HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodote, Histoires, livre IX

Chapitres 40-44

  Chapitres 40-44

[9,40] μετὰ δὲ τοῦτο τὸ ἔργον ἑτέρας δύο ἡμέρας διέτριψαν, οὐδέτεροι βουλόμενοι μάχης ἄρξαι· μέχρι μὲν γὰρ τοῦ Ἀσωποῦ ἐπήισαν οἱ βάρβαροι πειρώμενοι τῶν Ἑλλήνων, διέβαινον δὲ οὐδέτεροι. μέντοι ἵππος Μαρδονίου αἰεὶ προσέκειτό τε καὶ ἐλύπεε τοὺς Ἕλληνας· οἱ γὰρ Θηβαῖοι, ἅτε μηδίζοντες μεγάλως, προθύμως ἔφερον τὸν πόλεμον καὶ αἰεὶ κατηγέοντο μέχρι μάχης, τὸ δὲ ἀπὸ τούτου παραδεκόμενοι Πέρσαι τε καὶ Μῆδοι μάλα ἔσκον οἳ ἀπεδείκνυντο ἀρετάς. [9,40] XL. Après cette action, ils furent deux autres jours sans commencer de part et d’autre le combat. Les Barbares s’avancèrent jusque sur les bords de l’Asope, pour tâter les ennemis ; mais ni l’une ni l’antre armée ne voulut passer la rivière. La cavalerie de Mardonius ne cessait d’inquiéter et de harceler les Grecs ; car les Thébains, extrêmement zélés pour les Perses, faisaient la guerre avec ardeur, et s’approchaient continuellement, sans cependant engager l’action. Ils étaient ensuite relevés par les Perses et les Mèdes, qui se distinguèrent beaucoup.
[9,41] μέχρι μέν νυν τῶν δέκα ἡμερέων οὐδὲν ἐπὶ πλεῦν ἐγίνετο τούτων· ὡς δὲ ἑνδεκάτη ἐγεγόνεε ἡμέρη ἀντικατημένοισι ἐν Πλαταιῇσι, οἵ τε δὴ Ἕλληνες πολλῷ πλεῦνες ἐγεγόνεσαν καὶ Μαρδόνιος περιημέκτεε τῇ ἕδρῃ, ἐνθαῦτα ἐς λόγους ἦλθον Μαρδόνιός τε Γοβρύεω καὶ Ἀρτάβαζος Φαρνάκεος, ὃς ἐν ὀλίγοισι Περσέων ἦν ἀνὴρ δόκιμος παρὰ Ξέρξῃ. (2) βουλευομένων δὲ αἵδε ἦσαν αἱ γνῶμαι, μὲν Ἀρταβάζου ὡς χρεὸν εἴη ἀναζεύξαντας τὴν ταχίστην πάντα τὸν στρατὸν ἰέναι ἐς τὸ τεῖχος τὸ Θηβαίων, ἔθα σῖτόν τέ σφι ἐσενηνεῖχθαι πολλὸν καὶ χόρτον τοῖσι ὑποζυγίοισι, κατἡσυχίην τε ἱζομένους διαπρήσσεσθαι ποιεῦντας τάδε· (3) ἔχειν γὰρ χρυσὸν πολλὸν μὲν ἐπίσημον πολλὸν δὲ καὶ ἄσημον, πολλὸν δὲ ἄργυρόν τε καὶ ἐκπώματα· τούτων φειδομένους μηδενὸς διαπέμπειν ἐς τοὺς Ἕλληνας, Ἑλλήνων δὲ μάλιστα ἐς τοὺς προεστεῶτας ἐν τῇσι πόλισι, καὶ ταχέως σφέας παραδώσειν τὴν ἐλευθερίην· μηδὲ ἀνακινδυνεύειν συμβάλλοντας. (4) τούτου μὲν αὐτὴ ἐγίνετο καὶ Θηβαίων γνώμη, ὡς προειδότος πλεῦν τι καὶ τούτου, Μαρδονίου δὲ ἰσχυροτέρη τε καὶ ἀγνωμονεστέρη καὶ οὐδαμῶς συγγινωσκομένη· δοκέειν τε γὰρ πολλῷ κρέσσονα εἶναι τὴν σφετέρην στρατιὴν τῆς Ἑλληνικῆς, συμβάλλειν τε τὴν ταχίστην μηδὲ περιορᾶν συλλεγομένους ἔτι πλεῦνας τῶν συλλελεγμένων, τά τε σφάγια τὰ Ἡγησιστράτου ἐᾶν μηδὲ βιάζεσθαι, ἀλλὰ νόμῳ τῷ Περσέων χρεωμένους συμβάλλειν. [9,41] XLI. Il ne se fit rien de plus pendant dix jours de suite ; mais le onzième depuis que les deux armées étaient campées à Platées en présence l’une de l’autre, comme les Grecs avaient reçu des renforts considérables, et que Mardonius s’ennuyait beaucoup de ce retardement, il conféra avec Artabaze, fils de Pharnace, que Xerxès distinguait parmi le petit nombre de Perses qu’il honorait de son estime. Celui-ci fut d’avis de lever au plus tôt le camp, et de s’approcher des murs de Thèbes, où l’on avait fait porter des vivres pour les troupes et des fourrages pour les chevaux ; que dans cette position on terminerait tranquillement la guerre en s’y prenant de la manière suivante : qu’on avait beaucoup d’or monnayé et non monnayé, avec une grande quantité