HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XXI

Vers 500-549

  Vers 500-549

[21,500] ἀλλὰ μάλα πρόφρασσα μετἀθανάτοισι θεοῖσιν
εὔχεσθαι ἐμὲ νικῆσαι κρατερῆφι βίηφιν.
ὣς ἄρἔφη, Λητὼ δὲ συναίνυτο καμπύλα τόξα
πεπτεῶτἄλλυδις ἄλλα μετὰ στροφάλιγγι κονίης.
μὲν τόξα λαβοῦσα πάλιν κίε θυγατέρος ἧς·
505 δἄρὌλυμπον ἵκανε Διὸς ποτὶ χαλκοβατὲς δῶ,
δακρυόεσσα δὲ πατρὸς ἐφέζετο γούνασι κούρη,
ἀμφὶ δἄρἀμβρόσιος ἑανὸς τρέμε· τὴν δὲ προτὶ οἷ
εἷλε πατὴρ Κρονίδης, καὶ ἀνείρετο ἡδὺ γελάσσας·
τίς νύ σε τοιάδἔρεξε φίλον τέκος Οὐρανιώνων
510 μαψιδίως, ὡς εἴ τι κακὸν ῥέζουσαν ἐνωπῇ;
τὸν δαὖτε προσέειπεν ἐϋστέφανος κελαδεινή·
σή μἄλοχος στυφέλιξε πάτερ λευκώλενος Ἥρη,
ἐξ ἧς ἀθανάτοισιν ἔρις καὶ νεῖκος ἐφῆπται.
ὣς οἳ μὲν τοιαῦτα πρὸς ἀλλήλους ἀγόρευον·
515 αὐτὰρ Ἀπόλλων Φοῖβος ἐδύσετο Ἴλιον ἱρήν·
μέμβλετο γάρ οἱ τεῖχος ἐϋδμήτοιο πόληος
μὴ Δαναοὶ πέρσειαν ὑπὲρ μόρον ἤματι κείνῳ.
οἳ δἄλλοι πρὸς Ὄλυμπον ἴσαν θεοὶ αἰὲν ἐόντες,
οἳ μὲν χωόμενοι, οἳ δὲ μέγα κυδιόωντες·
520 κὰδ δἷζον παρὰ πατρὶ κελαινεφεῖ· αὐτὰρ Ἀχιλλεὺς
Τρῶας ὁμῶς αὐτούς τὄλεκεν καὶ μώνυχας ἵππους.
ὡς δὅτε καπνὸς ἰὼν εἰς οὐρανὸν εὐρὺν ἵκηται
ἄστεος αἰθομένοιο, θεῶν δέ μῆνις ἀνῆκε,
πᾶσι δἔθηκε πόνον, πολλοῖσι δὲ κήδεἐφῆκεν,
525 ὣς Ἀχιλεὺς Τρώεσσι πόνον καὶ κήδεἔθηκεν.
ἑστήκει δ γέρων Πρίαμος θείου ἐπὶ πύργου,
ἐς δἐνόησἈχιλῆα πελώριον· αὐτὰρ ὑπαὐτοῦ
Τρῶες ἄφαρ κλονέοντο πεφυζότες, οὐδέ τις ἀλκὴ
γίγνεθ᾽· δοἰμώξας ἀπὸ πύργου βαῖνε χαμᾶζε
530 ὀτρύνων παρὰ τεῖχος ἀγακλειτοὺς πυλαωρούς·
πεπταμένας ἐν χερσὶ πύλας ἔχετεἰς κε λαοὶ
ἔλθωσι προτὶ ἄστυ πεφυζότες· γὰρ Ἀχιλλεὺς
ἐγγὺς ὅδε κλονέων· νῦν οἴω λοίγιἔσεσθαι.
αὐτὰρ ἐπεί κἐς τεῖχος ἀναπνεύσωσιν ἀλέντες,
535 αὖτις ἐπανθέμεναι σανίδας πυκινῶς ἀραρυίας·
δείδια γὰρ μὴ οὖλος ἀνὴρ ἐς τεῖχος ἅληται.
ὣς ἔφαθ᾽, οἳ δἄνεσάν τε πύλας καὶ ἀπῶσαν ὀχῆας·
αἳ δὲ πετασθεῖσαι τεῦξαν φάος· αὐτὰρ Ἀπόλλων
ἀντίος ἐξέθορε Τρώων ἵνα λοιγὸν ἀλάλκοι.
540 οἳ δἰθὺς πόλιος καὶ τείχεος ὑψηλοῖο
δίψῃ καρχαλέοι κεκονιμένοι ἐκ πεδίοιο
φεῦγον· δὲ σφεδανὸν ἔφεπἔγχεϊ, λύσσα δέ οἱ κῆρ
αἰὲν ἔχε κρατερή, μενέαινε δὲ κῦδος ἀρέσθαι.
ἔνθά κεν ὑψίπυλον Τροίην ἕλον υἷες Ἀχαιῶν,
545 εἰ μὴ Ἀπόλλων Φοῖβος Ἀγήνορα δῖον ἀνῆκε
φῶτἈντήνορος υἱὸν ἀμύμονά τε κρατερόν τε.
ἐν μέν οἱ κραδίῃ θάρσος βάλε, πὰρ δέ οἱ αὐτὸς
ἔστη, ὅπως θανάτοιο βαρείας χεῖρας ἀλάλκοι
φηγῷ κεκλιμένος· κεκάλυπτο δἄρἠέρι πολλῇ.
[21,500] Empresse-toi, parmi les dieux immortels, de te
vanter de m'avoir vaincu par ta puissance, de force. »
Il dit; Latone ramassa l'arc recourbé et les flèches,
tombées çà et là, dans un tourbillon de poussière. Elle
s'en retourna donc avec l'arc de sa fille, et celle-ci arriva
sur l'Olympe, dans la maison de Zeus pavée de bronze.
En pleurant, la jeune fille s'assit sur les genoux de son
