HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodote, Histoires, livre IX

Chapitres 105-109

  Chapitres 105-109

[9,105] ἐν δὲ ταύτῃ τῇ μάχῃ Ἑλλήνων ἠρίστευσαν Ἀθηναῖοι καὶ Ἀθηναίων Ἑρμόλυκος Εὐθοίνου, ἀνὴρ παγκράτιον ἐπασκήσας. τοῦτον δὲ τὸν Ἑρμόλυκον κατέλαβε ὕστερον τούτων, πολέμου ἐόντος Ἀθηναίοισί τε καὶ Καρυστίοισι, ἐν Κύρνῳ τῆς Καρυστίης χώρης ἀποθανόντα ἐν μάχῃ κεῖσθαι ἐπὶ Γεραιστῷ. μετὰ δὲ Ἀθηναίους Κορίνθιοι καὶ Τροιζήνιοι καὶ Σικυώνιοι ἠρίστευσαν. [9,105] CV. Du côté des Grecs, les Athéniens se distinguèrent le plus, et personne parmi eux ne se signala davantage qu’Hermolycus, fils d’Euthynus, qui avait acquis de la célébrité au pancrace. Mais depuis cette action, la guerre étant survenue entre les Athéniens et les Carystiens, il périt à une bataille qui se donna à Cyrne, sur le territoire de Caryste, et on l’enterra à Céræste. Les Corinthiens, les Trézéniens et, les Sicyoniens se distinguèrent le plus après les Athéniens.
[9,106] ἐπείτε δὲ κατεργάσαντο οἱ Ἕλληνες τοὺς πολλοὺς τοὺς μὲν μαχομένους τοὺς δὲ καὶ φεύγοντας τῶν βαρβάρων, τὰς νέας ἐνέπρησαν καὶ τὸ τεῖχος ἅπαν, τὴν ληίην προεξαγαγόντες ἐς τὸν αἰγιαλόν, καὶ θησαυρούς τινας χρημάτων εὗρον· ἐμπρήσαντες δὲ τὸ τεῖχος καὶ τὰς νέας ἀπέπλεον. (2) ἀπικόμενοι δὲ ἐς Σάμον οἱ Ἕλληνες ἐβουλεύοντο περὶ ἀναστάσιος τῆς Ἰωνίης, καὶ ὅκῃ χρεὸν εἴη τῆς Ἑλλάδος κατοικίσαι τῆς αὐτοὶ ἐγκρατέες ἦσαν, τὴν δὲ Ἰωνίην ἀπεῖναι τοῖσι βαρβάροισι· ἀδύνατον γὰρ ἐφαίνετό σφι εἶναι ἑωυτούς τε Ἰώνων προκατῆσθαι φρουρέοντας τὸν πάντα χρόνον, καὶ ἑωυτῶν μὴ προκατημένων Ἴωνας οὐδεμίαν ἐλπίδα εἶχον χαίροντας πρὸς τῶν Περσέων ἀπαλλάξειν. (3) πρὸς ταῦτα Πελοποννησίων μὲν τοῖσι ἐν τέλεϊ ἐοῦσι ἐδόκεε τῶν μηδισάντων ἐθνέων τῶν Ἑλληνικῶν τὰ ἐμπολαῖα ἐξαναστήσαντας δοῦναι τὴν χώρην Ἴωσι ἐνοικῆσαι, Ἀθηναίοισι δὲ οὐκ ἐδόκεε ἀρχὴν Ἰωνίην γενέσθαι ἀνάστατον οὐδὲ Πελοποννησίοισι περὶ τῶν σφετερέων ἀποικιέων βουλεύειν· ἀντιτεινόντων δὲ τούτων προθύμως, εἶξαν οἱ Πελοποννήσιοι. (4) καὶ οὕτω δὴ Σαμίους τε καὶ Χίους καὶ Λεσβίους καὶ τοὺς ἄλλους νησιώτας, οἳ ἔτυχον συστρατευόμενοι τοῖσι Ἕλλησι, ἐς τὸ συμμαχικὸν ἐποιήσαντο, πίστι τε καταλαβόντες καὶ ὁρκίοισι ἐμμενέειν τε καὶ μὴ ἀποστήσεσθαι. τούτους δὲ καταλαβόντες ὁρκίοισι ἔπλεον τὰς γεφύρας λύσοντες· ἔτι γὰρ ἐδόκεον ἐντεταμένας εὑρήσειν. οὗτοι μὲν δὴ ἐπἙλλησπόντου ἔπλεον. [9,106] CVI. Les Grecs ayant tué la plupart des ennemis, ou dans le combat ou dans la fuite, et ayant porté sur le rivage tout le butin, parmi lequel il se trouva beaucoup d’argent, ils brûlèrent les vaisseaux et les retranchements des Barbares. Lorsqu’ils furent réduits en cendres, ils remirent à la voile. Arrivés à Samos, ils agitèrent dans un conseil s’il n’était pas à propos d’abandonner l’Ionie