HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XIII

Vers 300-349

  Vers 300-349

[13,300] ἕσπετο, ὅς τἐφόβησε ταλάφρονά περ πολεμιστήν·
τὼ μὲν ἄρἐκ Θρῄκης Ἐφύρους μέτα θωρήσσεσθον,
ἠὲ μετὰ Φλεγύας μεγαλήτορας· οὐδἄρα τώ γε
ἔκλυον ἀμφοτέρων, ἑτέροισι δὲ κῦδος ἔδωκαν·
τοῖοι Μηριόνης τε καὶ Ἰδομενεὺς ἀγοὶ ἀνδρῶν
305 ἤϊσαν ἐς πόλεμον κεκορυθμένοι αἴθοπι χαλκῷ.
τὸν καὶ Μηριόνης πρότερος πρὸς μῦθον ἔειπε·
Δευκαλίδη πῇ τὰρ μέμονας καταδῦναι ὅμιλον;
ἐπὶ δεξιόφιν παντὸς στρατοῦ, ἀνὰ μέσσους,
ἐπἀριστερόφιν; ἐπεὶ οὔ ποθι ἔλπομαι οὕτω
310 δεύεσθαι πολέμοιο κάρη κομόωντας Ἀχαιούς.
τὸν δαὖτἸδομενεὺς Κρητῶν ἀγὸς ἀντίον ηὔδα·
νηυσὶ μὲν ἐν μέσσῃσιν ἀμύνειν εἰσὶ καὶ ἄλλοι
Αἴαντές τε δύω Τεῦκρός θ᾽, ὃς ἄριστος Ἀχαιῶν
τοξοσύνῃ, ἀγαθὸς δὲ καὶ ἐν σταδίῃ ὑσμίνῃ·
315 οἵ μιν ἅδην ἐλόωσι καὶ ἐσσύμενον πολέμοιο
Ἕκτορα Πριαμίδην, καὶ εἰ μάλα καρτερός ἐστιν.
αἰπύ οἱ ἐσσεῖται μάλα περ μεμαῶτι μάχεσθαι
κείνων νικήσαντι μένος καὶ χεῖρας ἀάπτους
νῆας ἐνιπρῆσαι, ὅτε μὴ αὐτός γε Κρονίων
320 ἐμβάλοι αἰθόμενον δαλὸν νήεσσι θοῇσιν.
ἀνδρὶ δέ κοὐκ εἴξειε μέγας Τελαμώνιος Αἴας,
ὃς θνητός τεἴη καὶ ἔδοι Δημήτερος ἀκτὴν
χαλκῷ τε ῥηκτὸς μεγάλοισί τε χερμαδίοισιν.
οὐδἂν Ἀχιλλῆϊ ῥηξήνορι χωρήσειεν
325 ἔν γαὐτοσταδίῃ· ποσὶ δοὔ πως ἔστιν ἐρίζειν.
νῶϊν δὧδἐπἀριστέρἔχε στρατοῦ, ὄφρα τάχιστα
εἴδομεν ἠέ τῳ εὖχος ὀρέξομεν, ἦέ τις ἡμῖν.
ὣς φάτο, Μηριόνης δὲ θοῷ ἀτάλαντος Ἄρηϊ
ἦρχἴμεν, ὄφρἀφίκοντο κατὰ στρατὸν μιν ἀνώγει,
330 οἳ δὡς Ἰδομενῆα ἴδον φλογὶ εἴκελον ἀλκὴν
αὐτὸν καὶ θεράποντα σὺν ἔντεσι δαιδαλέοισι,
κεκλόμενοι καθὅμιλον ἐπαὐτῷ πάντες ἔβησαν·
τῶν δὁμὸν ἵστατο νεῖκος ἐπὶ πρυμνῇσι νέεσσιν.
ὡς δὅθὑπὸ λιγέων ἀνέμων σπέρχωσιν ἄελλαι
335 ἤματι τῷ ὅτε τε πλείστη κόνις ἀμφὶ κελεύθους,
οἵ τἄμυδις κονίης μεγάλην ἱστᾶσιν ὀμίχλην,
ὣς ἄρα τῶν ὁμόσἦλθε μάχη, μέμασαν δἐνὶ θυμῷ
ἀλλήλους καθὅμιλον ἐναιρέμεν ὀξέϊ χαλκῷ.
ἔφριξεν δὲ μάχη φθισίμβροτος ἐγχείῃσι
340 μακρῇς, ἃς εἶχον ταμεσίχροας· ὄσσε δἄμερδεν
αὐγὴ χαλκείη κορύθων ἄπο λαμπομενάων
θωρήκων τε νεοσμήκτων σακέων τε φαεινῶν
ἐρχομένων ἄμυδις· μάλα κεν θρασυκάρδιος εἴη
ὃς τότε γηθήσειεν ἰδὼν πόνον οὐδἀκάχοιτο.
345 τὼ δἀμφὶς φρονέοντε δύω Κρόνου υἷε κραταιὼ
ἀνδράσιν ἡρώεσσιν ἐτεύχετον ἄλγεα λυγρά.
Ζεὺς μέν ῥα Τρώεσσι καὶ Ἕκτορι βούλετο νίκην
κυδαίνων Ἀχιλῆα πόδας ταχύν· οὐδέ τι πάμπαν
ἤθελε λαὸν ὀλέσθαι Ἀχαιϊκὸν Ἰλιόθι πρό,
