HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodote, Histoires, livre IX

Chapitres 100-104

  Chapitres 100-104

[9,100] ὡς δὲ ἄρα παρεσκευάδατο τοῖσι Ἕλλησι, προσήισαν πρὸς τοὺς βαρβάρους· ἰοῦσι δέ σφι φήμη τε ἐσέπτατο ἐς τὸ στρατόπεδον πᾶν καὶ κηρυκήιον ἐφάνη ἐπὶ τῆς κυματωγῆς κείμενον· δὲ φήμη διῆλθέ σφι ὧδε, ὡς οἱ Ἕλληνες τὴν Μαρδονίου στρατιὴν νικῷεν ἐν Βοιωτοῖσι μαχόμενοι. (2) δῆλα δὴ πολλοῖσι τεκμηρίοισι ἐστὶ τὰ θεῖα τῶν πρηγμάτων, εἰ καὶ τότε, τῆς αὐτῆς ἡμέρης συμπιπτούσης τοῦ τε ἐν Πλαταιῇσι καὶ τοῦ ἐν Μυκάλῃ μέλλοντος ἔσεσθαι τρώματος, φήμη τοῖσι Ἕλλησι τοῖσι ταύτῃ ἐσαπίκετο, ὥστε θαρσῆσαί τε τὴν στρατιὴν πολλῷ μᾶλλον καὶ ἐθέλειν προθυμότερον κινδυνεύειν. [9,100] C. Lorsque les Grecs se furent mis en ordre de bataille, ils allèrent aux ennemis. Tandis qu’ils s’avançaient, il parut un caducée sur le rivage, et il courut un bruit par toute l’armée que les Grecs avaient remporté en Béotie la victoire sur Mardonius. Ce qui arrive par la permission des dieux se reconnaît à bien des signes. En effet, le même jour que les Perses furent battus à Platées, et qu’ils devaient l’être à Mycale, le bruit de leur défaite s’étant répandu parmi les Grecs à Mycale, inspira à ceux-ci encore plus de confiance, et leur fit affronter les dangers avec plus d’ardeur.
[9,101] καὶ τόδε ἕτερον συνέπεσε γενόμενον, Δήμητρος τεμένεα Ἐλευσινίης παρὰ ἀμφοτέρας τὰς συμβολὰς εἶναι· καὶ γὰρ δὴ ἐν τῇ Πλαταιίδι παραὐτὸ τὸ Δημήτριον ἐγίνετο, ὡς καὶ πρότερόν μοι εἴρηται, μάχη, καὶ ἐν Μυκάλῃ ἔμελλε ὡσαύτως ἔσεσθαι. (2) γεγονέναι δὲ νίκην τῶν μετὰ Παυσανίεω Ἑλλήνων ὀρθῶς σφι φήμη συνέβαινε ἐλθοῦσα· τὸ μὲν γὰρ ἐν Πλαταιῇσι πρωὶ ἔτι τῆς ἡμέρης ἐγίνετο, τὸ δὲ ἐν Μυκάλῃ περὶ δείλην· ὅτι δὲ τῆς αὐτῆς ἡμέρης συνέβαινε γίνεσθαι μηνός τε τοῦ αὐτοῦ, χρόνῳ οὐ πολλῷ σφι ὕστερον δῆλα ἀναμανθάνουσι ἐγίνετο. (3) ἦν δὲ ἀρρωδίη σφι, πρὶν τὴν φήμην ἐσαπικέσθαι, οὔτι περὶ σφέων αὐτῶν οὕτω ὡς τῶν Ἑλλήνων, μὴ περὶ Μαρδονίῳ πταίσῃ Ἑλλάς. ὡς μέντοι κληδὼν αὕτη σφι ἐσέπτατο, μᾶλλόν, τι καὶ ταχύτερον τὴν πρόσοδον ἐποιεῦντο. οἱ μὲν δὴ Ἕλληνες καὶ οἱ βάρβαροι ἔσπευδον ἐς τὴν μάχην, ὥς σφι καί αἱ νῆσοι καὶ Ἑλλήσποντος ἄεθλα προέκειτο. [9,101] CI. On reconnut encore que cela était arrivé par la permission des dieux, parce que les deux batailles se donnèrent près d’un temple de Cérès Éleusinienne : car on avait combattu dans le territoire de Platées, auprès du temple même de Cérès, comme je l’ai dit plus haut, et il devait en être de même de la bataille de Mycale. Le bruit de la victoire remportée par les Grecs sous les ordres de Pausanias se répandit fort à propos dans l’armée ; car le combat de Platées se donna le matin, et celui de Mycale l’après-midi. Peu de temps après, on sut avec certitude que les deux actions s’étaient passées le même jour et le même mois. Avant que la nouvelle de la victoire de Platées se fût répandue, les Grecs qui étaient à Mycale, moins inquiets pour eux-mêmes que pour la Grèce, craignaient qu’elle n’échouât contre Mardonius. Mais, dès que cette nouvelle fut venue à leur connaissance, ils marchèrent au combat avec encore plus d’ardeur. Les Barbares n’en témoignèrent pas moins, les uns et les autres regardant les îles et l’Hellespont compte un pris destiné au vainqueur.
