HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodote, Histoires, livre VII

Chapitres 155-159

  Chapitres 155-159

[7,155] ὡς δὲ καὶ Ἱπποκράτεα τυραννεύσαντα ἴσα ἔτεα τῷ ἀδελφεῷ Κλεάνδρῳ κατέλαβε ἀποθανεῖν πρὸς πόλι Ὕβλῃ στρατευσάμενον ἐπὶ τοὺς Σικελούς, οὕτω δὴ Γέλων τῷ λόγῳ τιμωρέων τοῖσι Ἱπποκράτεος παισὶ Εὐκλείδῃ τε καὶ Κλεάνδρῳ, οὐ βουλομένων τῶν πολιητέων κατηκόων ἔτι εἶναι, τῷ ἔργῳ, ὡς ἐπεκράτησε μάχῃ τῶν Γελῴων, ἦρχε αὐτὸς ἀποστερήσας τοὺς Ἱπποκράτεος παῖδας. (2) μετὰ δὲ τοῦτο τὸ εὕρημα τοὺς γαμόρους καλεομένους τῶν Συρηκοσίων ἐκπεσόντας ὑπό τε τοῦ δήμου καὶ τῶν σφετέρων δούλων, καλεομένων δὲ Κυλλυρίων, Γέλων καταγαγὼν τούτους ἐκ Κασμένης πόλιος ἐς τὰς Συρηκούσας ἔσχε καὶ ταύτας· γὰρ δῆμος τῶν Συρηκοσίων ἐπιόντι Γέλωνι παραδιδοῖ τὴν πόλιν καὶ ἑωυτόν. [7,155] CLV. Hippocrates, après avoir régné autant de temps (sept ans) que son frère Cléandre, mourut devant la ville d'Hybla en faisant la guerre aux Sicules. Alors Gélon prit en apparence la défense d'Euclides et de Cléandre, tous deux fils d'Hippocrates, contre les citoyens de Géla, qui ne voulaient plus les reconnaître pour leurs maîtres. Ayant vaincu ceux-ci dans un combat, il s'empara réellement lui-même de l'autorité souveraine, et en dépouilla les fils d'Hippocrates. Cette entreprise lui ayant réussi, il ramena de la ville de Casmène ceux d'entre les Syracusains qu'on appelait Gamores. Ils avaient été chassés par le peuple et par leurs propres esclaves, nommés Cillicyriens. En les rétablissant dans Syracuse, il s'empara aussi de cette place ; car le peuple, voyant qu'il venait l'attaquer, lui livra la ville et se soumit.
[7,156] δὲ ἐπείτε παρέλαβε τὰς Συρηκούσας, Γέλης μὲν ἐπικρατέων λόγον ἐλάσσω ἐποιέετο, ἐπιτρέψας αὐτὴν Ἱέρωνι ἀδελφεῷ ἑωυτοῦ, δὲ τὰς Συρηκούσας ἐκράτυνε, καὶ ἦσάν οἱ πάντα αἱ Συρήκουσαι· (2) αἳ δὲ παραυτίκα ἀνά τἔδραμον καὶ ἔβλαστον. τοῦτο μὲν γὰρ Καμαριναίους ἅπαντας ἐς τὰς Συρηκούσας ἀγαγὼν πολιήτας ἐποίησε, Καμαρίνης δὲ τὸ ἄστυ κατέσκαψε, τοῦτο δὲ Γελῴων ὑπερημίσεας τῶν ἀστῶν τὠυτὸ τοῖσι Καμαριναίοισι ἐποίησε· Μεγαρέας τε τοὺς ἐν Σικελίῃ, ὡς πολιορκεόμενοι ἐς ὁμολογίην προσεχώρησαν, τοὺς μὲν αὐτῶν παχέας, ἀειραμένους τε πόλεμον αὐτῷ καὶ προσδοκῶντας ἀπολέεσθαι διὰ τοῦτο, ἀγαγὼν ἐς τὰς Συρηκούσας πολιήτας ἐποίησε· τὸν δὲ δῆμον τῶν Μεγαρέων οὐκ ἐόντα μεταίτιον τοῦ πολέμου τούτου οὐδὲ προσδεκόμενον κακὸν οὐδὲν πείσεσθαι, ἀγαγὼν καὶ τούτους ἐς τὰς Συρηκούσας ἀπέδοτο ἐπἐξαγωγῇ ἐκ Σικελίης. (3) τὠυτὸ δὲ τοῦτο καὶ Εὐβοέας τοὺς ἐν Σικελίῃ ἐποίησε διακρίνας. ἐποίεε δὲ ταῦτα τούτους ἀμφοτέρους νομίσας δῆμον εἶναι συνοίκημα ἀχαριτώτατον. [7,156] CLVI. Lorsque Syracuse fut en sa puissance, il fit beaucoup moins de cas de Géla, dont il était auparavant eu possession. Il en confia le gouvernement à son frère Hiéron, et garda pour lui Syracuse, qui était tout pour lui et lui tenait lieu de tout. Cette ville s'accrut considérablement en peu de temps et devint très florissante. Il y transféra tous les habitants de Camarine, les en fit citoyens, et rasa leur ville. Il en agit de même à l'égard de plus de la moitié des Gélois. Il assiégea les Mégariens de Sicile, et les força de se rendre. Les plus riches d'entre eux, lui ayant fait la guerre, s'attendaient par cette raison à périr. Cependant Gélon les envoya à Syracuse, et leur donna le droit de cité. À l'égard du peuple, il le fit conduire aussi à Syracuse, et l'y fit vendre pour être transporté hors de la Sicile, quoiqu'il n'eût point été l'auteur de cette guerre, et qu'il ne s'attendît pas à un sort fâcheux. Il en agit de même avec les Eubéens de Sicile, qu'il avait pareillement séparés en deux classes : il les traita ainsi les uns et les autres, parce qu'il était persuadé que le peuple était un voisin très incommode. Ce fut ainsi que Gélon devint un puissant monarque.
[7,157] τοιούτῳ μὲν τρόπῳ τύραννος ἐγεγόνεε μέγας Γέλων· τότε δὡς οἱ ἄγγελοι τῶν Ἑλλήνων ἀπίκατο ἐς τὰς Συρηκούσας, ἐλθόντες αὐτῷ ἐς λόγους ἔλεγον τάδε. “ἔπεμψαν ἡμέας Λακεδαιμόνιοι καὶ οἱ τούτων σύμμαχοι παραλαμψομένους σε πρὸς τὸν βάρβαρον· τὸν γὰρ ἐπιόντα ἐπὶ τὴν Ἑλλάδα πάντως κου πυνθάνεαι, ὅτι Πέρσης ἀνὴρ μέλλει, ζεύξας τὸν Ἑλλήσποντον καὶ ἐπάγων πάντα τὸν ἠῷον στρατὸν ἐκ τῆς Ἀσίης, στρατηλατήσειν ἐπὶ τὴν Ἑλλάδα, πρόσχημα μὲν ποιεύμενος ὡς ἐπἈθήνας ἐλαύνει, ἐν νόῳ δὲ ἔχων πᾶσαν τὴν Ἑλλάδα ὑπἑωυτῷ ποιήσασθαι. (2) σὺ δὲ δυνάμιός τε γὰρ ἥκεις μεγάλως καὶ μοῖρά τοι τῆς Ἑλλάδος οὐκ ἐλαχίστη μέτα ἄρχοντί γε Σικελίης, βοήθεέ τε τοῖσι ἐλευθεροῦσι τὴν Ἑλλάδα καὶ συνελευθέρου. ἁλὴς μὲν γὰρ γενομένη πᾶσα Ἑλλὰς χεὶρ μεγάλη συνάγεται, καὶ ἀξιόμαχοι γινόμεθα τοῖσι ἐπιοῦσι· ἢν δὲ οἳ μὲν ἡμέων καταπροδιδῶσι οἳ δὲ μὴ θέλωσι τιμωρέειν, τὸ δὲ ὑγιαῖνον τῆς Ἑλλάδος ὀλίγον, τοῦτο δὲ ἤδη δεινὸν γίνεται μὴ πέσῃ πᾶσα Ἑλλάς. (3) μὴ γὰρ ἐλπίσῃς, ἢν ἡμέας καταστρέψηται Πέρσης μάχῃ κρατήσας, ὡς οὐκὶ ἥξει παρὰ σέ γε, ἀλλὰ πρὸ τούτου φύλαξαι· βοηθέων γὰρ ἡμῖν σεωυτῷ τιμωρέεις. τῷ δὲ εὖ βουλευθέντι πρήγματι τελευτὴ ὡς τὸ ἐπίπαν χρηστὴ ἐθέλει ἐπιγίνεσθαι”. [7,157] CLVII. À peine