HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Isocrate, A Nicoclès (texte complet)

Paragraphes 1-9

  Paragraphes 1-9

[0] Πρὸς Νικόκλεα. (1) Οἱ μὲν εἰωθότες, Νικόκλεις, τοῖς βασιλεῦσιν ὑμῖν ἐσθῆτας ἄγειν χαλκὸν χρυσὸν εἰργασμένον τῶν ἄλλων τι τῶν τοιούτων κτημάτων, ὧν αὐτοὶ μὲν ἐνδεεῖς εἰσιν ὑμεῖς δὲ πλουτεῖτε, λίαν ἔδοξαν εἶναί μοι καταφανεῖς οὐ δόσιν ἀλλ' ἐμπορίαν ποιούμενοι, καὶ πολὺ τεχνικώτερον αὐτὰ πωλοῦντες τῶν ὁμολογούντων καπηλεύειν· (2) ἡγησάμην δ' ἂν γενέσθαι ταύτην καλλίστην δωρεὰν καὶ χρησιμωτάτην καὶ μάλιστα πρέπουσαν ἐμοί τε δοῦναι καὶ σοὶ λαβεῖν, εἰ δυνηθείην ὁρίσαι ποίων ἐπιτηδευμάτων ὀρεγόμενος καὶ τίνων ἀπεχόμενος ἄριστ' ἂν καὶ τὴν πόλιν καὶ τὴν βασιλείαν διοικοίης. Τοὺς μὲν γὰρ ἰδιώτας ἐστὶ πολλὰ τὰ παιδεύοντα, μάλιστα μὲν τὸ μὴ τρυφᾶν ἀλλ' ἀναγκάζεσθαι περὶ τοῦ βίου καθ' ἑκάστην τὴν ἡμέραν βουλεύεσθαι, (3) ἔπειθ' οἱ νόμοι καθ' οὓς ἕκαστοι πολιτευόμενοι τυγχάνουσιν, ἔτι δ' παρρησία καὶ τὸ φανερῶς ἐξεῖναι τοῖς τε φίλοις ἐπιπλῆξαι καὶ τοῖς ἐχθροῖς ἐπιθέσθαι ταῖς ἀλλήλων ἁμαρτίαις· πρὸς δὲ τούτοις καὶ τῶν ποιητῶν τινες τῶν προγεγενημένων ὑποθήκας ὡς χρὴ ζῆν καταλελοίπασιν· ὥστ' ἐξ ἁπάντων τούτων εἰκὸς αὐτοὺς βελτίους γίγνεσθαι. (4) Τοῖς δὲ τυράννοις οὐδὲν ὑπάρχει τοιοῦτον, ἀλλ' οὓς ἔδει παιδεύεσθαι μᾶλλον τῶν ἄλλων, ἐπειδὰν εἰς τὴν ἀρχὴν καταστῶσιν, ἀνουθέτητοι διατελοῦσιν· οἱ μὲν γὰρ πλεῖστοι τῶν ἀνθρώπων αὐτοῖς οὐ πλησιάζουσιν, οἱ δὲ συνόντες πρὸς χάριν ὁμιλοῦσι. Καὶ γὰρ τοι κύριοι γιγνόμενοι καὶ χρημάτων πλείστων καὶ πραγμάτων μεγίστων, διὰ τὸ μὴ καλῶς χρῆσθαι ταύταις ταῖς ἀφορμαῖς πεποιήκασιν ὥστε πολλοὺς ἀμφισβητεῖν, πότερόν ἐστιν ἄξιον ἑλέσθαι τὸν βίον τὸν τῶν ἰδιωτευόντων μὲν ἐπιεικῶς δὲ πραττόντων, τὸν τῶν τυραννευόντων. (5) Ὅταν μὲν γὰρ ἀποβλέψωσιν εἰς τὰς τιμὰς καὶ τοὺς πλούτους καὶ τὰς δυναστείας, ἰσοθέους ἅπαντες νομίζουσι τοὺς ἐν ταῖς μοναρχίαις ὄντας· ἐπειδὰν δ' ἐνθυμηθῶσι τοὺς φόβους καὶ τοὺς κινδύνους, καὶ διεξιόντες ὁρῶσι τοὺς μὲν ὑφ' ὧν ἥκιστα χρῆν διεφθαρμένους, τοὺς δ' εἰς τοὺς οἰκειοτάτους ἐξαμαρτεῖν ἠναγκασμένους, τοῖς δ' ἀμφότερα ταῦτα συμβεβηκότα, πάλιν ὁπωσοῦν ζῆν ἡγοῦνται λυσιτελεῖν μᾶλλον μετὰ τοιούτων συμφορῶν ἁπάσης τῆς Ἀσίας βασιλεύειν. (6) Ταύτης δὲ τῆς ἀνωμαλίας καὶ τῆς ταραχῆς αἴτιόν ἐστιν, ὅτι τὴν βασιλείαν ὥσπερ ἱερωσύνην παντὸς ἀνδρὸς εἶναι νομίζουσιν, τῶν ἀνθρωπίνων πραγμάτων μέγιστόν ἐστι καὶ πλείστης προνοίας δεόμενον. Καθ' ἑκάστην μὲν οὖν τὴν πρᾶξιν, ἐξ ὧν ἄν τις μάλιστα δύναιτο κατὰ τρόπον διοικεῖν καὶ τὰ μὲν ἀγαθὰ διαφυλάττειν τὰς δὲ συμφορὰς διαφεύγειν, τῶν ἀεὶ παρόντων ἔργον ἐστὶ συμβουλεύειν· καθ' ὅλων δὲ τῶν ἐπιτηδευμάτων, ὧν χρὴ στοχάζεσθαι καὶ περὶ δεῖ διατρίβειν, ἐγὼ πειράσομαι διελθεῖν. (7) Εἰ μὲν οὖν ἔσται τὸ δῶρον ἐξεργασθὲν ἄξιον τῆς ὑποθέσεως, χαλεπὸν ἀπὸ τῆς ἀρχῆς συνιδεῖν· πολλὰ γὰρ καὶ τῶν μετὰ μέτρου ποιημάτων καὶ τῶν καταλογάδην συγγραμμάτων ἔτι μὲν ἐν ταῖς διανοίαις ὄντα τῶν συντιθέντων μεγάλας τὰς προσδοκίας παρέσχεν, ἐπιτελεσθέντα δὲ καὶ τοῖς ἄλλοις ἐπιδειχθέντα πολὺ καταδεεστέραν τὴν δόξαν τῆς ἐλπίδος ἔλαβεν. (8) Οὐ μὴν ἀλλὰ τό γ' ἐπιχείρημα καλῶς ἔχει, τὸ ζητεῖν τὰ παραλελειμμένα καὶ νομοθετεῖν ταῖς μοναρχίαις· οἱ μὲν γὰρ τοὺς ἰδιώτας παιδεύοντες ἐκείνους μόνον ὠφελοῦσιν· εἰ δέ τις τοὺς κρατοῦντας τοῦ πλήθους ἐπ' ἀρετὴν προτρέψειεν, ἀμφοτέρους ἂν ὀνήσειε, καὶ τοὺς τὰς δυναστείας ἔχοντας καὶ τοὺς ὑπ' αὐτοῖς ὄντας· τοῖς μὲν γὰρ ἂν τὰς ἀρχὰς ἀσφαλεστέρας, τοῖς δὲ τὰς πολιτείας πραοτέρας ποιήσειεν. (9) Πρῶτον μὲν οὖν σκεπτέον τί τῶν βασιλευόντων ἔργον ἐστίν· ἂν γὰρ ἐν κεφαλαίοις τὴν δύναμιν ὅλου τοῦ πράγματος καλῶς περιλάβωμεν, ἐνταῦθ' ἀποβλέποντες ἄμεινον καὶ περὶ τῶν μερῶν ἐροῦμεν. Οἶμαι δὴ πάντας ἂν ὁμολογῆσαι προσήκειν αὐτοῖς πόλιν δυστυχοῦσαν παῦσαι καὶ καλῶς πράττουσαν διαφυλάξαι καὶ μεγάλην ἐκ μικρᾶς ποιῆσαι· τὰ γὰρ ἄλλα τὰ συμπίπτοντα κατὰ τὴν ἡμέραν ἑκάστην τούτων ἕνεκα πρακτέον ἐστί. [0] A NICOCLÈS. (1) I. Nicoclès, ceux qui sont dans l'usage de vous apporter, ainsi qu'aux autres rois, de riches tissus, de l'airain, de l'or travaillé avec art et d'autres objets de la même nature, rares chez eux, abondants chez vous, me paraissent évidemment faire un trafic et non vous offrir des présents, car ils vendent en réalité ce dont ils vous font hommage avec beaucoup plus d'habileté que les hommes qui se livrent ouvertement au commerce. (2) Quant à moi, j'ai pensé que je vous ferais le don le plus beau, le plus utile, celui qu'il convenait le mieux à moi d'offrir, à vous d'accepter, si je pouvais définir convenablement les devoirs auxquels vous devez vous attacher et les actes dont vous devez vous abstenir pour gouverner avec sagesse Salamine et votre royaume. Beaucoup de choses contribuent à l'éducation des simples particuliers : d'abord l'absence d'une vie molle et sensuelle et l'obligation de pourvoir aux nécessités de chaque jour; (3) ensuite les lois par lesquelles nous sommes tous gouvernés, la liberté que possèdent les amis de s'adresser mutuellement des reproches, les ennemis de s'attaquer pour leurs torts réciproques; enfin les préceptes laissés par quelques-uns des anciens poètes sur la conduite de la vie : toutes choses dans lesquelles ils trouvent naturellement des moyens pour devenir meilleurs. (4) Les rois n'ont pas les mêmes secours ; et ceux qui auraient besoin de plus d'avertissements que les autres en demeurent privés dès qu'ils sont sur le trône. La plupart des hommes ne les approchent point ; ceux qui vivent dans leur intimité ne les abordent que pour les flatter ; et, devenus les maîtres des plus abondantes richesses, en même temps que les arbitres des plus grands intérêts, ils usent si mal de ces moyens de puissance que beaucoup d'hommes se demandent si l'on ne doit pas préférer à l'existence des rois une condition vulgaire avec une vie sans reproche. (5) Sans doute, si l'on ne considère que les honneurs, les richesses, l'autorité, tous