HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XIII

Vers 50-99

  Vers 50-99

[13,50] Τρώων, οἳ μέγα τεῖχος ὑπερκατέβησαν ὁμίλῳ·
ἕξουσιν γὰρ πάντας ἐϋκνήμιδες Ἀχαιοί·
τῇ δὲ δὴ αἰνότατον περιδείδια μή τι πάθωμεν,
γ λυσσώδης φλογὶ εἴκελος ἡγεμονεύει
Ἕκτωρ, ὃς Διὸς εὔχετἐρισθενέος πάϊς εἶναι.
55 σφῶϊν δὧδε θεῶν τις ἐνὶ φρεσὶ ποιήσειεν
αὐτώ θἑστάμεναι κρατερῶς καὶ ἀνωγέμεν ἄλλους·
τώ κε καὶ ἐσσύμενόν περ ἐρωήσαιτἀπὸ νηῶν
ὠκυπόρων, εἰ καί μιν Ὀλύμπιος αὐτὸς ἐγείρει.
καὶ σκηπανίῳ γαιήοχος ἐννοσίγαιος
60 ἀμφοτέρω κεκόπων πλῆσεν μένεος κρατεροῖο,
γυῖα δἔθηκεν ἐλαφρὰ πόδας καὶ χεῖρας ὕπερθεν.
αὐτὸς δὥς τἴρηξ ὠκύπτερος ὦρτο πέτεσθαι,
ὅς ῥά τἀπαἰγίλιπος πέτρης περιμήκεος ἀρθεὶς
ὁρμήσῃ πεδίοιο διώκειν ὄρνεον ἄλλο,
65 ὣς ἀπὸ τῶν ἤϊξε Ποσειδάων ἐνοσίχθων.
τοῖιν δἔγνω πρόσθεν Ὀϊλῆος ταχὺς Αἴας,
αἶψα δἄρΑἴαντα προσέφη Τελαμώνιον υἱόν·
Αἶαν ἐπεί τις νῶϊ θεῶν οἳ Ὄλυμπον ἔχουσι
μάντεϊ εἰδόμενος κέλεται παρὰ νηυσὶ μάχεσθαι,
70 οὐδ γε Κάλχας ἐστὶ θεοπρόπος οἰωνιστής·
ἴχνια γὰρ μετόπισθε ποδῶν ἠδὲ κνημάων
ῥεῖἔγνων ἀπιόντος· ἀρίγνωτοι δὲ θεοί περ·
καὶ δἐμοὶ αὐτῷ θυμὸς ἐνὶ στήθεσσι φίλοισι
μᾶλλον ἐφορμᾶται πολεμίζειν ἠδὲ μάχεσθαι,
75 μαιμώωσι δἔνερθε πόδες καὶ χεῖρες ὕπερθε.
τὸν δἀπαμειβόμενος προσέφη Τελαμώνιος Αἴας·
οὕτω νῦν καὶ ἐμοὶ περὶ δούρατι χεῖρες ἄαπτοι
μαιμῶσιν, καί μοι μένος ὤρορε, νέρθε δὲ ποσσὶν
ἔσσυμαι ἀμφοτέροισι· μενοινώω δὲ καὶ οἶος
80 Ἕκτορι Πριαμίδῃ ἄμοτον μεμαῶτι μάχεσθαι.
ὣς οἳ μὲν τοιαῦτα πρὸς ἀλλήλους ἀγόρευον
χάρμῃ γηθόσυνοι, τήν σφιν θεὸς ἔμβαλε θυμῷ·
τόφρα δὲ τοὺς ὄπιθεν γαιήοχος ὦρσεν Ἀχαιούς,
οἳ παρὰ νηυσὶ θοῇσιν ἀνέψυχον φίλον ἦτορ.
85 τῶν ἅμα τἀργαλέῳ καμάτῳ φίλα γυῖα λέλυντο,
καί σφιν ἄχος κατὰ θυμὸν ἐγίγνετο δερκομένοισι
Τρῶας, τοὶ μέγα τεῖχος ὑπερκατέβησαν ὁμίλῳ.
τοὺς οἵ γεἰσορόωντες ὑπὀφρύσι δάκρυα λεῖβον·
οὐ γὰρ ἔφαν φεύξεσθαι ὑπἐκ κακοῦ· ἀλλἐνοσίχθων
90 ῥεῖα μετεισάμενος κρατερὰς ὄτρυνε φάλαγγας.
Τεῦκρον ἔπι πρῶτον καὶ Λήϊτον ἦλθε κελεύων
Πηνέλεών θἥρωα Θόαντά τε Δηΐπυρόν τε
Μηριόνην τε καὶ Ἀντίλοχον μήστωρας ἀϋτῆς·
τοὺς γἐποτρύνων ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
95 αἰδὼς Ἀργεῖοι, κοῦροι νέοι· ὔμμιν ἔγωγε
μαρναμένοισι πέποιθα σαωσέμεναι νέας ἁμάς·
εἰ δὑμεῖς πολέμοιο μεθήσετε λευγαλέοιο,
νῦν δὴ εἴδεται ἦμαρ ὑπὸ Τρώεσσι δαμῆναι.
πόποι μέγα θαῦμα τόδὀφθαλμοῖσιν ὁρῶμαι