les ambassadeurs des Grecs furent-ils arrivés à Syracuse, que Gélon leur donna audience. « Les Lacédémoniens, les Athéniens et leurs alliés, lui dirent-ils, nous ont députés pour vous inviter à réunir vos forces aux nôtres contre les Barbares. Vous avez sans doute appris que le roi de Perse est prêt à fondre sur là Grèce, qu'après avoir jeté des ponts sur l'Hellespont et amené de l'Asie toutes les forces de l'Orient, il est sur le point de l'attaquer, et que, sous prétexte de marcher contre Athènes, il a réellement dessein de réduire la Grèce entière sous le joug. Vous êtes puissant, et la Sicile, dont vous êtes souverain, n'est pas une des moindres parties de la Grèce. Donnez du secours aux vengeurs de la liberté, et joignez-vous à eux pour la leur conserver. Car, toute la Grèce étant réunie, nous formerons une puissance considérable, et en état de combattre l'ennemi qui vient nous attaquer. Mais si les rois trahissent la patrie ou refusent de la secourir, si ses défenseurs, qui en sont la plus saine partie, sont réduits à un petit nombre, il est à craindre que toute la Grèce ne périsse. Car ne vous flattez pas que le roi, après avoir remporté la victoire et nous avoir subjugués, n'aille pas jusqu'à vous. Prenez vos précautions d'avance. En nous secourant, vous travaillerez à votre propre sûreté. Une entreprise bien concertée est presque toujours couronnée du succès. »
[7,158] οἳ μὲν ταῦτα ἔλεγον, Γέλων δὲ πολλὸς ἐνέκειτο λέγων τοιάδε. “ἄνδρες Ἕλληνες, λόγον ἔχοντες πλεονέκτην ἐτολμήσατε ἐμὲ σύμμαχον ἐπὶ τὸν βάρβαρον παρακαλέοντες ἐλθεῖν· (2) αὐτοὶ δὲ ἐμεῦ πρότερον δεηθέντος βαρβαρικοῦ στρατοῦ συνεπάψασθαι, ὅτε μοι πρὸς Καρχηδονίους νεῖκος συνῆπτο, ἐπισκήπτοντός τε τὸν Δωριέος τοῦ Ἀναξανδρίδεω πρὸς Ἐγεσταίων φόνον ἐκπρήξασθαι, ὑποτείνοντός τε τὰ ἐμπόρια συνελευθεροῦν ἀπὧν ὑμῖν μεγάλαι ὠφελίαι τε καὶ ἐπαυρέσιες γεγόνασι, οὔτε ἐμεῦ εἵνεκα ἤλθετε βοηθήσοντες οὔτε τὸν Δωριέος φόνον ἐκπρηξόμενοι, τό τε κατὑμέας τάδε ἅπαντα ὑπὸ βαρβάροισι νέμεται. (3) ἀλλὰ εὖ γὰρ ἡμῖν καὶ ἐπὶ τὸ ἄμεινον κατέστη. νῦν δὲ ἐπειδὴ περιελήλυθε πόλεμος καὶ ἀπῖκται ἐς ὑμέας, οὕτω δὴ Γέλωνος μνῆστις γέγονε. (4) ἀτιμίης δὲ πρὸς ὑμέων κυρήσας οὐκ ὁμοιώσομαι ὑμῖν, ἀλλἕτοιμος εἰμὶ βοηθέειν παρεχόμενος διηκοσίας τε τριήρεας καὶ δισμυρίους ὁπλίτας καὶ δισχιλίην ἵππον καὶ δισχιλίους τοξότας καὶ δισχιλίους σφενδονήτας καὶ δισχιλίους ἱπποδρόμους ψιλούς· σῖτόν τε ἁπάσῃ τῇ Ἑλλήνων στρατιῇ, ἔστἂν διαπολεμήσωμεν, ὑποδέκομαι παρέξειν. (5) ἐπὶ δὲ λόγῳ τοιῷδε τάδε