HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodote, Histoires, livre IX

Chapitres 55-59

  Chapitres 55-59

[9,55] ὡς δὲ ἀπίκετο κῆρυξ ἐς τοὺς Λακεδαιμονίους, ὥρα τε σφέας κατὰ χώρην τεταγμένους καὶ ἐς νείκεα ἀπιγμένους αὐτῶν τοὺς πρώτους. ὡς γὰρ δὴ παρηγορέοντο τὸν Ἀμομφάρετον τε Εὐρυάναξ καὶ Παυσανίης μὴ κινδυνεύειν μένοντας μούνους Λακεδαιμονίων, οὔ κως ἔπειθον, ἐς ἐς νείκεά τε συμπεσόντες ἀπίκατο καὶ κῆρυξ τῶν Ἀθηναίων παρίστατό σφι ἀπιγμένος. (2) νεικέων δὲ Ἀμομφάρετος λαμβάνει πέτρον ἀμφοτέρῃσι τῇσι χερσὶ καὶ τιθεὶς πρὸ ποδῶν τῶν Παυσανίεω ταύτῃ τῇ ψήφῳ ψηφίζεσθαι ἔφη μὴ φεύγειν τοὺς ξείνους, λέγων τοὺς βαρβάρους. δὲ μαινόμενον καὶ οὐ φρενήρεα καλέων ἐκεῖνον, πρὸς τε τὸν Ἀθηναῖον κήρυκα ἐπειρωτῶντα τὰ ἐντεταλμένα λέγειν Παυσανίης ἐκέλευε τὰ παρεόντα σφι πρήγματα, ἐχρήιζέ τε τῶν Ἀθηναίων προσχωρῆσαί τε πρὸς ἑωυτοὺς καὶ ποιέειν περὶ τῆς ἀπόδου τά περ ἂν καὶ σφεῖς. [9,55] LV. Le héraut trouva à son arrivée les Lacédémoniens dans leurs postes, et leurs principaux officiers disputant contre Amopharète. Pausanias et Euryanax tâchaient, mais en vain, de l’engager à ne pas exposer au péril les Lacédémoniens, qui étaient restés seuls au camp ; enfin on en était venu à se quereller, lorsque le héraut des Athéniens arriva. Dans la chaleur de la dispute, Amopharète prit une pierre des deux mains, et la mettant aux pieds de Pausanias : Avec cette ballotte, dit-il, je suis d’avis de ne point fuir devant les étrangers : c’est ainsi qu’il appelait les Barbares. Pausanias traita Amopharète de fou, d’insensé. S’adressant ensuite au héraut des Athéniens, qui lui exposait ses ordres, il lui dit de rapporter aux Athéniens l’état actuel des choses, et qu’il les priait de venir les trouver, et de se conduire, au sujet du départ, comme eux.
[9,56] καὶ μὲν ἀπαλλάσσετο ἐς τοὺς Ἀθηναίους· τοὺς δὲ ἐπεὶ ἀνακρινομένους πρὸς ἑωυτοὺς ἠὼς κατελάμβανε, ἐν τούτῳ τῷ χρόνῳ κατήμενος Παυσανίης, οὐ δοκέων τὸν Ἀμομφάρετον λείψεσθαι τῶν ἄλλων Λακεδαιμονίων ἀποστειχόντων, τὰ δὴ καὶ ἐγένετο, σημήνας ἀπῆγε διὰ τῶν κολωνῶν τοὺς λοιποὺς πάντας· εἵποντο δὲ καὶ Τεγεῆται. (2) Ἀθηναῖοι δὲ ταχθέντες ἤισαν τὰ ἔμπαλιν Λακεδαιμόνιοι· οἳ μὲν γὰρ τῶν τε ὄχθων ἀντείχοντο καὶ τῆς ὑπωρέης τοῦ Κιθαιρῶνος φοβεόμενοι τὴν ἵππον, Ἀθηναῖοι δὲ κάτω τραφθέντες ἐς τὸ πεδίον. [9,56] LVI. Le héraut s’en retourna vers les Athéniens, et le jour surprit les généraux lacédémoniens et Amopharète se disputant encore. Pausanias était demeuré jusqu’alors ; mais enfin, persuadé que si les Lacédémoniens partaient, Amopharète ne les abandonnerait pas, comme en effet la chose arriva, il donna le signal du départ, et mena le reste de ses troupes par les hauteurs. Les Tégéates le suivirent aussi : mais les Athéniens marchèrent en ordre de bataille par une route différente des Lacédémoniens ; car ceux-ci, de crainte de la cavalerie, prirent par la hauteur, et vers le pied du Cithéron, et les Athéniens par la plaine.
