HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XXI

Vers 1-49

  Vers 1-49

[21,0] Ἰλιὰς Φ
1 ἀλλὅτε δὴ πόρον ἷξον ἐϋρρεῖος ποταμοῖο
Ξάνθου δινήεντος, ὃν ἀθάνατος τέκετο Ζεύς,
ἔνθα διατμήξας τοὺς μὲν πεδίον δὲ δίωκε
πρὸς πόλιν, περ Ἀχαιοὶ ἀτυζόμενοι φοβέοντο
5 ἤματι τῷ προτέρῳ, ὅτε μαίνετο φαίδιμος Ἕκτωρ·
τῇ οἵ γε προχέοντο πεφυζότες, ἠέρα δἭρη
πίτνα πρόσθε βαθεῖαν ἐρυκέμεν· ἡμίσεες δὲ
ἐς ποταμὸν εἰλεῦντο βαθύρροον ἀργυροδίνην,
ἐν δἔπεσον μεγάλῳ πατάγῳ, βράχε δαἰπὰ ῥέεθρα,
10 ὄχθαι δἀμφὶ περὶ μεγάλἴαχον· οἳ δἀλαλητῷ
ἔννεον ἔνθα καὶ ἔνθα ἑλισσόμενοι περὶ δίνας.
ὡς δὅθὑπὸ ῥιπῆς πυρὸς ἀκρίδες ἠερέθονται
φευγέμεναι ποταμὸν δέ· τὸ δὲ φλέγει ἀκάματον πῦρ
ὄρμενον ἐξαίφνης, ταὶ δὲ πτώσσουσι καθὕδωρ·
15 ὣς ὑπἈχιλλῆος Ξάνθου βαθυδινήεντος
πλῆτο ῥόος κελάδων ἐπιμὶξ ἵππων τε καὶ ἀνδρῶν.
αὐτὰρ διογενὴς δόρυ μὲν λίπεν αὐτοῦ ἐπὄχθῃ
κεκλιμένον μυρίκῃσιν, δἔσθορε δαίμονι ἶσος
φάσγανον οἶον ἔχων, κακὰ δὲ φρεσὶ μήδετο ἔργα,
20 τύπτε δἐπιστροφάδην· τῶν δὲ στόνος ὄρνυτἀεικὴς
ἄορι θεινομένων, ἐρυθαίνετο δαἵματι ὕδωρ.
ὡς δὑπὸ δελφῖνος μεγακήτεος ἰχθύες ἄλλοι
φεύγοντες πιμπλᾶσι μυχοὺς λιμένος εὐόρμου
δειδιότες· μάλα γάρ τε κατεσθίει ὅν κε λάβῃσιν·
25 ὣς Τρῶες ποταμοῖο κατὰ δεινοῖο ῥέεθρα
πτῶσσον ὑπὸ κρημνούς. δἐπεὶ κάμε χεῖρας ἐναίρων,
ζωοὺς ἐκ ποταμοῖο δυώδεκα λέξατο κούρους
ποινὴν Πατρόκλοιο Μενοιτιάδαο θανόντος·
τοὺς ἐξῆγε θύραζε τεθηπότας ἠΰτε νεβρούς,
30 δῆσε δὀπίσσω χεῖρας ἐϋτμήτοισιν ἱμᾶσι,
τοὺς αὐτοὶ φορέεσκον ἐπὶ στρεπτοῖσι χιτῶσι,
δῶκε δἑταίροισιν κατάγειν κοίλας ἐπὶ νῆας.
αὐτὰρ ἂψ ἐπόρουσε δαϊζέμεναι μενεαίνων.
ἔνθυἷι Πριάμοιο συνήντετο Δαρδανίδαο
35 ἐκ ποταμοῦ φεύγοντι Λυκάονι, τόν ῥά ποταὐτὸς
ἦγε λαβὼν ἐκ πατρὸς ἀλωῆς οὐκ ἐθέλοντα
ἐννύχιος προμολών· δἐρινεὸν ὀξέϊ χαλκῷ
τάμνε νέους ὄρπηκας, ἵνἅρματος ἄντυγες εἶεν·
τῷ δἄρἀνώϊστον κακὸν ἤλυθε δῖος Ἀχιλλεύς.
40 καὶ τότε μέν μιν Λῆμνον ἐϋκτιμένην ἐπέρασσε
νηυσὶν ἄγων, ἀτὰρ υἱὸς Ἰήσονος ὦνον ἔδωκε·
κεῖθεν δὲ ξεῖνός μιν ἐλύσατο πολλὰ δἔδωκεν
Ἴμβριος Ἠετίων, πέμψεν δἐς δῖαν Ἀρίσβην·
ἔνθεν ὑπεκπροφυγὼν πατρώϊον ἵκετο δῶμα.
45 ἕνδεκα δἤματα θυμὸν ἐτέρπετο οἷσι φίλοισιν
ἐλθὼν ἐκ Λήμνοιο· δυωδεκάτῃ δέ μιν αὖτις
χερσὶν Ἀχιλλῆος θεὸς ἔμβαλεν, ὅς μιν ἔμελλε
πέμψειν εἰς Ἀΐδαο καὶ οὐκ ἐθέλοντα νέεσθαι.
τὸν δὡς οὖν ἐνόησε ποδάρκης δῖος Ἀχιλλεὺς
[21,0] CHANT XXI - Combat près du fleuve.
1 Mais quand les Troyens arrivèrent au gué du fleuve
au beau cours, du Xanthe tourbillonnant qu'engendra
Zeus l'immortel, Achille, les coupant en deux groupes,
poursuivit l'un dans la plaine, vers la ville, par là même
où les autres Achéens, épouvantés, fuyaient, la veille,
quand sévissait l'illustre Hector. Par là donc se répandait