d’argent et de vases à boire ; qu’il fallait, sans rien épargner, envoyer toutes ces richesses aux Grecs, et surtout à ceux qui avaient le plus d’autorité dans les villes ; qu’ils ne tarderaient pas à livrer leur liberté, et qu’on ne serait pas dans le cas de courir les risques d’une bataille. Les Thébains se rangèrent de cet avis, le croyant le plus prudent. Celui de Mardonius fut violent, insensé, il ne voulut point céder. Son armée était, disait-il, de beaucoup supérieure à celle de Grecs : il fallait incessamment livrer bataille, sans attendre que les ennemis, dont le nombre, augmentait tous les jours, eussent reçu de nouveaux renforts ; il fallait abandonner les auspices d’Hégésistrate, ne point violer les lois des Perses, et combattre selon leurs usages.
[9,42] τούτου δὲ οὕτω δικαιεῦντος ἀντέλεγε οὐδείς, ὥστε ἐκράτεε τῇ γνώμῃ· τὸ γὰρ κράτος εἶχε τῆς στρατιῆς οὗτος ἐκ βασιλέος, ἀλλοὐκ Ἀρτάβαζος. μεταπεμψάμενος ὦν τοὺς ταξιάρχους τῶν τελέων καὶ τῶν μετἑωυτοῦ ἐόντων Ἑλλήνων τοὺς στρατηγοὺς εἰρώτα εἴ τι εἰδεῖεν λόγιον περὶ Περσέων ὡς διαφθερέονται ἐν τῇ Ἑλλάδι. (2) σιγώντων δὲ τῶν ἐπικλήτων, τῶν μὲν οὐκ εἰδότων τοὺς χρησμούς, τῶν δὲ εἰδότων μὲν ἐν ἀδείῃ δὲ οὐ ποιευμένων τὸ λέγειν, αὐτὸς Μαρδόνιος ἔλεγεἐπεὶ τοίνυν ὑμεῖς ἴστε οὐδὲν οὐ τολμᾶτε λέγειν, ἀλλἐγὼ ἐρέω ὡς εὖ ἐπιστάμενος· (3) ἔστι λόγιον ὡς χρεόν ἐστι Πέρσας ἀπικομένους ἐς τὴν Ἑλλάδα διαρπάσαι τὸ ἱρὸν τὸ ἐν Δελφοῖσι, μετὰ δὲ τὴν διαρπαγὴν ἀπολέσθαι πάντας. ἡμεῖς τοίνυν αὐτὸ τοῦτο ἐπιστάμενοι οὔτε ἴμεν ἐπὶ τὸ ἱρὸν τοῦτο οὔτε ἐπιχειρήσομεν διαρπάζειν, ταύτης τε εἵνεκα τῆς αἰτίης οὐκ ἀπολεόμεθα. (4) ὥστε ὑμέων ὅσοι τυγχάνουσι εὔνοοι ἐόντες Πέρσῃσι, ἥδεσθε τοῦδε εἵνεκα ὡς περιεσομένους ἡμέας Ἑλλήνων„. ταῦτά σφι εἴπας δεύτερα ἐσήμαινε παραρτέεσθαί τε πάντα καὶ εὐκρινέα ποιέεσθαι ὡς ἅμα ἡμέρῃ τῇ ἐπιούσῃ συμβολῆς ἐσομένης. [9,42] XLII. Tel fût l’avis de Mardonius. Il prévalut, personne ne s’y opposant parce que le roi lui avait donné le commandement de l’armée, et non point à Artabaze. Il convoqua donc les principaux officiers de son armée et des troupes grecques qu’il avait avec lui, et leur demanda s’ils avaient connaissance de quelque oracle qui prédît aux Perses qu’ils devaient périr dans la Grèce. Ceux qu’il avait mandés n’ouvrant point la bouche, les uns parce qu’ils n’avaient aucune connaissance des oracles, les autres par crainte, Mardonius prit la parole, et leur dit : « Puisque vous ne savez rien, ou que vous n’osez rien dire, je vais parler en homme qui est bien instruit. Suivant un oracle, il est prescrit par les destins que les Perses pilleront, à leur arrivée en Grèce, le temple de Delphes, et qu’après l’avoir pillé ils périront tous. Mais, puisque nous avons connaissance de cette prédiction, nous ne dirigerons point notre marche vers ce temple, nous n’entreprendrons point de le piller, et nous ne périrons point pour ce sujet. Que tous ceux d’entre vous qui ont de l’inclination pour les Perses se réjouissent donc dans à l’assurance que nous aurons l’avantage sur les Grecs. » Lorsqu’il eut cessé de parler, il ordonna de faire les préparatifs nécessaires, et de tenir tout en bon ordre, comme si la bataille eût dû se donner le lendemain au point du jour.