les hommes croient semblables à des dieux ceux qui sont investis de la souveraine puissance ; mais lorsque ensuite on réfléchit sur leurs craintes, sur leurs dangers, et lorsque, rappelant le passé, on les voit tantôt frappés par ceux qui devaient le moins porter atteinte à leurs jours, tantôt contraints de sévir contre ce qu'ils ont de plus cher, ou condamnés à ces deux malheurs à la fois, on est conduit à penser que l'existence la plus modeste est préférable à l'empire de l'Asie entière, accompagné de si terribles calamités. (6) La cause de ce désordre, de cette confusion, se trouve dans l'opinion admise que la royauté est semblable à ces fonctions sacrées que tout homme est capable de remplir, tandis que la royauté est la plus haute des fonctions, celle qui exige le plus de sagesse humaine. 2. Vous présenter sur la conduite de chaque affaire des conseils pour la diriger avec prudence, en assurer le succès, en prévenir les conséquences funestes, est le devoir des hommes qui sont habituellement près de vous. Pour moi, j'essayerai de vous indiquer d'une manière générale les vertus auxquelles vous devez tendre dans le cours de votre vie, et les soins qui doivent vous occuper. (7) Le travail que je veux vous offrir sera-t-il digne de la grandeur du sujet, lorsqu'il sera terminé? C'est ce qu'il n'est pas facile d'apercevoir dès le début. Beaucoup d'ouvrages, soit en vers, soit en prose, qui avaient fait concevoir de hautes espérances lorsqu'ils étaient encore renfermés dans la pensée de leurs auteurs, n'ont obtenu, lorsqu'ils ont été achevés et exposés au grand jour, qu'une renommée très inférieure à celle dont ils avaient donné l'espoir. (8) Quoi qu'il en soit, c'est une entreprise honorable de chercher à mettre en lumière des vérités négligées et d'établir des principes utiles pour le gouvernement des monarchies. Les hommes qui instruisent les simples particuliers ne sont utiles qu'à ceux qui reçoivent leurs conseils; mais celui qui porterait à la vertu les chefs des nations serait utile à la fois et aux princes qui commandent et aux peuples qui obéissent. Il rendrait, pour les uns, le pouvoir plus assuré; pour les autres, le gouvernement plus doux. (9) 3 Il faut d'abord considérer quel est le devoir des rois, car si nous établissons bien et en peu de mots ce qui fait la puissance de la royauté, en tenant toujours nos regards attachés sur ce point, nous développerons mieux les différentes parties de notre sujet. Tout le monde conviendra, je pense, que le premier devoir des rois, si leur patrie est malheureuse, est de porter remède à ses maux ; si elle est dans la prospérité, de l'y maintenir ; si elle est faible, de la rendre puissante. C'est en vue de pareils résultats que doit être dirigée l'action journalière du gouvernement;


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Dernière mise à jour : 2/10/2008