HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant IX

Vers 650-699

  Vers 650-699

[9,650] οὐ γὰρ πρὶν πολέμοιο μεδήσομαι αἱματόεντος
πρίν γυἱὸν Πριάμοιο δαΐφρονος Ἕκτορα δῖον
Μυρμιδόνων ἐπί τε κλισίας καὶ νῆας ἱκέσθαι
κτείνοντἈργείους, κατά τε σμῦξαι πυρὶ νῆας.
ἀμφὶ δέ τοι τῇ ἐμῇ κλισίῃ καὶ νηῒ μελαίνῃ
655 Ἕκτορα καὶ μεμαῶτα μάχης σχήσεσθαι ὀΐω.
ὣς ἔφαθ᾽, οἳ δὲ ἕκαστος ἑλὼν δέπας ἀμφικύπελλον
σπείσαντες παρὰ νῆας ἴσαν πάλιν· ἦρχε δὈδυσσεύς.
Πάτροκλος δἑτάροισιν ἰδὲ δμωῇσι κέλευσε
Φοίνικι στορέσαι πυκινὸν λέχος ὅττι τάχιστα.
660 αἳ δἐπιπειθόμεναι στόρεσαν λέχος ὡς ἐκέλευσε
κώεά τε ῥῆγός τε λίνοιό τε λεπτὸν ἄωτον.
ἔνθ γέρων κατέλεκτο καὶ ἠῶ δῖαν ἔμιμνεν.
αὐτὰρ Ἀχιλλεὺς εὗδε μυχῷ κλισίης εὐπήκτου·
τῷ δἄρα παρκατέλεκτο γυνή, τὴν Λεσβόθεν ἦγε,
665 Φόρβαντος θυγάτηρ Διομήδη καλλιπάρῃος.
Πάτροκλος δἑτέρωθεν ἐλέξατο· πὰρ δἄρα καὶ τῷ
Ἶφις ἐΰζωνος, τήν οἱ πόρε δῖος Ἀχιλλεὺς
Σκῦρον ἑλὼν αἰπεῖαν Ἐνυῆος πτολίεθρον.
οἳ δὅτε δὴ κλισίῃσιν ἐν Ἀτρεΐδαο γένοντο.
670 τοὺς μὲν ἄρα χρυσέοισι κυπέλλοις υἷες Ἀχαιῶν
δειδέχατἄλλοθεν ἄλλος ἀνασταδόν, ἔκ τἐρέοντο·
πρῶτος δἐξερέεινεν ἄναξ ἀνδρῶν Ἀγαμέμνων·
εἴπἄγε μ πολύαινὈδυσεῦ μέγα κῦδος Ἀχαιῶν
ἐθέλει νήεσσιν ἀλεξέμεναι δήϊον πῦρ,
675 ἀπέειπε, χόλος δἔτἔχει μεγαλήτορα θυμόν;
τὸν δαὖτε προσέειπε πολύτλας δῖος Ὀδυσσεύς·
Ἀτρεΐδη κύδιστε ἄναξ ἀνδρῶν Ἀγάμεμνον
κεῖνός γοὐκ ἐθέλει σβέσσαι χόλον, ἀλλἔτι μᾶλλον
πιμπλάνεται μένεος, σὲ δἀναίνεται ἠδὲ σὰ δῶρα.
680 αὐτόν σε φράζεσθαι ἐν Ἀργείοισιν ἄνωγεν
ὅππως κεν νῆάς τε σαῷς καὶ λαὸν Ἀχαιῶν·
αὐτὸς δἠπείλησεν ἅμἠοῖ φαινομένηφι
νῆας ἐϋσσέλμους ἅλαδἑλκέμεν ἀμφιελίσσας.
καὶ δἂν τοῖς ἄλλοισιν ἔφη παραμυθήσασθαι
685 οἴκαδἀποπλείειν, ἐπεὶ οὐκέτι δήετε τέκμωρ
Ἰλίου αἰπεινῆς· μάλα γάρ ἑθεν εὐρύοπα Ζεὺς
χεῖρα ἑὴν ὑπερέσχε, τεθαρσήκασι δὲ λαοί.
ὣς ἔφατ᾽· εἰσὶ καὶ οἵδε τάδεἰπέμεν, οἵ μοι ἕποντο,
Αἴας καὶ κήρυκε δύω πεπνυμένω ἄμφω.
690 Φοῖνιξ δαὖθ γέρων κατελέξατο, ὡς γὰρ ἀνώγει,
ὄφρά οἱ ἐν νήεσσι φίλην ἐς πατρίδἕπηται
αὔριον, ἢν ἐθέλῃσιν· ἀνάγκῃ δοὔ τί μιν ἄξει.
ὣς ἔφαθ᾽, οἳ δἄρα πάντες ἀκὴν ἐγένοντο σιωπῇ
μῦθον ἀγασσάμενοι· μάλα γὰρ κρατερῶς ἀγόρευσε.
695 δὴν δἄνεῳ ἦσαν τετιηότες υἷες Ἀχαιῶν·
ὀψὲ δὲ δὴ μετέειπε βοὴν ἀγαθὸς Διομήδης·
Ἀτρεΐδη κύδιστε ἄναξ ἀνδρῶν Ἀγάμεμνον
μὴ ὄφελες λίσσεσθαι ἀμύμονα Πηλεΐωνα
μυρία δῶρα διδούς· δἀγήνωρ ἐστὶ καὶ ἄλλως·
[9,650] Je ne m'inquiéterai pas de la guerre sanglante, avant que le fils du sage Priam, le divin Hector, soit arrivé aux baraques et aux vaisseaux des Myrmidons en massacrant les Argiens, et qu'il ait mis le feu aux vaisseaux. Près de mes baraques et de mon vaisseau noir, Hector, malgré son ardeur, s'arrêtera, je crois. » Il dit, et eux, prenant chacun une coupe à deux anses, firent les libations, et retournèrent le long des vaisseaux. En tête marchait Ulysse. Patrocle, lui, ordonna à ses compagnons et aux captives d'étendre pour Phénix une couche épaisse au plus vite. Docilement elles l'étendirent comme il l'ordonnait : des toisons, une couverture, et la fine fleur du lin. Là le vieillard se coucha et attendit l'aurore divine. Cependant Achille dormit au fond de sa baraque bien construite. Avec lui se coucha une femme qu'il avait amenée de Lesbos, la fille de Phorbas, Diomèdè aux belles joues. Patrocle se coucha du côté opposé, lui aussi avec une femme, Iphis à la belle ceinture, que lui avait donnée le divin Achille à la prise de Scyros l'escarpée citadelle d'Enyée. Quand les députés arrivèrent aux baraques de l'Atride, les fils d'Achéens, coupe d'or en main, les reçurent en se levant, chacun de son côté, et leur posaient des questions personnelles. Mais le premier à les questionner fut le roi de guerriers Agamemnon : «Allons, parle, fameux Ulysse, gloire des Achéens. Veut-il écarter des vaisseaux le feu destructeur, ou a-t-il refusé, et la bile tient-elle encore son coeur superbe? » Le patient et divin Ulysse répondit : «Glorieux Atride, roi de guerriers, Agamemnon, loin de vouloir éteindre sa colère, il est plus que jamais plein de violence, et te repousse, toi et tes présents. Il t'invite à chercher toi-même, avec les Argiens, le moyen de sauver les vaisseaux et les troupes achéennes. Lui, il a menacé, quand paraîtra l'aurore, de tirer à la mer ses navires bien charpentés qui vont dans les deux sens. Il a dit même qu'il conseillerait aux autres Achéens de se rembarquer pour aller chez eux, parce que vous ne rencontrerez plus le jour fatal pour Ilion l'escarpée; car Zeus qui voit au loin a étendu sans doute sa main sur la ville, et ses troupes ont confiance. Voilà ses paroles; et ils sont aussi là pour te les dire, ceux qui m'ont accompagné, Ajax, et ces deux hérauts pleins de sagesse. Quant au vieux Phénix, il a couché là-bas, sur l'invitation d'Achille, afin de le suivre sur ses vaisseaux dans sa patrie, demain, s'il le veut : car Achille ne l'emmènera pas de force. » Il dit, et tous demeurèrent muets, en silence, {frappés de son discours, car il avait parlé avec beaucoup de force}. Longtemps les fils d'Achéens restèrent muets, affligés. Enfin parla Diomède bon pour le cri de guerre : «Glorieux Atride, roi de guerriers, Agamemnon, tu n'aurais même pas dû prier l'irréprochable fils de Pélée, en lui offrant mille présents. Il est déjà fier sans cela;


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Dernière mise à jour : 24/02/2006