une partie des fuyards; mais Héra déploya un brouillard
profond devant eux, pour les retarder. L'autre moitié
roula dans le fleuve profond, aux tourbillons d'argent.
Ils y tombèrent à grand fracas; alors retentit le lit abrupt,
et les rives, alentour, hurlèrent. Eux, avec des cris,
nageaient çà et là, tournoyant et coulant dans les tourbillons.
Comme, devant l'élan du feu, des sauterelles
s'envolent pour fuir vers un fleuve; le feu flambe, infatigable,
jaillissant soudain; et elles, de frayeur, vont se
blottir dans l'eau; ainsi, devant Achille, du Xanthe aux
tourbillons profonds le cours bruyant s'emplissait,
pêle-mêle, de chevaux et d'hommes.
Le descendant de Zeus laissa sa lance là, sur la rive,
appuyée contre des tamaris, et bondit comme un démon,
avec son glaive seul, méditant des actes méchants. Il
frappait autour de lui; des Troyens montaient des gémissements
affreux sous les coups de son épée; et l'eau rougissait
de sang. Comme, devant un dauphin monstrueux,
les autres poissons, fuyant, remplissent les anfractuosités
d'un port sûr, effrayés, car il dévore tous ceux qu'il
attrape, ainsi les Troyens, dans le lit du fleuve terrible,
se blottissaient sous les escarpements.
Quand Achille eut fatigué ses mains à tuer, il tira,
vivants, du fleuve et choisit douze jeunes gens, qui paieraient
la mort de Patrocle, fils de Ménoetios. Il les fit
sortir du fleuve, effrayés comme des faons, leur lia dans
le dos les mains avec des courroies bien taillées, qu'eux-mêmes
portaient sur leurs tuniques serrées, et les remit
à ses compagnons pour les conduire aux vaisseaux creux.
Puis, de nouveau, il s'élança, ardent au massacre.
Là, il rencontra un fils de Priam issu de Dardanos,
fuyant hors du fleuve, Lycaon, que lui-mème un jour
avait emmené, l'ayant pris, loin du verger paternel, de
force, lors d'un coup de main nocturne. Lycaon, avec
le bronze aiguisé, d'un figuier coupait les jeunes branches,
pour en faire la rampe d'un char. Mais sur lui, malheur
imprévu, arriva le divin Achille; et il le mena, pour le
vendre, à Lemnos la bien située, sur ses vaisseaux. Le
fils de Jason en donna son prix; puis un hôte le délivra,
à grand prix, Éétion d'Imbros, et l'envoya dans la divine
Arisbé; de là, s'étant échappé, il revint à la maison paternelle.
Onze jours il réjouit son coeur avec ses amis, en
arrivant de Lemnos; mais le douzième, à nouveau, un
dieu le jeta aux mains d'Achille, qui devait l'envoyer
chez Adès, quoiqu'il ne voulût pas y aller.
Quand donc le rapide et divin Achille l'aperçut,


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Dernière mise à jour : 13/06/2006