HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodien, Histoire romaine, livre IV

Chapitre 13

  Chapitre 13

[4,13] φοβηθεὶς δὲ μὴ καὶ δεύτερον ταῦτα Ματερνιανὸς ἐπιστείλῃ, δρᾶσαί τι μᾶλλον ἠθέλησεν ἀναμείνας παθεῖν. τολμᾷ δή τι τοιοῦτον. ἦν τις ἑκατοντάρχης, Μαρτιάλιος ὄνομα αὐτῷ, τῶν σωματοφυλάκων τῶν Ἀντωνίνου, ἀεὶ παρεπόμενος αὐτῷ. τούτου τὸν ἀδελφὸν πρὸ ὀλίγων ἡμερῶν ἀνῃρήκει διαβληθέντα μὲν οὐκ ἐλεγχθέντα δέ· αὐτῷ τε τῷ Μαρτιαλίῳ ἐνύβρισεν, ἄνανδρον αὐτὸν καὶ ἀγεννῆ καλῶν καὶ Μακρίνου φίλον. τοῦτον ἐπιστάμενος Μακρῖνος ἀλγοῦντά τε σφοδρῶς ἐπὶ τῇ τοῦ ἀδελφοῦ ἀναιρέσει, μὴ φέροντά τε τὰς ἐς αὑτὸν ὕβρεις, μεταπέμπεται (ἐθάρρει δὲ αὐτῷ θεραπεύοντί τε αὐτὸν ἄνωθεν καὶ πολλὰ ὑπ´ αὐτοῦ εὐεργετηθέντι), πείθει τε καιρὸν ἐπιτήδειον παραφυλάξαντα ἐπιβουλεῦσαι τῷ Ἀντωνίνῳ. δὲ ταῖς τε ὑποσχέσεσι τοῦ Μακρίνου ἀναπεισθείς, μισῶν τε ἄλλως καὶ τιμωρῆσαι θέλων τῷ ἀδελφῷ, πάντα ποιήσειν ἀσμένως ὑπισχνεῖται καιρὸν ἐπιτήδειον εὑρών. συνέβη δὲ μετ´ οὐ πολὺ τῆς σκέψεως ταύτης θελῆσαι τὸν Ἀντωνῖνον, διατρίβοντα ἐν Κάρραις τῆς Μεσοποταμίας, προελθεῖν τῆς βασιλείου αὐλῆς ἀπελθεῖν τε ἐς τὸν νεὼν τῆς σελήνης, ἣν μάλιστα οἱ ἐπιχώριοι σέβουσιν. ἀφειστήκει δὲ τῆς πόλεως νεὼς πολύ, ὡς ὁδοιπορίας χρῄζειν. σὺν ἱππεῦσιν οὖν ὀλίγοις, ἵνα δὴ μὴ πάντα τὸν στρατὸν σκύλῃ, τὴν ὁδοιπορίαν ἐποιεῖτο, ὡς ἂν θύσας τῇ θεῷ ἐπανέλθοι. κατὰ δὲ {τὴν} μέσην ὁδὸν ἐπειχθεὶς ὑπὸ τῆς γαστρός, ἀποστῆναί τε πάντας κελεύσας, ἀνεχώρει σὺν ἑνὶ ὑπηρέτῃ ἀποσκευασόμενος τὰ ἐνοχλοῦντα. πάντες τοίνυν ἀπεστράφησαν καὶ ὡς πορρωτάτω ἀπῇσαν, τιμὴν καὶ αἰδῶ τῷ γινομένῳ νέμοντες. δὲ Μαρτιάλιος τοὺς καιροὺς πάντας παραφυλάττων, ἰδών τε αὐτὸν μεμονωμένον, ὡς δὴ κληθεὶς ὑπ´ αὐτοῦ νεύματι ἐρῶν τι ἀκουσόμενος, προστρέχει, ἐπιστάς τε αὐτῷ τὰς ἐσθῆτας τῶν μηρῶν καθέλκοντι, ἀπεστραμμένον παίει ξιφιδίῳ, μετὰ χεῖρας ἔφερε λανθάνων. καιρίου δὲ τῆς πληγῆς ἐπὶ τῆς κατακλεῖδος γενομένης ἀπροσδοκήτως τε καὶ ἀφυλάκτως Ἀντωνῖνος ἀνῃρέθη. πεσόντος δὲ αὐτοῦ ἐμπηδήσας ἵππῳ ἔφυγεν Μαρτιάλιος. Γερμανοὶ δὲ ἱππεῖς, οἷς Ἀντωνῖνος ἔχαιρε φρουροῖς τε τοῦ σώματος ἐχρῆτο, οὐ τοσοῦτον ἀφεστῶτες ἐς ὅσον οἱ λοιποί, πρῶτοί τε ἰδόντες τὸ γενόμενον, διώξαντες τὸν Μαρτιάλιον κατηκόντισαν. ὡς δὲ καὶ λοιπὸς στρατὸς εἶδε τὸ πραχθέν, πάντες συνέδραμον, καὶ πρῶτος Μακρῖνος ἐπιστὰς τῷ πτώματι ὀλοφύρεσθαί τε καὶ θρηνεῖν προσεποιεῖτο. τε στρατὸς πᾶς χαλεπῶς καὶ δυσφόρως ἤνεγκε τὸ πραχθέν· συστρατιώτην γὰρ καὶ κοινωνὸν τοῦ βίου, ἀλλ´ οὐκ ἄρχοντα ᾤοντο ἀποβεβληκέναι. καὶ οὐδεμίαν πω ἐπιβουλὴν ὑπώπτευον ἐκ τοῦ Μακρίνου, ᾤοντο δὲ τὸν Μαρτιάλιον οἰκείαν ἔχθραν ἀμύνασθαι. καὶ οἳ μὲν ἕκαστος ἐς τὰς σκηνὰς ἐπανῇσαν· δὲ Μακρῖνος πυρὶ παραδοὺς τὸ σωμάτιον, τήν τε κόνιν κάλπει τινὶ ἐμβαλών, ἔπεμψε τῇ μητρὶ αὐτοῦ καταθάψαι, ἐν Ἀντιοχείᾳ διατριβούσῃ. ἐκείνη δὲ ἐπὶ ταῖς τῶν παίδων ὁμοίαις συμφοραῖς εἴτε ἑκοῦσα εἴτε κελευσθεῖσα ἀπεκαρτέρησε. τοιούτῳ μὲν δὴ τέλει ἐχρήσατο Ἀντωνῖνος καὶ μήτηρ Ἰουλία, βιώσαντες ὡς προείρηται. πᾶς δὲ χρόνος ἐν μόνος ἐβασίλευσεν ἄνευ τοῦ πατρὸς καὶ τοῦ ἀδελφοῦ, ἐν ἓξ ἔτεσι συνετελέσθη. [4,13] Toutefois, craignant que Maternianus n'écrivit une seconde fois au prince, il résolut de prévenir hardiment le coup, au lieu de rester dans une périlleuse inaction. Voici le plan que conçut son audace : Il y avait parmi les gardes d'Antonin un centurion nommé