HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodote, Histoires, livre IX

Chapitres 110-114

  Chapitres 110-114

[9,110] καὶ Ἄμηστρις πυνθάνεταί μιν ἔχουσαν· μαθοῦσα δὲ τὸ ποιεύμενον τῇ μὲν γυναικὶ ταύτῃ οὐκ εἶχε ἔγκοτον, δὲ ἐλπίζουσα τὴν μητέρα αὐτῆς εἶναι αἰτίην καὶ ταῦτα ἐκείνην πρήσσειν, τῇ Μασίστεω γυναικὶ ἐβούλευε ὄλεθρον. (2) φυλάξασα δὲ τὸν ἄνδρα τὸν ἑωυτῆς Ξέρξην βασιλήιον δεῖπνον προτιθέμενον· τοῦτο δὲ τὸ δεῖπνον παρασκευάζεται ἅπαξ τοῦ ἐνιαυτοῦ ἡμέρῃ τῇ ἐγένετο βασιλεύς. οὔνομα δὲ τῷ δείπνῳ τούτῳ Περσιστὶ μὲν τυκτά, κατὰ δὲ τὴν Ἑλλήνων γλῶσσαν τέλειον· τότε καὶ τὴν κεφαλὴν σμᾶται μοῦνον βασιλεὺς καὶ Πέρσας δωρέεται· ταύτην δὴ τὴν ἡμέρην φυλάξασα Ἄμηστρις χρηίζει τοῦ Ξέρξεω δοθῆναί οἱ τὴν Μασίστεω γυναῖκα. (3) δὲ δεινόν τε καὶ ἀνάρσιον ἐποιέετο τοῦτο μὲν ἀδελφεοῦ γυναῖκα παραδοῦναι, τοῦτο δὲ ἀναιτίην ἐοῦσαν τοῦ πρήγματος τούτου· συνῆκε γὰρ τοῦ εἵνεκεν ἐδέετο. [9,110] CX. Amestris ayant appris qu’elle portait cet habit, découvrit ainsi la conduite du roi. Au lieu de se fâcher contre Artaynte, elle résolut la perte de la mère de cette princesse, la croyant coupable et la cause du désordre. Elle attendit le festin royal. Le festin se fait une fois par an, le jour de la naissance du roi. On l’appelle "tycta" en langue perse, et le parfait en grec. C’est le seul temps de l’année où le roi se fait frotter la tête avec quelque chose de détersif, et où il fait des présents aux Perses. Amestris, ayant observé ce jour, demanda à Xerxès la femme de Masistès.
[9,111] τέλος μέντοι ἐκείνης τε λιπαρεούσης καὶ ὑπὸ τοῦ νόμου ἐξεργόμενος, ὅτι ἀτυχῆσαι τὸν χρηίζοντα οὔ σφι δυνατόν ἐστι βασιληίου δείπνου προκειμένου, κάρτα δὴ ἀέκων κατανεύει, καὶ παραδοὺς ποιέει ὧδε· τὴν μὲν κελεύει ποιέειν τὰ βούλεται, δὲ μεταπεμψάμενος τὸν ἀδελφεὸν λέγει τάδε. (2) “Μασίστα, σὺ εἶς Δαρείου τε παῖς καὶ ἐμὸς ἀδελφεός, πρὸς δἔτι τούτοισι καὶ εἶς ἀνὴρ ἀγαθός· γυναικὶ δὴ ταύτῃ τῇ νῦν συνοικέεις μὴ συνοίκεε, ἀλλά τοι ἀνταὐτῆς ἐγὼ δίδωμι θυγατέρα τὴν ἐμήν. ταύτῃ συνοίκεε· τὴν δὲ νῦν ἔχεις, οὐ γὰρ δοκέει ἐμοί, μὴ ἔχε γυναῖκα„. (3) δὲ Μασίστης ἀποθωμάσας τὰ λεγόμενα λέγει τάδε. “ δέσποτα, τίνα μοι λόγον λέγεις ἄχρηστον, κελεύων με γυναῖκα, ἐκ τῆς μοι παῖδές τε νεηνίαι εἰσὶ καὶ θυγατέρες, τῶν καὶ σὺ μίαν τῷ παιδὶ τῷ σεωυτοῦ ἠγάγεο γυναῖκα, αὐτή τέ μοι κατὰ νόον τυγχάνει κάρτα ἐοῦσα· ταύτην με κελεύεις μετέντα θυγατέρα τὴν σὴν γῆμαι; (4) ἐγὼ δὲ βασιλεῦ μεγάλα μὲν ποιεῦμαι ἀξιεύμενος θυγατρὸς τῆς σῆς, ποιήσω μέντοι τούτων οὐδέτερα. σὺ δὲ μηδαμῶς βιῶ πρήγματος τοιοῦδε δεόμενος· ἀλλὰ τῇ τε σῇ θυγατρὶ ἀνὴρ ἄλλος φανήσεται ἐμεῦ οὐδὲν ἥσσων, ἐμέ τε ἔα γυναικὶ τῇ ἐμῇ συνοικέειν„. (5) μὲν δὴ τοιούτοισι ἀμείβεται, Ξέρξης δὲ θυμωθεὶς