HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XXI

Vers 450-499

  Vers 450-499

[21,450] ἀλλὅτε δὴ μισθοῖο τέλος πολυγηθέες ὧραι
ἐξέφερον, τότε νῶϊ βιήσατο μισθὸν ἅπαντα
Λαομέδων ἔκπαγλος, ἀπειλήσας δἀπέπεμπε.
σὺν μὲν γἠπείλησε πόδας καὶ χεῖρας ὕπερθε
δήσειν, καὶ περάαν νήσων ἔπι τηλεδαπάων·
455 στεῦτο δ γἀμφοτέρων ἀπολεψέμεν οὔατα χαλκῷ.
νῶϊ δὲ ἄψορροι κίομεν κεκοτηότι θυμῷ
μισθοῦ χωόμενοι, τὸν ὑποστὰς οὐκ ἐτέλεσσε.
τοῦ δὴ νῦν λαοῖσι φέρεις χάριν, οὐδὲ μεθἡμέων
πειρᾷ ὥς κε Τρῶες ὑπερφίαλοι ἀπόλωνται
460 πρόχνυ κακῶς σὺν παισὶ καὶ αἰδοίῃς ἀλόχοισι
τὸν δαὖτε προσέειπεν ἄναξ ἑκάεργος Ἀπόλλων·
ἐννοσίγαιοὐκ ἄν με σαόφρονα μυθήσαιο
ἔμμεναι, εἰ δὴ σοί γε βροτῶν ἕνεκα πτολεμίξω
δειλῶν, οἳ φύλλοισιν ἐοικότες ἄλλοτε μέν τε
465 ζαφλεγέες τελέθουσιν ἀρούρης καρπὸν ἔδοντες,
ἄλλοτε δὲ φθινύθουσιν ἀκήριοι. ἀλλὰ τάχιστα
παυώμεσθα μάχης· οἳ δαὐτοὶ δηριαάσθων.
ὣς ἄρα φωνήσας πάλιν ἐτράπετ᾽· αἴδετο γάρ ῥα
πατροκασιγνήτοιο μιγήμεναι ἐν παλάμῃσι.
470 τὸν δὲ κασιγνήτη μάλα νείκεσε πότνια θηρῶν
Ἄρτεμις ἀγροτέρη, καὶ ὀνείδειον φάτο μῦθον·
φεύγεις δὴ ἑκάεργε, Ποσειδάωνι δὲ νίκην
πᾶσαν ἐπέτρεψας, μέλεον δέ οἱ εὖχος ἔδωκας·
νηπύτιε τί νυ τόξον ἔχεις ἀνεμώλιον αὔτως;
475 μή σευ νῦν ἔτι πατρὸς ἐνὶ μεγάροισιν ἀκούσω
εὐχομένου, ὡς τὸ πρὶν ἐν ἀθανάτοισι θεοῖσιν,
ἄντα Ποσειδάωνος ἐναντίβιον πολεμίζειν.
ὣς φάτο, τὴν δοὔ τι προσέφη ἑκάεργος Ἀπόλλων,
ἀλλὰ χολωσαμένη Διὸς αἰδοίη παράκοιτις
480 νείκεσεν ἰοχέαιραν ὀνειδείοις ἐπέεσσι·
πῶς δὲ σὺ νῦν μέμονας κύον ἀδεὲς ἀντίἐμεῖο
στήσεσθαι; χαλεπή τοι ἐγὼ μένος ἀντιφέρεσθαι
τοξοφόρῳ περ ἐούσῃ, ἐπεὶ σὲ λέοντα γυναιξὶ
Ζεὺς θῆκεν, καὶ ἔδωκε κατακτάμεν ἥν κἐθέλῃσθα.
485 ἤτοι βέλτερόν ἐστι κατοὔρεα θῆρας ἐναίρειν
ἀγροτέρας τἐλάφους κρείσσοσιν ἶφι μάχεσθαι.
εἰ δἐθέλεις πολέμοιο δαήμεναι, ὄφρἐῢ εἰδῇς
ὅσσον φερτέρη εἴμ᾽, ὅτι μοι μένος ἀντιφερίζεις.
ῥα, καὶ ἀμφοτέρας ἐπὶ καρπῷ χεῖρας ἔμαρπτε
490 σκαιῇ, δεξιτερῇ δἄρἀπὤμων αἴνυτο τόξα,
αὐτοῖσιν δἄρἔθεινε παροὔατα μειδιόωσα
ἐντροπαλιζομένην· ταχέες δἔκπιπτον ὀϊστοί.
δακρυόεσσα δὕπαιθα θεὰ φύγεν ὥς τε πέλεια,
ῥά θὑπἴρηκος κοίλην εἰσέπτατο πέτρην
495 χηραμόν· οὐδἄρα τῇ γε ἁλώμεναι αἴσιμον ἦεν·
ὣς δακρυόεσσα φύγεν, λίπε δαὐτόθι τόξα.
Λητὼ δὲ προσέειπε διάκτορος ἀργεϊφόντης·
Λητοῖ ἐγὼ δέ τοι οὔ τι μαχήσομαι· ἀργαλέον δὲ
πληκτίζεσθἀλόχοισι Διὸς νεφεληγερέταο·
[21,450] Mais, pour le paiement du salaire, quand des
heures très agréables l'amenèrent, tous deux nous en
fûmes frustrés, de force, entièrement, par le terrible
Laomédon, qui, menaçant, nous renvoya. Il nous menaça
de joindre nos pieds, et nos mains au-dessus, par des
liens, et de nous mener vendre en des îles lointaines; il
