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[7,130] οἱ δὲ κατηγεόμενοι, εἰρομένου Ξέρξεω εἰ ἔστι ἄλλη ἔξοδος ἐς θάλασσαν τῷ Πηνειῷ,
ἐξεπιστάμενοι ἀτρεκέως εἶπον “βασιλεῦ, ποταμῷ τούτῳ οὐκ ἔστι ἄλλη ἐξήλυσις ἐς θάλασσαν
κατήκουσα, ἀλλ᾽ ἥδε αὐτή· ὄρεσι γὰρ περιεστεφάνωται πᾶσα Θεσσαλίη”. Ξέρξην δὲ λέγεται εἰπεῖν
πρὸς ταῦτα “σοφοὶ ἄνδρες εἰσὶ Θεσσαλοί. (2) ταῦτ᾽ ἄρα πρὸ πολλοῦ ἐφυλάξαντο γνωσιμαχέοντες καὶ
τἆλλα καὶ ὅτι χώρην ἄρα εἶχον εὐαίρετόν τε καὶ ταχυάλωτον. τὸν γὰρ ποταμὸν πρῆγμα ἂν ἦν μοῦνον
ἐπεῖναι σφέων ἐπὶ τὴν χώρην, χώματι ἐκ τοῦ αὐλῶνος ἐκβιβάσαντα καὶ παρατρέψαντα δι᾽ ὧν νῦν ῥέει
ῥεέθρων, ὥστε Θεσσαλίην πᾶσαν ἔξω τῶν ὀρέων ὑπόβρυχα γενέσθαι”. (3) ταῦτα δὲ ἔχοντα ἔλεγε ἐς
τοὺς Ἀλεύεω παῖδας, ὅτι πρῶτοι Ἑλλήνων ἐόντες Θεσσαλοὶ ἔδοσαν ἑωυτοὺς βασιλέι, δοκέων ὁ Ξέρξης
ἀπὸ παντός σφεας τοῦ ἔθνεος ἐπαγγέλλεσθαι φιλίην. εἴπας δὲ ταῦτα καὶ θεησάμενος ἀπέπλεε ἐς τὴν
Θέρμην.
| [7,130] CXXX. Xerxès ayant demandé aux guides si le Pénée pouvait se
rendre à la mer par un autre endroit, ceux-ci, bien instruits du local, lui
répondirent : « Seigneur, le Pénée ne peut avoir, pour entrer dans la
mer, d'autre issue que celle-ci : car la Thessalie est de tous côtés
environnée de montagnes. » On rapporte que sur cette réponse Xerxès
parla en ces termes : « Les Thessaliens sont prudents. Ils ont pris
leurs précautions de loin, parce qu'ils connaissent et leur propre
faiblesse, et qu'il est facile de se rendre maître de leur pays. Il ne
faudrait en effet que faire refluer le fleuve dans les terres, en le
détournant de son cours, et en bouchant par une digue le vallon par où
il coule, pour submerger toute la Thessalie, excepté les montagnes. »
Ce discours regardait les lits d'Aleuas, parce qu'étant Thessaliens ils
s'étaient, les premiers de la Grèce, soumis au roi, et parce que Xerxès
pensait qu'ils avaient fait amitié avec lui au nom de toute la nation.
| [7,131] ὁ μὲν δὴ περὶ Πιερίην διέτριβε ἡμέρας συχνάς· τὸ γὰρ δὴ ὄρος τὸ Μακεδονικὸν ἔκειρε τῆς
στρατιῆς τριτημορίς, ἵνα ταύτῃ διεξίῃ ἅπασα ἡ στρατιὴ ἐς Περραιβούς. οἱ δὲ δὴ κήρυκες οἱ
ἀποπεμφθέντες ἐς τὴν Ἑλλάδα ἐπὶ γῆς αἴτησιν ἀπίκατο οἳ μὲν κεινοί, οἳ δὲ φέροντες γῆν τε καὶ ὕδωρ.
| [7,131] CXXXI. Quand il eut bien examiné cette embouchure, il remit à la
voile et s'en retourna à Therme. Il séjourna quelque temps aux environs de
la Piérie, tandis que la troisième partie de ses troupes coupait les
arbres et les buissons de la montagne de Macédoine, afin d'ouvrir un
passage à toute l'armée pour entrer sur les terres des Perrhaebes.
Pendant son séjour en ces lieux, les hérauts qu'il avait envoyés en
Grèce pour demander la terre revinrent, les uns les mains vides, les
autres avec la terre et l'eau.
| [7,132] τῶν δὲ δόντων ταῦτα ἐγένοντο οἵδε, Θεσσαλοὶ Δόλοπες Ἐνιῆνες Περραιβοὶ Λοκροὶ Μάγνητες
Μηλιέες Ἀχαιοὶ οἱ Φθιῶται καὶ Θηβαῖοι καὶ οἱ ἄλλοι Βοιωτοὶ πλὴν Θεσπιέων τε καὶ Πλαταιέων. (2) ἐπὶ
τούτοισι οἱ Ἕλληνες ἔταμον ὅρκιον οἱ τῷ βαρβάρῳ πόλεμον ἀειράμενοι· τὸ δὲ ὅρκιον ὧδε εἶχε, ὅσοι τῷ
Πέρσῃ ἔδοσαν σφέας αὐτοὺς Ἕλληνες ἐόντες μὴ ἀναγκασθέντες, καταστάντων σφι εὖ τῶν
πρηγμάτων, τούτους δεκατεῦσαι τῷ ἐν Δελφοῖσι θεῷ. τὸ μὲν δὴ ὅρκιον ὧδε εἶχε τοῖσι Ἕλλησι.