Martial, qui accompagnait toujours le prince, et dont celui-ci, peu de jours auparavant, avait fait périr le frère, sur la foi d'une simple dénonciation. Il traitait Martial lui-même outrageusement, l'appelant lâche, efféminé, et digne ami de Macrin. Ce dernier n'ignorait pas le double ressentiment que la mort d'un frère et des insultes personnelles avaient allumé dans le coeur de Martial : il le fait venir, et, comptant sur son zèle depuis longtemps à l'épreuve, et surtout sur le souvenir de nombreux bienfaits, il lui propose de saisir la première occasion pour assassiner Antonin. Martial, séduit par les promesses de Macrin, entraîné par son propre ressentiment contre l'empereur, et par le désir aveugle de venger son malheureux frère, s'engage sans délibérer à saisir la première circonstance pour tout oser. XXIV. Peu de temps après cette entrevue, Antonin qui se trouvait à Carrhes, ville de Mésopotamie, eut envie d'aller visiter le temple de la Lune, divinité que les habitants honorent du culte le plus respectueux. Ce temple était assez éloigné de la ville pour que le trajet fût presque un voyage; aussi Antonin, pour en épargner la fatigue à toute son armée, ne prit-il pour escorte qu'un petit nombre de cavaliers, se proposant d'ailleurs de revenir après avoir sacrifié à la déesse. Au milieu du chemin, se sentant pressé d'un besoin, il quitte sa suite, et, accompagné d'un seul de ses gens, il veut le satisfaire. Alors Martial, qui épiait sans cesse l'instant favorable, voyant l'escorte rangée à l'écart loin de l'empereur, par respect pour la bienséance, et l'empereur seul, court vers lui comme s'il en eût été appelé du geste ou de la voix, et au moment où le prince avait le dos tourné et détachait ses vêtements, il le frappe à la gorge d'un poignard qu'il tenait caché dans ses mains. La blessure était mortelle, et Antonin tomba mort à l'instant sans pouvoir se défendre. XXV. Après ce coup, Martial monte à cheval et s'enfuit; mais déjà les cavaliers germains, objets de la prédilection d'Antonin, attachés à sa garde, et qui, se trouvant les plus avancés, sont les premiers témoins de l'événement, poursuivent Martial et le percent de leurs javelots. Au bruit de cet événement, toute l'armée accourt, et Macrin, des premiers, se jette sur le corps du prince, affectant par ses gémissements et ses larmes la douleur la plus profonde. La mort d'Antonin affligea vivement l'armée, qui regrettait en lui un ami, un compagnon d'armes, plutôt qu'un empereur. Aucun soupçon ne s'élevait encore contre Macrin : on pensait que Martial avait satisfait sa haine personnelle, et, pénétrés de cette idée, tous les soldats rentrèrent au camp. XXVI. Cependant Macrin, après avoir livré aux flammes le corps d'Antonin, envoya ses cendres renfermées dans une urne, à sa mère Julie, alors à Antioche, afin qu'elle pût lui rendre les honneurs de la sépulture. Cette princesse à qui deux assassinats avaient ravi ses deux fils, cédant à son désespoir, ou obéissant à quelque ordre secret, se donna la mort. Telle fut la fin d'Antonin et de sa mère ; telle avait été leur vie: Antonin n'avait régné seul que six années.


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Dernière mise à jour : 26/04/2007