λέγει τάδε. “οὕτω τοι, Μασίστα, πέπρηκται· οὔτε γὰρ ἄν τοι δοίην θυγατέρα τὴν ἐμὴν γῆμαι, οὔτε ἐκείνῃ πλεῦνα χρόνον συνοικήσεις, ὡς μάθῃς τὰ διδόμενα δέκεσθαι„. δὲ ὡς ταῦτα ἤκουσε, εἴπας τοσόνδε ἐχώρεε ἔξωδέσποτα, οὐ δὴ κώ με ἀπώλεσας„. [9,111] CXI. Ce prince crut qu’il était d’autant plus horrible et d’autant plus criminel de livrer la femme de son frère, qu’elle n’était nullement coupable et qu’il n’ignorait pas le motif qui la lui faisait demander. Mais enfin, vaincu par ses pressantes sollicitations, et forcé par la loi, qui ne permet pas au roi de refuser les grâces qu’on lui demande le jour du festin royal, il la lui accorda malgré lui, et dit à la reine, en la lui remettant, d’en faire ce qu’elle voudrait. Il manda ensuite son frère : «Masistès, lui dit-il, vous êtes fils de Darius et mon frère, et d’ailleurs homme de bien. N’habitez plus, avec votre épouse, je vous donne ma fille en sa place ; acceptez-la pour femme, et renvoyez celle que vous avez actuellement : telle est ma volonté. « Quel étrange discours me tenez-vous, seigneur ? répondit Masistès étonné. Vous voulez que je me sépare d’une femme que j’aime, et dont j’ai trois fils encore jeunes, et des filles parmi lesquelles vous avez choisi une femme à votre fils ; vous m’ordonnez de la renvoyer, et vous me donnez en sa place votre fille ! J’estime comme je le dois l’honneur que vous me faites de me donner votre fille, mais je ne puis ni l’accepter ni renvoyer ma femme. Ne me faites, je vous prie, aucune violence, puisque rien ne vous y oblige, et laissez-moi vivre avec ma femme ; vous trouverez pour votre fille un parti non moins avantageux. » Ainsi parla Masistès. Xerxès, irrité, répliqua en ces termes : « C’en est fait, Masistès, vous n’auriez point actuellement ma fille quand vous la voudriez ; et vous ne conserverez pas plus longtemps votre femme, afin de vous apprendre une autre fois à accepter mes offres. » Là-dessus Masistès se retira, et en sortant il se contenta de dire : « Seigneur, vous ne m’avez pas encore ôté la vie. »
[9,112] ἐν δὲ τούτῳ διὰ μέσου χρόνῳ, ἐν τῷ Ξέρξης τῷ ἀδελφεῷ διελέγετο, Ἄμηστρις μεταπεμψαμένη τοὺς δορυφόρους τοῦ Ξέρξεω διαλυμαίνεται τὴν γυναῖκα τοῦ Μασίστεω· τούς τε μαζοὺς ἀποταμοῦσα κυσὶ προέβαλε καὶ ῥῖνα καὶ ὦτα καὶ χείλεα καὶ γλῶσσαν ἐκταμοῦσα ἐς οἶκόν μιν ἀποπέμπει διαλελυμασμένην. [9,112] CXII. Tandis que Xerxès parlait à son frère, Amestris manda les gardes du roi, et fit mutiler la femme de Masistès. On lui coupa, par son ordre, les mamelles, qu’on jeta aux chiens, et, après lui avoir fait aussi couper le nez, les oreilles, les lèvres et la langue, elle la renvoya chez elle ainsi mutilée.