| [7,132] CXXXII. Les peuples qui lui avaient fait leurs soumissions étaient
les Thessaliens, les Dolopes, les Aenianes, les Perrhaebes, les Locriens, les
Magnètes, les Méliens, les Achéens de la Phthiotide, les Thébains et le
reste des Béotiens, excepté les Thespiens et les Platéens. Les Grecs
qui avaient entrepris la guerre contre le Barbare se liguèrent contre
eux par un serment conçu en ces termes: « Que tous ceux qui, étant
Grecs, se sont donnés aux Perses, sans y être forcés par la nécessité,
payent au dieu de Delphes, après le rétablissement des affaires, la
dixième partie de leurs biens. » Le serment que firent les Grecs était ainsi.
| [7,133] ἐς δὲ Ἀθήνας καὶ Σπάρτην οὐκ ἀπέπεμψε Ξέρξης ἐπὶ γῆς αἴτησιν κήρυκας τῶνδε εἵνεκα·
πρότερον Δαρείου πέμψαντος ἐπ᾽ αὐτὸ τοῦτο, οἳ μὲν αὐτῶν τοὺς αἰτέοντας ἐς τὸ βάραθρον οἳ δ᾽ ἐς
φρέαρ ἐμβαλόντες ἐκέλευον γῆν τε καὶ ὕδωρ ἐκ τούτων φέρειν παρὰ βασιλέα. (2) τούτων μὲν εἵνεκα
οὐκ ἔπεμψε Ξέρξης τοὺς αἰτήσοντας· ὅ τι δὲ τοῖσι Ἀθηναίοισι ταῦτα ποιήσασι τοὺς κήρυκας συνήνεικε
ἀνεθέλητον γενέσθαι, οὐκ ἔχω εἶπαί τι, πλὴν ὅτι σφέων ἡ χώρη καὶ ἡ πόλις ἐδηιώθη. ἀλλὰ τοῦτο οὐ διὰ
ταύτην τὴν αἰτίην δοκέω γενέσθαι.
| [7,133] CXXXIII. Xerxès ne dépêcha point de hérauts à Athènes et à Sparte
pour exiger la soumission de ces villes. Darius leur en avait envoyé
précédemment pour ce même sujet; mais les Athéniens les avaient
jetés dans le Barathre, et les Lacédémoniens dans un puits, où ils
leur dirent de prendre de la terre et de l'eau, et de les porter à leur roi.
Voilà ce qui empêcha Xerxès de leur envoyer faire cette demande. Au
reste, je ne puis dire ce qui arriva de fâcheux aux Athéniens pour avoir
ainsi traité les hérauts de Darius. Leur ville et leurs pays furent, il est
vrai, pillés et dévastés; mais je ne crois pas que le traitement fait à ces
hérauts en soit la cause.
| [7,134] τοῖσι δὲ ὦν Λακεδαιμονίοισι μῆνις κατέσκηψε Ταλθυβίου τοῦ Ἀγαμέμνονος κήρυκος. ἐν γὰρ
Σπάρτῃ ἐστὶ Ταλθυβίου ἱρόν, εἰσὶ δὲ καὶ ἀπόγονοι Ταλθυβιάδαι καλεόμενοι, τοῖσι αἱ κηρυκηίαι αἱ ἐκ
Σπάρτης πᾶσαι γέρας δέδονται. (2) μετὰ δὲ ταῦτα τοῖσι Σπαρτιήτῃσι καλλιερῆσαι θυομένοισι οὐκ
ἐδύνατο· τοῦτο δ᾽ ἐπὶ χρόνον συχνὸν ἦν σφι. ἀχθομένων δὲ καὶ συμφορῇ χρεωμένων Λακεδαιμονίων,
ἁλίης τε πολλάκις συλλεγομένης καὶ κήρυγμα τοιόνδε ποιευμένων, εἴ τις βούλοιτο Λακεδαιμονίων πρὸ
τῆς Σπάρτης ἀποθνήσκειν, Σπερθίης τε ὁ Ἀνηρίστου καὶ Βοῦλις ὁ Νικόλεω, ἄνδρες Σπαρτιῆται φύσι τε
γεγονότες εὖ καὶ χρήμασι ἀνήκοντες ἐς τὰ πρῶτα, ἐθελονταὶ ὑπέδυσαν ποινὴν τῖσαι Ξέρξῃ τῶν
Δαρείου κηρύκων τῶν ἐν Σπάρτῃ ἀπολομένων. (3) οὕτω Σπαρτιῆται τούτους ὡς ἀποθανευμένους ἐς
Μήδους ἀπέπεμψαν.
| [7,134] CXXXIV. La colère de Talthybius, qui avait été le héraut
d'Agamemnon, s'appesantit sur les Lacédémoniens. Il y a à Sparte un lieu
qui lui est consacré, et l'on voit aussi en cette ville de ses descendants. On
les appelle Talthybiades. La république les charge par honneur de toutes
les ambassades. Après cette époque, les entrailles des victimes
cessèrent à Sparte d'être favorables. Cela dura longtemps; mais enfin
les Lacédémoniens, affligés de ce malheur, firent demander par des
hérauts, dans de fréquentes assemblées tenues à ce sujet, s'il n'y avait
point quelque Lacédémonien qui voulût mourir pour le salut de Sparte.
Alors Sperthiès, fils d'Anériste, et Boulis, fils de Nicolaos, tous deux
Spartiates d'une naissance distinguée, et des plus riches de la ville,
s'offrirent d'eux-mêmes à la peine que voudrait leur imposer Xerxès,
fils de Darius, pour le meurtre des hérauts commis à Sparte. Les
Lacédémoniens les envoyèrent donc aux Mèdes comme à une mort
certaine.
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