς τῶν 
φίλων εὐεργεσίαις· τὰ γὰρ τοιαῦτα τῶν ἀναλωμάτων αὐτῷ τε σοὶ παραμενεῖ, καὶ τοῖς 
ἐπιγιγνομένοις πλείονος ἄξια τῶν δεδαπανημένων καταλείψεις.
 | [10] et il est évident 
que ceux qui sont investis d'une si grande puissance, et appelés à prononcer 
sur de si grands intérêts, ne doivent pas s'abandonner à la mollesse et à l'oisiveté, 
mais toujours veiller pour que personne ne les surpasse en sagesse ; car il est 
incontestable que la prospérité de leur royaume aura pour mesure celle de leur 
habileté. (11) Aussi les athlètes ont-ils moins d'intérêt à fortifier leur corps que les rois 
à développer les facultés de leur âme, et les prix offerts dans nos assemblées 
solennelles ne sont rien en comparaison de ceux que vous vous efforcez de conquérir 
chaque jour.
4. Pénétré de ces vérités, appliquez la force de votre esprit à vous placer par vos 
vertus au-dessus des autres hommes, autant que vous les surpassez par l'élévation 
de votre rang ; (12) et ne croyez pas que le soin et l'application, si utiles dans toutes 
les autres situations de la vie, n'aient aucune puissance pour nous rendre meilleurs et 
plus sages. Ne condamnez pas l'humanité à un tel degré de malheur, qu'après avoir 
trouvé des moyens pour adoucir les instincts des animaux et ajouter à leur intelligence, 
nous ne puissions rien sur nous-mêmes pour nous former à la vertu. Persuadez-vous, 
au contraire, que les soins et l'éducation ont une grande influence pour améliorer notre 
nature. (13) Rapprochez-vous des hommes les plus sages parmi ceux qui vous 
entourent ; appelez du dehors ceux que vous pourrez attirer, et ne souffrez pas qu'un 
seul parmi les poètes célèbres ou les philosophes estimés puisse vous rester inconnu. 
Soyez l'auditeur des uns, soyez le disciple des autres ; préparez-vous à devenir le juge 
des moins habiles, le rival des plus éclairés. A l'aide de tels exercices vous deviendrez 
bientôt tout ce que doit être, selon nous, un roi destiné à régner avec justice et à 
gouverner avec sagesse. Vous trouverez en vous-même un puissant motif 
d'émulation, (14) si vous regardez comme une chose contraire à la raison que le 
méchant règne sur l'homme de bien et que l'insensé commande au sage ; plus vous 
aurez de mépris pour l'incapacité des autres, plus vous apporterez de soin à exercer 
votre propre intelligence.
(15) 5. C'est par là que doivent commencer ceux qui sont destinés à bien 
gouverner; et, de plus, ils doivent être amis de l'humanité et amis de leur patrie. Les 
hommes, les chevaux, les chiens, les êtres de toute nature, ne peuvent être bien 
dirigés, si l'affection ne préside aux soins dont ils sont l'objet. Prenez donc soin du 
peuple, et attachez-vous surtout à lui faire aimer votre autorité, (16) convaincu que de 
tous les gouvernements, soit oligarchiques, soit d'une autre nature, les plus durables 
sont ceux qui savent le mieux ménager les intérêts du peuple. Vous exercerez sur lui 
une noble et utile influence, si vous ne souffrez pas qu'il insulte personne ni qu'il soit 
lui-même insulté; et si, assurant toujours les honneurs aux plus dignes, vous avez soin 
de protéger les autres citoyens contre l'injustice. Tels sont les premiers principes, les 
principes les plus essentiels d'un bon gouvernement. Supprimez et changez les lois et 
les coutumes vicieuses ; (17) employez surtout vos efforts à découvrir quelles lois 
conviennent le mieux à votre pays, ou du moins imitez celles qui ont été reconnues 
bonnes chez les autres peuples.
6. Cherchez des lois qui soient justes et utiles dans leur ensemble, des lois qui 
s'accordent avec elles-mêmes, des lois telles que les procès deviennent rares et leur 
solution rapide. Les lois, pour être bonnes, doivent remplir toutes ces conditions. (18) 
Rendez les transactions avantageuses et les procès préjudiciables, afin que les 
citoyens évitent les uns et se portent avec empressement vers les autres. Prononcez, 
dans les différends qui s'élèvent entre les particuliers, des jugements qui ne soient ni 
dictés par la faveur ni contradictoires entre eux, et décidez toujours de la même 
manière dans les affaires semblables. L'utilité publique et la dignité royale sont 
également intéressées à ce que les jugements des rois soient immuables, comme les 
lois sagement faites. Administrez votre royaume comme vous administrez l'héritage 
que vous avez reçu de votre père. (19) Soyez magnifique et royal dans toutes vos 
dispositions, et apportez un soin exact dans la levée des impôts, afin de briller d'un 
grand éclat et de suffire à toutes vos dépenses. Ne montrez jamais votre magnificence 
dans des profusions éphémères, mais dans les choses que nous avons signalées, 
dans la somptuosité de vos palais, dans les bienfaits que vous répandez sur vos amis. 
En usant ainsi de vos richesses, vous en conserverez le fruit et vous laisserez à ceux 
qui vous succéderont des avantages plus précieux que les trésors dont vous aurez fait 
un noble usage.
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