[9,113] δὲ Μασίστης οὐδέν κω ἀκηκοὼς τούτων, ἐλπόμενος δέ τί οἱ κακὸν εἶναι, ἐσπίπτει δρόμῳ ἐς τὰ οἰκία. ἰδὼν δὲ διεφθαρμένην τὴν γυναῖκα, αὐτίκα μετὰ ταῦτα συμβουλευσάμενος τοῖσι παισὶ ἐπορεύετο ἐς Βάκτρα σύν τε τοῖσι ἑωυτοῦ υἱοῖσι καὶ δή κου τισὶ καὶ ἄλλοισι ὡς ἀποστήσων νομὸν τὸν Βάκτριον καὶ ποιήσων τὰ μέγιστα κακῶν βασιλέα· (2) τά περ ἂν καὶ ἐγένετο, ὡς ἐμοὶ δοκέειν, εἴ περ ἔφθη ἀναβὰς ἐς τοὺς Βακτρίους καὶ τοὺς Σάκας· καὶ γὰρ ἔστεργόν μιν καὶ ἦν ὕπαρχος τῶν Βακτρίων. ἀλλὰ γὰρ Ξέρξης πυθόμενος ταῦτα ἐκεῖνον πρήσσοντα, πέμψας ἐπαὐτὸν στρατιὴν ἐν τῇ ὁδῷ κατέκτεινε αὐτόν τε ἐκεῖνον καὶ τοὺς παῖδας αὐτοῦ καὶ τὴν στρατιὴν τὴν ἐκείνου. κατὰ μὲν τὸν ἔρωτα τὸν Ξέρξεω καὶ τὸν Μασίστεω θάνατον τοσαῦτα ἐγένετο. [9,113] CXIII. Masistès ignorait ce qui venait de se passer ; mais, comme il s’attendait à quelque chose de funeste, il accourt chez lui en diligence, et voyant sa femme traitée avec tant d’indignité, il délibère sur-le-champ avec ses enfants, et part aussitôt avec eux et quelques autres personnes pour la Bactriane, dans l’intention de faire soulever cette province, et de faire au roi tout le mal qu’il pourrait. Je suis persuadé qu’il y aurait réussi, s’il n’eût pas été prévenu avant son arrivée dans la Bactriane et chez les Saces ; car les Bactrians, dont il était gouverneur, l’aimaient beaucoup. Mais Xerxès, ayant eu avis de ses desseins, envoya contre lui un corps d’armée qui le massacra en chemin avec ses enfants et les troupes qui l’accompagnaient. En voilà assez sur les amours de Xerxès et la mort de Masistès.
[9,114] οἱ δὲ ἐκ Μυκάλης ὁρμηθέντες Ἕλληνες ἐπἙλλησπόντου πρῶτον μὲν περὶ Λεκτὸν ὅρμεον, ὑπὸ ἀνέμων ἀπολαμφθέντες, ἐνθεῦτεν δὲ ἀπίκοντο ἐς Ἄβυδον καὶ τὰς γεφύρας εὗρον διαλελυμένας, τὰς ἐδόκεον εὑρήσειν ἔτι ἐντεταμένας, καὶ τούτων οὐκ ἥκιστα εἵνεκεν ἐς τὸν Ἑλλήσποντον ἀπίκοντο. (2) τοῖσι μέν νυν ἀμφὶ Λευτυχίδην Πελοποννησίοις ἔδοξε ἀποπλέειν ἐς τὴν Ἑλλάδα, Ἀθηναίοισι δὲ καὶ Ξανθίππῳ τῷ στρατηγῷ αὐτοῦ ὑπομείναντας πειρᾶσθαι τῆς Χερσονήσου. οἳ μὲν δὴ ἀπέπλεον, Ἀθηναῖοι δὲ ἐκ τῆς Ἀβύδου διαβάντες ἐς τὴν Χερσόνησον Σηστὸν ἐπολιόρκεον. [9,114] CXIV. Les Grecs partirent de Mycale pour l’Hellespont ; mais les vents contraires les obligèrent de s’arrêter d’abord aux environs du promontoire Lectum. De là ils allèrent à Abydos, et trouvèrent rompus les ponts qu’ils croyaient encore entiers, et qui étaient le principal objet de leur voyage. Léotychides et les Péloponnésiens furent d’avis de retourner en Grèce. Mais les Athéniens résolurent, avec leur général Xanthippe, de rester en cet endroit et d’attaquer la Chersonèse. Les Péloponnésiens partirent. Quant aux Athéniens, ils passèrent d’Abydos dans la Chersonèse, et tirent le siége de Sestos.


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Dernière mise à jour : 2/02/2006