[9,102] τοῖσι μέν νυν Ἀθηναίοισι καὶ τοῖσι προσεχέσι τούτοισι τεταγμένοισι, μέχρι κου τῶν ἡμισέων, ὁδὸς ἐγίνετο καταἰγιαλόν τε καὶ ἄπεδον χῶρον, τοῖσι δὲ Λακεδαιμονίοισι καὶ τοῖσι ἐπεξῆς τούτοισι τεταγμένοισι κατά τε χαράδραν καὶ ὄρεα. ἐν δὲ οἱ Λακεδαιμόνιοι περιήισαν, οὗτοι οἱ ἐπὶ τῷ ἑτέρῳ κέρεϊ ἔτι καὶ δὴ ἐμάχοντο. (2) ἕως μέν νυν τοῖσι Πέρσῃσι ὀρθὰ ἦν τὰ γέρρα, ἠμύνοντό τε καὶ οὐδὲν ἔλασσον εἶχον τῇ μάχῃ· ἐπεὶ δὲ τῶν Ἀθηναίων καὶ τῶν προσεχέων στρατός, ὅκως ἑωυτῶν γένηται τὸ ἔργον καὶ μὴ Λακεδαιμονίων, παρακελευσάμενοι ἔργου εἴχοντο προθυμότερον, ἐνθεῦτεν ἤδη ἑτεροιοῦτο τὸ πρῆγμα. (3) διωσάμενοι γὰρ τὰ γέρρα οὗτοι φερόμενοι ἐσέπεσον ἁλέες ἐς τοὺς Πέρσας, οἳ δὲ δεξάμενοι καὶ χρόνον συχνὸν ἀμυνόμενοι τέλος ἔφευγον ἐς τὸ τεῖχος. Ἀθηναῖοι δὲ καὶ Κορίνθιοι καὶ Σικυώνιοι καὶ Τροιζήνιοι (οὕτω γὰρ ἦσαν ἐπεξῆς τεταγμένοι) συνεπισπόμενοι συνεσέπιπτον ἐς τὸ τεῖχος. ὡς δὲ καὶ τὸ τεῖχος ἀραίρητο, οὔτἔτι πρὸς ἀλκὴν ἐτράποντο οἱ βάρβαροι πρὸς φυγήν τε ὁρμέατο οἱ ἄλλοι πλὴν Περσέων· (4) οὗτοι δὲ κατὀλίγους γινόμενοι ἐμάχοντο τοῖσι αἰεὶ ἐς τὸ τεῖχος ἐσπίπτουσι Ἑλλήνων. καὶ τῶν στρατηγῶν τῶν Περσικῶν δύο μὲν ἀποφεύγουσι, δύο δὲ τελευτῶσι· Ἀρταΰντης μὲν καὶ Ἰθαμίτρης τοῦ ναυτικοῦ στρατηγέοντες ἀποφεύγουσι, Μαρδόντης δὲ καὶ τοῦ πεζοῦ στρατηγὸς Τιγράνης μαχόμενοι τελευτῶσι. [9,102] CII. Les Athéniens, qui faisaient, avec ceux dont ils étaient accompagnés, environ la moitié de l’armée, prirent le long du rivage et par un terrain uni, et les Lacédémoniens, par les ravins et par les montagnes, avec les troupes qui les suivaient. Mais pendant que ceux-ci les tournaient, les Barbares étaient déjà aux mains avec l’autre aile de l’armée grecque. Tant que subsista le rempart de boucliers, les Perses se défendirent, et ne montrèrent pas moins de courage que les Grecs ; mais lorsque les Athéniens, avec les troupes de leur suite, s’exhortant mutuellement à ne point laisser aux Lacédémoniens la gloire de cette journée, eurent redoublé d’efforts, le combat changea de face. Le rempart de boucliers renversé, ils se précipitèrent en foule sur les Perses ; ceux-ci soutinrent le choc et se défendirent longtemps ; mais enfin ils s’enfuirent dans leurs retranchements. Les Athéniens, les Corinthiens, les Sicyoniens et les Trézéniens, qui composaient cette aile, les suivirent et entrèrent en foule avec eux. La muraille emportée, les Barbares ne pensèrent plus à se défendre, et prirent tous la fuite, excepté les Perses. Quoiqu’en petit nombre, ils combattirent contre les Grecs, qui se jetaient perpétuellement dans leurs retranchements. Les deux commandants de la flotte, Artayntès et Ithamitrès, s’enfuirent ; mais Mardontès et Tigrane, qui commandaient l’armée de terre, périrent les armes à la main.