[13,300] qui effraie les plus courageux; tous deux partent de la Thrace, en armes, pour marcher sur les Ephyres ou les Phlégiens au grand coeur, et, sans écouter ces deux peuples, donnent à l'un d'eux la gloire; ainsi Mérion et Idoménée, guides de guerriers, s'avançaient au combat, casqués de bronze flamboyant. Mérion, le premier, parla : « Fils de Deucalion, par où veux-tu entrer dans la mêlée? Vers la droite de l'armée? au centre? ou plutôt vers la gauche : car nulle part, je crois, ne manquent autant de combattants les Achéens chevelus. » Idoménée, guide des Crétois, répondit : "Au centre des vaisseaux, il y a d'autres défenseurs, les deux Ajax, et Teucer, le meilleur des Achéens comme archer, bon aussi dans le combat de pied ferme. Ils suffisent à repousser, malgré son élan au combat, Hector fils de Priam, même s'il est très fort. Il lui sera ardu, si passionné qu'il soit à la bataille, de vaincre leur ardeur et leurs mains irrésistibles pour brûler nos vaisseaux, à moins qu'en personne le fils de Cronos ne jette une torche enflammée sur les vaisseaux fins. Aucun guerrier ne ferait reculer le grand fils de Télamon, Ajax, j'entends aucun mortel, mangeant le blé de Déméter, et brisable par le bronze et les grosses pierres, Même devant Achille, briseur d'hommes, Ajax ne céderait pas, du moins dans un combat de pied ferme : car, à la course, il est impossible de lutter avec Achille. Ainsi, pour nous, va vers la gauche de l'armée, afin de voir au plus tôt si nous donnerons à autrui de la gloire, ou s'il nous en donnera. » Il dit, et Mérion, comparable au rapide Arès, marcha le premier, jusqu'à ce qu'ils eussent rejoint l'armée, du côté que conseillait Idoménée. Quand les Troyens virent Idoménée, pareil à la flamme en vaillance, avec son serviteur, et leurs armures bien ouvrées, ils s'encouragèrent dans la foule, et, contre lui, tous marchèrent. La lutte entre eux se concentra devant les poupes des vaisseaux. Quand sous l'effet des vents sifflants se précipitent les orages, au moment où il y a le plus de poussière sur les chemins, ces vents en soulèvent, au même endroit, un grand nuage. Ainsi le combat se concentra là et ils désiraient ardemment s'entre-tuer dans la mêlée, avec le bronze aigu. La bataille se hérissa, meurtrière, de piques longues, empoignées pour trouer les peaux; les yeux étaient éblouis par les lueurs du bronze jaillissant des casques luisants, des cuirasses récemment astiquées et des boucliers brillants des guerriers qui accouraient là. Bien hardi serait le coeur de celui qui, à un tel moment, se réjouirait en voyant ces souffrances, au lieu de s'en affliger ! Mus de sentiments contraires, les deux fils puissants de Cronos préparaient aux héros de douloureux malheurs. Zeus voulait la victoire des Troyens et d'Hector, pour honorer Achille aux pieds rapides mais il ne voulait nullement anéantir les troupes achéennes devant Ilion :


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Dernière mise à jour : 29/03/2006