HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XI

Vers 200-249

  Vers 200-249

[11,200] οὔτε τις οὖν μοι νοῦσος ἐπήλυθεν, τε μάλιστα
τηκεδόνι στυγερῇ μελέων ἐξείλετο θυμόν·
ἀλλά με σός τε πόθος σά τε μήδεα, φαίδιμὈδυσσεῦ,
σή τἀγανοφροσύνη μελιηδέα θυμὸν ἀπηύρα.᾽
"ὣς ἔφατ᾽, αὐτὰρ ἐγώ γἔθελον φρεσὶ μερμηρίξας
205 μητρὸς ἐμῆς ψυχὴν ἑλέειν κατατεθνηυίης.
τρὶς μὲν ἐφωρμήθην, ἑλέειν τέ με θυμὸς ἀνώγει,
τρὶς δέ μοι ἐκ χειρῶν σκιῇ εἴκελον καὶ ὀνείρῳ
ἔπτατ᾽. ἐμοὶ δἄχος ὀξὺ γενέσκετο κηρόθι μᾶλλον,
καί μιν φωνήσας ἔπεα πτερόεντα προσηύδων·
210 "᾽μῆτερ ἐμή, τί νύ μοὐ μίμνεις ἑλέειν μεμαῶτα,
ὄφρα καὶ εἰν Ἀίδαο φίλας περὶ χεῖρε βαλόντε
ἀμφοτέρω κρυεροῖο τεταρπώμεσθα γόοιο;
τί μοι εἴδωλον τόδἀγαυὴ Περσεφόνεια
ὤτρυν᾽, ὄφρἔτι μᾶλλον ὀδυρόμενος στεναχίζω;"
215 "ὣς ἐφάμην, δαὐτίκἀμείβετο πότνια μήτηρ·
μοι, τέκνον ἐμόν, περὶ πάντων κάμμορε φωτῶν,
οὔ τί σε Περσεφόνεια Διὸς θυγάτηρ ἀπαφίσκει,
ἀλλαὕτη δίκη ἐστὶ βροτῶν, ὅτε τίς κε θάνῃσιν·
οὐ γὰρ ἔτι σάρκας τε καὶ ὀστέα ἶνες ἔχουσιν,
220 ἀλλὰ τὰ μέν τε πυρὸς κρατερὸν μένος αἰθομένοιο
δαμνᾷ, ἐπεί κε πρῶτα λίπῃ λεύκὀστέα θυμός,
ψυχὴ δἠύτὄνειρος ἀποπταμένη πεπότηται.
ἀλλὰ φόωσδε τάχιστα λιλαίεο· ταῦτα δὲ πάντα
ἴσθ᾽, ἵνα καὶ μετόπισθε τεῇ εἴπῃσθα γυναικί.᾽
225 "νῶι μὲν ὣς ἐπέεσσιν ἀμειβόμεθ᾽, αἱ δὲ γυναῖκες
ἤλυθον, ὤτρυνεν γὰρ ἀγαυὴ Περσεφόνεια,
ὅσσαι ἀριστήων ἄλοχοι ἔσαν ἠδὲ θύγατρες.
αἱ δἀμφαἷμα κελαινὸν ἀολλέες ἠγερέθοντο,
αὐτὰρ ἐγὼ βούλευον ὅπως ἐρέοιμι ἑκάστην.
230 ἥδε δέ μοι κατὰ θυμὸν ἀρίστη φαίνετο βουλή·
σπασσάμενος τανύηκες ἄορ παχέος παρὰ μηροῦ
οὐκ εἴων πίνειν ἅμα πάσας αἷμα κελαινόν.
αἱ δὲ προμνηστῖναι ἐπήισαν, ἠδὲ ἑκάστη
ὃν γόνον ἐξαγόρευεν· ἐγὼ δἐρέεινον ἁπάσας.
235 "ἔνθ τοι πρώτην Τυρὼ ἴδον εὐπατέρειαν,
φάτο Σαλμωνῆος ἀμύμονος ἔκγονος εἶναι,
φῆ δὲ Κρηθῆος γυνὴ ἔμμεναι Αἰολίδαο·
ποταμοῦ ἠράσσατἘνιπῆος θείοιο,
ὃς πολὺ κάλλιστος ποταμῶν ἐπὶ γαῖαν ἵησι,
240 καί ἐπἘνιπῆος πωλέσκετο καλὰ ῥέεθρα.
τῷ δἄρα εἰσάμενος γαιήοχος ἐννοσίγαιος
ἐν προχοῇς ποταμοῦ παρελέξατο δινήεντος·
πορφύρεον δἄρα κῦμα περιστάθη, οὔρεϊ ἶσον,
κυρτωθέν, κρύψεν δὲ θεὸν θνητήν τε γυναῖκα.
245 λῦσε δὲ παρθενίην ζώνην, κατὰ δὕπνον ἔχευεν.
αὐτὰρ ἐπεί ἐτέλεσσε θεὸς φιλοτήσια ἔργα,
ἔν τἄρα οἱ φῦ χειρί, ἔπος τἔφατἔκ τὀνόμαζε·
"᾽χαῖρε, γύναι, φιλότητι· περιπλομένου δἐνιαυτοῦ
τέξεις ἀγλαὰ τέκνα, ἐπεὶ οὐκ ἀποφώλιοι εὐναὶ