ὑπίσχομαι, ἐπ στρατηγός τε καὶ ἡγεμὼν τῶν Ἑλλήνων ἔσομαι πρὸς τὸν βάρβαρον. ἐπἄλλῳ δὲ λόγῳ οὔτἂν αὐτὸς ἔλθοιμι οὔτἂν ἄλλους πέμψαιμι”. [7,158] CLVIII. « Grecs, répondit avec véhémence Gélon, vous avez la hardiesse et l'insolence de m'inviter à joindre mes forces aux vôtres contre les Perses ; et lorsque je vous priai de me secourir contre les Carthaginois, avec qui j'étais en guerre ; lorsque j'implorai votre assistance pour venger sur les habitants d'Aegeste la mort de Doriée, fils d'Anaxandrides, et que j'offris de contribuer à remettre en liberté les ports et villes de commerce, qui vous procuraient beaucoup d'avantages et de grands profits, non seulement vous refusâtes de venir à mon secours, mais encore vous ne voulûtes pas venger avec moi l'assassinat de Doriée. Il n'a donc pas tenu à vous que ce pays ne soit entièrement devenu la proie des Barbares. Mais les choses ont pris une tournure plus favorable. Maintenant donc que la guerre est à votre porte et même chez vous, vous vous souvenez enfin de Gélon. Quoique vous en ayez agi avec moi d'une manière méprisante, je ne vous ressemblerai point, et je suis prêt à envoyer à votre secours deux cents trirèmes, vingt mille hoplites, deux mille hommes de cavalerie, deux mille archers, deux mille frondeurs et deux mille hommes de cavalerie légère. Je m'engage aussi à fournir du blé pour toute l'armée jusqu'à la fin de la guerre; mais c'est à condition que j'en aurai le commandement. Autrement je n'irai point en personne à cette expédition, et je n'y enverrai aucun de mes sujets. »
[7,159] ταῦτα ἀκούσας οὔτε ἠνέσχετο Σύαγρος εἶπέ τε τάδε. “ κε μέγοἰμώξειε Πελοπίδης Ἀγαμέμνων πυθόμενος Σπαρτιήτας τὴν ἡγεμονίην ἀπαραιρῆσθαι ὑπὸ Γέλωνός τε καὶ Συρηκοσίων. ἀλλὰ τούτου μὲν τοῦ λόγου μηκέτι μνησθῇς, ὅκως τὴν ἡγεμονίην τοι παραδώσομεν, ἀλλεἰ μὲν βούλεαι βοηθέειν τῇ Ἑλλάδι, ἴσθι ἀρξόμενος ὑπὸ Λακεδαιμονίων· εἰ δἄρα μὴ δικαιοῖς ἄρχεσθαι, σὺ δὲ μηδὲ βοήθεε”. [7,159] CLIX. Syagrus ne pouvant se contenir : « Certes, dit-il, ce serait un grand sujet de douleur pour Agamemnon, descendant de Pélops, s'il apprenait que les Spartiates se fussent laissé dépouiller du commandement par un Gélon et par des Syracusains. Ne nous parlez plus de vous le céder. Si vous voulez secourir la Grèce, sachez qu'il vous faudra obéir aux Lacédémoniens; si vous refusez de servir sous eux, nous n'avons pas besoin de vos troupes.


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Dernière mise à jour : 11/01/2006