HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodote, Histoires, livre VII

Chapitres 225-229

  Chapitres 225-229

[7,225] Ξέρξεώ τε δὴ δύο ἀδελφεοὶ ἐνθαῦτα πίπτουσι μαχόμενοι, καὶ ὑπὲρ τοῦ νεκροῦ τοῦ Λεωνίδεω Περσέων τε καὶ Λακεδαιμονίων ὠθισμὸς ἐγίνετο πολλός, ἐς τοῦτόν τε ἀρετῇ οἱ Ἕλληνες ὑπεξείρυσαν καὶ ἐτρέψαντο τοὺς ἐναντίους τετράκις. τοῦτο δὲ συνεστήκεε μέχρι οὗ οἱ σὺν Ἐπιάλτῃ παρεγένοντο. (2) ὡς δὲ τούτους ἥκειν ἐπύθοντο οἱ Ἕλληνες, ἐνθεῦτεν ἤδη ἑτεροιοῦτο τὸ νεῖκος· ἔς τε γὰρ τὸ στεινὸν τῆς ὁδοῦ ἀνεχώρεον ὀπίσω, καὶ παραμειψάμενοι τὸ τεῖχος ἐλθόντες ἵζοντο ἐπὶ τὸν κολωνὸν πάντες ἁλέες οἱ ἄλλοι πλὴν Θηβαίων. δὲ κολωνὸς ἐστὶ ἐν τῇ ἐσόδῳ, ὅκου νῦν λίθινος λέων ἕστηκε ἐπὶ Λεωνίδῃ. (3) ἐν τούτῳ σφέας τῷ χώρῳ ἀλεξομένους μαχαίρῃσι, τοῖσι αὐτῶν ἐτύγχανον ἔτι περιεοῦσαι, καὶ χερσὶ καὶ στόμασι κατέχωσαν οἱ βάρβαροι βάλλοντες, οἳ μὲν ἐξ ἐναντίης ἐπισπόμενοι καὶ τὸ ἔρυμα τοῦ τείχεος συγχώσαντες, οἳ δὲ περιελθόντες πάντοθεν περισταδόν. [7,225] CCXXV. Ces deux frères de Xerxès périrent dans cet endroit les armes à la main. Le combat fut très violent sur le corps de Léonidas. Les Perses et les Lacédémoniens se repoussèrent alternativement; mais enfin les Grecs mirent quatre fois en fuite les ennemis, et par leur valeur ils retirèrent de la mêlée le corps de ce prince. Cet avantage dura jusqu'à l'arrivée des troupes conduites par Ephialtes. À cette nouvelle, la victoire changea de parti. Les Grecs regagnèrent l'endroit le plus étroit du défilé ; puis, ayant passé la muraille, et leurs rangs toujours serrés, ils se tinrent tous, excepté les Thébains, sur la colline qui est à rentrée du passage, et où se voit aujourd'hui le lion de pierre érigé en l'honneur de Léonidas. Ceux à qui il restait encore des épées s'en servirent pour leur défense ; les autres combattirent avec les mains nues et les dents; mais les Barbares, les attaquant les uns de front, après avoir renversé la muraille, les autres de toutes parts, après les avoir environnés, les enterrèrent sous un monceau de traits.
[7,226] Λακεδαιμονίων δὲ καὶ Θεσπιέων τοιούτων γενομένων ὅμως λέγεται ἀνὴρ ἄριστος γενέσθαι Σπαρτιήτης Διηνέκης· τὸν τόδε φασὶ εἰπεῖν τὸ ἔπος πρὶν συμμῖξαι σφέας τοῖσι Μήδοισι, πυθόμενον πρός τευ τῶν Τρηχινίων ὡς ἐπεὰν οἱ βάρβαροι ἀπίωσι τὰ τοξεύματα, τὸν ἥλιον ὑπὸ τοῦ πλήθεος τῶν ὀιστῶν ἀποκρύπτουσι· τοσοῦτο πλῆθος αὐτῶν εἶναι. (2) τὸν δὲ οὐκ ἐκπλαγέντα τούτοισι εἰπεῖν ἐν ἀλογίῃ ποιεύμενον τὸ Μήδων πλῆθος, ὡς πάντα σφι ἀγαθὰ Τρηχίνιος ξεῖνος ἀγγέλλοι, εἰ ἀποκρυπτόντων τῶν Μήδων τὸν ἥλιον ὑπὸ σκιῇ ἔσοιτο πρὸς αὐτοὺς μάχη καὶ οὐκ ἐν ἡλίῳ. [7,226] CCXXVI. Quoique les Lacédémoniens et les Thespiens se fussent conduits en gens de coeur, on dit cependant que Diénécès de Sparte les surpassa tous. On rapporte de lui un mot remarquable. Avant la bataille, ayant entendu dire à un Trachinien que le soleil serait obscurci par les flèches des Barbares, tant était grande leur multitude, il répondit sans s'épouvanter, et comme un homme qui ne tenait aucun compte du nombre des ennemis : « Notre hôte de Trachinie nous annonce toutes sortes d'avantages; si les Mèdes cachent le soleil, on combattra à l'ombre, sans être exposé à son ardeur. » On rapporte aussi du même Diénécès plusieurs autres traits pareils, qui sont comme autant de monuments qu'il a laissés à la postérité.