nous promit, à tous deux, de nous couper les oreilles avec
le bronze. Et tous deux nous repartîmes, la haine au
coeur, irrités pour le salaire qu'ayant promis, il n'avait
pas payé. Voilà celui dont, maintenant, tu favorises les
troupes, au lieu, comme nous, de t'efforcer de perdre
les Troyens orgueilleux, jetés à genoux, misérablement,
avec leurs enfants et leurs femmes chastes. »
Apollon, le roi qui repousse de loin, répondit :
« O toi qui ébranles la terre, tu me dirais privé de sens
si je te combattais pour des humains misérables, qui,
semblables aux feuilles, tantôt sont pleins de la flamme
de vie, mangeant les fruits de la terre, tantôt dépérissent,
privés de coeur. Mais, au plus tôt, cessons la lutte,
et qu'eux seuls combattent. »
Ayant dit, il se détourna, car il avait honte d'en venir
aux mains avec son oncle paternel. Mais sa soeur le
querella fort, la Maîtresse des bêtes sauvages, Artémis
des champs, et elle l'outragea ainsi :
« Tu fuis, toi qui repousses de loin? Poseidon a une
victoire complète, par ton abandon; tu lui as donné une
gloire facile. Insensé, pourquoi portes-tu cet arc vain,
inutilement? Que je ne t'entende plus, maintenant, dans le
palais de notre père, te vanter, comme avant, parmi les
dieux immortels, de combattre Poseidon en face. »
Elle dit, et Apollon qui repousse de loin, ne répondit
pas. Mais, irritée, l'épouse vénérable de Zeus {querella
Celle qui verse les flèches, par ces mots outrageants} :
« Comment oses-tu, chienne audacieuse, face à moi
te dresser? Je suis, pour l'ardeur, une rivale difficile,
quoique tu portes l'arc parce que, lionne parmi les
femmes, Zeus t'a établie, te laissant tuer celle que tu
veux. Certes il vaut mieux, dans les montagnes, frapper
les fauves et les biches sauvages, que de combattre
à force qui vous est supérieur. Mais si tu veux apprendre
la guerre, pour bien savoir combien je l'emporte, puisque
tu rivalises d'ardeur avec moi... »
Elle dit, saisit ses deux poignets de la main gauche,
de la droite lui ôta l'arc des épaules, et l'en frappa sur
les oreilles en souriant, tandis qu'Artémis se tordait.
Les flèches rapides tombèrent. Pleurant, tête basse, la
déesse s'enfuit comme une colombe, qui, devant un épervier,
s'est envolée vers un rocher creux, vers son trou;
car ce n'était pas son destin d'être prise. Ainsi Artémis,
pleurant, s'enfuit, et laissa là son arc.
Alors le Messager au brillant aspect dit à Latone :
«Latone, je ne te combattrai pas. Il est difficile de
frapper les épouses de Zeus, assembleur de nuées.


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Dernière mise à jour : 13/06/2006