[9,43] τοῦτον δἔγωγε τὸν χρησμόν, τὸν Μαρδόνιος εἶπε ἐς Πέρσας ἔχειν, ἐς Ἰλλυριούς τε καὶ τὸν Ἐγχελέων στρατὸν οἶδα πεποιημένον, ἀλλοὐκ ἐς Πέρσας. ἀλλὰ τὰ μὲν Βάκιδι ἐς ταύτην τὴν μάχην ἐστὶ πεποιημένα, (2) τὴν δἐπὶ Θερμώδοντι καὶ Ἀσωπῷ λεχεποίῃ Ἑλλήνων σύνοδον καὶ βαρβαρόφωνον ἰυγήν, τῇ πολλοὶ πεσέονται ὑπὲρ λάχεσίν τε μόρον τε τοξοφόρων Μήδων, ὅταν αἴσιμον ἦμαρ ἐπέλθῃ, ταῦτα μὲν καὶ παραπλήσια τούτοισι ἄλλα Μουσαίῳ ἔχοντα οἶδα ἐς Πέρσας. δὲ Θερμώδων ποταμὸς ῥέει μεταξὺ Τανάγρης τε καὶ Γλίσαντος. [9,43] XLIII. Je sais que cet oracle, que Mardonius croyait regarder les Perses, ne les concernait pas, mais les Illyriens et l’armée des Enchéléens. Voici celui de Bacis sur cette bataille : « Les rives du Thermodon et les pâturages de l’Asope sont couverts de bataillons grecs, j’entends les cris des Barbares ; mais, quand le jour fatal sera venu, les Mèdes y périront en grand nombre, malgré les destins. » Cet oracle et plusieurs autres semblables de Musée ont été rendus au sujet des Perses. Quant au Thermodon, il coule entre Tanagre et Glisante.
[9,44] μετὰ δὲ τὴν ἐπειρώτησιν τῶν χρησμῶν καὶ παραίνεσιν τὴν ἐκ Μαρδονίου νύξ τε ἐγίνετο καὶ ἐς φυλακὰς ἐτάσσοντο. ὡς δὲ πρόσω τῆς νυκτὸς προελήλατο καὶ ἡσυχίη ἐδόκεε εἶναι ἀνὰ τὰ στρατόπεδα καὶ μάλιστα οἱ ἄνθρωποι εἶναι ἐν ὕπνῳ, τηνικαῦτα προσελάσας ἵππῳ πρὸς τὰς φυλακὰς τὰς Ἀθηναίων Ἀλέξανδρος Ἀμύντεω, στρατηγός τε ἐὼν καὶ βασιλεὺς Μακεδόνων, ἐδίζητο τοῖσι στρατηγοῖσι ἐς λόγους ἐλθεῖν. (2) τῶν δὲ φυλάκων οἱ μὲν πλεῦνες παρέμενον, οἳ δἔθεον ἐπὶ τοὺς στρατηγούς, ἐλθόντες δὲ ἔλεγον ὡς ἄνθρωπος ἥκοι ἐπἵππου ἐκ τοῦ στρατοπέδου τοῦ Μήδων, ὃς ἄλλο μὲν οὐδὲν παραγυμνοῖ ἔπος, στρατηγοὺς δὲ ὀνομάζων ἐθέλειν φησὶ ἐς λόγους ἐλθεῖν. [9,44] XLIV. Après que Mardonius eut interrogé les officiers de son armée sur les oracles, et qu’il les eut exhortés à faire leur devoir, la nuit vint ; et l’on posa des sentinelles. Elle était déjà bien avancée, un profond silence régnait dans les deux camps, et les troupes étaient plongées dans le sommeil, lorsque Alexandre, fils d’Amyntas, général et roi des Macédoniens, se rendit à cheval vers la garde avancée des Athéniens, et demanda à parler à leurs généraux. La plupart des sentinelles restèrent dans leur poste ; les autres coururent les avertir qu’il venait d’arriver du camp des Perses un homme à cheval, qui s’était contenté de leur dire, en nommant les généraux par leurs noms, qu’il voulait leur parler.


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Dernière mise à jour : 2/02/2006