HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XIII

Vers 250-299

  Vers 250-299

[13,250] τίπτἦλθες πόλεμόν τε λιπὼν καὶ δηϊοτῆτα;
ἠέ τι βέβληαι, βέλεος δέ σε τείρει ἀκωκή,
ἦέ τευ ἀγγελίης μετἔμἤλυθες; οὐδέ τοι αὐτὸς
ἧσθαι ἐνὶ κλισίῃσι λιλαίομαι, ἀλλὰ μάχεσθαι.
τὸν δαὖ Μηριόνης πεπνυμένος ἀντίον ηὔδα·
255 Ἰδομενεῦ, Κρητῶν βουληφόρε χαλκοχιτώνων,
ἔρχομαι εἴ τί τοι ἔγχος ἐνὶ κλισίῃσι λέλειπται
οἰσόμενος· τό νυ γὰρ κατεάξαμεν πρὶν ἔχεσκον
ἀσπίδα Δηϊφόβοιο βαλὼν ὑπερηνορέοντος.
τὸν δαὖτἸδομενεὺς Κρητῶν ἀγὸς ἀντίον ηὔδα·
260 δούρατα δαἴ κἐθέλῃσθα καὶ ἓν καὶ εἴκοσι δήεις
ἑσταότἐν κλισίῃ πρὸς ἐνώπια παμφανόωντα
Τρώϊα, τὰ κταμένων ἀποαίνυμαι· οὐ γὰρ ὀΐω
ἀνδρῶν δυσμενέων ἑκὰς ἱστάμενος πολεμίζειν.
τώ μοι δούρατά τἔστι καὶ ἀσπίδες ὀμφαλόεσσαι
265 καὶ κόρυθες καὶ θώρηκες λαμπρὸν γανόωντες.
τὸν δαὖ Μηριόνης πεπνυμένος ἀντίον ηὔδα·
καί τοι ἐμοὶ παρά τε κλισίῃ καὶ νηῒ μελαίνῃ
πόλλἔναρα Τρώων· ἀλλοὐ σχεδόν ἐστιν ἑλέσθαι.
οὐδὲ γὰρ οὐδἐμέ φημι λελασμένον ἔμμεναι ἀλκῆς,
270 ἀλλὰ μετὰ πρώτοισι μάχην ἀνὰ κυδιάνειραν
ἵσταμαι, ὁππότε νεῖκος ὀρώρηται πολέμοιο.
ἄλλόν πού τινα μᾶλλον Ἀχαιῶν χαλκοχιτώνων
λήθω μαρνάμενος, σὲ δὲ ἴδμεναι αὐτὸν ὀΐω.
τὸν δαὖτἸδομενεὺς Κρητῶν ἀγὸς ἀντίον ηὔδα·
275 οἶδἀρετὴν οἷός ἐσσι· τί σε χρὴ ταῦτα λέγεσθαι;
εἰ γὰρ νῦν παρὰ νηυσὶ λεγοίμεθα πάντες ἄριστοι
ἐς λόχον, ἔνθα μάλιστἀρετὴ διαείδεται ἀνδρῶν,
ἔνθ τε δειλὸς ἀνὴρ ὅς τἄλκιμος ἐξεφαάνθη·
τοῦ μὲν γάρ τε κακοῦ τρέπεται χρὼς ἄλλυδις ἄλλῃ,
280 οὐδέ οἱ ἀτρέμας ἧσθαι ἐρητύετἐν φρεσὶ θυμός,
ἀλλὰ μετοκλάζει καὶ ἐπἀμφοτέρους πόδας ἵζει,
ἐν δέ τέ οἱ κραδίη μεγάλα στέρνοισι πατάσσει
κῆρας ὀϊομένῳ, πάταγος δέ τε γίγνετὀδόντων·
τοῦ δἀγαθοῦ οὔτἂρ τρέπεται χρὼς οὔτέ τι λίην
285 ταρβεῖ, ἐπειδὰν πρῶτον ἐσίζηται λόχον ἀνδρῶν,
ἀρᾶται δὲ τάχιστα μιγήμεναι ἐν δαῒ λυγρῇ·
οὐδέ κεν ἔνθα τεόν γε μένος καὶ χεῖρας ὄνοιτο.
εἴ περ γάρ κε βλεῖο πονεύμενος ἠὲ τυπείης
οὐκ ἂν ἐν αὐχένὄπισθε πέσοι βέλος οὐδἐνὶ νώτῳ,
290 ἀλλά κεν στέρνων νηδύος ἀντιάσειε
πρόσσω ἱεμένοιο μετὰ προμάχων ὀαριστύν.
ἀλλἄγε μηκέτι ταῦτα λεγώμεθα νηπύτιοι ὣς
ἑσταότες, μή πού τις ὑπερφιάλως νεμεσήσῃ·
ἀλλὰ σύ γε κλισίην δὲ κιὼν ἕλευ ὄβριμον ἔγχος.
295 ὣς φάτο, Μηριόνης δὲ θοῷ ἀτάλαντος Ἄρηϊ
καρπαλίμως κλισίηθεν ἀνείλετο χάλκεον ἔγχος,
βῆ δὲ μετἸδομενῆα μέγα πτολέμοιο μεμηλώς.
οἷος δὲ βροτολοιγὸς Ἄρης πόλεμον δὲ μέτεισι,
τῷ δὲ Φόβος φίλος υἱὸς ἅμα κρατερὸς καὶ ἀταρβὴς