[9,57] Ἀμομφάρετος δὲ ἀρχήν γε οὐδαμὰ δοκέων Παυσανίην τολμήσειν σφέας ἀπολιπεῖν, περιείχετο αὐτοῦ μένοντας μὴ ἐκλιπεῖν τὴν τάξιν· προτερεόντων δὲ τῶν σὺν Παυσανίῃ, καταδόξας αὐτοὺς ἰθέῃ τέχνῃ ἀπολείπειν αὐτόν, ἀναλαβόντα τὸν λόχον τὰ ὅπλα ἦγε βάδην πρὸς τὸ ἄλλο στῖφος· (2) τὸ δὲ ἀπελθὸν ὅσον τε δέκα στάδια ἀνέμενε τὸν Ἀμομφαρέτου λόχον, περὶ ποταμὸν Μολόεντα ἱδρυμένον Ἀργιόπιόν τε χῶρον καλεόμενον, τῇ καὶ Δήμητρος Ἐλευσινίης ἱρὸν ἧσται. ἀνέμενε δὲ τοῦδε εἵνεκα, ἵνα ἢν μὴ ἀπολείπῃ τὸν χῶρον ἐν τῷ ἐτετάχατο Ἀμομφάρετός τε καὶ λόχος, ἀλλαὐτοῦ μένωσι, βοηθέοι ὀπίσω παρἐκείνους. (3) καὶ οἵ τε ἀμφὶ τὸν Ἀμομφάρετός παρεγίνοντό σφι καὶ ἵππος τῶν βαρβάρων προσέκειτο πᾶσα. οἱ γὰρ ἱππόται ἐποίευν οἷον καὶ ἐώθεσαν ποιέειν αἰεί, ἰδόντες δὲ τὸν χῶρον κεινὸν ἐν τῷ ἐτετάχατο οἱ Ἕλληνες τῇσι προτέρῃσι ἡμέρῃσι, ἤλαυνον τοὺς ἵππους αἰεὶ τὸ πρόσω καὶ ἅμα καταλαβόντες προσεκέατό σφι. [9,57] LVII. Amopharète, s’imaginant que Pausanias n’oserait jamais l’abandonner, ni lui ni les siens, faisait tous ses efforts pour contenir les troupes et les empêcher de quitter leur poste. Mais lorsqu’il les vit s’avancer avec Pausanias, jugeant alors qu’il en était ouvertement abandonné, il fit prendre les armes à sa compagnie, et la mena au petit pas vers le reste de l’armée. Quand Pausanias eut fait environ dix stades, il s’arrêta sur les bords du Moloéis, au lieu nommé Argiopius, où est un temple de Cérès Éleusinienne ; il y attendit Amopharète dans l’intention de retourner à son secours, en cas qu’il se fût obstiné à rester dans son poste avec sa compagnie. Enfin Amopharète arriva avec les siens. Toute la cavalerie ennemie pressa vivement les Grecs, selon sa coutume. Les Barbares, ayant remarqué que le camp que les Grecs avaient occupé les jours précédents était abandonné, poussèrent leurs chevaux toujours en avant, et ne les eurent pas plutôt atteints, qu’ils se mirent à les harceler.
[9,58] Μαρδόνιος δὲ ὡς ἐπύθετο τοὺς Ἕλληνας ἀποιχομένους ὑπὸ νύκτα εἶδέ τε τὸν χῶρον ἔρημον, καλέσας τὸν Ληρισαῖον Θώρηκα καὶ τοὺς ἀδελφεοὺς αὐτοῦ Εὐρύπυλον καὶ Θρασυδήιον ἔλεγε (2) “ παῖδες Ἀλεύεω, ἔτι τί λέξετε τάδε ὁρῶντες ἔρημα; ὑμεῖς γὰρ οἱ πλησιόχωροι ἐλέγετε Λακεδαιμονίους οὐ φεύγειν ἐκ μάχης, ἀλλὰ ἄνδρας εἶναι τὰ πολέμια πρώτους· τοὺς πρότερόν τε μετισταμένους ἐκ τῆς τάξιος εἴδετε, νῦν τε ὑπὸ τὴν παροιχομένην νύκτα καὶ οἱ πάντες ὁρῶμεν διαδράντας· διέδεξάν τε, ἐπεί σφεας ἔδεε πρὸς τοὺς ἀψευδέως ἀρίστους ἀνθρώπων μάχῃ διακριθῆναι, ὅτι οὐδένες ἄρα ἐόντες ἐν οὐδαμοῖσι ἐοῦσι Ἕλλησι ἐναπεδεικνύατο. (3) καὶ ὑμῖν μὲν ἐοῦσι Περσέων ἀπείροισι πολλὴ ἔκ γε ἐμεῦ ἐγίνετο συγγνώμη, ἐπαινεόντων τούτους τοῖσί τι καὶ συνῃδέατε· Ἀρταβάζου δὲ θῶμα καὶ μᾶλλον ἐποιεύμην τὸ καὶ καταρρωδῆσαι Λακεδαιμονίους καταρρωδήσαντά τε ἀποδέξασθαι γνώμην δειλοτάτην, ὡς χρεὸν εἴη ἀναζεύξαντας τὸ στρατόπεδον ἰέναι ἐς τὸ Θηβαίων ἄστυ πολιορκησομένους· τὴν ἔτι πρὸς ἐμεῦ βασιλεὺς πεύσεται. (4) καὶ τούτων μὲν ἑτέρωθι ἔσται λόγος. νῦν δὲ ἐκείνοισι ταῦτα ποιεῦσι οὐκ ἐπιτρεπτέα ἐστί, ἀλλὰ διωκτέοι εἰσὶ ἐς καταλαμφθέντες δώσουσι ἡμῖν τῶν δὴ ἐποίησαν Πέρσας πάντων δίκας„. [9,58] LVIII. Quand Mardonius eut appris que les Grecs s’étaient retirés pendant la nuit, et qu’il eut vu leur camp désert, il manda Thorax de Larisse, avec Eurypile et Thrasydéius, ses frères, et leur parla ainsi : « Fils d’Aleuas, que direz-vous encore en voyant ce camp abandonné ? Vous autres qui êtes voisins des Lacédémoniens, vous souteniez qu’ils ne fuyaient jamais du combat, et qu’ils étaient les plus braves de tous les hommes. Vous les avez vus néanmoins changer d’abord de poste, et maintenant nous voyons tous qu’ils ont pris la fuite la nuit dernière. Quand il leur a fallu combattre contre des hommes vraiment braves, ils ont fait voir que, n’étant dans le fond que des lâches, ils ne se distinguaient que parmi des Grecs, qui sont aussi lâches qu’eux. « Comme vous n’aviez point encore éprouvé la valeur des Perses, et que vous connaissiez aux Lacédémoniens quelque courage, je vous pardonnais les éloges que vous leur donniez ; j’étais beaucoup plus surpris qu’Artabaze redoutât les Lacédémoniens, et qu’il fût lâchement d’avis de lever le camp, et de s’enfermer dans la ville de Thèbes pour y soutenir un siége. J’aurai soin dans la suite d’informer le roi de ce conseil ; mais nous en parlerons une autre fois. Maintenant il ne faut pas souffrir que les Grecs nous échappent ; poursuivons-les jusqu’à ce que nous les ayons atteints, et punissons-les ensuite de tout le mal qu’ils nous ont fait. »
[9,59] ταῦτα εἴπας ἦγε τοὺς Πέρσας δρόμῳ διαβάντας τὸν Ἀσωπὸν κατὰ στίβον τῶν Ἑλλήνων ὡς δὴ ἀποδιδρησκόντων, ἐπεῖχέ τε ἐπὶ Λακεδαιμονίους τε καὶ Τεγεήτας μούνους· Ἀθηναίους γὰρ τραπομένους ἐς τὸ πεδίον ὑπὸ τῶν ὄχθων οὐ κατώρα. (2) Πέρσας δὲ ὁρῶντες ὁρμημένους διώκειν τοὺς Ἕλληνας οἱ λοιποὶ τῶν βαρβαρικῶν τελέων ἄρχοντες αὐτίκα πάντες ἤειραν τὰ σημήια, καὶ ἐδίωκον ὡς ποδῶν ἕκαστος εἶχον, οὔτε κόσμῳ οὐδενὶ κοσμηθέντες οὔτε τάξι. [9,59] LIX. Ayant ainsi parlé, il fit passer l’Asope aux Perses, et les mena contre les Grecs, en courant sur leurs traces, comme si ceux-ci prenaient véritablement la fuite. Il n’était occupé que des Lacédémoniens et des Tégéates, parce que les hauteurs l’empêchaient d’apercevoir les Athéniens, qui avaient pris par la plaine. Dès que les autres généraux de l’armée des Barbares virent les Perses s’ébranler pour courir après les Grecs, ils arrachèrent aussitôt les étendards, et les suivirent à toutes jambes, confusément et sans garder leurs rangs, poussant de grands cris et faisant un bruit épouvantable, comme s’ils allaient les enlever.


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Dernière mise à jour : 2/02/2006