[7,227] ταῦτα μὲν καὶ ἄλλα τοιουτότροπα ἔπεα φασὶ Διηνέκεα τὸν Λακεδαιμόνιον λιπέσθαι μνημόσυνα· μετὰ δὲ τοῦτον ἀριστεῦσαι λέγονται Λακεδαιμόνιοι δύο ἀδελφεοί, Ἀλφεός τε καὶ Μάρων Ὀρσιφάντου παῖδες. Θεσπιέων δὲ εὐδοκίμεε μάλιστα τῷ οὔνομα ἦν Διθύραμβος Ἁρματίδεω. [7,227] CCXXVII. Alphée et Maron, fils d'Orsiphante, tous deux Lacédémoniens, se distinguèrent le plus après Diénécès; et parmi les Thespiens, Dithyrambus, fils d'Harmatidès, acquit le plus de gloire.
[7,228] θαφθεῖσι δέ σφι αὐτοῦ ταύτῃ τῇ περ ἔπεσον, καὶ τοῖσι πρότερον τελευτήσασι ὑπὸ Λεωνίδεω ἀποπεμφθέντας οἴχεσθαι, ἐπιγέγραπται γράμματα λέγοντα τάδε. μυριάσιν ποτὲ τῇδε τριηκοσίαις ἐμάχοντο ἐκ Πελοποννάσου χιλιάδες τέτορες. (2) ταῦτα μὲν δὴ τοῖσι πᾶσι ἐπιγέγραπται, τοῖσι δὲ Σπαρτιήτῃσι ἰδίῃ. ξεῖν᾽, ἀγγέλλειν Λακεδαιμονίοις ὅτι τῇδε κείμεθα τοῖς κείνων ῥήμασι πειθόμενοι. (3) Λακεδαιμονίοισι μὲν δὴ τοῦτο, τῷ δὲ μάντι τόδε. μνῆμα τόδε κλεινοῖο Μεγιστία, ὅν ποτε Μῆδοι Σπερχειὸν ποταμὸν κτεῖναν ἀμειψάμενοι, μάντιος, ὃς τότε κῆρας ἐπερχομένας σάφα εἰδώς οὐκ ἔτλη Σπάρτης ἡγεμόνα προλιπεῖν. (4) ἐπιγράμμασι μέν νυν καὶ στήλῃσι, ἔξω τὸ τοῦ μάντιος ἐπίγραμμα, Ἀμφικτύονες εἰσὶ σφέας οἱ ἐπικοσμήσαντες· τὸ δὲ τοῦ μάντιος Μεγιστίεω Σιμωνίδης Λεωπρέπεος ἐστὶ κατὰ ξεινίην ἐπιγράψας. [7,228] CCXXVIII. Ils furent tous enterrés au même endroit où ils avaient été tués, et l'on voit sur leur tombeau cette inscription, ainsi que sur le monument de ceux qui avaient péri avant que Léonidas eût renvoyé les alliés: « Quatre mille Péloponnésiens combattirent autrefois dans ce lieu contre trois millions d'hommes. » Cette inscription regarde tous ceux qui eurent part à l'action des Thermopyles; mais celle-ci est pour les Spartiates en particulier : « Passant, va dire aux Lacédémoniens que nous reposons ici pour avoir obéi à leurs lois. » En voici une pour le devin Mégistias : « C'est ici le monument de l'illustre Mégistias, qui fut autrefois tué par les Mèdes après qu'ils eurent passé le Sperchius. Il ne put se résoudre à abandonner les chefs de Sparte, quoiqu'il sût avec certitude que les Parques venaient fondre sur lui. » Les amphictyons firent graver ces inscriptions sur des colonnes, afin d'honorer la mémoire de ces braves gens. J'en excepte l'inscription du devin Mégistias, que fit, par amitié pour lui, Simonides, fils de Léoprépès.