[13,250] pourquoi viens-tu, quittant la guerre et le carnage? Es-tu blessé, et la pointe d'un javelot te ronge-t-elle? Ou, pour quelque message, viens-tu vers moi? Certes, moi-même, je ne désire pas rester assis dans ma baraque, mais combattre. » Le sage Mérion répondit : « Idoménée, conseiller des Crétois vêtus de bronze, si une pique dans ta baraque te reste, je viens la prendre. Car j'ai brisé celle que j'avais, en frappant le bouclier de l'orgueilleux Deiphobos. » Idoménée, chef de Crétois, répondit : « Des lances, si tu en veux, tu en trouveras une et même vingt, dressées dans ma baraque, contre la cloison qui en resplendit; lances troyennes, prises à mes victimes; car je ne pense pas à combattre les ennemis à distance. Aussi ai-je des lances, et des boucliers renflés au centre, et des casques, et des cuirasses à l'éclat luisant. » Le sage Mérion répondit : « Moi aussi, dans ma baraque et mon vaisseau noir, j'ai beaucoup de dépouilles des Troyens; mais j'en suis trop loin pour les prendre. Car moi non plus, je l'affirme, je n'ai pas oublié ma vaillance. C'est au premier rang que, dans la bataille glorieuse, je me tiens, quand la lutte guerrière a commencé. Un autre des Achéens vêtus de bronze peut ne pas m'avoir vu combattre, mais toi, tu me connais, je crois. » Idoménée, guide des Crétois, lui répondit : « Je connais ta valeur; qu'as-tu besoin de parler ainsi? Si, maintenant, près des vaisseaux, on nous choisissait, tous les plus vaillants, pour une embuscade, — c'est là surtout que se reconnaît la valeur des guerriers, là que le lâche et le brave apparaissent : car le lâche y change à tout moment de couleur; pour rester tranquille, assis, il ne contient pas assez ses sentiments; il s'agenouille, il s'assied sur ses pieds; son coeur bat violemment dans sa poi- trine, à la pensée des déesses funestes; et il claque des dents; le brave, lui, ne change pas de couleur, il ne s'effraie guère, dès qu'il a pris place dans une embuscade, et il souhaite, au plus tôt, entrer dans l'affreuse mêlée — eh bien ! même en une embuscade, on ne saurait blâmer ton ardeur ni ton bras. Car si tu étais atteint ou frappé en combattant, ce n'est pas au cou, par derrière, qu'arriverait le trait, ou dans ton dos; c'est ta poitrine, ton ventre qu'il rencontrerait, tandis que tu irais de l'avant, camarade des guerriers du premier rang. Mais, allons, ne parlons plus là comme des enfants, immobiles; craignons qu'on ne nous blâme avec arrogance. Toi, va dans ma baraque, et prends une pique lourde. Il dit, et Mérion, comparable au rapide Arès, se hâta de prendre dans la baraque une pique de bronze, et suivit Idoménée, en ne pensant qu'à se battre. Comme le fléau des humains, Arès, marche au combat, suivi de l'Effroi, son fils puissant et intrépide,


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Dernière mise à jour : 29/03/2006