aux Barbares, d’en transporter les habitants, dans un autre pays ; et l’on examina dans quelle partie de la Grèce, soumise à leur puissance, il fallait les établir. En effet, il leur paraissait impossible de protéger et de défendre continuellement les Ioniens ; et ils voyaient bien que s’ils cessaient de le faire, ces peuples ne pourraient se flatter d’avoir abandonné impunément le parti des Perses. Les personnes en place parmi les Péloponnésiens opinèrent qu’il fallait chasser les nations qui avaient embrassé le parti des Perses, et donner leur pays et leurs villes de commerce aux Ioniens, pour y fixer leur demeure. Les Athéniens ne furent nullement d’avis de transporter les Ioniens hors de leur pays, et soutinrent qu’il ne convenait pas aux Péloponnésiens de délibérer sur leurs colonies. Les Péloponnésiens, les voyant persister dans le sentiment opposé, leur cédèrent volontiers. Ainsi les Grecs reçurent dans leur alliance les Samiens, ceux de Chios, de Lesbos, et les autres insulaires qui les avaient aidés dans cette expédition, après qu’on leur eut fait promettre avec serment qu’ils demeureraient fermes dans cette alliance, et que jamais ils ne la violeraient. Quand on les eut liés par ce serment, les Grecs firent voile vers l’Hellespont pour rompre les ponts, croyant les trouver encore entiers.
[9,107] τῶν δὲ ἀποφυγόντων βαρβάρων ἐς τὰ ἄκρα τῆς Μυκάλης κατειληθέντων, ἐόντων οὐ πολλῶν, ἐγίνετο κομιδὴ ἐς Σάρδις. πορευομένων δὲ κατὁδὸν Μασίστης Δαρείου παρατυχὼν τῷ πάθεϊ τῷ γεγονότι τὸν στρατηγὸν Ἀρταΰντην ἔλεγε πολλά τε καὶ κακά, ἄλλα τε καὶ γυναικὸς κακίω φὰς αὐτὸν εἶναι τοιαῦτα στρατηγήσαντα, καὶ ἄξιον εἶναι παντὸς κακοῦ τὸν βασιλέος οἶκον κακώσαντα. παρὰ δὲ τοῖσι Πέρσῃσι γυναικὸς κακίω ἀκοῦσαι δέννος μέγιστος ἐστι. (2) δὲ ἐπεὶ πολλὰ ἤκουσε, δεινὰ ποιεύμενος σπᾶται ἐπὶ τὸν Μασίστην τὸν ἀκινάκην, ἀποκτεῖναι θέλων. καί μιν ἐπιθέοντα φρασθεὶς Ξειναγόρης Πρηξίλεω ἀνὴρ Ἁλικαρνησσεὺς ὄπισθε ἑστεὼς αὐτοῦ Ἀρταΰντεω ἁρπάζει μέσον καὶ ἐξαείρας παίει ἐς τὴν γῆν· καὶ ἐν τούτῳ οἱ δορυφόροι οἱ Μασίστεω προέστησαν. (3) δὲ Ξειναγόρης ταῦτα ἐργάσατο χάριτα αὐτῷ τε Μασίστῃ τιθέμενος καὶ Ξέρξῃ. ἐκσώζων τὸν ἀδελφεὸν τὸν ἐκείνου· καὶ διὰ τοῦτο τὸ ἔργον Ξειναγόρης Κιλικίης πάσης ἦρξε δόντος βασιλέος. τῶν δὲ κατὁδὸν πορευομένων οὐδὲν ἐπὶ πλέον τούτων ἐγένετο, ἀλλἀπικνέονται ἐς Σάρδις. [9,107] CVII. Tandis qu’ils naviguaient vers l’Hellespont, le petit nombre de Barbares qui s’étaient sauvés de la déroute, et qui s’étaient retirés sur le sommet du mont Mycale, se rendirent à Sardes. Masistès, fils de Darius, qui s’était trouvé à la défaite des Perses, fit en route de vifs reproches au général Artayntès, et entre autres injures il lui dit qu’en s’acquittant