père; sa robe, brillante comme l'ambroisie, tremblait.
Alors, contre lui, son père, le fils de Cronos, la serra,
demandant avec un doux sourire :
«Qui t'a ainsi traitée, mon enfant, parmi les êtres célestes,
sans raison, comme si tu avais fait quelque mal ouvertement? »
La déesse bruyante, à la belle couronne, répondit :
«C'est ton épouse qui m'a rudoyée, mon père, Héra
aux bras blancs, de qui chez les immortels dépendent la
querelle et la discorde. »
Ainsi ils s'entretenaient. Cependant Phébus Apollon
pénétra dans la sainte Ilion : il s'inquiétait du mur de
cette ville bien bâtie, craignant que les Danaens ne le
renversassent, malgré le destin, ce jour-là. Les autres
dieux éternels s'en allèrent vers l'Olympe, les uns irrités,
les autres fort glorieux, et s'assirent près du père aux
sombres nuées.
Achille, lui, massacrait également les Troyens eux-mêmes
et leurs chevaux aux sabots massifs. Comme,
jusqu'au vaste ciel, parvient la fumée d'une ville en
flammes; la colère des dieux la fait monter; à tous elle
impose des peines, à beaucoup elle envoie des deuils;
ainsi Achille aux Troyens imposa de la peine et des deuils.
Le vieux Priam était debout sur le rempart divin; il
aperçut le prodigieux Achille. Or, devant lui, les Troyens
se pressaient, en déroute. Aucun trait de vaillance en
eux. Gémissant, Priam descendit du rempart pour commander,
le long du mur, les illustres gardiens des portes :
« Ouvrez les portes, et tenez-les en mains, jusqu'à ce que
nos troupes soient entrées dans la ville, en déroute :
car Achille s'approche en les pressant; c'est maintenant,
je crois, qu'il y aura un désastre. Mais lorsque dans nos
murs elles respireront, regroupées, aussitôt replacez les
battants bien ajustés : car je crains que cet homme
funeste ne saute dans nos murs. »
Il dit. Eux ouvrirent les portes, en repoussant les barres;
et les portes ouvertes firent la lumière. Apollon,
d'autre part, bondit au-devant des Troyens, pour les
protéger du désastre. Eux, droit vers la ville et le mur
élevé, la langue rugueuse de soif, poussiéreux, de la
plaine fuyaient : Achille les poursuivait vivement de sa
pique; la rage en son coeur restait toujours puissante,
et il brûlait de conquérir de la gloire.
Alors les fils d'Achéens auraient pris Troie aux portes
hautes, si Phébus Apollon n'avait lancé le divin Agénor,
fils d'Anténor, homme irréprochable et fort. En son
coeur il jeta l'audace, et près de lui, en personne, il se
tint, pour écarter les lourdes mains de la mort, appuyé
contre un chêne : un nuage épais le voilait.


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Dernière mise à jour : 13/06/2006