[7,229] δύο δὲ τούτων τῶν τριηκοσίων λέγεται Εὔρυτόν τε καὶ Ἀριστόδημον, παρεὸν αὐτοῖσι ἀμφοτέροισι κοινῷ λόγῳ χρησαμένοισι ἀποσωθῆναι ὁμοῦ ἐς Σπάρτην, ὡς μεμετιμένοι γε ἦσαν ἐκ τοῦ στρατοπέδου ὑπὸ Λεωνίδεω καὶ κατεκέατο ἐν Ἀλπηνοῖσι ὀφθαλμιῶντες ἐς τὸ ἔσχατον, εἴ γε μὴ ἐβούλοντο νοστῆσαι, ἀποθανεῖν ἅμα τοῖσι ἄλλοισι, παρεόν σφι τούτων τὰ ἕτερα ποιέειν οὐκ ἐθελῆσαι ὁμοφρονέειν, ἀλλὰ γνώμῃ διενειχθέντας Εὔρυτον μέν, πυθόμενον τῶν Περσέων τὴν περίοδον, αἰτήσαντά τε τὰ ὅπλα καὶ ἐνδύντα ἄγειν ἑωυτὸν κελεῦσαι τὸν εἵλωτα ἐς τοὺς μαχομένους, ὅκως δὲ αὐτὸν ἤγαγε, τὸν μὲν ἀγαγόντα οἴχεσθαι φεύγοντα, τὸν δὲ ἐσπεσόντα ἐς τὸν ὅμιλον διαφθαρῆναι, Ἀριστόδημον δὲ λιποψυχέοντα λειφθῆναι. (2) εἰ μέν νυν μοῦνον Ἀριστόδημον ἀλγήσαντα ἀπονοστῆσαι ἐς Σπάρτην καὶ ὁμοῦ σφεων ἀμφοτέρων τὴν κομιδὴν γενέσθαι, δοκέειν ἐμοί, οὐκ ἄν σφι Σπαρτιήτας μῆνιν οὐδεμίαν προσθέσθαι· νυνὶ δὲ τοῦ μὲν αὐτῶν ἀπολομένου, τοῦ δὲ τῆς μὲν αὐτῆς ἐχομένου προφάσιος οὐκ ἐθελήσαντος δὲ ἀποθνήσκειν, ἀναγκαίως σφι ἔχειν μηνῖσαι μεγάλως Ἀριστοδήμῳ. [7,229] CCXXIX. On assure qu'Eurytus et Aristodémus, tous deux du corps des trois cents, pouvant conserver leur vie en se retirant d'un commun accord à Sparte, puisqu'ils avaient été renvoyés du camp par Léonidas, et qu'ils étaient détenus au lit à Alpènes pour un grand mal d'yeux, ou revenir au camp et mourir avec les autres, s'ils ne voulaient pas du moins retourner dans leur patrie ; on assure, dis-je, qu'ayant la liberté de choisir, ils ne purent jamais s'accorder, et furent toujours partagés d'opinions ; qu'Eurytus, sur la nouvelle du circuit des Perses, demanda ses armes, et que s'en étant revêtu il ordonna à son Ilote de le conduire sur le champ de bataille; qu'aussitôt après l'Ilote prit la fuite, et que le maître, s'étant jeté dans le fort de la mêlée, perdit la vie, tandis qu'Aristodémus restait lâchement à Alpènes. Si Aristodémus, étant lui seul incommodé de ce mal d'yeux, se fût retiré à Sparte, ou s'ils y fussent retournés tous deux ensemble, il me semble que les Spartiates n'auraient point été irrités contre eux. Mais l'un ayant perdu la vie, et l'autre n'ayant pas voulu mourir, quoiqu'il eût les mêmes raisons, ils furent forcés de lui faire sentir tout le poids de leur colère.


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Dernière mise à jour : 11/01/2006