[13,50] des Troyens qui ont franchi le grand mur, en foule : ils seront contenus, tous, par les Achéens aux beaux jambarts; mais, ici, je crains terriblement quelque malheur pour nous, ici où cet enragé, semblable à la flamme, commande, cet Hector, qui se vante d'être le fils de Zeus très puissant. Vous deux, puisse un dieu vous mettre dans le coeur de tenir, tous deux, vaillamment, et d'exhorter les autres. Alors, malgré son élan, vous repousseriez Hector loin des vaisseaux rapides, quand l'Olympien lui-même l'animerait. Il dit, et de son bâton, lui, le dieu qui porte et ébranle la terre, en les touchant, il les remplit d'ardeur et de force; il rendit légers leurs membres, leurs pieds, et leurs mains au-dessus. Lui-même — comme l'épervier aux ailes rapides prend son vol, quand, du sommet d'un rocher escarpé, il s'enlève, et s'élance dans la plaine à la poursuite d'un autre oiseau, — ainsi il les quitta brusquement, Poseidon qui ébranle la terre. Le premier, le fils d'Oïlée, le rapide Ajax, le reconnut. Aussitôt, il dit à Ajax, fils de Télamon : « Ajax, c'est bien l'un des dieux habitant l'Olympe qui, sous les traits du devin, nous invite à lutter près des vaisseaux. Non, ce n'est pas là Calchas, l'augure interprète des dieux. Les traces de ses pieds, de ses pas, je les ai facilement reconnues, à son départ : ils sont aisés à reconnaître, les dieux. Je sens mon coeur, dans ma poitrine, plus ardent pour guerroyer et combattre, et frémir d'impatience mes pieds, sous moi, et mes mains au-dessus. » Ajax, fils de Télamon, répondit: « Moi aussi, autour de ma lance, mes mains irrésistibles frémissent; mon ardeur a grandi; sous moi mes pieds s'élancent; je pense à engager, même seul, contre Hector fils de Priam, qui se rue furieusement, le combat. » Ainsi, entre eux, ils parlaient, joyeux de l'ardeur offensive que le dieu avait mise en leur coeur. Lui cependant, derrière eux, — le Soutien de la terre — faisait lever les Achéens qui, près des vaisseaux rapides, rafraîchissaient leur coeur : car, en même temps, une fatigue terrible avait désuni leurs membres et la douleur descendait dans leur âme, à voir les Troyens qui avaient franchi le grand mur en foule. A cette vue, sous leurs sourcils, des larmes coulaient, car ils se disaient qu'ils n'échapperaient pas au malheur. Mais Celui qui ébranle la terre, venu au milieu d'eux, ranima facilement leurs fortes phalanges. Ce furent d'abord Teucer et Leïtos qu'il vint exhorter, et le héros Pénéleos, Thoas, Deipyros, Merionès et Antilochos, habiles à la guerre. Pour les exciter, il leur dit ces mots ailés : «O honte, Argiens, jeunes gens ! A vous, si vous combattez, je me fie pour sauver nos vaisseaux; mais si vous abandonnez la guerre funeste, voici qu'apparaît le jour d'être domptés par les Troyens. Ah ! c'est un grand miracle que voient ici mes yeux,


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Dernière mise à jour : 29/03/2006