comme il avait fait des fonctions de général, il s’était montré plus lâche qu’une femme, et qu’il méritait toutes sortes de châtiments à cause du tort qu’il avait fait à la maison royale. Or, chez les Perses, dire à un homme qu’il est plus lâche qu’une femme, c’est le plus grand outrage qu’on puisse lui faire. Indigné de tant de reproches, Artayntès tira son cimeterre pour le tuer. Mais Xénagoras, fils de Praxilas d’Halicarnasse, qui était derrière lui, s’étant aperçu qu’il fondait sur Masistès, le saisit par le milieu du corps, et, l’enlevant, il le froissa contre terre. Les gardes de Masistès arrivèrent sur ces entrefaites. Cette action valut à Xénagoras les bannes grâces de Masistès et de Xerxès. Le roi lui donna le gouvernement de toute la Cilicie pour le récompenser d’avoir sauvé la vie à son frère. Ils arrivèrent à Sardes sans avoir éprouvé d’autre accident sur la route. Le roi y était depuis qu’il s’était sauvé d’Athènes, après la perte de la bataille navale.
[9,108] ἐν δὲ τῇσι Σάρδισι ἐτύγχανε ἐὼν βασιλεὺς ἐξ ἐκείνου τοῦ χρόνου, ἐπείτε ἐξ Ἀθηνέων προσπταίσας τῇ ναυμαχίῃ φυγὼν ἀπίκετο. τότε δὴ ἐν τῇσι Σάρδισι ἐὼν ἄρα ἤρα τῆς Μασίστεω γυναικός, ἐούσης καὶ ταύτης ἐνθαῦτα. ὡς δέ οἱ προσπέμποντι οὐκ ἐδύνατο κατεργασθῆναι, οὐδὲ βίην προσεφέρετο προμηθεόμενος τὸν ἀδελφεὸν Μασίστην· τὠυτὸ δὲ τοῦτο εἶχε καὶ τὴν γυναῖκα· εὖ γὰρ ἐπίστατο βίης οὐ τευξομένη· ἐνθαῦτα δὴ Ξέρξης ἐργόμενος τῶν ἄλλων πρήσσει τὸν γάμον τοῦτον τῷ παιδὶ τῷ ἑωυτοῦ Δαρείῳ, θυγατέρα τῆς γυναικὸς ταύτης καὶ Μασίστεω, δοκέων αὐτὴν μᾶλλον λάμψεσθαι ἢν ταῦτα ποιήσῃ. (2) ἁρμόσας δὲ καὶ τὰ νομιζόμενα ποιήσας ἀπήλαυνε ἐς Σοῦσα· ἐπεὶ δὲ ἐκεῖ τε ἀπίκετο καὶ ἠγάγετο ἐς ἑωυτοῦ Δαρείῳ τὴν γυναῖκα, οὕτω δὴ τῆς Μασίστεω μὲν γυναικὸς ἐπέπαυτο, δὲ διαμειψάμενος ἤρα τε καὶ ἐτύγχανε τῆς Δαρείου μὲν γυναικὸς Μασίστεω δὲ θυγατρός· οὔνομα δὲ τῇ γυναικὶ ταύτῃ ἦν Ἀρταΰντη. [9,108] CVIII. Pendant le séjour de Xerxès à Sarcles, ce prince devint amoureux de la femme de Masistès, qui était aussi en cette ville. Il la fit, mais en vain, solliciter de répondre à sa passion, sans user cependant de violence, par égard pour son frère. Ces mêmes égards retenaient aussi cette femme, qui n’ignorait pas qu’on ne lui ferait point de violence. Xerxès, n’ayant plus de ressources, résolut de marier Darius, son fils, à la fille de Masistès et de cette femme, croyant, par cette alliance, gagner plus aisément ses bonnes grâces. Les ayant mariés avec toutes les cérémonies accoutumées, il partit pour Suse. Lorsqu’il y fut arrivé, il fit venir dans son palais la femme de Darius ; il cessa alors d’aimer celle de Masistès, et, sa passion changeant d’objet, il devint épris d’Artaynte, femme de Darius et fille de son frère.