[11,200] je n'ai pas été non plus atteinte d'une maladie, qui ôte la vie en consumant affreusement tout le corps; non, ce sont mes regrets, mes soucis, noble Ulysse, c'est ma tendresse pour toi qui m'ont privée de la vie douce comme le miel. » Ainsi disait-elle; et moi, je méditais en mon esprit et j'avais le désir d'étreindre l'âme de ma mère défunte. Trois fois je m'élançai, et mon coeur me pressait de la saisir; trois fois elle me glissa des mains, pareille à une ombre et un songe. Une vive souffrance croissait dans mon coeur. Aussi, élevant la voix, lui adressai-je ces paroles ailées : « Ma mère, pourquoi te dérober à l'étreinte, dont j'ai si grand désir, pour que, même chez Hadès, nous puissions nous embrasser, nous rassasier de douloureuses lamentations? L'auguste Perséphone n'a-t-elle suscité qu'un fantôme pour me faire encore plus gémir et pleurer? » Je parlais ainsi, et ma vénérable mère me répondit aussitôt : « Hélas mon enfant, le plus infortuné de tous les hommes, Perséphone, la fille de Zeus, ne te trompe aucunement; mais c'est la loi des mortels, quand ils succombent; il n'y a plus de nerfs qui maintiennent les chairs et les os; la puissante ardeur du feu brûlant les détruit, dès que la vie a quitté les os blancs et que l'âme s'est envolée comme un songe. Mais hâte-toi au plus vite vers la lumière; retiens bien toutes ces choses, afin de pouvoir les dire ensuite à ta femme. » Tels étaient les propos que nous échangions. Vinrent alors les femmes envoyées par l'auguste Perséphone, toutes celles qui étaient épouses et filles de princes. Elles se pressaient en foule autour du sang noir; et moi je délibérais comment je pourrais interroger chacune d'elles. Voici le parti qui parut le plus sage à mon esprit. Tirant du long de ma cuisse musclée mon épée acérée, je les empêchais de boire toutes ensemble le sang noir. Ainsi, elles approchaient l'une après l'autre; chacune me disait son origine, et je les questionnais toutes. Alors, la première que je vis était Tyro de noble naissance; elle dit qu'elle était fille de l'irréprochable Salmonée et femme de Créthée, fils d'Éole. Elle s'éprit d'un fleuve, le divin Énipée, le plus beau sans conteste des fleuves qui coulent sur la terre; aussi venait-elle souvent près de ses belles eaux. Le dieu qui porte et ébranle la Terre prit la figure d'Énipée et se coucha près d'elle à l'embouchure du fleuve tourbillonnant. Ses flots bouillonnants s'élevèrent en voûte autour d'eux à la hauteur d'une montagne et cachèrent le dieu et la mortelle. Il dénoua la ceinture de la vierge et versa sur elle le sommeil. Puis, quand le dieu eut achevé l'acte d'amour, il lui prit la main et lui adressa ces paroles : « Réjouis-toi, femme, de notre union; au cours de l'année, tu donneras le jour à de brillants enfants; car jamais la couche des Immortels n'est inféconde;


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Dernière mise à jour : 27/10/2005