[9,103] ἔτι δὲ μαχομένων τῶν Περσέων ἀπίκοντο Λακεδαιμόνιοι καὶ οἱ μεταὐτῶν, καὶ τὰ λοιπὰ συνδιεχείριζον. ἔπεσον δὲ καὶ αὐτῶν τῶν Ἑλλήνων συχνοὶ ἐνθαῦτα ἄλλοι τε καὶ Σικυώνιοι καὶ στρατηγὸς Περίλεως· (2) τῶν τε Σαμίων οἱ στρατευόμενοι ἐόντες τε ἐν τῷ στρατοπέδῳ τῷ Μηδικῷ καὶ ἀπαραιρημένοι τὰ ὅπλα, ὡς εἶδον αὐτίκα κατἀρχὰς γινομένην ἑτεραλκέα τὴν μάχην, ἔρδον ὅσον ἐδυνέατο προσωφελέειν ἐθέλοντες τοῖσι Ἕλλησι. Σαμίους δὲ ἰδόντες οἱ ἄλλοι Ἴωνες ἄρξαντας οὕτω δὴ καὶ αὐτοὶ ἀποστάντες ἀπὸ Περσέων ἐπέθεντο τοῖσι βαρβάροισι. [9,103] CIII. Les Perses combattaient encore ; les Lacédémoniens, étant arrivés avec les Grecs qui les accompagnaient, les passèrent au fil de l’épée. Il périt aussi en cet endroit beaucoup de monde du côté des Grecs, et entre autres quelques Sicyoniens avec leur commandant Périlas. Les Samiens qui se trouvaient dans le camp des Perses, et qu’on avait désarmés, n’eurent pas plutôt vu la victoire pencher, dès le commencement, du côté des Grecs, qu’ils les secondèrent de toutes leurs forces. Le reste des Ioniens se révolta à l’exemple des Samiens, et attaqua les Barbares.
[9,104] Μιλησίοισι δὲ προσετέτακτο μὲν ἐκ τῶν Περσέων τὰς διόδους τηρέειν σωτηρίης εἵνεκά σφι, ὡς ἢν ἄρα σφέας καταλαμβάνῃ οἷά περ κατέλαβε, ἔχοντες ἡγεμόνας σώζωνται ἐς τὰς κορυφὰς τῆς Μυκάλης. ἐτάχθησαν μέν νυν ἐπὶ τοῦτο τὸ πρῆγμα οἱ Μιλήσιοι τούτου τε εἵνεκεν καὶ ἵνα μὴ παρεόντες ἐν τῷ στρατοπέδῳ τι νεοχμὸν ποιέοιεν· οἳ δὲ πᾶν τοὐναντίον τοῦ προστεταγμένου ἐποίεον, ἄλλας τε κατηγεόμενοί σφι ὁδοὺς φεύγουσι, αἳ δὴ ἔφερον ἐς τοὺς πολεμίους, καὶ τέλος αὐτοί σφι ἐγίνοντο κτείνοντες πολεμιώτατοι. οὕτω δὴ τὸ δεύτερον Ἰωνίη ἀπὸ Περσέων ἀπέστη. [9,104] CIV. Les Perses avaient ordonné, pour leur propre sûreté, aux Milésiens de garder les chemins qui conduisaient aux sommets du mont Mycale, afin que s’il leur arrivait quelque malheur, tel que celui qu’ils éprouvèrent, ils pussent, avec ces guides, s’y retirer comme dans un lieu sûr. On les avait chargés de ce soin et par la raison que je viens de dire, et pour les éloigner de l’armée, de crainte qu’ils ne formassent quelque entreprise contre elle. Ils tirent tout le contraire de ce qu’on leur avait ordonné ; car ils conduisirent les fuyards par des chemins qui menaient aux ennemis, et même enfin ils s’acharnèrent encore plus que les autres à les tuer. Ce fut ainsi que l’Ionie se révolta pour la seconde fois contre les Perses.


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Dernière mise à jour : 2/02/2006