[9,109] χρόνου δὲ προϊόντος ἀνάπυστα γίνεται τρόπῳ τοιῷδε. ἐξυφήνασα Ἄμηστρις Ξέρξεω γυνὴ φᾶρος μέγα τε καὶ ποικίλον καὶ θέης ἄξιον διδοῖ Ξέρξῃ. δὲ ἡσθεὶς περιβάλλεταί τε καὶ ἔρχεται παρὰ τὴν Ἀρταΰντην· (2) ἡσθεὶς δὲ καὶ ταύτῃ ἐκέλευσε αὐτὴν αἰτῆσαι τι βούλεταί οἱ γενέσθαι ἀντὶ τῶν αὐτῷ ὑπουργημένων· πάντα γὰρ τεύξεσθαι αἰτήσασαν. τῇ δὲ κακῶς γὰρ ἔδεε πανοικίῃ γενέσθαι, πρὸς ταῦτα εἶπε Ξέρξῃδώσεις μοι τὸ ἄν σε αἰτήσω;„ δὲ πᾶν μᾶλλον δοκέων κείνην αἰτῆσαι ὑπισχνέετο καὶ ὤμοσε. δὲ ὡς ὤμοσε ἀδεῶς αἰτέει τὸ φᾶρος. (3) Ξέρξης δὲ παντοῖος ἐγίνετο οὐ βουλόμενος δοῦναι, κατἄλλο μὲν οὐδέν, φοβεόμενος δὲ Ἄμηστριν, μὴ καὶ πρὶν κατεικαζούσῃ τὰ γινόμενα οὕτω ἐπευρεθῇ πρήσσων· ἀλλὰ πόλις τε ἐδίδου καὶ χρυσὸν ἄπλετον καὶ στρατόν, τοῦ ἔμελλε οὐδεὶς ἄρξειν ἀλλ ἐκείνη. Περσικὸν δὲ κάρτα στρατὸς δῶρον. ἀλλοὐ γὰρ ἔπειθε, διδοῖ τὸ φᾶρος. δὲ περιχαρὴς ἐοῦσα τῷ δώρῳ ἐφόρεέ τε καὶ ἀγάλλετο. [9,109] CIX. Ce mystère se découvrit avec le temps, ainsi que je vais le dire. Amestris, femme de Xerxès, donna à ce prince un habit magnifique de diverses couleurs qu’elle avait elle-même tissu. Xerxès le reçut avec joie, et s’en revêtit pour aller voir Artaynte. Touché des charmes de cette princesse, il la pressa de lui demander ce qu’elle souhaiterait pour prix de ses faveurs ; et l’assura qu’elle n’éprouverait de sa part aucun refus. Comme il devait arriver quelque grand malheur à toute la maison de Masistès, « Seigneur, lui dit Artaynte, m’accorderez-vous ma demande ? » Le roi le lui promit avec serment, s’imaginant qu’elle exigerait toute autre chose plutôt que son habit. Ce serment fait, Artaynte demanda hardiment ce vêtement ; Xerxès employa tous les moyens possibles pour l’engager à se désister de sa demande. Son refus n’était fondé que sur la crainte qu’Amestris ne se convainquit d’un amour dont elle se doutait depuis longtemps. Il lui offrit en la place des villes, une immense quantité d’or, et une armée dont elle seule aurait le commandement. Une armée est chez les Perses le plus grand don qu’on puisse faire. Mais comme ces offres ne la persuadaient pas, il lui donna cet habillement. Artaynte, enchantée de ce présent, se fit un plaisir de s’en parer.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 2/02/2006